Fascinée par l’histoire de l’art, le féminin sacré et l’égalité des genres, l’écrivaine et scénariste Sylvie Payette offre à ses lecteurs adultes un nouveau suspense cet automne. Dans Ce livre sera brûlé, ses fans retrouveront un duo inattendu lancé dans une quête où La Joconde et les anciens dieux égyptiens auront un rôle capital à jouer.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Osiris régnait sur le monde, Isis le secondait. Seth était rongé par la jalousie et il a assassiné Osiris. Puis, après l’avoir découpé en quatorze morceaux, il les a éparpillés.
Seth s’est emparé du trône pendant qu’Isis retrouvait les différentes parties du corps d’Osiris une à une. Elle aurait réussi à lui redonner vie en le momifiant. Certains racontent qu’elle l’aurait ressuscité en lui faisant ce qu’on appelle « le baiser d’Isis »… Il était facile d’imaginer de quoi il s’agissait, puisqu’elle était tombée enceinte et avait donné naissance à un fils appelé Horus.
Quelques secondes plus tard, l’image d’une femme très maquillée, chic et visiblement dans une soirée mondaine est apparue. J’avais du mal à imaginer qu’il s’agissait de la mère de Donovan. Elle semblait sortir d’un autre monde, un genre de diva rococo. Elle portait une tenue colorée et elle cherchait à paraître plus jeune, mais c’était tout le contraire. Ses traits trop travaillés par les multiples chirurgies lui donnaient l’air d’une momie boursouflée. Il était impossible que Donovan ait appris le sens de l’élégance de sa mère.
J’écoutais la voix suave d’un inconnu me lire l’histoire dans les écouteurs que je portais toujours en marchant. Plus mon époux s’éloignait, plus Edmond se rapprochait. Il était la jeunesse, la fougue, la passion. J’adorais son intelligence et son audace. Parfois, j’avais l’impression qu’il me suffisait pour combler ma vie. Selon ce qu’on disait, rencontrer le grand amour passé quarante ans était presque impossible, et il était hors de question que je me retrouve de nouveau dans une relation inutile.
Tenir à distance la crainte, les doutes, les images de danger et de meurtriers à nos trousses me demanderait une attention constante, car je sentais déjà l’anxiété s’emparer de moi.
Je m’étais précipitée dans ce mariage tête baissée, alors que tout m’indiquait déjà que nous n’étions pas compatibles. Ni psychologiquement ni même physiquement. Je m’imaginais naïvement qu’il suffirait que nos corps apprennent à se connaître. Est-ce que l’amour n’était que cet émoi fugace qui avait effleuré ma vie ?