Panorama, n°530

Nous sommes de traducteurs : les fidèles viennent nous voir avec le sacré de leur vie et nous leur tendons un miroir textuel qui leur permet de relire autrement les événements de leur existence. C'est un dialogue permanent entre l'humain et le texte. On est rabbin parce que des gens font de vous leur rabbin.
(Delphine Horvilleur)

Pour transmettre, il faut accepter les sorties de route. Ce n'est pas nous qui fabriquons nos enfants, c'est eux qui nous construisent. A travers eux, notre futur nous permet de relire notre passé, et de relire autrement notre présent.
(Delphine Horvilleur)

Je suis incroyablement attachée à l'amour qu'a le judaïsme pour le questionnement. L'obsession de la question, toujours plus importante que la réponse qu'on y apporte. J'aime ce proverbe hassidique qui dit : "Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connaît, car tu risquerais de ne pas te perdre." Il y a, dans le judaïsme, cette obsession de l'égarement. Dès qu'on croit avoir trouvé une réponse, une autre question surgit. Je ne sais lire le texte que de cette façon. Pourvu que jamais je n'achève sa possibilité de dire.
(Delphine Horvilleur)

Dans chaque toujours, il y a une main qui attend.
Ce qui est premier dans le temps, dans le rythme des jours,
c'est notre main vide qui se tend.
Et toutes les mains conduisent à quelqu'un.
(Frédéric Boyer)