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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le tome 1, "Jean de Florette", m'avait déjà fortement impressionnée mais je dois avouer que ce second et dernier tome de la série "L'eau des collines" achève de me commotionner et c'est avec un véritable sanglot dans la gorge que j'ai tourné la dernière page, tard dans la nuit.

En trois mots : coup de coeur.

Manon, la fille du "pauvre Monsieur Jean", le bossu victime de l'ambition de ses voisins, n'a pas quitté les collines d'Aubagne à la mort de son père. Réfugiée avec Aimée et Baptistine dans la bergerie du Plantier, elle vit des ressources de Dame Nature et garde son troupeau de chèvres tout en recueillant les simples à vendre au marché. La sauvageonne incarne à merveille "le mythe du bon sauvage" dont la droiture va être corrompue par la société : la pure et innocente Manon garde en effet au coeur un solide noeud de rancune et de rancoeur, support idéal à sa vengeance, à la fois nourrie de son amour filial et d'un profond besoin de justice.

J'ai adoré retrouver intacte l'ambiance unique de "Jean de Florette" ; une suite qui se dévore avec le même appétit. le drame se fait véritablement tragédie grecque et chaque figure acquiert une dimension solaire ou maléfique. Si parfois les Bastides Blanches prennent les allures de certain village armoricain peuplé d'irréductibles Gaulois, l'auteur ne tombe jamais dans le cliché et conserve à chacun sa dualité, voire sa duplicité.

Je n'ai pas cherché à échapper à l'ascendant de la forte émotion qui m'a saisie en cours de lecture ; au contraire, j'ai pleinement apprécié le fait d'être presque physiquement transportée au coeur des collines surchauffées de Provence, avec une sensation de proximité presque palpable avec les protagonistes et les lieux du drame.

Un véritable régal.


Challenge Multi-Défis 2016
Challenge PAVES 2015 - 2016
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Quelques années se sont écoulées depuis la fin tragique de « Jean de Florette » et les villageois des Bastides Blanches auraient depuis longtemps oublié le passage parmi eux du malheureux Jean Cadoret si sa femme et sa fille, la petit Manon, n'étaient restées vivre dans les bois. Celle-ci a bien grandi et est devenue une splendide jeune femme. Elle a conservé une rancune farouche contre les habitants du village et particulièrement contre Ugolin Soubeyran dont elle devine le rôle funeste dans la mort de son père. Haine sans véritable motif et, par conséquent, haine inassouvie jusqu'au jour où elle découvre par hasard le fin mot de l'histoire. Une source existait sur les terres de son père et les Soubeyran l'ont bouchée, puis on laissait Jean se crever à la tâche sans tenter de le sauver. On se doute qu'après une pareille révélation elle a bien la rage, la petiote, et pas seulement contre les Soubeyran, mais contre tous les hommes des environs et leur silence complice. Elle n'a plus qu'une idée en tête, se venger, et quel meilleur moyen pour cela que le fléau qui a causé la perte de son père : l'eau, celle belle eau des sources, si pure et si fraîche, sans laquelle les Bastides Blanches seraient vite réduites à un village fantôme et les beaux oeillets d'Ugolin à des brindilles desséchées.

Il faut le lire pour le croire, mais « Manon des sources », c'est bel et bien de la tragédie classique au milieu des buissons de romarin ! On y retrouve tous les éléments d'un bon petit drame à l'ancienne : meurtre, culpabilité, innocence sacrifiée, amour destructeur, jalousie dévorante… Enlevez un « galinette » et un « fada » par-ci, par-là, et les Soubeyran, ce sont les Atrides ressuscités (et avec l'accent du sud en plus). Et, comme tous les personnages de tragédie, ils subissent plus qu'ils ne provoquent la marche du destin. Une fois que le doigt vengeur de l'écrivain s'est posé finalement sur eux, on finirait presque par les prendre en pitié, particulièrement le pauvre Ugolin déchiré entre sa conscience malade, l'appât du gain et son amour naissant pour la belle Manon. A noter que cet aspect dramatique n'exclut pas d'excellentes scènes humoristiques comme l'hilarante arrivée d'un expert en phénomènes souterrains au village pour en régler les problèmes d'eau et son magnifique « Monsieur, j'ai l'honneur de vous informer que l'administration vous emmerde ». J'ai beaucoup ri et un peu chouiné aussi, car il faut bien reconnaître que c'était très émouvant tout ça et qu'arrivée aux dernières pages du roman, j'ai dû fourrer mon nez dans la couverture de mon livre pour ne pas pleurnicher ouvertement devant mes voisins de bus. Décidément, deux excellents romans !
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Je viens de revoir il y a quelques jours les deux films de Claude Berri avec un réel plaisir, c'est la 3ème ou 4ème fois mais ça matche à tous les coups. Et puis en regardant Manon des sources, j'ai crié Eurêka : un critère du challenge multi-défis 2022 s'intitule : une vengeance ou une vendetta au coeur de ce ROMAN, ce critère ne m'inspirait pas vraiment, mais là, c'était tout indiqué, d'autant que je venais de relire la trilogie marseillaise et que la plume de Pagnol me ravit à tous les coups. Certes je connaissais l'histoire par coeur et les images du film me revenaient sans cesse mais cela ne m'a pas empêché de prendre un réel plaisir à savourer ces dialogues mémorables. Je ne vais pas dévoiler l'histoire, d'autres l'ont fait mieux que moi et pour ceux ou celles qui ne connaissent pas cette tragédie provençale, il ne faudrait surtout pas dévoiler l'intrigue. Sachez juste qu'il est question d'une source qui coule au milieu de la garrigue, d'une petite fille qui a vu trimer son père ignorant l'existence de cette source au point d'en perdre la vie. Cette petite fille, une fois adulte, va faire payer cher tout le village des Bastides, tous ceux qui savaient et n'ont rien dit. C'est un western provençal, une Colomba corse transposée dans l'arrière pays marseillais, une tragédie grecque, une belle et triste histoire où l'on trouve tous les ingrédients de la sagesse et de la folie des hommes pour quelques lopins de terre, pour quelques oeillets, pour que le trésor des Soubeyran perdure de génération en génération.
Je suis proprement admiratif devant le talent de Marcel Pagnol pour avoir imaginé un tel scénario.

Challenge multi-défis 2022.
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Après la mort de Jean le bossu, le Papet a racheté les Romarins et Ugolin peut cultiver ses oeillets. Manon et sa mère partent s'installer avec Baptistine, à la bergerie du Plantier. Les années passent et Manon ignore encore tout de la perfidie des Soubeyran, mais en ville personne n'est dupe...

J'avais découvert Pagnol avec Jean de Florette, et Manon des Sources achève de me convaincre. Tout aussi belle, cette suite de l'Eau des collines conclut magnifiquement l'histoire.

Comme j'ai enchainé directement les deux romans, je n'ai pas grand chose à dire de nouveau sur celui-ci. On retrouve le village des Bastides blanches et ses collines environnantes, décrits avec toute la poésie de l'auteur. Les personnages évoluent mais ne changent pas fondamentalement, hormis Manon. La petite fille est devenue une femme belle et sauvage, l'esprit tout entier tourné vers le souvenir de son père. Son histoire est passionnante à suivre. Quant à Ugolin, il est égal à lui-même. Sa richesse nouvelle le rend aussi méprisable que drôle, mais cela ne l'empêche pas d'être également émouvant.
J'ai dévoré ce roman encore plus vite que le précédent. La fin ne déçoit pas, elle est aussi belle que triste.

Mon escapade en Provence s'achève ici, mais ce fût un beau voyage.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Quelle lecture! quel plaisir! allez j'ose le dire coup de coeur, un vrai de vrai sans chichis sans falbalas ....
Nous avions laissé Manon, Aimée et Baptistine regagner Les Plantiers après la vente de leur ferme des Romarins aux Soubeyran. Quelques trois années se sont écoulées, Ugolin fait fortune dans la culture de ses oeillets et Manon s'est faite bien belle à courir avec ses chèvres dans les collines...
Et ce grand "couillon" d'Ugolin qui tombe amoureux fou , le Papet voudrait tant qu'il se marie alors pourquoi pas ...Mais c'est compter sans l'arrivée de Bernard Olivier l'instituteur, le savant ....
Les Bastides, ce village où il fait bon de ne jamais se mêler des affaires des autres, où l'union est de mise quand il s'agit de haïr ceux de Crespin, coule des jours tranquilles, chacun vaque à ses occupations jusqu'au jour où la fontaine se tarit ....
Une fois de plus Marcel Pagnol raconte, et je reste là à l'écouter avec cet accent qui chante que ce n'est pas possible . Directement inspiré par le film Manon des sources qu'il avait réalisé en 1952 avec son épouse Jacqueline dans le rôle de Manon, il faudra attendre 1962 pour que Pagnol écrive L'eau des collines . Un roman de terroir qui chante l'amour de Pagnol pour ses collines de Provence . Un univers bien rude , sans pitié, des personnages souvent peu sympathiques ,égoïstes, avares, coupables d'indifférence et puis tout à coup désarmants de gentillesse . Une bien belle histoire d'amour, de vengeance , de désespoir et d'espérance .
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Après la mort tragique du touchant Monsieur Jean, Manon et sa mère s'en vont vivre chez Baptistine dans la grotte du Plantier. Les années passent et Manon devient une jolie jeune fille, perpétuant le mythe de la petite sauvageonne, qui parcourt la garrigue dans ses moindres recoins et vit de ce que lui offre la nature. Ugolin, quant à lui, met son plan à exécution grâce à la terre (et surtout à la fameuse source) du Bossu, il possède désormais d'immenses champs d'oeillets qui ne cessent de l'enrichir et d'ajouter des louis d'or sous la pierre de l'âtre.

Les sentiments d'Ugolin et de Manon sont au centre de ce deuxième tome, l'amour pour l'un, la rancoeur qui se transforme en haine pour l'autre. La bergère que tout le monde surnomme Manon des sources, apprenant la vérité de manière fortuite, ne pense plus qu'à se venger. Et quoi de mieux que priver Ugolin et tous les habitants des Bastides Blanches de leur bien le plus précieux...

Ce deuxième tome fait moins "carte postale" que le premier, les descriptions bucoliques sont moins présentes mais ce qui fait la force de Manon des sources c'est sa dramaturgie. Une véritable tragédie grecque en pleine Provence ! Et que dire de l'émotion qui nous submerge dans les dernières pages. Je considère ces deux tomes qui constituent L'Eau des collines comme un chef d'oeuvre, que je n'hésite pas à placer au même rang que Les Misérables ou le Comte de Monte-Cristo.
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A lire, de préférence après avoir vu l'adaptation au cinéma du tome 1 Jean de Florette (avec Yves Montand), et sans être informé de la révélation finale de ce tome 2 Manon des sources. Ensuite, vous regarderez l'adaptation cinéma de ce tome 2 (toujours avec Yves Montand). Un régal.
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La suite de Jean de Florette n'a pas du tout la même texture.
J'ai trouvé ce deuxième volet beaucoup plus optimiste, contrairement à l'ambiance du premier très oppressante, où l'on voit arriver le drame sans pouvoir l'éviter..

Cette fois, les personnages vont se rencontrer se parler et démêler les non dits et les quiproquos. On va se réconcilier avec les villageois. D'ailleurs de nouveaux personnages vont s'installer, des "étrangers" vont s'intégrer au village et apporter un regard neuf sur l'affaire.
On finit même par pardonner l'impardonnable.

C'est un magnifique roman, toujours aussi bien écrit, qui nous parle de vengeance, de pardon, de réconciliation. Je l'ai trouvé encore une fois profondément optimiste, et la fin magistrale m'a même tiré une larme..
Sans vouloir spoiler, quel gâchis quand même…

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Lectrices, lecteurs, bonjour !
📗📘📙

#lectureterminée : Manon des Sources, de Marcel Pagnol.
Suite de "Jean de Florette" avec lequel il forme le diptyque "L'Eau des Collines", ce roman nous replonge dans les collines de la Provence et nous montre ce que sont devenus les trois personnages principaux près de 10 ans plus tard : Manon la jolie bergère rêve de vengeance, le Papet s'inquiète pour sa descendance et Ugolin se complaît dans sa réussite. Mais chacun risque bien de trouver tout autre chose…
"Manon des Sources" explore les émotions complexes de l'amour, de la culpabilité et de la rédemption avec des personnages toujours aussi bien dessinés qui nous emportent dans leurs tourments et leurs espoirs.
Lorsque j'étais enfant, j'avais pleuré devant le film lors de la révélation finale en comprenant tout ce que cela impliquait. Et je dois bien dire que l'émotion était toujours aussi vive, voire plus, en lisant le livre !
Tiens, d'ailleurs, je vais retourner de ce pas le revoir, ce magnifique film. À plus ! 😉

Edouard Jhil.
"Lisez ce que vous voulez, mais lisez."
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CESAR : Dites, monsieur Brun, sans vouloir vous commander, débarrassez-moi un peu la table de ces bouquins, que je pose mon plateau.
MONSIEUR BRUN : C'est juste César, car c'est l'heure de nos libations quotidiennes.
CESAR : Libations, il est drôle lui, il a de ces mots...
ESCARTEFIGUE : Oui c'est comme le diptryque.
CESAR : le quoi ?
ESCARTEFIGUE : le diptryque, tiens demande lui, c'est pas un homme c'est un dictionnaire, et même Larousse il en sait moins que lui !
MONSIEUR BRUN : Un diptyque, mon cher César, est un ouvrage en deux parties. Celui-ci est l'oeuvre de notre ami Marcel Pagnol Il s'intitule 'L'eau des collines' et se compose de "Jean de Florette" et de "Manon des sources"
ESCARTEFIGUE : Et le deuxième, mon cher César, est la suite du premier.
CESAR : Tiens, je ne m'en serais pas douté.
MONSIEUR BRUN : Vous vous souvenez, Escartefigue, je vous l'apprends, César, qu'à la fin de la première partie, Jean de Florette est mort, sa femme et sa fille, la petite Manon, sont parties, le Papet et Ugolin sont maîtres du terrain.
ESCARTEFIGUE : Oui, la source est débouchée et Ugolin plante des oeillets
MONSIEUR BRUN : Voilà. Au début de la deuxième partie, le temps a passé. Manon, qui est devenue une belle jeune fille, revient au pays et garde des chèvres dans la montagne. Personne ne sait qui elle est. Ugolin qui l'a aperçue gardant ses chèvres, en est tombé amoureux fou. Vous imaginez bien que ce n'est pas réciproque, d'autant plus que Manon a découvert la vérité au sujet de la source, et de toutes les exactions qui ont suivi.
ESCARTEFIGUE : Les quoi ?
MONSIEUR BRUN, patiemment : Les mauvaises actions qui ont suivi. En plus, la petite Manon, elle s'est éprise de l'instituteur.
CESAR, rigolard : Alors Ugolin il peut se la...
MONSIEUR BRUN : César !
CESAR : Bon, bon, je me tais. Je me tais, silencieusement. Je ne dis pas un mot. Je n'ouvre pas la bouche jusqu'à la fin de l'histoire de monsieur Brun
ESCARTEFIGUE, posément : Ce serait bien si tu commençais tout de suite.
César ouvre la bouche, et sur un signe de monsieur Brun, la referme sans dire un mot. Il fait mine de se la ligaturer avec le doigt.
MONSIEUR BRUN : Manon, sachant la vérité, ne pense qu'à se venger. Par hasard elle trouve la source qui alimente le village, et à son tour en bouche l'ouverture. le village est privé d'eau. Les villageois, qui connaissent toute l'histoire depuis le début, commencent à accuser Ugolin et le Papet. Ugolin, qui a compris que Manon en aimait un autre, se suicide. Manon, se sentant vengée, rétablit la source. Elle épouse l'instituteur et a deux enfants magnifiques.
ESCARTEFIGUE, ravi : Et voilà, tout finit bien !
MONSIEUR BRUN : Eh non, mes amis, ce n'est pas fini. Une vieille dame passant par le village, révèle au Papet que Jean de Florette était son fils et donc Manon sa petite-fille. Il se laisse mourir non sans avoir légué tous ses biens à Manon.
CESAR : Oh bonne mère ! Quelle tragédie !
MONSIEUR BRUN : Oui c'est une véritable tragédie grecque
ESCARTEFIGUE : Ah il y a des grecs aussi ? ça ne m'étonne pas, J'en ai connu un au Prado...
CESAR : Escartefigue, tais-toi.
MONSIEUR BRUN : Voilà mes amis l'histoire, belle et triste à la fois, que nous raconte Marcel Pagnol. Sa plus belle réussite romanesque.
ESCARTEFIGUE : Oh, comme on le connaît, il ne va pas en rester là...
CESAR : Pourquoi dis-tu ça , Escartefigue ?
ESCARTEFIGUE : Avec les enfants de Manon, il va bien nous faire un triptryque !



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