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Quand au printemps 1917 l'offensive Nivelle s'embourbe au Chemin des Dames laissant sur le carreau des dizaines de milliers de poilus, désertions et mutineries commencent à se propager. Dans ce contexte, il convient de faire des exemples. Et justement, ce soldat Jonas, accusé du meurtre de son lieutenant au motif qu'il lui aurait proposé de porter le pantalon d'un mort pour remplacer ses braies trop larges qui lui ont valu le surnom de Tranchecaille, en ferait un bien beau, d'exemple. Pour le capitaine Duparc, chargé de défendre Jonas et aidé de son greffier le caporal Bohman, la tâche s'avère ardue. D'autant plus que Jonas, qu'il crie trop son innocence où qu'il ne le fasse pas assez selon les jours et les circonstances, apparaît bien trop comme un coupable idéal.

Après les années 1930 et la Seconde Guerre Mondiale, Patrick Pécherot se penche donc sur la Première Guerre mondiale. Pour cet auteur qui s'intéresse avant tout à tirer toute leur humanité de ses personnages et qui aime à cheminer dans ses romans aux côtés des révoltés, les mutineries de 1917 apparaissaient presque comme un passage obligé.

Pas de suspense à outrance ici. le roman s'ouvre sur la fin de l'exécution de Jonas. Nous reste à essayer de deviner avec Duparc et Bohman si celui-ci était vraiment coupable. Et quand bien même le serait-il, les raisons qui l'ont mené au poteau peuvent-elles être bonnes ? C'est à cette réflexion que nous convie Pécherot dans un roman éclaté en courts chapitres alternant témoignages, interrogatoires, retours en arrière, enquête, correspondances intimes… le tout magistralement mené, s'emboîtant cruellement à la perfection tant il apparaît que ce paysan mal dégrossi de Jonas est le plus mauvais de ses défenseurs, incapable de se sauver, écraser sous le poids d'une machine implacable fermement décidée à en faire un exemple.
Avec Duparc et Bohman, Pécherot pousse finalement le lecteur à chercher autre chose que la vérité ou même la justice. D'un regard humain sur un lieu et des circonstances qui ont cessé de l'être.

Ce récit prenant, souvent saisissant et toujours juste bénéficie par ailleurs de la grande maîtrise de la langue de Pécherot, cette gouaille que l'on avait déjà relevé ici à propos de Boulevard des branques, ce sens du rythme… et la capacité à transmettre la violence du champ de bataille, la trouille, la pluie d'acier, les amputations à la chaîne, en même temps que la situation de l'arrière où se mêlent embusqués et population oscillant entre culpabilité et vague aigreur vis-à-vis des poilus.
Autant dire qu'il s'agit là d'une lecture hautement recommandable. À lire en écoutant la Chanson de Craonne où la moins connue mais tout aussi belle Butte rouge de Montéhus.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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En 1917, le moral de l'armée est au plus bas, un meurtre est commis dans les tranchées, un exemple doit être donné, vous avez 300 pages pour trouver le coupable. Bienvenue dans « Tranchecaille » de Patrick Pécherot, un roman qui m'a sacrément secouée 😰

J'ai eu un véritable coup de coeur pour la plume de Patrick Pécherot dans ce roman ! Une expérience incroyable que je m'en vais tenter de vous expliquer.
Tout le roman suit l'enquête du colonel Duparc, l'avocat de Tranchecaille, soldat accusé d'avoir assassiné son lieutenant. Mais cette enquête est loin d'un polar ordinaire. Tous les chapitres alternent entre discussions entre Duparc et Tranchecaille, dialogues bruts, jamais coupés par de la narration, et les témoignages d'hommes de l'armée racontés à la première personne. On lit ce qui ressemble au compte-rendu écrit d'une cassette, et j'ai trouvé cette écriture incroyable ! Incroyable d'immersion, puisqu'on suit TOUS leurs points de vue, sur 5-6 pages maximum, et terrible, puisque d'autres chapitres suivent un point de vue mystérieux pendant la guerre, compréhensible à la fin de l'énigme...

Vous êtes hypés ??
Laissez moi ajouter qu'il parle de la guerre, des relations dans les tranchées, de celles avec la hiérarchie, des traumatismes, des souvenirs, de la soudaineté de la mort...

C'est un roman cru qui fait mal, mais que j'ai trouvé absolument renversant. Je vous le conseille grandement rien que pour l'expérience de lecture ! Et l'enquête bien sûr, finalement très logique bien que rendue moins facile parce qu'il n'y a aucun accès aux pensées du colonel, on doit tout déduire nous-mêmes.
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Chemin des Dames, 1917. L'armée française n'avance plus, le combat tourne en hécatombe. Les tranchées, la pluie, la fatigue, les morts quotidiens, les blessés mutilés et défigurés. Dans ce contexte, toute anicroche est mal vue par l'état-major. L'assassinat d'un lieutenant par un de ses camarades pendant le combat demande un bouc émissaire. Jonas sera celui-là. Un peu simple, un peu décalé, il s'empêtre dans son uniforme trop grand et ses questions naïves. Un jour qu'il réclame un uniforme à sa taille, le lieutenant lui propose de prendre celui d'un de ses camarades mort. Jonas refuse. L'incident en reste là mais quand le lieutenant est assassiné, il est immédiatement soupçonné. Surtout que le jour où il va à Paris, sa marraine de guerre est elle aussi assassinée. le capitaine Duparc est chargé de sa défense et il n'aura de cesse de rassembler tous les morceaux de puzzle en interrogeant, observant, argumentant.

Patrick Pécherot a construit son livre en juxtaposant dialogues, tranches de vie, extraits d'interrogatoire et courriers. L'ensemble donne une extraordinaire impression de vie et on en ressort très ému par cette plongée dans cette réalité sordide. C'est la vie dans les tranchées de 14-18 telle qu'on a pu la voir dans des films comme "Les sentiers de la gloire" ou "Le pantalon" (le thème du pantalon du mort est le thème central de ce film).

L'auteur réussit vraiment à donner vie aussi bien à Jonas et ses copains qu'à l'époque tout entière avec les réflexions des uns et des autres, militaires et civils, gradés et simples poilus. L'ensemble donne un livre magnifique qui dépasse le cadre du simple "polar". Donc ne vous laissez pas influencer par le classement de ce livre en Série noire et n'hésitez pas à le lire si le thème vous intéresse.
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Plus qu'une enquête, l'auteur nous propose un vrai roman noir sur la première guerre mondiale, car le sort de Jonas, on le connaît dès le prologue : il est passé par les armes.

Coupable ou non, il faut faire un exemple et malgré les efforts de Duparc et de son greffier, le caporal Bohmann, notre héros ne va pas en réchapper. Pour autant, ce roman s'est révélé totalement passionnant car dès l'exécution de Jonas, l'auteur nous donne à lire l'enquête de Duparc pour faire toute la lumière sur cette affaire.

J'ai adoré l'atmosphère de ce roman où se mêlent scènes dans les zones de combat, le no man's land, l'arrière avec les civils qui trouvent que les poilus mènent la belle vie, les interrogatoires, les dépositions, les discutions avec les officiers…

Patrick Pécherot s'est remarquablement documenté et nous restitue la brutalité de cette guerre avec une gouaille qui donne beaucoup de vivacité au récit. Non seulement la description de la vie dans les tranchées est rendue avec toute son horreur mais l'attitude des officiers supérieurs révèle bien l'incompétence de toute une époque.

L'accent est mis sur les problèmes de ravitaillement, d'uniformes, d'armes… mais aussi sur les mutineries qui font rage en cette année 1917, l'importance des marraines de guerre, du vin dont on abreuve les hommes pour qu'ils montent aux combats dans l'ivresse…

L'auteur fait la part belle aux dialogues et à l'action, avec des chapitres courts et bon nombre de rebondissements qui relancent sans cesse l'intérêt du lecteur. Il met en lumière la bêtise humaine qui tient ici du grand art et qui ne peut que révolter cent ans après les faits.

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Entre documentaire sur la Grande guerre et enquête policière, Tranchecaille se dévore avec délectation pour ceux qui aiment le sujet.

Défendre un soldat accusé d'avoir tué son lieutenant, que tout accuse et qui n'y met franchement pas du sien pour se faire disculper, voilà la dure mission du Capitaine Duparc.

Alors, le soldat Jonas est-il sincère où est-il juste un simulateur hors pair ?! Innocent ou coupable du pire des crimes pour un soldat ?! le temps est en tout cas compté pour démêler le vrai du faux.

Outre l'histoire, les scènes dans les tranchées ou dans l'hôpital de fortune sont décrites avec réalisme et l'on imagine ce que les poilus ont enduré pour survivre à cet enfer.
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Afin de me mettre dans l'ambiance du projet 14-18 en cours, je me suis acheté ce petit livre.

Comme il avait reçu un prix en récompense je me suis dis qu'il devait être assez original. C'est le cas relatif de sa structure faite de cours voir très cours chapitres, succession de lettres et surtout de compte-rendus d'audience ou d'interrogatoires menés par un capitaine nommé d'office défenseur du pauvre pioupiou Jonas alias Tranchecaille.

Mais l'originalité n'est pas la caractéristique principale de ce petit livre. Il est un condensé de tout ce qui s'est fait et écris sur la vie des tranchées. C'est à la fois intéressant d'y retrouver l'absurdité au travers l'évocation de l'histoire du pantalon adapté il y a quelques années pour la TV, ainsi que les chocs des classes entre les différentes strates de la hiérarchie tout en évoquant les relations sanglantes mais parfois équivoques avec l'ennemi.

Ainsi, ceux qui connaissent un peu le sujet ne seront peut être pas emballés par ce livre qui reprends à son compte les poncifs qui collent désormais à l'historiographie de la première guerre mondiale.

Le seul soucis vient de l'enquête en elle même. Dès le début, on voit à peut près comment tout cela va finir. Et ça fini exactement comme vous l'avez pensé. Si vous ne connaissez rien à la guerre des tranchées, ce petit résumé de ce qu'il faut en savoir sera sans aucun doute vous satisfaire mais si vous en connaissez un tant soit peu, passez votre chemin car l'évocation des clichés vous donnera sans aucun doute l'impression de perdre votre temps.
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Je ne sais pas vous, mais il me semble que notre tant aimée littérature noire peut parfois elle aussi se laisser aller à succomber aux mêmes chimères et aux mêmes artifices qui ont, depuis plus longtemps déjà, gangréné le cinéma et la télévision. La tendance au toujours plus : plus d'effets spéciaux, plus de scènes époustouflantes, plus d'action, plus de ceci et de cela et le tout en 3D, Imax avec sièges virbro-machins pour bien vous immerger dans l'action… Vous faire vivre le truc… Ou comment donner du relief à des scenarii épais comme les fameux sandwiches sncf de la chanson… En l'occurrence, dans le roman noir, cela se traduit par une surenchère dans l'horreur, les crimes se doivent d'être de plus en plus atroces, détaillés, oserais-je écrire : disséqués, jusqu'à la nausée, parfois même au mépris de toutes vraisemblance. Et les meurtriers se doivent d'être de plus en plus pervers, et en série bien sûr, parce que, méchant romanesque, si tu n'as pas tué plus de 10 personnes à la fin du 4ème chapitre… tu as raté ta vie de papier… Et l'histoire dans tout ça ? Aux abonnés absents, bien souvent.

Mais pas de ça ici. Bien au contraire. En lui même, le crime qui sert de point de départ à l'histoire de Patrick Pécherot est techniquement presque banal : arme blanche, un seul coup mais bien placé, dans le dos. le contexte l'est beaucoup moins. Parce que pour le coup, l'horreur est ailleurs. L'horreur est partout. A faire passer le crime en lui même, les crimes même puisqu'il est aussi question d'un autre meurtre entrainant le principal, pour de petites anecdotes sans importances. La pire boucherie de l'histoire de l'humanité, la pire saloperie jamais commise par l'homme qui n'en est pourtant pas avare. le massacre pur, simple, imbécile et criminel de la jeunesse européenne : la première guerre mondiale.
« Tranchecaille » est un polar à n'en point douter : il y a des crimes, des suspects, un meurtrier et une enquête finalement résolue… ou pas d'ailleurs si on oublie notre condition de lecteur omniscient. « Tranchecaille » est un roman noir aussi dans la composition magistrale des personnages avec leurs failles et leurs faiblesses que les horreurs de la guerre exacerbent. Mais « Tranchecaille » est aussi un excellent pamphlet anti-militariste.

En ces temps où l'on ne devrait commémorer que le souvenir du calvaire de ces millions d'hommes partis pourrir dans les tranchés par la volonté de quelques uns et l'incompétence criminelle de Généraux engoncés dans leurs certitudes, nombreux sont encore ceux qui osent nous parler de victoire, de patrie, de bons et de méchants. Ce livre est donc sans doute salutaire, à l'instar du « Putain de Guerre » de Tardy et Verney. En quelques 300 pages, et tout en déroulant avec habilité son intrigue policière, Patrick Pécherot nous livre aussi une vision complète et sans concession de ce qu'ont pu vivre tous ces soldats pendant ces 4 ans de folie meurtrière. Les conditions de vie inhumaine, la peur quotidienne, la mort omniprésente, l'entêtement des officiers, la propagande, la totale déconnexion entre les deux mondes, le militaire et le civil (extraordinairement résumé dans le personnage de Paul…) Et alors que l'on peut parfois clore un des Thrillers dont je parlais plus haut en se disant : « Il exagère », en parlant de l'auteur, là, je suis persuadé que Patrick Pécherot n'exagère en rien, au contraire, malgré tout son talent, il est sans doute encore en dessous de la réalité de ce qu'ils ont pu endurer. Mais qui pourrait comprendre vraiment, qui pourrait nous raconter vraiment, et surtout, est-il possible de comprendre ce que fût cette guerre quand même les contemporains qui ne la vivaient pas directement ne pouvaient pas, ne voulaient pas, l'appréhender dans toute sa vérité crue…

Ce livre est donc aussi l'histoire d'une double voir d'une triple injustice. Celle de voir un homme mourir pour un crime qu'il n'a pas commis d'abord. Celle de le voir condamné non pas pour ce crime d'ailleurs mais pour servir une cause qui n'en est déjà plus une en 1917. Jonas, le protagoniste n'étant au final que le représentant de ces milliers de malheureux qui furent fusillés pour l'exemple, atroce barbarie, crime de guerre à jamais impunis et dont les auteurs voient encore leurs noms sur des plaques de Rues, d'Avenues, de Boulevards. Là est la troisième injustice quand ceux qui le condamnent sont cent fois plus coupables que lui de crimes bien plus atroces.

La construction du roman, une suite de courts chapitres, peut paraitre décousue mais est en fait remarquablement agencée, nous menant habilement de détails en détails à l'image d'ensemble. le style est habile, précis, ciselé, changeant de mode en fonction du chapitre, du personnage qu'il met en scène ou de l'action qui s'y déroule. Il nous plonge encore plus dans l'histoire.

Un grand livre. A lire pour ajouter au plaisir de l'intrigue policière, l'intelligence d'une réflexion sans concession sur cette page noire de notre histoire.
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La guerre dure depuis trois ans. le soldat Jonas est au front lorsqu'il est accusé d'avoir tué son lieutenant. Dès le début, l'issue est connue, et tout le roman s'attache à dessiner le portrait de Jonas, portrait mouvant au fil des voix différentes qui l'évoquent, à charge ou à décharge, au gré des retours en arrière, dans les tranchées, au cantonnement ou lors d'une permission à Paris.
L'originalité du roman, qui n'est pas du tout un policier, comme la collection le laisserait penser, est de donner la parole à une multitude de personnages, jusqu'à une prostituée, un aumônier, une marraine de guerre, un garçon de café, et de faire lire des compte-rendus, des rapports, des interrogatoires… C'est aussi un risque pris par l'auteur, puisque cela retarde un peu le moment où le lecteur se sent vraiment pénétrer dans l'histoire. Si Patrick Pécherot n'a évidemment pas connu l'enfer des tranchées, il a beaucoup lu et digéré de belle manière Giono ou Barbusse, et donne à voir la guerre de façon plus abordable, sans doute, et qui ne démérite pas du tout.
Une fois bien entrée dans le roman, j'ai beaucoup apprécié la mosaïque de documents dont il est composé, les différentes voix, ayant chacune leur personnalité, leur langage fleuri (ah, les jolies expressions populaires ou argotiques qu'on a plaisir à retrouver !) ou plus recherché, et le portrait subtil et nuancé de Jonas : roublard ou naïf, arrogant ou tire-au-flanc ?
Autant Boulevard des branques, lorgnant de façon plus évidente, mais aussi plus artificielle, vers le polar, m'avait laissée sur le côté, autant j'ai trouvé de l'intérêt à l'atmosphère et à la construction de ce Tranchecaille
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Ce n'est pas un roman policier. Ici, l'intrigue n'est qu'un prétexte à faire parler les témoins d'un évènement terrible. Il s'agit d'un véritable roman noir qui décrit de manière extrèmement documentée la vie des poilus pendant la première guerre mondiale. le capitaine chargé de la défense de l'accusé interroge différents acteurs de cette guerre et l'auteur par ce procédé nous donne les différents points de vue sur cette boucherie, du simple troufion au commandant en passant par la fille de joie chargée de réconforter les soldats.
Du Tardi sans les dessins. A lire d'urgence pour ne pas oublier nos grands parents qui ne peuvent pas être revenus indemnes de cette hécatombe.

"Depuis que l'homme écrit l'Histoire
Depuis qu'il bataille à coeur joie
Entre mille et une guerr' notoires
Si j'étais t'nu de faire un choix
A l'encontre du vieil Homère
Je déclarerais tout de suite :
"Moi, mon colon, cell' que j'préfère,
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit !"
Georges Brassens
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Un polar au coeur de la Grande Guerre, rien de très original, il faut donc que l'intrigue soit solide pour en faire une oeuvre remarquable.
Elle l'est, même si le versant policier n'est que le prétexte à une plongée dans l'enfer de la bataille du Chemin des Dames, l'une des plus grande pourvoyeuse de blessés, de morts et de vies brisées de cette sombre période historique.
A travers le cas du soldat Jonas, accusé du meurtre de son lieutenant et defendu par le capitaine Duparc, c'est toute la misère militaire, la dureté des combats, la folie sous-jacente, les révoltes et répressions petites et mesquines en première ligne qui sont mises en exergue.
L'originalité de ce court roman tient dans sa rédaction, une succession de monologues, rapports, entretiens...des différents protagonistes qui parviennent à construire l'intrigue et susciter l'intérêt. La lecture n'en n'est pas de fait toujours facile, mais le roman étant assez court le procédé n'est pas indigeste ni ennuyeux.
Un roman policier original dans sa forme, mais pas que, la portée historique restant prégnante et forte.
Une bonne surprise dans le flot des romans resurgissants pour le centenaire de la fin de la première Guerre Mondiale que j'ai compilé à cette occasion, tous ne pouvant se prévaloir du même intérêt. A recommander pour le sujet, l'intrigue et l'écriture
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