Jean Paquereau, botaniste et pépiniériste à la retraite, de confession protestante, livre un riche dictionnaire illustré des plantes de la Bible qui se feuillette comme on se promène, émerveillé, dans un parc arboré à l'automne. La promenade érudite commence par les arbres fruitiers dont l'homme pouvait se nourrir et qui figurent dans les premiers chapitres de la Genèse – et d'abord par l'amandier, la plante qui annonce le réveil de la nature, l'arrivée de la vie. Elle s'achève par la mandragore, dont le parfum captivant, célébré par le Cantique des cantiques, est utilisé par la femme pour attirer l'homme – parfois pour le tuer puisque cette plante aphrodisiaque peut être aussi un poison violent. Méfions-nous donc de la mandragore qui peut donner la vie tout autant que la mort…
Le jardinier bibliste poursuit son exploration par les arbres à fruit (le figuier, l'olivier, le dattier, mais aussi le sycomore de Zachée, bien sûr), les arbres (de l'acacia au térébinthe, en passant par le chêne et le cyprès), les arbrisseaux (buis, laurier, myrte…), les céréales et les herbes (blé, froment, coton, orge, mais aussi épeautre et hysope), les légumes (ail, herbes amères, lentille, pois chiche…), pour finir par les condiments, les épices et les aromates (aneth, coriandre, cumin, moutarde, sénevé…). Bref, rien n'échappe à la perspicace investigation de
Jean Paquereau. À chacune des cent dix espèces évoquées, l'auteur appliqué, qui a créé un jardin où il les cultive, consacre une double page illustrée avec la description de la plante, sa culture, son utilisation, et surtout ses références bibliques et sa symbolique.
Car nombre des plantes mentionnées dans la Bible sont des symboles à déchiffrer – qu'on songe à la petitesse du grain de moutarde ou à la solidité du chêne. Mais aussi à la pomme d'Adam et Ève qui mènera à la couronne d'épines du Christ et au roseau de la Passion, en passant par la vigne de Noé, le tamaris d'Abraham, les coloquintes d'Élysée, le ricin qui abrite Jonas, l'ivraie semée dans le camp de blé, le figuier stérile, les caroubes dont rêve le fils prodigue, etc.
« À l'instar du langage anthropomorphique qui parle de Dieu, souligne dans la préface le pasteur Jean Adnet, il existe dans la Bible un langage que je qualifierais de “phytomorphique” qui fait de certaines plantes de véritables symboles spirituels. Il s'agit là plus que d'un moyen pédagogique qui utiliserait des images tirées de la nature pour cerner les mystères indicibles de la foi en Dieu, mais d'une véritable affinité ontologique entre la nature et Celui que la Bible présente dès ses premières pages comme le Jardinier-Créateur divin qui règne sur l'Éden, tandis que l'homme en est le jardinier en chef. » Un jardin peut conduire au Ciel. « Les métaphores bibliques empruntées à la végétation sont porteuses d'innombrables messages pour qui sait les entendre et les méditer, conclut Jean Adnet. La nature nous parle. Elle parle à l'homme, elle parle de l'homme, elle parle de Dieu. » Écoutons-la, écoutons-Le.
Luc Adrian
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