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EAN : 9781177220125
294 pages
Nabu Press (14/08/2010)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Jules Payot (1859-1940) est aujourd’hui un pédagogue oublié alors qu’il fut, entre 1895 et 1914 pour le moins, le maître à penser de plusieurs générations d’enseignants. Boursier conquérant, enseignant de philosophie, il entre dans l’administration comme inspecteur d’académie puis comme recteur. Philosophe de la République radicale, il milite pour une éducation renouvelée qui, au-delà des savoirs, doit œuvrer à la formation d’une volonté raisonnable. Auteur d’ouvrag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Analyse très précise des ressorts psychologiques des désirs et mouvements de l'esprit qui nous éloignent d'une vie plus saine, noble et joyeuse et de nos buts Très motivant, à faire lire à tous les jeunes gens ......................................................
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Voilà pourquoi le souverain remède est le travail de l'esprit. Lorsque la pensée est fortement occupée, les timides sollicitations de la passion sont arrêtées, impuissantes, au seuil de la conscience. Nulle audience ne leur est accordée. Elles n'ont aucune chance d'entrer que lorsque l'esprit est vide. Il est en effet plus vrai qu'on ne croit que l'oisiveté est la mère du vice. Aux moments de rêverie, ou au moment où l'esprit est inoccupé, la tentation s'introduit dans la conscience : l'attention en se portant sur elle, la fortifie, la précise. L'éveil des souvenirs gravés dans la mémoire s'opère de proche en proche, et le parti de la bête sensuelle va s'organisant jusqu'au moment où la volonté raisonnable abdique, laissant le champ libre aux puissances animales.
Aussi peut-on dire sans crainte de se tromper, que le paresseux, l'oisif, seront très habituellement asservis à leur sensualité, non seulement parce que le vide de leur pensée laisse la conscience ouverte en quelque sorte aux suggestions sexuelles, mais aussi parce qu'un homme, un jeune homme surtout, a besoin de plaisir, de secousses vives. Et lorsque ce plaisir, ces secousses, on ne va pas les demander au travail intellectuel, aux distractions saines et robustes, il est fatal qu'on aille les demander plus énergiques et plus violentes aux habitudes vicieuses ou à la débauche.
C'est pourquoi il ne suffit pas d'avoir l'esprit occupé pour résister aux passions sensuelles, il faut que cette occupation apporte avec elle le plaisir, la joie du travail fécond. Le travail dispersé, l'attention éparpillée sur trop d'objets, n'entraînant avec soi nulle joie, mais bien au contraire produisant une irritation, un mécontentement de soi très manifeste, est presque aussi propice au déchaînement des passions que l'oisiveté même. Seul, le travail méthodique, ordonné, apporte à la pensée un puissant intérêt, un intérêt continu et durable. Il apporte la joie qu'éprouvent les touristes à sentie leur propre énergie et à voir la sommité se rapprocher d'instant en instant : seul aussi il oppose à l'envahissement de la pensée par les suggestions sexuelles une digue de granit.
Si à ce travail joyeux, on joint des habitudes énergiques, si l'on sait rechercher les plaisirs que nous avons énumérés plus haut, il ne reste, pour être sauvé, qu'à donner aux vagues aspirations qu'éveille la puberté, des satisfactions précises. Rien n'est plus facile, à cet âge heureux qui va de la dix-huitième à la vingt-cinquième année que de s'éprendre de la nature, de la montagne, des bois, de la mer, que d'aimer jusqu'à la passion tout ce qui est grand, beau, réconfortant : beaux-arts, littérature, sciences, histoire, sans compter les horizons nouveaux qu'offre au dévouement le développement des idées sociales. Combien le jeune homme qui accomplira un tel programme sera payé de ses efforts ! sa vigueur accrue, son intelligence grandie, sa sensibilité noblement cultivée, lui feront une existence digne d'envie ; les échecs mêmes, parce qu'il en mâchera l'amertume, n'enlèveront rien à sa dignité virile, il saura se relever résolument et recommencer la lutte. La victoire complète n'est guère possible, mais c'est victorieux dans ce combat que de ne point être vaincu souvent et de ne jamais accepter ses défaites de gaieté de cœur.
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Le but à poursuivre, c’est donc d’obtenir des efforts d’attention intenses et persévérants. C’est à coup sûr un des plus beaux résultats que puisse obtenir la culture de notre puissance sur nous-mêmes, que la répétition chaque jour courageusement acceptée d’efforts, somme toute pénibles pour les étudiants. Car en eux la jeunesse ardente, débordante, tend à faire constamment prédominer la vie animale sur la vie froide en apparence, décolorée et contre nature de la plupart des travailleurs de l’intelligence.
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Cette horreur pour l’effort véritable, c’est-à-dire pour la coordination de tous les efforts particuliers en vue d’une fin précise se complique d’une horreur non moins grande pour l’effort personnel. Autre chose, en effet, est la création d’une oeuvre, le travail d’invention, de disposition originale, autre chose l’emmagasinement en la mémoire de ce qu’ont fait les autres. D’ailleurs, si l’effort personnel est si pénible c’est qu’il implique nécessairement coordination. Les deux formes suprêmes du labeur intellectuel sont inséparément unies dans tout travail de production.
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Nos actes les plus insignifiants en apparence, pour peu que nous les répétions, forment avec les semaines, les mois, les années, un total énorme qui s'inscrit dans la mémoires organique sous forme d'habitudes indéracinables. Le temps, cet allié si précieux de notre affranchissement, travaille avec la même obstination tranquille contre nous lorsque nous ne l'obligeons pas à travailler pour nous.
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Rien de plus impuissant que la pure négation : pour convaincre, critiquer ne sert de rien, c'est construire qu'il faut.
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