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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Oleg est une sorte d'alter-ego de Frederik Peeters, ce personnage est auteur de bande dessinée, marié, une fille adolescente, une personnage plein de doutes, sur la vie, son travail. Qu'est-ce que ce livre raconte ?
C'est un récit sur les aléas de la vie, telle qu'elle est, simple et complexe à la fois, Oleg/Frederik Peeters se livre délicatement, avec ses doutes. Il cultive l'ellipse avec une incongruité qui lui est propre, ce n'est pas l'humour de Fabcaro, ça donne à réfléchir. Bref, c'est le genre de bande dessinée que j'adore sans trop savoir dire pourquoi, parce qu'entre de virgules, de traits de crayon, on croit s'y reconnaître, puis ça nous échappe. Frederik Peeters m'a toujours troublé me laissant souvent dubitatif, j'ai mis du temps à vraiment l'apprécier, mais plus je le découvre, plus il m'émeut, plus il m'impressionne. Peut-être que cet album est à lire après Pilules Bleues. Cet album est sans doute plutôt destiné à ses fans, ce n'est en tout cas pas par celui-ci qu'il faut commencer.
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Intrigue de l'oeuvre : Qu'en est-il de la vie qui passe, chez un dessinateur de BD comme chez les autres ?

Je crois que ce que j'aime le plus chez Frederik Peeters, c'est sa sincérité et ce questionnement permanent qu'il trimballe de personnage en personnage.
Peu importe qu'Oleg ou Frederik des Pilules Bleues soient fidèles à leur auteur, ils sont des personnages avec une crédibilité suffisante pour les rendre réalistes en chair et en encre.

C'est une bd autofictionnelle qui résonne pourtant comme un récit universel, c'est quand même un tour de force !

Le propos et le dessin de Peeters sont emplis de tendresse et de bienveillance, c'est un très beau propos.
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Frederik Peeters voulait pour les vingt ans de « Pilules bleues » faire un « livre miroir », un peu déformant. Il reconnaît d'ailleurs que « la structure du livre est assez proche » et a choisi de publier « Oleg » chez le même éditeur helvétique : « Atrabile ». La parenté des deux ouvrages est enfin soulignée par le choix de la couverture : même couleur rouge, même format…
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Pourtant, ce nouvel opus n'est pas du tout une suite. On y passe du « je » au « il » et le sujet principal semble être Oleg et son processus de création comme l'indique toujours la couverture. On y voit, en effet, un homme allongé, perdu dans ses pensées, semblant rêver à sa prochaine oeuvre ou bien structurer son vécu en cases de bd comme semble l'indiquer la mise en page où le nom de l'auteur, le titre et l'éditeur sont inclus dans un gaufrier. Et c'est ce qu'il fait dire à son alter ego : « Il faut voir ça comme une tentative de raconter simplement une vie quotidienne […] À quoi ça rime d'être un auteur de BD vieillissant au 21e siècle ? ». Il répond à cette interrogation de façon presque documentaire tout d'abord. Nous suivons son quotidien d'artiste : il évoque ainsi les longues heures passées sur sa planche à dessin, ses conversations avec son éditeur, ses séances de dédicaces, ses interventions en milieu scolaire dans des saynètes fortement teintées d'autodérision.
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Il nous offre ensuite une savoureuse mise en abyme et renouvelle le thème éculé de l'angoisse de la page blanche : Oleg a plein d'idées, son cerveau « bouillonne » ou plutôt « glougloute » comme il le dit lui-même, mais il a du mal à concrétiser. Observant ce qui l'entoure, il laisse libre cours à son imagination et élabore plusieurs scénarii qu'il soumet invariablement à l'oeil acéré de sa compagne, professeur d'histoire de l'art qui finit toujours par lui déconseiller de poursuivre dans cette voie. A la manière du « Magnifique » de Philippe de Broca, Peeters nous offre ainsi un ébouriffant pot-pourri des différents genres régnant dans la bande dessinée et des codes narratifs et stylistiques qui y figurent en les outrant pour en souligner les clichés dans une virtuosité jouissive. Mais cette dimension métalinguistique devient encore plus drôle lorsqu'on s'aperçoit que ces pages fantasques rappellent finalement la bibliographie de l'auteur : on y trouve en effet des références à « Lupus », « Saccage », « RG » ou encore « L'homme gribouillé »… Peeters s'amuse donc ; il construit en déconstruisant, reprend ses anciens ouvrages pour en faire du neuf à la manière du jeu de LEGO dont OLEG est l'anagramme…
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Ce dernier opus n'est cependant pas une oeuvre pour « happy few ». Si connaître la bibliographie de l'auteur permet d'apprécier ses clins d'oeil, ce n'est nullement indispensable, le comique fonctionne de toute façon. Et surtout, ce n'est pas la dimension principale de cet album qui atteint une portée nettement plus universelle. En effet, quand le héros s'interroge sur sa prochaine création, il décrète qu'il veut s'interroger sur le fait d'« être un auteur vieillissant au 21eme siècle » certes, mais également qu'il veut « raconter l'amour long». Alors, comme dans le jeu de scrabble représenté au verso de la couverture, on peut à nouveau décomposer le titre OLEG et le mettre dans un nouvel ordre : L'EGO (mot compte triple !). Peeters nous touche alors en évoquant l'amour qu'il éprouve pour les deux femmes de sa vie : Elena sa fille adolescente à laquelle il transmet son amour des livres et du cinéma tandis qu'elle l'initie , lui le dinosaure, aux réseaux sociaux, et Alix sa compagne qui va éprouver la maladie. C'est dans ces pages plus intimistes et très pudiques que Peeters excelle se focalisant alors sur des détails infimes et imperceptibles tels quelques gouttes de sueur sur le cou d'Alix, un regard d'Elena et en utilisant de façon somptueuse les noirs…
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« Oleg » c'est à la fois une réflexion sur l'art et l'artiste et une histoire d'humour et d'amour où la maladie vient poser un peu de gravité bientôt balayée par l'autodérision et beaucoup de tendresse. Une oeuvre attachante qui parlera aux quadras et quinquas mais pas que … une très belle découverte !

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Dans la peau d'Oleg, tel aurait pu être le titre du dernier opus de Frederik Peeters paru en ce début d'année aux Éditions Atrabile. Il s'intitule Oleg tout simplement et nous dresse sur un ton quelque peu ironique le passionnant portrait au quotidien de l'alter ego du bédéiste en 3 D : amour pour sa famille, réflexion sur son métier, regard quelque peu désabusé et questionnement sur notre monde avec lequel il se sent en décalage.

Oleg, la quarantaine, auteur de BD reconnu mène une vie somme tout banale rythmée par l'exercice de sa profession, ses séances à la piscine, ses sorties au cinéma et conversations complices avec Elena, son adolescente de fille, ses discussions concernant ses projets futurs avec sa compagne Alix, professeur d'histoire de l'art. A cette période charnière de la vie où il est en panne non pas d'inspiration mais de concrétisation, il peut compter sur le regard bienveillant mais non complaisant d'Alix pour avancer dans sa réflexion. Outre ses interrogations sur le sujet de son prochain album, il nous fait pénétrer dans son univers de créateur en dévoilant les différentes facettes du métier. On le voit plancher dans son atelier, discuter au téléphone avec son éditeur, galérer lors des séances de dédicaces ou des interventions en milieu scolaire, une véritable épreuve pour lui qui n'aspire qu'à la tranquillité, bien à l'abri dans sa bulle familiale et quelque peu coupé de ce monde consumériste hyperconnecté qu'il a du mal à comprendre ... Et puis va survenir un évènement qui va chambouler ce bel équilibre …

Vingt ans après ?
Frederik Peeters, ou pour être plus exacte Oleg, annonce la couleur de ce qui constituera le formidable terreau de cet album autofictionnel en noir et blanc qui ne comprend pas moins de 184 pages.
« Il faut voir ça comme une tentative de raconter simplement une vie quotidienne. La vitesse du monde. le brouillard idéologique. À quoi ça rime d'être un auteur de BD vieillissant au 21e siècle ? Ah, et puis raconter l'amour long, aussi! »
Raconter simplement, oui mais à la façon de Frederik Peeters, c'est à dire par le truchement d'un formidable télescopage des faits du quotidien et des images mentales décalées mais pertinentes que ceux-ci font jaillir du cerveau où elles glougloutent (pour reprendre ses propres termes) en permanence, visions oniriques mais également références cinématographiques ou picturales telle cette sublime reproduction du Narcisse du Caravage par exemple.
Difficile aussi de ne pas penser à Pilules bleues, cette autobiographie qui l'a propulsé dans le cénacle des auteurs avec qui il faut compter en 2001 dans laquelle il racontait comment vivre au quotidien avec le HIV de sa compagne, mère d'un petit garçon également séropositif. Alors, Oleg, serait-il le « vingt ans après » de cet album magistral ? Et bien non, pas du tout, Nous ne sommes pas dans Alexandre Dumas et l'auteur est très clair à ce sujet. D'ailleurs, exit le HIV et le petit garçon de Pilules bleues. Oleg est une autofiction, et histoire de bien enfoncer le clou, l'artiste a pris un pseudo et est passé du « je » des Pilules au « il » d'Oleg.

Jeu de mots, jeu de Lego
« Oleg … Lego … L'ego »
Voilà un avatar qui n'a pas été choisi au hasard. Qui dit autofiction introspective, dit parler de soi
en puisant dans ses souvenirs, en les scénarisant afin d'insuffler du rythme, de la lisibilité à l'histoire. L'auteur aime jouer et agencer ainsi les différents éléments qui vont constituer sa trame narrative en les imbriquant comme des pièces du célèbre jeu de construction danois. Sur la couverture d'un rouge éclatant, on découvre Oleg allongé sur le dos regardant en l'air et on se l'imagine rêvant ou encore structurant ses idées en cases tout comme le titre, l'auteur et l'éditeur le sont juste au-dessus … comme trois pièces de Lego assemblées …
Briques de Lego assemblées pour le recto, lettres de scrabble à remettre dans l'ordre pour le verso …

Palais du Facteur Cheval, petite machine de Tinguely
Ainsi Oleg définit-il son oeuvre et ainsi pourrait-on également qualifier celle de son auteur.
Difficile à classer, cet infatigable touche à tout a visité tous les genres, se renouvelant sans cesse : le récit intimiste dans Pilules bleues, le western dans L'odeur des garçons affamés (scénario Loo hui Phang) , le fantastique dans Château de sable (scénario Pierre Oscar Lévy) adapté au cinéma par Night Shyamalan sous le titre de « Old » qui sortira sur nos écrans en juillet, la science-fiction dans la série Lupus, le polar dans RG (Scénario Pierre Dragon) … Son perpétuel rebond de genre en genre est pour Frederik Peeters un remède ou plutôt un traitement préventif contre l'ennui et contribue à créer une oeuvre en constante évolution dans laquelle chaque nouveau livre est une brique (de Lego?) venant agrandir et enrichir l'édifice.

Faut-il rendre à Frederik ce qui appartient à Oleg ?
Évidemment, ce type de récit autocentré se prête à merveille aux mises en abyme et il en foisonne. Pour n'en citer qu'une, la recherche et les idées de scénarios imaginés par Oleg, font écho aux propres idées et albums déjà parus de l'auteur. Ainsi est-il fait référence à RG, L'homme gribouillé mais surtout Saccage avec toute cette réflexion autour d'un projet de long cauchemar graphique dans lequel un homme jaune évoluerait dans un monde post-apocalyptique.
Qu'on se rassure toutefois : Nul n'est besoin de connaître les autres albums de Peeters pour savourer pleinement celui-ci.

Un dialogue perpétuel entre la main et le cerveau
Tout comme l'écriture, le dessin structure la pensée. L'artiste suisse y voit comme une transe où cerveau et main se répondent en permanence. Il prouve ici une fois de plus sa maestria narrative en filtrant et organisant cette matière première, y inculquant un rythme, un équilibre mêlant des séquences de narration au trait très expressif sans surcharge d'une grande lisibilité à de grandes images contemplatives plus fouillées sur lesquelles l'oeil du lecteur peut prendre le temps de se poser. le tout est sublimé par une magistrale utilisation du noir et blanc et un graphisme extrêmement inventif s'adaptant aux différentes scènes et atmosphères.

Avec cette maîtrise parfaite du noir et blanc et de la narration, Frederik Peeters signe là un album percutant et touchant non exempt d'autodérision qui tend vers l'universalité. Partant des petites choses de son quotidien, il nous parle de la vie, de l'amour pour son métier et sa famille et nous livre son questionnement et ses réflexions sur le monde à travers des visions souvent oniriques. Une réussite totale !

Chronique sur L'accro des bulles
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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Plus qu'une simple chronique de vie Frederik Peeters nous propose un ouvrage sensoriel qui traduit la magie du dessin, ce que l'on aime dans ces traits qui expriment le monde sans le copier. Un regard artistique et humain sur notre existence. Un superbe moment et une lecture obligatoire pour tout amoureux de BD.[...]

Lire la suite sur le blog:

Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Oleg ~ Atrabile ~ Frederik Peeters
~~~~~
💬💬💬 ~ Ce que j'en pense ~
Oleg est un auteur de Bd qui vit de sa passion depuis plus de 20 ans mais là il est un peu en manque d'inspiration. À côté de ça il se pose plein de questions sur la vie, sur le passé, sur l'éduction, l'utilisation des réseaux sociaux, sur le retour à des choses simples, sur l'amour et l'importance de son entourage dans sa vie. Est-il trop vieux ? Est-il réac ? Comment aborder les années à venir ?
~
Vingt ans après son chef-d'oeuvre Les Pilules Bleues, Frederick Peeters sort une nouvelle BD où il parle de lui mais à à la troisième personne du singulier ce coup-là en utilisant le pseudo OLEG. Passé l'état de fait que je suis un chouia fan de l'auteur, il réussit en nous parlant d'Oleg, de sa famille, de ses éditeurs, du monde de la bd, et de la vie numérique à nous parler et surtout à nous faire réfléchir sur le sens de la vie et de l'amour. Il ne prend pas de gants pour se décrire (enfin non pardon, il parle de son avatar) tel qu'il est : allergique aux nouvelles technologies, vite oppressé dès qu'il y a du monde, en contradiction avec son époque et avec lui-même parfois Bref il n'hésite pas à faire son auto-critique. Une lecture humaine relatée avec humour et une dose folie. Au passage il nous inonde de références sur le monde de la bd du cinéma et pas seulement.
~
Alors oui encore une fois je suis sous le charme de cet auteur qui nous dit en substance : et si être heureux c'était tout simplement rendre l'ordinaire extraordinaire.
~~~~~
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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