Tout d'abord, les travailleurs, impuissants, doivent se soumettre en silence. Puis la résistance éclate tout à coup, sous la seule forme possible : le refus de travailler, la grève. Dans la grève, les travailleurs découvrent pour la première fois leur force, dans la grève apparaît leur puissance de lutte. De la grève naît l'association de tous les travailleurs d'une usine, d'une industrie, d'une nation. De la grève naît la solidarité, le sentiment de fraternité entre camarades de travail, le sentiment d'unité avec la classe entière : c'est la première aurore de ce qui sera un jour le soleil de la nouvelle société.
À travers l'occupation d'usine se fait jour le sentiment, vague encore, qu'ils doivent être entièrement maîtres de la production, qu'ils doivent expulser les intrus : les capitalistes qui donnent des ordres, qui font mauvais usage des richesses de l'humanité en les gaspillant et en dévastant la Terre.