J'ai lu peu de romans de
James Patterson, et j'ai eu envie de me laisser tenter par celui-ci. Il a agréablement meublé un voyage de 7 heures, m'offrant une lecture intéressante.
Ce roman propose un meurtre à élucider : celui d'Anthony Costello, un comptable véreux travaillant pour la mafia. Trois femmes ont disparu après le meurtre : la cheffe cuisinière, l'épouse et la femme de ménage. le mystère reste entier : sont-elles victimes elles aussi ou coupables? Sean Walsh se démène pour faire la lumière là-dessus, d'autant que la cheffe cuisinière n'est autre que sa femme…
J'ai été un peu désarçonnée au début du roman par les choix d'écriture. Nous découvrons le commandant Walsh qui essaye de disculper sa femme – alors disparue- puis nous sautons à l'interrogatoire de Sarah, avant de basculer sur l'histoire d'Anna, l'épouse de la victime. Cela crée un début de récit nébuleux. Je pense d'ailleurs que c'est un choix conscient des auteurs afin d'entretenir la confusion dans la tête des enquêteurs et des lecteurs, suggérant la complexité de l'affaire et la difficulté à la résoudre. Il m'a donc fallu du temps pour trouver mon fil d'Ariane dans ce livre, mais une fois que cela a été fait, j'ai trouvé le reste de la lecture assez fluide. Les pages défilent sans que nous nous en rendions compte, nous avançons et découvrons toujours un peu plus des personnages. Peu à peur, chacun se révèle vraiment. Nous entrapercevons les zones d'ombres, les fêlures et les forces. le détective Sean Walsh paraît au début un enquêteur décidé et un mari aimant. Mais bientôt, des vérités plus troubles viennent craqueler le vernis. A mi – parcours, mon aversion pour lui était bien ancrée et je rêvais déjà de le voir défait. Les personnages féminins sont ici intéressants par la force qu'ils dégagent. Pour autant, je les ai trouvés un peu caricaturaux. La riche épouse, aveuglée par la vie de paillettes et regrettant son choix de mari, engluée dans un mariage qui ne la rend pas heureuse, détestée par la famille de monsieur, craignant pour sa vie. La domestique mexicaine complète le tableau des clichés. Alors, je ne doute pas que ces situations existent dans la vraie vie, mais j'aurais aimé plus de subtilité dans la construction de la galerie de personnages.
Une fois passé ces petits bémol et l'histoire bien lancée, le rythme du récit est intéressant. On nous emporte sur des fausses pistes, sur des élucubrations. Nous voyons chacune des femmes lutter pour sauver sa vie, pour gagner sa liberté, pour affronter les soupçons de la police mais aussi la vengeance des mafieux. Les liens entre elles sont source de surprises et permettent de créer des retournements de situation savoureux. Dans ce roman, la part belle est faite aux femmes. Elles sont réellement moteur du récit. Elles cachent leur jeu, manipulent les uns, mentent aux autres, et essaient de survivre dans la jungle qu'est leur vie. Elles ont toutes du caractère et sont complémentaires. La tante de madame Walsh m'a beaucoup émue. C'est une belle figure maternelle, serviable, pleine d'humanité et déterminée.
La chute du récit est savoureuse. Je n'entrerai pas trop dans les détails pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, mais le fait est que je ne m'attendais pas à ça. Certains passages sont très cinématographiques. Ce roman pourrait aisément s'adapter au cinéma et permettrait de passer un bon moment. Pour autant, tout ne paraît pas forcément crédible. Cependant, en y réfléchissant bien, je ne demandais pas du réalisme à ce roman. Et, d'une certaine façon, il a rempli son office : j'ai passé un bon moment, mon trajet s'est déroulé agréablement et de jolies surprises ont émaillé ma lecture.
Ainsi,
Trois Femmes disparaissent ne sera pas mon roman policier préféré de l'année : les personnages – bien qu'attachants pour certains- m'ont semblé trop monolithiques pour pleinement me satisfaire. Cependant, le livre tient ses promesses : nous avons une enquête trépidante, des retournements de situation, des règlements de comptes et se jolies surprises. Voici de quoi s'offrir un moment de détente, sans prise de tête.
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