La fille de l'assistance

De nouveau grâce aux éditions Ex Aequo, que je remercie, j'ai eu l'occasion de lire : La fille de l'assistance de Nicole Parlange.
Nous sommes à la fin des années 50, en France.
Dorine est une enfant unique choyée par ses parents.
Renée, de dix ans son aînée, est une enfant ballottée au gré des décisions de l'Assistance Publique de foyer en foyer, sans jamais avoir le droit de donner son avis.
Renée arrive chez Dorine et ses parents. Elle est toujours en colère et n'a pas l'intention de s'intéresser à l'enfant..
Mais les jours et les mois passent, les rapprochant peu à peu..
La fille de l'assistante est un roman original, conçu comme si nous assistions à un film sur grand écran.
C'est, en quelque sorte, un roman cinématographique inspiré de faits réels. Image par image, nous suivons l'histoire de Dorine et Renée.
Des séquences courtes, certaines un peu plus longues..
Il y a même une voix off ! C'est un roman très vivant qui est aussi une chronique de la vie d'une enfant et d'une jeune fille à la fin des années 50.
Dorine est une gamine très gâtée, trop peut-être. Elle est enfant unique, a l'habitude d'avoir tout ce qu'elle veut, ou presque. Il lui manque, selon elle, un peu de liberté.
J'ai bien aimé la fillette même si par moment son comportement est un peu agaçant. Tout ou presque lui est du.. Mais elle est attachante malgré tout :)
Renée quand à elle, a eu une enfance et une adolescence compliquée. Il lui reste deux ans quasiment avant d'avoir 21 ans (la majorité de l'époque) et en attendant elle est placée chez Dorine et ses parents.
Renée est une jeune fille, presque femme, révoltée. Toutefois, je l'ai trouvé correcte avec ses patrons, elle s'occupe de l'enfant, n'est pas aussi désagréable que je l'avais imaginé.
J'ai bien aimé ce personnage, son évolution, ses hésitations..
Je ne m'attendais pas à ce dénouement, et j'ai compris le choix de l'autrice d'en faire un roman cinématographique. L'histoire et la fin se prêtent bien à un tel exercice :)
La fille de l'assistance est un bon roman que j'ai pris plaisir à lire d'une traite.
Ma note : quatre étoiles.

Un roman court qui se lit comme un journal intime, deux en fait, celui de Dorine et celui de Renée.
Dorine enfant issue d'un milieu privilégié et Renée jeune fille de l'assistance publique. Leurs vies vont se percuter, la joie pour Dorine d'avoir une « grande soeur » et la méfiance de Renée vis-à-vis de ces nouveaux patrons, de cette nouvelle famille, après de nombreux déboires et déceptions.
On les voit grandir côte à côte, évoluer, murir, interagir même si au début de l'histoire Renée n'a pas l'intention de s'intéresser à la gamine qu'elle trouve trop gâtée.
Tour à tour l'auteur nous dévoile les pensées, les envies, les craintes de l'une et de l'autre, ça se déroule comme une sorte de roman feuilleton, chronique très imagée dont le lecteur est spectateur du film qui défile sous ses yeux. Ca se passe à la fin des années 50 dans l'Oise à Beauvais plus exactement. Avec le préambule Nicole Parlange nous donne des précisions sur l'assistance publique, nous en explique les tenants et les aboutissants, puis avec le « zoom avant » plante le décor, géographique, temporel, économique et politique.
Le personnage de Dorine est à la fois attendrissant et énervant, la tête pleine de rêves et d'idéaux. Celui de Renée plus piquant un brin révolté mais qui a soif de liberté et d'amour. Renée est méfiante en arrivant car à chaque nouveau placement des promesses sont faites et elle est déçue. Elle attend sa majorité, reprend ses études et rêve de cuisiner dans un beau restaurant.
J'ai beaucoup apprécié ma lecture, la plume de l'auteur est fluide, rythmée. S'y mêlent fiction et réalité avec tout un panel d'émotions et une fin qui à mon avis boucle la boucle.
le petit plus : la voix off qui comme une caméra filme en gros plan Dorine, Renée, les parents, donnant un point de vue plus général et quelques informations et descriptions qui complètent le récit. Clin d'oeil spécial pour les recettes des plats préférés de Dorine et Renée.
Je remercie les Editions Ex Aequo pour ce service presse.