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Coup d'état contre coup de fourchette !
Nous sommes en 2044 et les mangeurs de graines et de tofu ont pris le pouvoir. Un régime politique qui impose un régime alimentaire. L'enfer diététique. La Sécu ne rembourse plus les éleveurs de cholestérol. La chasse aux bons vivants avec des permis de table est ouverte et malheur à celui qui cornaque une deuxième part de chapon. Il se fait aspartamer le permis. C'est l'aile ou la cuisse. le camembert est devenu une denrée protégée comme à peu près tous aliments qui ont l'impudence d'avoir du goût. La bidoche, je n'en parle même pas. Il est devenu aussi choquant de manger un lapin qu'un chat ou un chien. le gibier est devenu animal de compagnie. le sanglier dort sur le canapé et Bambi ne voit plus sa trombine accrochée sur la cheminée mais lappe l'eau de la piscine. Légumes et fruits garnissent les assiettes mais ils doivent avoir été cueillis à un jet d'urine bio de la cuisine. La proximité, y'à que ça de vrai. Rien de mieux que le brocolis du potager et le homard de la mare au canard. Seuls les pigeons ont le droit de continuer à voyager.
La résistance des amateurs de gueuletons s'est organisée et il est venu le temps… de la Prohibition. Des filières clandestines alimentent le marché noir en foie gras, fromages et autres douceurs du palais.
Le meurtre d'un jeune cuisinier va donner l'occasion à deux contrôleurs alimentaires de sortir des petits trafics de produits du terroir. Anna Janvier n'a rien d'Eliott FitNess et elle est très complaisante vis-à-vis des amateurs de bonne chère. Ferdinand, parisien formé à la nourriture lyophilisée de cosmonaute est plus tatillon. En parallèle, la gérante d'un restaurant gastronomique tente de sauver son affaire. Des petits vieux incrédules face à l'hygiénisme ambiant participent également à la ripaille. En toile cirée de fond, des attentats alimentaires surviennent dans tout le pays.
Le roman de Chantal Pelletier avait tout pour ravir mes papilles et pourtant je suis resté sur ma faim. Les bonnes idées ne suffisent pas. L'assaisonnement de formules non plus. La pauvreté de l'intrigue et les sauts de puce d'un personnage à l'autre ne m'ont pas permis de me passionner pour l'histoire alors que la thématique était intéressante.
Je vais quand même lire le second opus « Sens Interdits » en espérant une meilleure tambouille.




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DRÔLE, CHARNEL ET EFFRAYANT 🍽️

Bienvenue en 2044, dans une Provence caniculaire. L'État pour limiter ses dépenses pénalise tout invidivu qui mange trop gras, trop salé, trop sucré. Les locavores, vegans et autres adeptes de régimes alimentaires se déchirent. Dans un contexte de prohibition, où les trafics de camembert et autres denrées interdites sont légion, Anna Janvier et Ferdinand Pierraud, contrôleurs alimentaires, vont devoir élucider le meurtre d'un jeune cuisinier.

A travers les aventures d'un controleur alimentaire et de sa cheffe qui tentent d'élucider le meurtre d'un jeune cuisinier dans un restaurant clandestin. le langage est fleuri, l'univers imaginé unique mais pas si délirant vu la nette tendance à l hygiénisme de notre société.

💪💪Les supers pouvoirs de Nos derniers festins 💪💪

🍽️ :Camper un duo pour le moins contrasté, lui rigide et se nourrissant de doses de protéines toutes prêtes, elle décomplexée et hédoniste

🍽️ Saupoudrer de dialogues cocasses
🍽️ Inventer un monde qui n'est peut être pas si éloigné du nôtre posant au passage des questions sur la légitimité du contrôle social par l'Etat (paradoxalement celui ci s'accompagne d'un désengagement croissant) et sur notre rapport à la nourriture
🍽️ Nous mettre l'eau à la bouche en parlant cuisine et plaisir de manger

Si l'intrigue policière me paraît assez secondaire, le roman d:anticipation lui est réussi !

Pour qui ? Les épicuriens et amateur(trice)s de bonne chair !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Imaginez : on est en 2044 (ne faites pas la grimace, je vous y vois comme je m'y vois et vous pétez toujours la forme!), le lobby des végétariens, végétaliens, locavores, accros aux protéines, à la macrobiotique et en guerre contre le sucre, le gluten, la graisse a finalement eu gain de cause.
Le fois gras circule en contrebande et « les dealers de camembert sont plus nombreux que les trafiquants d'héroïne. »
Quant au veau en daube, n'y songez plus et même pas en rêve comme dirait l'autre : on ne mange plus les bébés animaux... Adieu les plats de grenouilles à l'ail, d'escargots de Bourgogne, de raies aux câpres noyées de beurre, les risottos à la truffe baignés de sauces onctueuses : trop gras, trop riches, trop dangereux pour les artères et le coeur… Et toutes ces bonnes choses sont remplacées par une « bouffe sans goût, hygiénique, écologique, morale et consensuelle, en pots, en gélules ou en poudres. » Ah, vous rêvez de vous empiffrer au restau ? Il faudra au préalable vérifier le nombre de points dont vous disposez sur votre permis de table ! Vous avez du diabète ? Votre taux de cholestérol ou de glycémie à jeun laisse à désirer ? Oubliez le baba au champagne ou le pot-au-feu de canard à la citronnelle et autant dire que vous n'aurez PLUS JAMAIS le droit de toucher à la tarte aux trois chocolats. le restaurateur se chargera de vérifier scrupuleusement les points dont vous disposez encore sur votre permis que vous devrez obligatoirement lui soumettre pour être servi. Vous êtes en bonne santé ? Parfait ! Il vous faudra tout de même jeter un oeil aux points qui figurent devant chaque plat sur le menu que l'on vous a proposé. Un boeuf forestier ? Quatre points. En disposez-vous encore ? Une mousse au chocolat : six points.
S'il vous venait à l'esprit de dilapider d'un seul coup toutes vos réserves, vous diriez alors adieu au restaurant pour un bon bout de temps ! Et si vous abusiez des bonnes choses et tombiez malade, la Sécurité Sociale ne viendrait pas soulager vos finances: vous l'avez voulu, tant pis pour vous ! Terminées les prestations sociales pour les désobéissants !
Au menu : salade verte, radis, feuilles de chou, brocolis et poireaux. Je vous entends : « ben quoi, c'est bon, les brocolis ! » Hypocrite que vous êtes ! Allez, et le poulet mafé, les pommes de terre farcies en mille-feuilles, la panna cotta, le welsh rarebit, hein, c'est pas mal non plus ?
Concrètement, pour assurer le bon fonctionnement de tout ce système, il faut des contrôleurs alimentaires. Eh bien, en voici deux, en la personne d'Anna Janvier, une jouisseuse « athée et omnivore », « végétarienne non pratiquante », bonne vivante décomplexée avec « des formes d'ours en peluche et des appétits de boulimique », qui a bien l'intention de profiter de la vie et ce, dans tous les domaines, notamment celui de la bouffe !,,, et son acolyte, Ferdinand Pierraud, un brin coincé mais qui a lui aussi en mémoire les bons petits plats que lui faisait sa grand-mère autrefois pendant ses vacances en Bourgogne. Alors quand on lui dit que ce qui mijote doucement et discrètement dans cette arrière-cuisine de restaurant n'est pas du veau, son esprit s'échappe quelques secondes et il repense aux effluves de blanquette qui s'échappaient de la cuisine de sa grand-mère. « Il se délectait de la viande fondante exhalant tous ses sucs, des champignons encore alertes sous la dent, des carottes saoulées de sauce, puis, avec un quignon de baguette croustillante à la mie très blanche, il sauçait son assiette jusqu'à la dernière goutte… Saucer !! Mot chavirant pour un geste scandaleux qui évoquait le péché et le stupre, sonnait salace et cochon, laissait imaginer mouillures, bruits de bouche et grognements de jouissance, transbahutait surplus de cholestérol et embouteillage des artères… Mots et parfums le prenaient, le comblaient, lui en foutaient plein la bouche, le mettaient au bord d'un orgasme de premier choix. »
Alors ces deux-là vont débarquer dans le restaurant de Lou, ils vont bien sentir que quelque chose ne tourne pas rond et que les règles, Lou s'en arrange… Elle refuse notamment de contrôler permis de table et cartes de sécu. Hors de question de mesurer l'apport calorique de ses plats. Et puis quoi encore ! Elle risque gros : de perdre son restau par exemple. Mais on fait avec ce qu'on est, hein ? Va s'ajouter à cela le meurtre d'un cuisinier dans un petit restau clandestin.
Bref, les contrôleurs vont avoir du pain sur la planche ! Surtout que les enlèvements de cuisiniers récalcitrants organisés par quelques intégristes « pour protester contre le massacre des animaux, le gaspillage de la nourriture, la dilapidation des ressources, l'usage encore trop répandu de produits chimiques dans l'agriculture et l'industrie alimentaire, le non-respect des règles diététiques » sont de plus en plus nombreux. Il va donc falloir agir vite !
J'ai adoré ce polar dystopique (pas pour son intrigue - on ne le lit pas pour ça) mais pour l'évocation sensuelle, poétique et tellement réjouissante des plaisirs de la table… Et c'est si bien écrit qu'on en a l'eau à la bouche… Quant à la société qui se profile où tout est interdit, contrôlé, standardisé, bien formaté, franchement, elle est effrayante et triste, si triste… faite de privation, de contrôle de soi, de morale, de frustration, de renoncement aux plaisirs de la chair, des chairs… C'est vrai qu'on se dit alors, « à quoi bon ?». Ce roman est un appel au plaisir, à la volupté, au bonheur, à un art de vivre tout simplement...
J'aimerais seulement que vous lisiez les dernières lignes (pas de panique, elles ne dévoilent rien de l'intrigue!), les voici… Qu'elles vous convainquent de vous régaler de ce texte délicieux et roboratif :
« Quatre-vingt-dix-sept ans, ça passe tellement vite ! Jusqu'à sept ans, ça ne compte pas vraiment, tu n'apprécies pas pareil. Donc mettons quatre-vingt-dix ans. Quatre-vingt dix occasions de manger pour la première fois une pêche, une blanche, mûre à point, bien juteuse, qui a mûri sur l'arbre ! Ça te coule sur les doigts, tu t'en fous partout, t'es le roi du monde pendant deux minutes et demie, tu mâches, tu fais durer, t'es éternel, tu manges ta première pêche de l'année !

Seulement quatre-vingt-dix premières pêches avec le parfum de la chair mouillée qui te jute dans la bouche ! Y en a qui boulottent ça sans y penser, les pauvres ! Ils auraient dû rester morts ! Parce que c'est pas plus compliqué que ça : avant de vivre, t'es mort, et à la fin, tu re-meurs. En attendant, tu fais gaffe à toutes les premières fois où tu manges une pêche. »
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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une vraie déception! j'avais été séduit par la critique et me réjouissait à l'avance à la lecture de ce livre basé sur une projection cauchemardesque des réglementations sur l'alimentation et la santé. Hélas, ce qui aurait pu être traité avec humour et dérision a été ( pour moi) saboté au profit d'une intrigue creuse et incompréhensible ....je suis allé au bout en ne me rappelant plus qui était qui dans la défilé de personnages de ce bien pauvre livre.
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Derrière ce titre qui fait saliver se cache une dystopie polardeuse ou un polar dystopique, c'est comme vous voulez et avec la sauce de votre choix.
Un cuisinier est assassiné, noyé dans la marmite de blanquette qu'il mitonnait en toute illégalité. Nous sommes en 2044 et manger est devenu compliqué car tout est sous contrôle. Chaque citoyen est muni d'un permis de table à points, des points qu'il peut perdre en avalant une nourriture trop grasse, trop sucrée ou en dégustant une viande interdite comme le veau, les cuisses de grenouille ou le lapin consacré animal de compagnie. Les contrevenants peuvent se voir privés de protection sociale.
C'est dans ce contexte, par 40°, que débarquent nos deux contrôleurs alimentaires que tout sépare : La Janvier, qui est la cheffe, est une gourmande aux formes appétissantes tandis que Pierraud son acolyte, allergique aux fruits, préfère la nourriture de cosmonaute vite avalée.
Dans un futur proche, les partisans du bien manger s'affrontent avec les intégristes de l'alimentation saine et politiquement correcte et nos deux héros vont faire la chasse aux dealers de camembert, trafiquants de foie gras et adeptes de banquets clandestins. Leur route va croiser celle de Lou, cheffe cuisinier à la tête d'un restaurant et qui tente de conserver une vraie gastronomie malgré les dictats.
Il est aussi question de l'avenir de nos vieux avec cette crèche novatrice pour vieillards abandonnés, une idée de Lou et de sa compagne.

Avec une intrigue sans grande envergure, nous suivons une enquête aux péripéties gastronomiques et gustatives où les recettes s'enchaînent à un train d'enfer.
Bien dialogué, le style est alerte. C'est drôle et bien enlevé. J'ai bien aimé la succession de recettes incroyables comme la tourte de sanglier au foie gras, servie tiède avec une salade de pourpier aux échalotes ou les cheveux d'ange à la rose constitués de vermicelles craquants enrobés de miel et fourrés de crème parfumée à l'eau de rose.
D'une lecture agréable, ce roman qui s'avale vite n'est pas très long en bouche. L'enquête sert de prétexte pour décrire une prohibition alimentaire et la guerre acharnée entre les tenants d'une gastronomie sans complexe et les intégristes du bien manger. Si le monde de la gastronomie vous fait saliver et si vous appréciez l'humour culinaire, ce roman vous réjouira, mais si vous êtes amateur de polars aux intrigues complexes et au dénouement surprenant, passez votre chemin.
Je remercie les éditions Série Noire Gallimard et Explorateurs du Polar avec Lecteurs. Com pour m'avoir fait découvrir ce roman


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2044. En ce début d'été, avec un thermomètre affichant 30 degrés à 10 heures du matin, on respecte les normales saisonnières. Sur une route de Provence, Anna Janvier et son stagiaire Ferdinand Pierraud, affectés au contrôle alimentaire, se rendent sur les lieux d'un accident impliquant une fourgonnette chargée de foie gras de contrebande. Car on ne rigole plus avec l'alimentation. Non seulement les conflits sont de plus en plus violents entre vegans, locavores, omnivores et adeptes de la défense des lapins, mais en plus l'État a imposé un permis de table à points. La perte des points – pour avoir mangé trop gras, trop sucré, pour quelques verres de trop – peut entraîner pour les contrevenants la perte de leur protection sociale. À ce jeu-là, Lou, patronne d'un restaurant côté, a perdu sa compagne, Nour, morte d'une bête péritonite devant les portes des urgences faute de s'être soumise aux règles du contrôle alimentaire.
Anna, Ferdinand, Lou, mais aussi Oreste ou Jeanne, tous se trouve mêlés de près ou de loin à une affaire de meurtre : un cuisinier ébouillanté dans sa blanquette de veau. Dit comme ça, il est vrai que cela peut prêter à rire. Mais ça doit quand même faire drôlement mal. C'est cette enquête que l'on va suivre, de speakeasys version méditerranéenne en rencontres clandestines de confréries vouée à des plaisirs interdits tels que la dégustation de beurre.
Raconté comme ça, le roman de Chantal Pelletier pourrait passer pour une farce légère autour de la question de notre rapport à la nourriture. Elle l'est d'ailleurs dans un sens, et l'humour n'est pas la moindre des qualités de l'auteur. C'est aussi pourtant un livre qui aborde l'air de rien de manière assez poussée la question d'un contrôle permanent d'un État qui a totalement cessé de faire semblant de s'intéresser aux bien-être de ses citoyens pour révéler ce qui lui importe vraiment : moins de dépenses sociales, plus de productivité. Avec des effets d'ailleurs ambigus et un certain nombre de paradoxes puisque les plus écolos peuvent aussi être les plus taxés – ça leur apprendra à vouloir faire des enfants –, parce que le recul de la liberté en termes de santé s'accompagne d'une plus grande tolérance à l'égard de l'homosexualité et des trans… Bref, l'aboutissement de l'installation d'un totalitarisme mou qui a commencé par avancer à peine masqué.
Tout cela forme le décor très abouti d'une intrigue plutôt classique dont le lecteur un peu attentif devinera assez rapidement la plupart des tenants et aboutissants. Cette intrigue, d'ailleurs, est peut-être en fait le véritable décor qui permet à Chantal Pelletier de parler du changement radical du regard de que porte notre société sur l'alimentation. Une manière de voir les choses qui dépasse l'hygiénisme pour incarner une nouvelle forme de contrôle social. Surtout, Chantal Pelletier raconte tout cela avec humour mais aussi avec une façon très charnelle de parler de cuisine et d'aliments. Bref, un livre qui a le don d'amuser, de susciter au moins un début de réflexion, et d'ouvrir l'appétit.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Juin 2044. Au nom de l'économie et de la prévention, on pénalise tout consommateur de gras ou de sucré, qui se voit pénalisé par le retrait de points sur son permis de table. A cause de la prohibition, camembert et foie gras se vendent au marché noir, et les restaurants clandestins sont légion. Anna Janvier et Ferdinand Pierraud, contrôleurs alimentaires, découvrent, au cours d'une mission dans une Provence caniculaire, le cadavre d'un jeune cuisinier employé en extra dans un restaurant clandestin. Ils doivent laisser l'enquête à la police et vont ensuite s'intéresser de près au restaurant gastronomique de Lou où travaillait la victime, et dont la patronne ne prête guère attention aux points restants sur le permis de table de ses clients…

Pure science-fiction ? le futur imaginé par Chantal Pelletier pourrait tout à fait être probable : des mafias font commerce de denrées prohibées comme on le faisait de l'alcool dans les années 20 aux Etats-Unis, tout amateur de bonne chère se voit puni à moins qu'il n'ait dépassé les 80 ans, âge à partir duquel toutes les gourmandises lui sont permises, et végans, locavores, anti gluten et autres partisans de régimes alimentaires s'affrontent dans de sanglantes manifestations. le tandem formé par les deux contrôleurs est parfaitement improbable et assez drôle : la truculente Janvier au verbe haut, gourmande et pas toujours très raffinée, qui s'amuse à tyranniser le petit nouveau qui, comble de malchance, souffre de multiples allergies alimentaires et ne supporte pas le soleil. Mais le récit, bien que publié dans la collection Série noire, n'est pas vraiment un roman policier : si Ferdinand s'obstine à traquer le criminel, c'est en douce quand la Janvier ne l'a pas chargé d'une autre activité ; par ailleurs l'histoire personnelle de Lou prend une dimension grandissante au fil du récit. Finalement, pas de réel coup de théâtre ou de surprise, les raisons pour lesquelles le malheureux cuisinier a fini sa carrière noyé dans sa blanquette sont assez secondaires ; ce qui compte, c'est la gourmandise, le plaisir du boire et du manger, sans culpabilité ni régime.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Un polar distopique à la sauce au poivre.
L'univers est intéressant mais les personnages sont découpés au hachoir, l'assaisonnement est fade et il manque un dessert.
On sent une certaine critique de la bien-pensance (culinaire), pourquoi pas me direz vous, mais c'est bien trop grossier et caricatural pour moi.
Je suis peut-être trop bien pensant pour ce roman.
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2044, la prohibition alimentaire écrase la France. La mafia trafique du fromage et du foie gras, tandis que les citoyens ont des permis alimentaires qui leurs autorisent ou interdisent certains groupes d'aliments en fonction de leur santé. Un jeune contrôleur alimentaire et sa chef, qui flirte avec la loi et ferme souvent les yeux si elle peut se goinfrer au passage, trouve un jeune cuisinier assassiné dans une blanquette de veau. En parallèle, une chef cuisinière se bat comme elle peut pour garder son restaurant et faire la paix avec ses proches.

J'ai trouvé l'idée de ce roman très originale et plutôt réaliste comme dystopie. Les permis alimentaires qui interdisent aux gens de manger ce qui pourrait mettre leur santé en danger (et l'économie de l'assurance maladie également) pourrait être une évolution (effrayante) de la société.

Malgré tout, je l'annonce tout de suite, je ne suis pas du tout rentrée dans le roman. En effet, je n'ai pas réussi à m'attacher à aucun des personnages, et l'écriture ne m'a pas plût non plus. On a l'impression qu'au lieu de la prohibition, du manque et de la peur, on tombe dans une sorte d'orgie. La chef policière m'a inspiré comme à son subordonné plus de dégoût que de fascination, alors que cette épicurienne sûre d'elle aurait pu être un personnage charismatique. J'ai eu l'impression que tout était détournée, qu'il y avait beaucoup de « trop » et pas assez d'intrigue ou d'empathie pour les personnages.

Bref, je suis plutôt déçue, j'attendais peut-être trop de cette idée, mais ce roman ne correspond pas du tout à la vision que j'avais pu m'en faire. Dommage !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Tambouille, barbaque, bouffe, dès les premières pages, le ton est donné. Chantal Pelletier n'y va pas avec le dos de la cuillère. Son héroïne, Anna Janvier, à la silhouette genre Angela Merkel, 45 ans, est dotée d'un langage cru, et d'une autorité qui agace son assistant, Ferdinand Pierraud, la petite quarantaine, sujet à des allergies diverses dont la principale au soleil de Provence.

Contrôleurs alimentaires, ils inspectent restaurants et autres métiers de bouche. Nous sommes en 2044, et le pays verse dans la dictature alimentaire, la santé des citoyens est rigoureusement surveillée, au moyen d'un permis de table à points, et toute incartade dûment sanctionnée.

Lors de leur visite à la Dive Bouteille, établissement dédicacé à Rabelais, Ferdinand fait la découverte d'un cadavre dans le frigo.

"un polar dont la générosité culinaire et langagière nous rappelle un San Antonio au mieux de sa forme, le machisme en moins», c'est en ces termes qu'Héléna Villovitch définit le roman dans les colonnes du magazine Elle. En effet, la langue de Chantal Pelletier est totalement débridée.

On peut s'amuser à dresser la liste des auteurs cités, avec leur âge au moment du récit. Houellebecq, 88 ans, Le Clezio, 104 ans. Brautigan est souvent évoqué. Teintée d'humour, la technique a le mérite de placer le roman dans sa perspective temporelle, et en outre lui apporte une dimension idéologique.

L'espérance de vie accrue, une alternative à la maison de retraite se met en place – on en parle déjà aujourd'hui – ainsi, le personnage de Lou, directrice du Mas des Collines, a mis à profit les m2 inoccupés de sa grande maison, et accueille sous son toit trois drôles de vieillards à l'allure de gnomes : Isabelle, Patrick et Laurent. Leurs espiègleries nourrissent l'humour du roman, par ailleurs souvent scabreux.

Chantal Pelletier imagine le monde de demain, pas si éloigné du nôtre. Elle nous propose de rire, jaune toutefois, des périls à venir. Son roman noir se range dans le genre burlesque et idéologique à la fois. L'auteur surfe sur les grands enjeux de société du changement climatique et de la gestion des ressources, de la liberté individuelle et du bonheur.
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