Les secrets de Charlotte Street, tome 1 : Par amour

C'est une romance historique qui se lit agréablement mais qui m'a laissée dubitative. J'ai bien aimé la relation amoureuse qui se noue entre Popyy et Archer, une relation qui suit les codes du genre –attirance, rejet, acceptation- et qui est bien décrite. Par contre, le secret d'Archer, qui nous est dévoilé dès les premières pages du livre (il aime être soumis et fouetté par des dames) vient jeter un pavé dans la romance historique. Comprenez : les personnages masculins dans ce genre de romance, sont des êtres virils, plein de testostérone, et s'ils ont des secrets ou des défaillances, ils restent maîtres d'eux-mêmes et de leur corps. Archer est donc aux antipodes des héros de romance historique puisqu'il se soumet corps et âme à sa femme à la fin du roman. Et je ne suis pas sûre d'apprécier cette nouvelle donne.
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J'ai trouvé ce premier tome assez bien pour un début de saga. de plus, il se lit très rapidement. Les personnages sont assez attachants et j'ai tout simplement aimé les découvrir. Il y a quelques mystères qui planes au-dessus des protagonistes, c'était assez chouette de ne pas tout savoir à l'avance. Malgré tout, l'histoire n'est pas des plus palpitante non plus.

Le côté libertin était bien trouvé. Il est vrai que l'on rencontre peu ce genre-là dans des romances historiques, c 'était rafraîchissant, même si j'aurais aimé en voir un peu plus.

Le roman se lit très vite ; en quelques heures ! Et la plume de l'auteure est fluide, donc presque tous les éléments sont réunis pour une bonne lecture. Je vais de ce pas lire le tome 2 !

J'ai trouvé cette romance absolument géniale.
D'abord le style (lus en anglais) est sympa, fluide et les dialogues sont bien dosés. Ensuite, mine de rien, on nous parle de vraies problématiques de santé mentale, de féminisme, de tolérance, de pleins de trucs assez importants et assez mal traités en général dans les romances historiques (qui deviennent vite toxiques ou superficielles).
Mais le mieux, c'est que l'autrice respecte certains codes des romances historiques : nous avons bien une héroïne belle et indépendante, un héros viril et fort, des scène de fricotage sexy, de l'Amôôôur tellement pur et fort qu'il n'existe pas dans la vraie vie, et une fin de conte de fée.
Mais elle en jette d'autres par la fenêtre : c'est l'une des très rares romance historique que je lis ou la romance tourne autour d'autre chose que la soumission au lit et dans la vie de Madame à Monsieur ! Et MON DIEU c'est tellement satisfaisant ! Merci, merci, merci ! Sans faire de l'héroïne une tordue malsaine, sans faire du héros un pervers pathétique, pour une fois (POUR UNE FOIS) on nous met en scène un homme différent. Un homme qui a besoin, au milieu de sa vie ou il doit tout gérer et tout décider, de s'abandonner a quelqu'un, de se faire dominer. Et du coup cela change pas mal leur dynamique de romance, et moi je trouve cela extrêmement rafraichissant. Je finis par trouver malsain ce fantasme de « l'Homme Parfait » qu'on perpétue dans les romances pour femme. Cet « Homme fantasmé », viril, toujours fort, toujours sûr de lui, toujours dominant, toujours prêt a mourir pour sa Dulcinée, n'existe pas plus, et n'est pas plus sain, que le fantasme de la Madone-Pute-soumise qu'on reproche si aisément aux hommes depuis MeeToo. Oui, les hommes ont le droit de ne pas sortir tous du même moule de Neandertal-Pirate, tout comme les femmes ont le droit de ne pas toutes êtres d'innocentes petites filles qui ne rêvent que d'êtres de bonnes mères de famille. Hors depuis quelques années, les héroïnes de romances commencent a changer un peu (relisez des Harlequin des années 80, vous verrez, toutes les héroïnes sont des petites princesses), mais les héros restent beaucoup sur le même modèle, je trouve.
Et là ça change, et je trouve ça super chouette !

Au menu du jour : horticulture et coups de fouet (oui oui) !

Orpheline et en passe de devenir vieille fille, Poppy vit pour ses plantes et ambitionne de monter sa pépinière. Ses plans sont toutefois bousculés lorsque ses services sont requis par un séduisant duc, et les sentiments bientôt s'en mêlent… mais comment Archer pourrait-il l'aimer, lui qui ne trouve plus de plaisir que dans la douleur ?

Le ton est donné dès le premier chapitre, ce qui m'a fait redouter un traitement pseudo-provocateur de ce sujet casse-figure. Mais non, l'autrice a réussi à le traiter de manière plutôt fine, et sans que cela prenne le pas sur l'intrigue (je craignais, à tout bout de champ, des scènes de sexe sensationnalistes qui n'apportent pas grand-chose – je vous rassure, ce n'est pas le cas).
J'ai apprécié ce trait de personnalité du héros, assez inédit me semble-t-il, qui permet de renouveler un peu le trope du type torturé, ainsi que la dynamique entre qui est soumis / qui est dominé, qu'on voit rarement dans ce sens-là en romance…
Face à lui, l'héroïne est attachante. Elle a du caractère et de l'ambition, et se bat pour sa liberté avec intelligence, toujours dans un contexte historique crédible.

Dans l'ensemble, 'Par amour' est une fiction très plaisante qui prouve, encore une fois, qu'on peut faire une romance historique plausible avec un héros respectueux et une mise en valeur du consentement de l'héroïne ! Spoiler alert : là non plus, ça n'enfreint en rien la cohérence historique.

J'ai donc passé un bon moment en compagnie de Poppy et Archer, même la petite musique des malentendus systématiques entre elle et lui a un peu commencé à m'agacer sur la fin (disons qu'il n'aurait pas fallu que l'autrice fasse trente pages de plus là-dessus).
Enfin, les quelques personnages secondaires sont assez bien caractérisés, notamment la soeur du héros qui a un rôle pivot dans l'histoire… et c'est très malin, car ce sera elle l'héroïne du prochain tome !

L'avis de Jm-les-Livres : le premier tome des Secrets de Charlotte Street n'est pas une romance historique conventionnelle puisqu'on parle ici de plaisir sado-masochiste. La première partie du roman pose pourtant les bases du genre : une héroïne indépendante et talentueuse dans son domaine, l'horticulture, se retrouve obligée de travailler pour la soeur d'un duc en quête de la femme parfaite pour son frère. Elle va donc apporter sa touche florale à un grand bal et rencontrer ce fameux duc, arrogant et froid, par qui elle sera fortement attirée.

Là où l'intrigue dévie des schémas habituels, c'est quand on commence à creuser les secrets du duc et ses sombres désirs. Ce genre de personnage masculin est plutôt inédit en romance et surtout en romance historique. Je n'ai pas été choquée par cet aspect de la personnalité du héros car je l'ai trouvé en adéquation avec ce que l'auteure nous a montré de lui. On n'en découvre que très peu sur son passé et sur ce qui l'a poussé à s'orienter vers ce genre de besoin. Ce manque d'informations pourra peut-être gêner mais, pour ma part, j'y ai vu une pudeur de la part de l'auteure de ne pas vouloir tout nous dire sur lui.

Du côté de l'héroïne, j'ai un avis un peu mitigé. Dans la première partie, j'ai apprécié la découvrir forte et déterminée à atteindre son objectif professionnel. La deuxième partie est plus en demi-teinte, le personnage perdant un peu en crédibilité dans ses réactions. le fait que leur relation prenne une direction plus “traditionnelle” pour le genre (les non-dits séparent les deux héros) gâche un peu l'effet général voulu par l'auteure en créant des personnages aussi atypiques. J'ai trouvé ça dommage.

Au final, Par amour est une romance qui est originale au départ, mais qui revient à quelque chose de plus conventionnel vers la fin. Une lecture sympathique, mais qui aurait pu être plus marquante.
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