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Retour en Provence entre lavande, oliviers et chants des cigales... Les noms des personnages sont toujours aussi beau : Panturle, Belline, Mamèche, Jasmin ou encore Alphonsine... on retombe instantanément dans cette France du début du XXème siècle.

Tout comme Angèle, Regain est un film de Marcel Pagnol issu de l'adaptation d'un roman de Jean Giono.

C'est une comptine à propos d'un village qui se dépeuple peu à peu tout en gardant l'espoir qu'un jour des familles puissent venir y vivre et le repeupler. Marcel Pagnol y aborde également, comme dans de nombreux de ses romans et adaptations cinématographiques, un sujet qui lui est cher à savoir la condition féminine en cette 1ère moitié du XXème siècle. Ce livre revêt en cela une réelle dimension sociale extrêmement interessante notamment à la vue des débats actuels de notre société sur la condition féminine.

Par ailleurs, il y a toujours autant d'amour et de bienveillance, éléments littéraires qui caractérisent tant Marcel Pagnol.

Regain se lit aussi vite et avec le même plaisir que celui avec lequel on mange une friandise... c'est un condensé de bonheur, c'est du Pagnol...
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Ce film de Marcel Pagnol (1937) est l'adaptation du roman éponyme de Jean Giono (1930). Alors évidemment, tout ce que nous avons dit, écrit et pensé sur les adaptations précédentes de « Jofroi de la Maussan » (« Jofroi ») » et « Un de Baumugnes » (« Angèle »), et tout ce que nous dirons, écrirons et penserons sur « La Femme du boulanger », ce sera redites et compagnie. Parce que le débat entre oeuvre littéraire et adaptation au cinéma n'est pas nouveau, et soulève toujours autant de polémiques, et puis parce qu'en plus ici, il s'agit de Jean Giono et de Marcel Pagnol : deux génies, et deux façons de voir la Provence.
Sur le thème même du roman, l'adaptation est assez fidèle. Pagnol reprend le fil de l'histoire et se contente de « fleurir » les personnages, de leur donner une vie en 3D (par opposition à l'image qui émanait du roman). Panturle, Arsule, Gédémus, la vieille Mamèche, le vieux Gobert prennent vie sous nos yeux. Non pas qu'à la lecture du roman nous ne nous en fassions pas une idée, c'est tout le talent du conteur, mais ici, c'est du vrai, du pur et, eh oui, parfois du brutal. Et au bout du compte, c'est la même histoire, mais racontée d'une autre façon, ni meilleure ni pire, mais autrement. Toute la grandeur de l'adaptation tourne autour de ce mot « autrement » : il ne s'agit pas de faire autre chose, mais la même chose autrement ; et le miracle c'est que cette même chose présentée autrement devient également autre chose, qui relève à la fois des deux auteurs. Les romans, c'est du Giono, pur jus ; les films, c'est du Giono-Pagnol, les dissocier serait idiot et même malhonnête.
L'appropriation passe par le cinéaste (plans, cadrages, découpage, montage) mais aussi par le dialoguiste, et là Pagnol est sur son terrain. Il n'a pas son pareil pour écrire des dialogues si vivants qu'on les croirait pris sur le vif, dans la rue. Quelques mots suffisent, avec quelques gestes :
« le jour se lève. Arsule dort, par terre, les bras écartés. Panturle, debout, remet sa veste. Puis il s'approche d'elle.
PANTURLE : Arsule ! Arsule ! Tu viens ?
ARSULE (les yeux fermés) : Oui.
PANTURLE : Alors, lève-toi !
De la tête sans ouvrir les yeux, Arsule dit non.
PANTURLE : Alors tu ne veux pas venir ?
Arsule de la tête dit oui.
PANTURLE : Et tu ne veux pas te lever ?
Arsule dit non. Panturle demeure perplexe, puis il sourit d'un grand sourire. Il s'agenouille auprès d'elle et, gentiment, il dit :
PANTURLE : Tu veux que je te porte ?
Elle sourit. Il la prend dans ses bras et il s'en va sur le sentier. Sans ouvrir les yeux, Arsule parle :
ARSULE : Où est-ce que nous allons ?
PANTURLE : A la maison.
Il s'en va sous les arbres, rapide et léger. Elle a mis ses bras autour de son gros cou ».
Que voulez-vous ajouter à ça ? Tout est dit et tout est montré : l'amour, la confiance, le don de soi, l'engagement… et la profonde vérité humaine qui émane de cette scène.

Ne cherchez pas, la popularité de Pagnol ne vient pas de ses talents d'écrivain ou de cinéaste, elle vient de sa proximité avec ses lecteurs et ses spectateurs : il ne les tient pas par l'intelligence, ni par la culture, il les tient (il nous tient) par le coeur.

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Quelle merveilleuse ode à La Provence ! Aubagne berceau de cette terre de Mistral ! On respire thym et romain , la garrigue plein nez.. ..Les deux prénoms Panturle et Ursule chantent d'eux même comme un air de Tambourinaïre !
Sublime roman qui vous emporte dans ce parfum de vacances pour certains, et pour d'autres un village apprécié des Provençaux.
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Au village d'Aubignane, il ne reste que 3 habitants : le vieux Gaubert, la vieille « Mamèche » et Panturle, un homme dans la force de l'âge. le jour où Gaubert part vivre chez son fils, Panturle se retrouve seul avec Mamèche et redoute la solitude. Cette dernière lui promet alors de lui ramener une femme, et disparaît. Panturle qui vit de son braconnage, n'a plus que sa chèvre à qui parler.

Jusqu'au jour où un couple passe et frappe à sa porte. Il fait le mort, mais à la nuit tombée, il va les espionner, et tombe accidentellement dans la rivière….

Cette fidèle adaptation du roman de Jean Giono traite d'un sujet qui était cher à son coeur : la désertification des villages de haute Provence, notamment au XIXème siècle et début du XXème. le village imaginaire d'Aubignane lui sert de décor, un village mort et délaissé par ses habitants qui va renaître grâce à un homme foncièrement bon et charitable à qui l'amour va donner des ailes.

Marcel Pagnol l'a adapté en scènes et dialogues aussi drôles qu'émouvants, avec le talent qu'on lui connaît. Il y est aussi question de la condition féminine de l'époque traitée avec une bienveillance qu'on ne retrouve pas toujours dans la société actuelle.

Je me suis souvenue, en le lisant, de quelques scènes du film avec Fernandel dans le rôle du rémouleur qui sauve Orane Demazis et lui fait ensuite tirer sa charrette dans les côtes et quand personne ne le voit.

Y a pas à dire, Marcel Pagnol est un auteur dont on ne se lasse jamais. Sa prose méditerranéenne chante à mes oreilles et sent bon le thym et le romarin. Que voulez vous je suis une fille du sud !
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Un moment d'intense émotion à la lecture de ce classique qui chante merveilleusement l'amour de la terre et des êtres qui lui sont attachés. On ne peut s'empêcher de revoir et d'entendre les comédiens du film de Marcel Pagnol. Un chant bucolique qui berce l'âme des lecteurs. Inoubliable !
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comme tous les livres de Pagnol celui ci nous amene en provence avec des personnages haut en couleur un bonheur de lecture pour moi j'espere qu'il en sera de meme pour vous !
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Je me souviens d'une lecture très agréable, fluide, une véritable berceuse. J'aime beaucoup l'écriture de cet auteur même si c'est le seul livre de Giono que j'ai lu, j'ai vraiment hâte de lire d'autres de ces livres. C'est tout à fait, le genre d'intrigue que j'apprécie, un village typique, des habitants et un mystère...
Lien : http://leschroniquesdemilie...
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Une belle et première découverte pour moi sur Marcel Pagnol.
Un magnifique livre sur le temps qui s'écoule, le village animé d'autrefois qui se vide peu à peu en raison de l'exode de ses habitants vers la ville, l'attachement profond à la terre et aux personnes qui sont restées et inhumées, puis la capacité à surmonter les épreuves de la vie, façe à la sauvagerie de certains humains, et avoir bon moral face aux conditions de vie précaires et difficiles. Il y a aussi et surtout au travers de ce livre, le plaisir de l'entraide et de la confiance, l'amitié et la camaraderie, la persévérance et le travail dur et acharné, de la joie, de la douceur de vivre, de l'amour et le plaisir du renouveau.
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