Le rire de l'ogre

France et Allemagne 1961- de nos jours (avec des retours en 1942)

Le héros a 16 ans, il part en Allemagne chez un correspondant et raconte ce qu'il ressent : il est né juste après la guerre, ses parents étaient résistants tous les deux et il a conscience que vivre en temps de paix est une chance pour tous les jeunes de sa génération. On apprend que le père du jeune homme a été assassiné quelques années avant (parce qu'il était résistant ? Ou pour son implication dans la guerre d'indépendance de l'Algérie?)
La première partie alterne entre la vie d'adolescent de Paul et de sa rencontre avec Clara (une adolescente qui veut devenir photographe) avec les souvenirs de guerre du père de Clara (sa honte essentiellement de ne pas avoir réussi a s'opposer à la Shoah par balle) ; un de ses amis finit par devenir fou devant tant d'atrocités... (l'ogre du titre ...?)
Quant à l'ogre il est protéiforme et il revient sous forme de conte, il poursuivra Paul pendant longtemps (celui ci devient sculpteur et une de ses sculptures aura ce nom)

Un livre qui s'étend de 1943 à notre période actuelle et qui m'a fait penser pour certains aspects au Roi des aulnes de Tournier (où figure aussi un ogre)

En bref : un livre intéressant sur l'après-guerre et les conséquences de la seconde guerre mondiale sur la génération née juste après.

C'est un livre fort, un livre qui ne mâche pas ses mots, un livre qui malgré ses imperfections, vous attrape et ne vous lâche plus.
Il y a plusieurs histoires dans ce livre, l'histoire d'un adolescent découvrant l'amour, sur fond de souvenirs de guerre venant hanter leur vie ; histoires de soldats allemands assistant aux horreurs de la guerre, complices malgré eux de ces horreurs qui les poursuivront leur vie durant ; l'histoire enfin de cet adolescent qui devient un homme et qui finit sculpteur. Entre tous ces personnages qui pourraient être chacun le sujet d'un seul livre, il y a le lien entre ces deux êtres qui se sont rencontrés adolescents et n'en finissent pas de se croiser, se chercher et de souffrir aussi.
Un beau livre.

J'ai trouvé ce livre par hasard sur l'étal d'un bouquiniste chez lequel, je vais souvent, : la quatrième de couverture annonçait un récit sur plusieurs périodes, à plusieurs voix. le genre d'écrit que j'ai plaisir à lire....

Et bien, cela a été au dessus de ce que j'attendais, je n'ai pas lâché le livre, une fois la première phrase du prologue lue. le style est envoûtant tout autant que l'histoire. J'ai marché aux côtés de Paul Marleau et rencontré tous ces destins tragiques.
La cruauté se tapit en chacun et n'attend que peu de chose pour se manifester... Rien n'est blanc, rien n'est noir et les innocents ne seront pas protégés.

Très beau roman à mes yeux que ce livre que je vous recommande pour méditer sur la nature de l'âme humaine et pour ne pas oublier toutes les petites Klara...

Un livre étrange, qui brasse bien des sujets : la prégnance des souvenirs, qui s'invitent au présent, l'horreur qui finit toujours par refaire surface, mais aussi la quête de soi à-travers l'art et l'amour impossible d'êtres qui se ressemblent trop.
Je ne sais qu'en penser. L'écriture est fluide, j'ai été captée, les descriptions du mal me hantent mais... qui trop embrasse mal étreint, et l'accumulation d'événements plus ou moins glauques finit par émousser l'émotion. Même si j'ai beaucoup aimé tout ce qui a trait à la création, et surtout le corps-à-corps du sculpteur avec la pierre.

J'ai beaucoup aimé ce texte qui interroge sur le poids des drames, les fracas de la guerre sur les générations suivantes. Paul Marleau, le personnage principal, part en Allemagne chez un correspondant en 1963. Les blessures de la guerre sont encore présentes et Paul tombe sous le charme de la fille d'un ancien médecin de la Wehrmacht, mais au cours d'une sortie au bord d'un lac, d'étranges sensations lui font ressentir tout le poids d'un drame effroyable qui s'est déroulé dans la forêt traversée. Avec cette fille étrange et mystérieuse, Paul entame un chassé-croisé qui se prolongera toute leur vie. L'un devient sculpteur, affrontant ses démons en luttant avec la pierre, l'autre photographe de guerre exposant sa vie au delà du raisonnable. Tous les deux sont obsédés par le Mal qu'ils cherchent à comprendre et à traquer.
Un texte parfois trop ampoulé à mon goût, mais dont la trame est captivante.

Enfant d après guerre , Paul reste habité par un père assassiné mystérieusement, une jeune allemande qu'il sera toujours amené à croiser dans son existence. Des pages terribles décrivant les horreurs de la guerre. Des personnages qui semblent vouloir exorciser le mal...

a lire absolumment

Ce Pierre Péju est vraiment bon : après avoir lu 3 autres de ses bouquins dont "La vie courante" et "Naissances", celui-ci m'a confirmé son talent d'écrivain. Dans ce roman à plusieurs facettes où il aborde la Seconde Guerre Mondiale, l'adolescence du jeune narrateur, puis certains moments choisis de sa vie), j'ai reconnu son style que j'apprécie, toujours très précis, vivant et poétique. Les éclipses entre les différents chapitres nous rendent à chaque fois plus curieux de savoir dans quelle situation où va le retrouver au chapitre suivant. Et de l'accompagner de son adolescence à sa mort est très intéressant.
Bon moment de lecture.

Auteur du récent succès porté à l'écran "la petite chartreuse" ( j'ai adoré le livre et beaucoup apprécié le film ), Pierre Péju a su rester discret. Chez lui, tout est toujours affaire de passage secret entre l'enfance et l'âge adulte, un peu à l'image de l'univers des conte, un univers dans le quel je me retrouve et me ressource depuis l'enfance.

Au début des années 60, deux adolescents se rencontrent au bord du lac noir en Allemagne, et leur destin en sera scellé. L'un, Paul français, deviendra sculpteur, l'autre Clara allemande, sera photographe. Ils n'avaient pas connu la guerre, pourtant toute leur vie ils seront poursuivis par une histoire terrifiante d'infanticide. Les souvenirs des barbaries nazies sont douloureux et pèsent encore lourdement sur les consciences.
Ce récit recèle la force et la poésie d'un conte, ce qui permet au lecteur d'imaginer les horreurs de ce siècle sans s'y abîmer.
Le style est raffiné et rugueux, cette histoire nous parle des drames de la guerre et de la transmission de ce traumatisme aux autres générations.
Je suis resté longtemps, après avoir tourné la dernière page, dans une grande émotion sur cette histoire d'amour qui est née d'un terrible secret.

J'ai toujours été avide de lectures autour de la seconde guerre mondiale et du drame juif. Ce livre aborde justement cette période, mais indirectement, à travers notamment les séquelles que peuvent laisser de tels souvenirs, quelque soit le camp auquel on est appartenu. C'est infiniment triste, remplis de regrets, bref, à ne pas lire en cas de vague à l'âme...