La mort est le personnage principal de ce morbide inventaire chronologique. Et personne n'y échappe, pas plus les rois despotiques que les bienfaiteurs de l'humanité. Et ce ne sont pas toujours les hommes justes qui ont la mort la moins effrayante.
Même dans cet ultime combat, on n'est pas égaux. Certaines morts sont tellement cruelles, l'agonie tellement lente, douloureuse, répugnante. Pour s'en convaincre, il suffit de lire la triste fin de
Voltaire qui fut abandonné dans une cabane, sans soin, parce que refusant jusqu'au bout de se soumettre à la religion ou celle de
Jean Moulin, torturé jusqu'à ce que mort s'en suive...
Si on est moins scandalisé par le décès de Staline livré à lui-même et délaissé par son entourage qui ne pense qu'une chose, "bon débarras" on ne peut s'empêcher de plaindre louis XIII, car imaginer des vers sortir de son corps tuméfié n'est pas particulièrement réjouissant. Gangrène, tuberculose, embolie pulmonaire, AVC , sans oublier meurtres, assassinats, massacre, guillotine et compagnie, on a droit à un joli panel ; ce livre aurait pu s'appeler les 1001 façons de mourir ... Bien sûr, les écrivains en ont aussi pour leur grade,
Balzac et son obésité morbide,
Flaubert et son hémorragie cérébrale,
Zola et son assassinat au monoxyde de carbone, c'est pour eux que j'ai eu le plus de peine car comme l'a dit
Sartre dans
Les mots, "mourir n'est pas facile".