Albert Cousin fait irruption chez Beverly et Fix, alors qu'une fête de baptême s'y déroule, celle de Frances, deuxième fille du couple. Bert ne connait personne, et pour cause, il n'a jamais été invité. En partant de chez lui, tout ce qu'il a trouvé comme cadeau est une bouteille de gin. La fête de famille vire au grand n'importe quoi. La beauté de Berverly pulvérise Bert alors que dans la cuisine se succèdent amis et invités pour presser des oranges à la chaine lorsque le gin, la téquila et la vodka se mettent à se multiplier comme les poissons du lac de Tibériade. le bébé en est quasiment oublié, Bert embrasse Beverly.
Il s'était incrusté pour fuir sa vie de famille, ses enfants bruyants, Cal, Hobbie, Juiette, et sa femme, Teresa, enceinte du petit dernier, Albie. Et finalement, de quatre, sa famille passe à 6 enfants, si on peut parler de famille, elle est si peu recomposée que l'on a affaire plutôt à une saga cabossée.
Au fil des années, les enfants se connaissent assez peu, même si à l'occasion des vacances d'été, ils s'entassent dans la maison de Bert et Beverly, et sont laissés à vau l'eau, les adultes vivant leur amour su
r un mode adolescents irresponsables. La « bande » n'est même pas vraiment soudée, les complicités sont épisodiques, à l'occasion de plages de liberté à l'abri des règles. Les filles de Fix ont appris de leur policier de père des techniques qu'elles mettent à profit : crochete
r une serrure de voiture pour s'emparer d'une bouteille de gin et d'un revolver de service qui fascine Cal … Cal qui a toujours plein ses poches de pilules anti allergéniques dont profitent allégrement les enfants pour endormir Albie et s'en débarrasser … Comme des petits cailloux, l'intrigue en flash back et ellipses donne la pistes des drames qui ne seront pas évités.
Les sauts dans le temps sont parfois conséquents. On laisse Frances bébé dans le premier chapitre et un Fix en pleine forme, pas encore quitté par Bervely, et on les retrouve presque quarante ans plus tard au second, Fix remarié et en phase terminale de cancer, Frances mère à son tour, pivot finalement de la narration qui va relier les fils … Ce fut pourtant elle qui a trahi les secrets en racontant l'histoire familiale à Léo, un écrivain dont elle est tombée amoureuse éperdue. Un écrivain quasiment à bout de souffle et qui va s'emparer de tout ce qui n'a jamais été dit pour en faire un roman à succès «
Orange amère » …
Cette construction en aller retour, et qui s'attarde finalement sur peu de scènes vraiment développées, permet une lecture apaisée car même si on pressent que l'enfance chaotique ne peut pas donner des parcours de vie en ligne droite, les avancées chronologiques donnent un avant goût d'une forme de réconciliation. le bricolage affectif finit par estomper les trahisons , les abandons. Les personnages, un à un, s'en affranchissent, se sortent du charivari avec un vague sourire ironique et sans trop d'amertume …
Un roman sans romance facile, et une saga familiale qui évite les clichés du genre.
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