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EAN : 9782877065245
157 pages
Editions de Fallois (22/10/2008)
3.8/5   48 notes
Résumé :
Le vieux Jofroi veut bien vendre don verger à Fonse, mais n'admet pas que le nouveau propriétaire en arrache les arbres morts...Afin de faire passer Fonse pour un bourreau, il entame une série de tentatives de suicides plus burlesques et imaginatives les une que les autres.

Très librement adapté de JOFROI DE LA MAUSSAN, un conte de Jean Giono, JOFROI (un moyen métrage de 1934) est le premier film personnel de Pagnol.
Tournant en décors naturel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Jofroi » est la deuxième réalisation de Marcel Pagnol au cinéma (après « le Gendre de M. Poirier » (1933), et sa première adaptation d'une oeuvre de Jean Giono :
Au départ ce ne devait être qu'un court métrage de trente ou quarante minutes, en complément de programme du film précédent. Il fallait trouver un sujet.
« … J'étais assez inquiet lorsqu'un très beau livre de Jean Giono, « Solitude de la pitié », me tomba sous la main. L'un des chapitres qui le composent racontait l'histoire de Jofroi de la Maussan. Je fus instantanément séduit par l'anecdote et par le personnage : je téléphonai à Jean, et je me mis au travail, le scénario et les dialogues furent terminés en quatre jours ».
Le choix des acteurs se révéla plus ardu, les grandes pointures, comme Raimu ou Charpin, ne tournant pas dans les courts sujets. Il fallait donc des acteurs peu ou pas connus. Après la lecture du scénario, le réalisateur posa la question :
« Qui peut jouer le rôle de Jofroi ?
Chacun donna son avis. Vincent se taisait.
Je lui demandai :
Et toi, Vincent, qu'est-ce que tu en penses ? Qui peut jouer le rôle de jofroi ?
Il répondit simplement :
Moi ».
Vincent, c'est Vincent Scotto. Un génie de la chanson (il en a écrit plus de quatre mille), de l'opérette (plus de soixante) et de la musique de film (plus de cent-quarante). On lui doit entre autres : « le plus beau tango du monde » (Alibert), « Je n'suis pas bien portant » (Ouvrard), « le trompette en bois » (Georges Milton), « Marinella » (Tino Rossi), « Adieu Venise provençale » (Alibert), « Prosper » (Maurice Chevalier), « Sous les ponts de Paris » (Georgel), « Tchi-Tchi » (Tino Rossi), « Elle vendait des p'tits gâteaux » (Félix Mayol), « La Petite Tonkinoise » et « J'ai deux amours » (Joséphine Baker) (liste bien entendu non exhaustive). Au cinéma « Jofroi » est le seul vrai rôle qu'il ait joué. Et il s'en tire plutôt bien.
Voici l'hommage que lui rendit Marcel Pagnol : « Mon cher Vincent, quand tu partiras, tu laisseras cent ou deux cents chansons, des sentiments à toi, des idées à toi, qui feront encore du bien à des gens qui ne sont pas nés. »
La nouvelle de Giono n'est pas trahie : c'est l'histoire d'un vieux paysan, Jofroi, qui est obligé de vendre son verger. Mais l'acheteur veut arracher les arbres pour planter les céréales. Jofroi le coeur brisé menace de se suicider, et finit par mourir de mort naturelle. L'acheteur décide de laisser quelques arbres (« le poirier bossu, et l'abricotier fada, je les garderai, parce que ça m'économisera du travail…)
Ce que Giono reprochait à Pagnol (avec quelque hypocrisie, parce que financièrement il en tirait quand même quelques bénéfices), c'est de tourner à la galéjade une histoire qui pour lui était vitale et tragique : de mettre du rire et de la fantaisie dans une tragédie paysanne. Mais le résultat est là : ce qui ressort de la fusion de ces deux univers, c'est tout simplement la vie, qui est faite de joies et de peines et de rires et de pleurs…
Et puis la langue de Pagnol qui vient compléter celle de Giono, c'est un pur bonheur.
Les cinéphiles aiment ce film aussi parce que le parti pris réaliste de Pagnol, cadre naturel, plans serrés et caméra mobile, en font un des avant-coureurs du néo-réalisme italien.
Si le film est relativement méconnu en France (à tort), il a été ovationné aux Etats-Unis où il a reçu le prix du meilleur film étranger.

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Un scénario de Pagnol sur une nouvelle de Giono...cela ne pouvait qu'être du pur plaisir. Ce fut le cas..un bref moment de bonheur trop vite passé. On retrouve dans les dialogues la patte de Pagnol, les jeux de mots, les galéjades, mais aussi la détresse des âmes simples, l'amour de la terre ...enfin dans ce cas, des arbres.
Tout ce qui doit naît sur cette terre doit mourir un jour...dit-on à Jofroi pour le convaincre.
Oui mais quand nous mourrons ce n'est pas fini…"mais les arbres! Il n'y a pas de paradis des arbres! Eux quand ils meurent, ce n'est plus que du bois. Alors les miens, ne les pressez pas comme ça, ne leur courez pas derrière avec une hache à la main! Laissez-les mourir de mort naturelle!"

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N'ayant pas lu le conte original de Jean Giono ni vu le film que Pagnol en a tiré, j'ai donc abordé ce petit livre (qui n'est que la transcription des dialogues du moyen-métrage) sans aucun à priori. Franchement, si je n'avais pas lu le texte de quatrième de couverture, j'aurais bien cru que JOFROI était une oeuvre originale de Marcel Pagnol. On y retrouve l'humour de GIGALON par exemple. C'est une farce pleine de soleil où à aucun moment on ne prend les situations au sérieux. C'est frais, drôle et sympathique. Jofroi est un petit livre qui se dévore en quelques instants, le sourire aux lèvres et qui donne l'envie de se replonger dans les oeuvres complètes de Pagnol.
Pour ma part j'ai vraiment l'intention de chercher le texte original de Giono pour comparer la nouvelle avec ces dialogues de film. Et puis pourquoi pas découvrir ce moyen métrage qui doit être un bon petit moment de récréation. En tout cas, je me suis régalé à la lecture de cette petite merveille, simple et amusante.

Lien : http://lefantasio.fr
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Lire un film sans l'avoir vu, étrange expérience. Les paysans du Midi, le curé et l'instituteur (chez nous, on aurait dit le régent), dans le livre, n'ont pas l'accent, ou alors celui de Fribourg mais avec des peuchère à la place des dont. le vieux Jofroi devient fada (ou bedoume ou tépelet ou tarborniau ou boffio ou niolu) parce que sous le prétexte fallacieux qu'il les lui a achetés, un voisin veut lui couper ses arbres. le voilà qui passe son temps à se suicider en hurlant à la cantonade le nom de son assassin, tant et si bien que celui-ci, qui n'en démord pas – ces arbres sont à lui, puisqu'il a acheté le verger –, se fait traiter de tous les noms par les mégères du village (que j'aurais prénommées, si j'avais été Pagnol, césarine, Amélie ou Jeannette). Il en vient même à se faire traiter de sophisme et de syllogisme. C'est dire, aurait ajouté Pétaule.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
TONIN
On ne peut pas garder des arbres qui n'ont pas fait de fruits depuis dix ans!
JOFROI
Et après? Qu'est-ce que ça veut dire ça? Alors moi, parce que je suis trop vieux pour avoir des enfants, tu voudrais qu'on me mène à la guillotine? Et Monsieur le Curé, parce qu'il n'a pas d'enfants, tu vas le refendre avec ta picosse? Allons, allons, tout ça n'a pas de bon sens!
L'INSTITUTEUR
C'est vous qui n'avez pas de bon sens!
JOFROI
Et pourquoi ?
L'INSTITUTEUR
Les arbres ne sont tout de même pas des personnes!
JOFROI
Ah! un arbre ce n'est pas une personne? Et depuis quand? Et c'est ça qu'on vous apprend dans vos écoles? Allez, allez, mon pauvre instituteur, on voit bien que nous venez de la ville, avec le col et les manchettes! On voit bien que jamais les arbres ne vous ont parlé : c'est vrai que, peut-être vous n'êtes pas assez intéressant pour ça...Ecoutez, Monsieur le Curé, moi, je dis que ces arbres ne font plus de fruits, c'est vrai. Je dis qu'ils sont très vieux, c'est vrai, il y a même un abricotier qui commence à devenir gaga, et qui pousse des branches en tire-bouchon. Mais quand même ce sont des arbres qui ont encore la santé. Et il y en a que si on les laisse tranquilles, il peuvent vivre encore quinze ans.
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Mais mes arbres! Mes arbres! Je les ai achetés à la foire de Roquevaire, mo, en 99, l'année que Barbe m'a dit "Jofroi, nous aurons peut-être un petit" et que le gros incendie de Pichauris lui a faussé ses couches. Ces arbres je les ai portés de Manosque jusqu'ici, sur mon dos. J'ai tout fait tout seul. J'ai creusé les trous, j'ai charrié le fumier. Je me suis levé la nuit, pour allumer la paille mouillée, pour pas que ça gèle. J'y ai fait plus de dix fois le remède à la nicotine, et ça coûtait cinq francs le bidon! Et quand je les taillais, Monsieur le Curé, avant de couper une branche, je calculais des fois pendant plus d'une heure et je me disais : "C'est malheureux de couper des branches à un arbre, pour qu'il rapporte six francs de plus". Et, à la fin, quand j'en coupais une, c'était comme si je me coupais un bras...et tu crois qu'avec ton argent, toi, tu m'as acheté tout ça ? Est-ce que tu crois que l'argent paie tout?
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GUSTAVE
O sophisme! Tu ne joues pas?
FONSE(menaçant)
C'est moi que tu appelles sophisme?
GUSTAVE
A ce qu'il paraît que c'est M Le Curé qui t'a appelé comme ça!
FONSE
C'est bien possible, mais c'est pas des choses à raconter. Moi, j'ai bien vu ta sœur dans la remise de Saturnin. Elle était avec le grand Philibert. Et si je lui ai pas dit bonjour, c'est parce qu'elle tait pas en position de me répondre. Eh bien ça, je ne l'ai jamais dit à personne, parce que ce sont des affaires privées. Seulement, si toi tu parles de mon sophisme, moi je ferais des conférences sur ta sœur.
GUSTAVE
Allez, Fonse, te fâche pas.
FONSE
Parce que moi, je suis peut-être un sophisme, mais toi ta sœur, c'est une pute.
GUSTAVE (Jovial)
Est-ce que tu crois de me l'apprendre? Il y a bien longtemps que je lui ai dit : "Antonia, je suis bien heureux d'être ton frère, parce que comme ça, je serai le seul homme du village que tu ne feras pas cocu". Allez Fonse, que ma sœur soit une garce, et que toi tu sois un sophisme, ce n'est la faute de personne : ça ne doit pas nous couper l'amitié. Tiens, prends une cigarette.
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JOFROI

Personne ne veut leur faire du mal, mais tout le monde veut les arracher... Et pourquoi ? Je vais vous le dire, moi, Monsieur le Curé, je le sais bien, sous quel prétexte ! C'est parce qu'ils ne font plus de fruits !
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Nous sommes dans l'étude du notaire, à Manosque. Des meubles à casiers cachent presque entièrement les murs.
Le notaire, qui a une belle barbe, siège derrière un bureau très ancien, encombré de piles de dossiers.
Devant le bureau est assis Jofroi. C'est un vieux paysan, sa moustache et ses cheveux sont blancs. C'est le propriétaire du verger de la Maussan, un verger vénérable, près d'un hameau perdu dans les Basses-Alpes.
Il est petit, mais il parle avec une grande autorité.
Auprès de lui, il y a Fonse. C'est un paysan robuste, d'une quarantaine d'années. Sa moustache est très noire, et il a de belles dents.
Au fond, dans un coin de l'étude, une femme est assise modestement. C'est Barbe, la vieille épouse de Joffroi. Elle est timide, et un peu triste. Son visage ridé est égayé de virgules de poils blancs....
(lever de rideau du volume paru aux éditions "de Fallois" en 1990)
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https://www.audiolib.fr/livre/la-gloire-de-mon-pere-souvenirs-denfance-i-9791035414238/
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