Je ne m'y connais pas en
Daniel Pennac ni son univers mallaussiennien (ou malaussennois ?), et tant mieux, ça m'a permis d'appréhender le texte sans a priori ni attente.
La lecture a été plutôt laborieuse, je dois bien l'avouer : un texte comme celui-ci je l'aurais ailleurs dévoré en 2 jours. Ici, le manque de direction est déstabilisant. Mais il y a cette galerie de personnages, décrite avec une jubilation du verbe, qui prend le pas sur une narration flottante. La caricature est volontaire, on se croirait presque chez
Charlie Hebdo, et le quotidien de cette famille, de cet anti-héros, pousse parfois au surréalisme, notamment avec cette séquence de sexe « inhabituelle ».
Évidemment, on attend la résolution de l'énigme du poseur de bombes, sauf qu'en fait, on s'en fout, d'autant plus que
Pennac a l'air de s'en foutre le premier. On pourrait prêter attention à cette contextualisation historique, on pourrait même y déceler un sous-texte sur la résilience juive à travers l'histoire, à travers ce personnage de « saint » qui tend constamment la joue droite, ; on pourrait aussi y voir une attaque contre la société de consommation (jusque dans le milieu de l'édition, balle perdue hilarante et totalement gratuite).
Il ne reste à la fin qu'une (c'est quand même beaucoup) prose audacieuse et aérienne, drôle et légère, qui pose un univers original sur lequel chacun, avec son regard, pourra y trouver ce qu'il souhaite.