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3,7

sur 207 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment vous parlez d'un livre que les médias semblent avoir zappé?
Comment j'ai découvert ce roman " Orange amère" et une autrice Ann Patchett ? grâce au dernier numéro d'America. Voici peut-être l'occasion d'une deuxième chance.
" Orange amère " de Ann Patchett est l'histoire de deux familles qui se décomposent et se recomposent; Jusque là rien d'exceptionnelle, ce qui devient intéressant c'est la façon qu'a la romancière de traiter ce sujet mille fois abordé en littérature.
Tout commence au baptême de Franny Keating, drôle d'endroit pour un coup de foudre entre Albert Cousins une connaissance de Fix Keating le papa et Beverly Keating la maman de Franny.
Rien n'est jamais simple dans un divorce quand on est enfant, la perte de ses repères a de quoi déstabiliser, tout cela Franny la narratrice le subit.
Quand les quatre enfants de son beau-père débarquent pour les vacances d'été ça devient un joyeux bazar. Et puis un jour c'est le drame.
Ce qui aurait pu finir en secret de famille ou tout simplement oublié avec le temps va se retrouver dans un roman. Toutes ressemblances avec des personnages existants ou ayant existés ne seraient que pure coïncidence.
Sauf que le roman " Orange amère " devient un best Sellers et va réveiller des souvenirs cachés.
Quelle belle histoire !! j'ai aimé cette tribu, Albie, Franny, Jeannette…
" Orange amère" est comme ces bonbons acidulés que l'on garde en bouche le plus longtemps possible, sauf que comme toute bonne chose il y a une fin.
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Par un bel après-midi de juin, Fix (Francis) Kitting et sa très jolie femme Beverly organisent une fête à l'occasion du baptême de leur deuxième fille : Frances, qui deviendra Franny. Fix Kitting est flic, et s'il connaît vaguement Bert (Albert) Cousin, avocat au bureau du procureur, il ne s'attendait pas à le voir débarquer chez lui une bouteille de gin (une grande) à la main… À cause des effets du gin, Bert embrassera Beverly, ils tomberont amoureux, ils quitteront leur conjoint respectif ; les enfants de chaque couple resteront auprès de leur mère et de son nouveau conjoint, sauf les quelques semaines de vacances d'été qu'ils passeront chez leur père et leur belle-mère. Ainsi, Cal, Holly, Jeannette et Albie (Albert) Cousin, qui sont restés en Californie avec leur mère Teresa, passent une partie de l'été chez leur père, en Virginie, avec les filles de Beverly, Caroline et Franny Kitting.

Je voudrais une fois de plus déplorer que la quatrième de couverture révèle des événements dont le lecteur connaîtra une partie à la page 100 et le reste encore plus tard… C'est dommage parce que cela dévoile plusieurs élément capitaux de ce superbe roman magnifiquement construit, qui commence en 1964 et se déroule sur 50 ans. Au tout début de la lecture, les nombreuses ellipses, retours en arrière et sauts dans le futur peuvent surprendre : par exemple, le premier chapitre est essentiellement consacré au baptême de Franny. Mais dès le deuxième, on la retrouve adulte, au chevet de Fix malade d'un cancer ; son père lui explique alors comment le prénom d'Albie a été choisi et lui rappelle qu'il a dû le récupérer dans un commissariat parce que, ado, il avait mis le feu à son école… Ce qui s'est passé entre ces deux époques sera révélé très progressivement par différents protagonistes. Plus que les retours en arrière et les sauts dans le futur, ce sont donc les ellipses qui peuvent déstabiliser. En effet, le narrateur à la troisième personne adopte tour à tour le point de vue de différents personnages, et ce, à des époques différentes. le lecteur est donc parfois surpris, abasourdi même, par la révélation d'un événement qu'il ignorait ; un passage obscur s'éclaire, l'opinion que l'on avait d'un personnage bascule, et on a l'impression d'avoir enfin les clés pour comprendre, avant de se rendre compte que l'on n'est pas au bout de ses surprises…

Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman. J'en ai aimé la construction, l'attente crée par les ellipses, les changements de points de vue qui font vivre au lecteur le même événement sous un angle différent. J'ai aimé les relations de cette famille reconstituée, les amitiés improbables et les inimitiés qui disparaissent quand survient un drame. L'admiration éperdue d'une jeune femme pour un écrivain se transformant en amour me semble un motif souvent utilisé dans la littérature. En revanche, l'écrivain qui va écrire un roman à partir des confidences de cette jeune femme, révélant aux autres membres de la famille certains aspects qu'ils ignoraient du drame, les obligeant à réviser le jugement qu'ils portaient sur cette affaire, constitue un ressort romanesque qui m'a particulièrement séduite. En plus de son talent de conteuse salué par les critiques, Ann Pachett possède un humour subtil et manie plus qu'habilement l'ironie. Je n'avais jamais rien lu de cette auteure, mais j'ai retenu Bel Canto à la bibliothèque qui ne possède que celui-là. J'achèterai les autres !
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Un grand roman autour de la séparation de deux couples racontée à travers les yeux de leurs enfants. Cette rupture dans la vie de chacun va être aussi l'occasion de faire émerger une nouvelle famille.
Sur 50 ans, de façon non chronologique, on suit les évolutions de chacun avec ses douleurs, ses failles et ses forces.
De façon très sensible Ann Patchett, nous parle de la famille recomposée avec ce qui s'effondre, ce qui disparaît, ce qui se crée et ce qui restera pour toujours.

Un roman choral, construit par bribes, avec des vides que le lecteur doit remplir, non linéaire et dans lequel on pourrait se perdre s'il n'y avait pas le réel talent de conteuse de l'auteure.

C'est d'une justesse et d'une profondeur assez incroyable, sans aucun jugement.
J'ai rarement lu un livre qui parle si bien du mystère de la famille, ce cocon qui étouffe mais qui protège, ce cercle intime où les non-dits et les secrets créent aussi des tendresses indestructibles.

Si les oranges sont parfois amères, elles peuvent aussi être douces et sucrées.

Traduit par Héléne Frappat
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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De cette auteure, j'ai commencé par "La maison des hollandais", que j'ai beaucoup aimé tout en exprimant une réserve sur le style d'écriture, à savoir que Patchett pratique ce que j'appellerais la "fragmentation temporelle", à savoir qu'elle passe régulièrement d'un époque à l'autre ou, plutôt, à beaucoup d'autres. Il ne s'agit pas seulement de passer du présent au passé mais c'est beaucoup plus complexe que ça, à un point tel qu'on a du mal au départ à réaliser où se situe le présent. Cela m'avait quelque peu dérangée dans "La maison des hollandais" mais pour aborder ce roman-ci, je dirais que l'habitude a été prise et cela ne m'a plus gênée du tout. Je dirais même que j'ai compris pourquoi l'auteure procède de la sorte: cela lui permet, dans un format de roman "standard", de créer l'impression d'une saga s'étendant sur une longue période, en ouvrant de nombreuses fenêtres temporelles. On recueille ainsi de nombreuses bribes des histoires des uns et des autres sans en avoir le détail, à nous de reconstruire avec l'apport de notre propre expérience de vie. Cette manière d'écrire crée aussi une sorte de tension voire de suspense car l'on passe d'une bribe à l'autre sans avoir épuisé le sujet. C'est très "clever" mais il faut s'y habituer, raison pour laquelle je conseillerais de lire d'abord "La maison des hollandais" où le nombre de personnages et de lieux est plus réduit et donc c'est un peu plus simple de s'y retrouver.
"Orange amère" est une sorte de roman choral, multi-temporel et multi-géographique, sur le thème des heurts et malheurs de deux voire plusieurs familles recomposées aux Etats-Unis entre les années 60 et nos jours. Bert Cousins et sa femme Teresa Cousins sont un jeune couple doté de trois jeunes enfants (Cal, Holly et Jeannette) un quatrième (Albie) étant en route. Fix et Beverly Keating ont deux petites filles, Caroline et Franny. Les deux maris se connaissent vaguement via le boulot mais Bert se pointe au baptème de la petite Franny sans y avoir été invité, par pur ennui dans sa muflerie de mâle auto-satisfait des années 60, reprochant à sa femme de ne plus afficher la ligne de leur mariage au terme de quatre grossesses rapprochées. Au baptème coup de foudre pour la belle Beverly qui, elle, a réussi à conserver sa ligne et ressemble à Catherine Deneuve. le roman nous épargne les épisodes des divorces respectifs pour se concentrer sur le destin des six enfants, ballotés entre la Californie et la Virginie et dont les beaux-parents se seraient bien passés, d'autant plus que le plus jeune, Albie, apparaît incontrôlable. On voit passer les excès d'une Amérique individualiste, où des parents auto-centrés aussi parfois par nécessité (bosse ou crève dans un pays dont le système social est pour le moins déficient) laissent leurs enfants à eux-mêmes dans un contexte où les drogues légales et les armes pullulent. Un drame va se produire. Il aura les allures d'une explosion atomique dont le souffle se fera ressentir des années plus tard à la suite d'une rencontre de Franny...
On songe, le coeur serré, aux drames que l'on a pu éprouver dans sa propre famille et aux secrets qui resurgiront peut-être (ou pas) un jour. Chacun des enfants réagira différemment au drame et on s'identifie forcément à l'un ou l'autre d'entre eux. Au final on se sent embarqué au sein de ces familles dont on ne peut considérer chacun des membres qu'avec une certaine bienveillance en dépit des antipathies qu'on aurait pu ressentir au départ... Très beau et intelligent... Patchett est ma découverte 2021
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Encore un roman américain contemporain, encore une histoire de famille… je reconnais me laisser souvent tenter par ce genre de roman qu'il n'est plus trop à la mode d'appeler des sagas, et qui d'ailleurs essayent d'en renouveler les grands traits.
Ici, la particularité du roman saute aux yeux dès la page 39, lorsqu'un grand écart dans le temps est effectué. On passe de la fête de baptême de Franny à un épisode où cette même Franny prend soin de son vieux père malade. Entre temps, la mère du bébé (Franny, donc) a rencontré Albert, qui fuyait la perspective d'un dimanche après-midi avec ses jeunes enfants, et a quitté son mari pour vivre avec lui. On apprend plus loin que les six enfants des deux familles passaient tous leurs étés ensemble et qu'un drame s'est produit au cours d'un de ces étés.

La façon dont l'auteure installe l'histoire ne manque pas d'originalité, et permet au lecteur de rassembler les fils qui semblent épars pour comprendre l'histoire de la famille. La construction s'éloigne du classique aller et retour passé/présent qu'on croise trop souvent, et c'est ce que j'ai préféré dans le roman.
Les personnages aussi sont singuliers, avec des personnalités très marquées pour la plupart, (à condition de ne pas confondre les uns et les autres, j'y reviens ensuite) et l'idée de montrer dès le deuxième chapitre le point de vue des enfants, devenus adultes, de la famille recomposée, rend le roman très prenant. Ensuite, et c'est assez malin, il est question d'un roman appelé Orange amère, qui va avoir une grande importance dans la vie des protagonistes.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, avec parfois, au début d'un nouveau chapitre, un peu de mal à raccrocher tous les détails déjà connus sur tel ou tel personnage, et à situer l'époque. C'est le revers de cette construction inhabituelle.
Quant au style, j'ai beaucoup aimé la façon d'insuffler de la légèreté avec des figures de style facétieuses. La société américaine, et son modèle familial, ne sortent pas forcément grandis de l'image qu'Ann Patchett en donne, mais on passe un excellent moment avec cette famille.
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Premier chapitre : Californie années 60
Bert, adjoint du procureur, mari et père de 3,5 enfants, rencontre Beverly, mère au foyer, deux enfants. le coup de foudre est palpable et Fix le mari de Beverly s'en aperçoit mais il ne peut lutter.
Deuxième chapitre : 40 ans plus tard , nous retrouvons Fix et sa fille Franny discutant pendant la chimiothérapie de Fix, on apprend que Bert et Beverly ont chacun divorcé de leur conjoint respectif et se sont mariés (puis ont divorcé).

Et ce roman continue ainsi alternant passé avec les 6 enfants de cette famille recomposée et une période plus récente. Alternance également entre la Californie et la Virginie ....

La mise en place de l'histoire m'a parue un peu lente au début (le temps de découvrir la personnalité des six enfants et de leurs proches) puis je n'ai plus pu lâcher ce livre.
Franny la barmaid amoureuse des livres, Caroline l'avocate, Calvin l'aîné de la fratrie, Albie le petit dernier, Holly et Jeanette, les « filles du milieu », m'ont semblé si proches, presque des amis, que j'ai eu de la peine à les quitter.

Le titre « orange amère » est également le titre d'un livre dans le livre ; livre racontant l'histoire d'un été de ces six enfants dont seulement 5 grandiront.
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Ça commence lors du baptême de Franny. Bert déboule avec la première chose qui lui est tombée sous la main, une grande bouteille de Gin. Il connaît vaguement le père, il s'incruste avec culot, désireux de passer quelques heures loin de ses enfants turbulents et de sa femme enceinte du quatrième. Il rencontre alors Beverly, la mère de Franny et leurs destins à tous en sont bousculés à jamais. Divorces, déménagements, familles recomposées, jusqu'au drame. Des années plus tard, Franny raconte son histoire à son amoureux, un écrivain célèbre, qui met tout ça dans un roman, occasionnant de nouveaux remous. Enfin, quelques années plus tard encore, un film est adapté du roman… Oh le bon roman que voilà. Une histoire de famille (mais pas que), une histoire avec des écrivains et des lecteurs (mais pas que), une histoire qui brouille un peu les époques (mais pas trop), bref, une sacrée bonne histoire. Ann Patchett est une excellente conteuse, elle accroche son lecteur dès les premières pages et sait le surprendre tout en l'attachant de plus en plus fort à ses personnages, en équilibre sur un fil désenchanté. Un coup de coeur !
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Un livre magnifique sur la famille, les relations familiales qui se font, défont, évoluent au cours des années.
La construction est originale, mêlant les époques, les protagonistes sans que cela ne soit jamais un problème : cela ajoute même à l'intérêt que l'on porte à l'histoire à mon avis, créant une attente, fournissant une explication. Je n'ai jamais été perdue, ce qui monte l'habilité de l'auteure et son talent de conteuse
J'ai emprunté ce livre un peu sceptique, ayant peur de relire un énième roman sur le divorce, ses répercussions sur les enfants, … Evidemment ce livre aborde tous ces points, mais de façon originale.
Un coup de coeur pour moi.
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Dans cet excellent roman empreint d'une profonde mélancolie, Ann Patchett nous entraîne dans un tourbillon quelquefois cocasse, très souvent émouvant, de liens filiaux sur trois décennies. On peut ressentir une certaine difficulté à rentrer dans ce magnifique « Orange amère » (ce fut mon cas jusqu'au chapitre 4), mais on finit par être totalement immergé dans cette histoire tendre et violente, dans ces liens complexes qui existent entre les frères et les soeurs de deux familles recomposées et à jamais liées par un traumatisme.

La construction remarquable de ce roman, son ton, son humour, son ironie désabusée, ses thèmes (l'enfance, la jeunesse, la vieillesse, l'amour, la mort, le secret), font de « Orange amère » une lecture que je conseille grandement, une lecture qui ne vous ne laissera aucun répit.

C'est doux, c'est poignant, c'est mélancolique, c'est original, et c'est à lire.
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Coup de coeur absolu pour ce roman qui nous entraîne dans la vie de deux familles recomposées, liées par le mariage du père de l'une et de la mère de l'autre, et que l'on suit sur cinq décennies.

Dans une narration fluide, on passe d'un personnage à l'autre, des quatre enfants (deux garçons et deux filles) d'une famille aux deux filles de l'autre, de l'enfance à l'adolescence puis à la vie adulte, sans suivre une ligne chronologique ...

Les retours arrière, ou avancées dans le futur se font dans une fluidité que je n'avais jamais encore vue dans aucun autre roman, le passage des personnage les uns aux autres, les découvertes sur chacun d'eux se faisant tout naturellement au fil du déroulement du récit.

Même si l'animosité entre les parents fut grande au début, elle s'est estompée au fil des années qui les ont vu nouer de nouvelles relations ...

Le drame qui a bouleversé leur adolescence finira par renforcer le lien entre les enfants, et ce lien durera toutes leurs vies.

Des personnages attachants dans leur diversité, un roman qui montre tour à tour l'évolution de chacun, les circonvolutions de la vie pour donner à cet ensemble disparate une véritable unité.

Un très grand roman, paru chez Actes Sud, début 2019, dont je ne me souviens pas avoir lu une seule critique, ni éloge à sa sortie.

Merci à ma fille de me l'avoir signalé et m'avoir ainsi permis de découvrir cette pépite !
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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