En 2022 nous fêterons le bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur, figure incontournable de la recherche scientifique. Désormais considéré comme la solution privilégiée pour lutter contre la pandémie du Covid-19, le vaccin, et le travail scientifique en général, sont plus que jamais liés au progrès social.
Marqué par un premier échec dans le développement d'un vaccin contre le Covid-19 ébranlant jusqu'à sa réputation, l'Institut Pasteur n'a pas dit son dernier mot dans la course et poursuit ses travaux autour de deux vaccins en phase pré-clinique. Quel est aujourd'hui l'héritage de Louis Pasteur dans le domaine de la recherche ? Et dans notre société, plus que jamais dépendante de la science ? Pour en parler, notre invité est Stewart Cole, directeur Général de l'Institut Pasteur et microbiologiste spécialiste de la tuberculose et de la lèpre.
L'invité des Matins de France Culture.
Comprendre le monde c'est déjà le transformer(07h40 - 08h00 - 17 Février 2021)
Retrouvez tous les invités de Guillaume Erner sur www.franceculture.fr
Louis Pasteur
Louis Pasteur Valléry-Radot (Éditeur scientifique)
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Louis Pasteur Valléry-Radot (Éditeur scientifique)
Flammarion
(01/01/1940)
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Besançon, 30 janvier 1842
Mes chers parens
[.................]
La fièvre typhoïde est dit-on à Besançon : 22 personnes à ce que l'on dit sont mortes dans une seule rue dans l'espace de 4 à 5 jours. Un élève de philosophie, externe, mourra probablement cette nuit de cette maladie. Il a des hémorragies continuelles et n'a plus aucune connaissance, on l'a transporté à l'hôpital cet après-dîner, car il est loin de sa famille.
Le général Prétet qui commandait à Metz depuis un an l'Ecole d'application vient de mourir dans cette ville de mort subite.
Je n'ai pas reçu de nouvelles de Joséphine ; sans doute qu'elle vous a écrit, vous me parlerez d'elle.
Comme les vacances de Carnaval tombent précisément pour la foire je ne m'en irai pas à Arbois que pour Pâques qui d'ailleurs arrivera bientôt. Car il n'y a plus que six semaines.
Je vous embrasse tous.
Pasteur Louis
Mes chers parens
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La fièvre typhoïde est dit-on à Besançon : 22 personnes à ce que l'on dit sont mortes dans une seule rue dans l'espace de 4 à 5 jours. Un élève de philosophie, externe, mourra probablement cette nuit de cette maladie. Il a des hémorragies continuelles et n'a plus aucune connaissance, on l'a transporté à l'hôpital cet après-dîner, car il est loin de sa famille.
Le général Prétet qui commandait à Metz depuis un an l'Ecole d'application vient de mourir dans cette ville de mort subite.
Je n'ai pas reçu de nouvelles de Joséphine ; sans doute qu'elle vous a écrit, vous me parlerez d'elle.
Comme les vacances de Carnaval tombent précisément pour la foire je ne m'en irai pas à Arbois que pour Pâques qui d'ailleurs arrivera bientôt. Car il n'y a plus que six semaines.
Je vous embrasse tous.
Pasteur Louis
Besançon, 23 janvier 1842.
Mes chers parens,
Votre dernière lettre m'a fait de la peine à cause de ce que vous m'apprenez sur la position de mon parrain. La dernière fois fois que je l'ai vu je ne le reconnaissais qu'à peine, tant il était maigre, et il avait déjà un air abruti. Chaque jour on reconnaît qu'il ne faut jamais s'éloigner de la bonne voie. Ici même il y a quelques jours un élève a été chassé du collège ; d'abord il a vu cela tout en beau ; il est resté à s'amuser dans la ville et à présent, découragé, il n'a plus que la ressource de faire comme tous les jeunes gens sans avenir, de s'engager. Son avenir est entièrement perdu ; il devait se présenter à l'Ecole des mines. Et pourquoi a-t-il été chassé ? pour avoir jeté du tabac sur un réchaud allumé dans une expérience de chimie ; mais il avait aussi répondu très grossièrement au professeur.
Mes chers parens,
Votre dernière lettre m'a fait de la peine à cause de ce que vous m'apprenez sur la position de mon parrain. La dernière fois fois que je l'ai vu je ne le reconnaissais qu'à peine, tant il était maigre, et il avait déjà un air abruti. Chaque jour on reconnaît qu'il ne faut jamais s'éloigner de la bonne voie. Ici même il y a quelques jours un élève a été chassé du collège ; d'abord il a vu cela tout en beau ; il est resté à s'amuser dans la ville et à présent, découragé, il n'a plus que la ressource de faire comme tous les jeunes gens sans avenir, de s'engager. Son avenir est entièrement perdu ; il devait se présenter à l'Ecole des mines. Et pourquoi a-t-il été chassé ? pour avoir jeté du tabac sur un réchaud allumé dans une expérience de chimie ; mais il avait aussi répondu très grossièrement au professeur.
[Fin octobre 1852].
Mon cher papa,
[...............................................]
Tu me disais que tu n'aimes plus la lecture. C'est un grand tort. Tu es trop sceptique. Pour mon âge je le suis déjà beaucoup et je crains qu'arrivé au tien je dépasse mon modèle.
Mais crois-tu donc que parmi tant d'ouvrages un grand nombre n'ont pas été écrits par des hommes consciencieux ? Crois-tu qu'il n'y a pas en littérature, en histoire et même peut-être en politique, des hommes tels que M. Biot, et beaucoup d'autres dans les sciences ? D'ailleurs on lit les choses pour elles-mêmes et non pour ceux qui les ont écrites ; et pour mon compte je me suis toujours senti meilleur, plus humain, moins envieux, moins égoïste, car nous le sommes tous beaucoup trop, après avoir lu de belles pages d'histoire, de littérature, etc...Je voudrais avoir le temps de lire beaucoup.
Mon cher papa,
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Tu me disais que tu n'aimes plus la lecture. C'est un grand tort. Tu es trop sceptique. Pour mon âge je le suis déjà beaucoup et je crains qu'arrivé au tien je dépasse mon modèle.
Mais crois-tu donc que parmi tant d'ouvrages un grand nombre n'ont pas été écrits par des hommes consciencieux ? Crois-tu qu'il n'y a pas en littérature, en histoire et même peut-être en politique, des hommes tels que M. Biot, et beaucoup d'autres dans les sciences ? D'ailleurs on lit les choses pour elles-mêmes et non pour ceux qui les ont écrites ; et pour mon compte je me suis toujours senti meilleur, plus humain, moins envieux, moins égoïste, car nous le sommes tous beaucoup trop, après avoir lu de belles pages d'histoire, de littérature, etc...Je voudrais avoir le temps de lire beaucoup.
La révision a eu lieu hier. On est allé au n°74 : Loriot avait 66, il est pris. Le fils Lanquetin a eu 2, on croyait l'exempter mais il est bon. J'en suis fâché pour lui et pour ses parents qui sont dans l'impossibilité de le racheter et qui n'ayant que cet enfant sont désolés.
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