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Un emballage de tablette de chocolat, bleu, un peu kitsch, avec ses lettres dorées. le papier des pages intérieures fait plutôt penser aux vieilles feuilles d'un cahier de brouillon, à la couleur d'un paquet de "gauloises", à la littérature de colportage loin d'écoles bleues de Mao... Moi j'ai pioché dedans, deux mots par-ci, un poème par-là, et d'autres jours le toucher du papier, seulement. La première page est ma préférée, rouge sang bleu. Et le blues, donné comme une offrande, pour demander pardon. Plus loin la ballade est moins grave, et tout n'est que jeu ; jeu avec les espaces et les profondeurs pour plonger dans le trou d'eau bleu piscine, ou lire le bruit même de la vague montante-descendante, jeu avec les lectures, diverses à mesure que l'on y fait entrer les mots, ou non, qu'ils restent en marge comme un relief. C'est le côté désuet qui me convainc, l'objet dans les mains, et le texte qui repart comme il est venu : couleur bleu liberté.
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Ainsi commence la quatrième de couverture du nouveau thriller de Franck Thilliez, "Luca", qui explore les dérives alarmantes du transhumanisme et du Big Data. Terreur aussi, au coeur de la comédie policière de Chantal Pelletier, "Nos derniers festins", qui imagine, dans un futur proche, une société de drastique prohibition alimentaire. Terreur enfin d'un monde éditorial passé aux mains des marchands dans "Le dernier thriller norvégien", la nouvelle fantaisie noire, aussi drôle que vertigineuse, de Luc Chomarat.
"Luca" de Franck Thilliez, (Fleuve noir)
"Nos derniers festins" de Chantal Pelletier, (Série noire, Gallimard)
"Le dernier thriller norvégien" de Luc Chomarat (La manufacture de livres)