De la dérision, de la fantaisie, de l'impertinence, du rocambolesque mais aussi de la fragilité de l'enfance, de l'éclatement de la famille, de la gravité des évènements …il y a tout ça dans ce premier opus de la saga Malaussène où le narrateur, Benjamin Malaussène, affublé du costume de chef de tribu quelque peu trop grand pour lui, devient le moteur malgré lui d'un conte policier moderne. Car à veiller sur sa famille en racontant des histoires d'ogres, Benjamin va découvrir que la fiction peut prendre des airs de réalité.
Oui c'est vraiment un drôle de type ce narrateur qui attire sur lui toutes les flèches perdues : non seulement il a été un bon fils suppléant une mère absente, un frère prévenant qui se consacre à sa fratrie, un employé martyr subissant la colère des clients …mais il doit en plus se débattre avec un poseur de bombes qui cherche à l'incriminer dans une série de meurtres violents, des flics suspicieux, une hiérarchie méprisante et de jeunes frères et sœurs qui malgré eux font de la vie de Ben une véritable odyssée burlesque et distrayante.
Qu'est-ce qui tend à rendre ce récit fantaisiste cohérent et jubilatoire ?
Paradoxalement le ton résolument extravagant qui abolit les règles de la vraisemblance. On se laisse facilement corrompre par le réalisme évaporé qui règne dans ce roman. Mais si on se laisse séduire c'est parce que le récit bénéficie d'une réelle construction de l'intrigue, une trame assise sur un ressort narratif.
Et certainement la galerie de doux dingues qui peuplent l'univers de Pennac, au premier desquels Benjamin Malaussène. Auréolé de l'image d'innocent persécuté, le narrateur déploie toutes les facettes de l'humanité, forçant la compassion et l'empathie dans des situations cocasses, assouplissant par là même les tentatives de raisonnement du lecteur.
Tout est réuni pour en faire un roman divertissant : le comique des situations, le rythme vif, la plume tonique, Daniel Pennac a le don de rendre ses improbables personnages attachants et les faits tragiques légers.
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Je ne connaissais que de nom les Malaussène et c'est sans aucune attente que j'ai ouvert ce livre que l'on m'a conseillé.
J'ai d'abord été amusée par le style à la fois absurde, imagé émaillé de quelques clins d'oeil érudits de l'auteur.
Puis vers le premier tiers, ça m'a ennuyée. J'ai trouvé que c'était vraiment trop loufoque pour moi.
Et puis comme je n'aime pas laisser tomber un livre, j'ai continué et à partir de la moitié, je ne l'ai plus lâché.
Entre l'admiration pour le héros anti-héros mêlé néanmoins d'héroïsme stoïque et l'indulgence pour cette famille surprenante, je me suis prise d'affection pour le personnage principal et son amour et sa responsabilité des siens.
Un récit fantaisiste qui m'a fait sourire souvent et dont l'originalité m'a plue.
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Un grand magasin (se pourrait être le même que celui qui faisait le bonheur des Parisiennes à la fin du XIX ème siècle) est la cible d'attentats à la bombe artisanale. Benjamin Mallaucène, est contrôleur technique dans ce lieu prestigieux et fait figure de suspect car au travers de sa qualification il a endossé le rôle de bouc émissaire : c'est lui qui subit les réclamations, les récriminations des clients insatisfaits , souvent révoltés, qu'il arrive à apaiser...Côté famille, en tant qu'aîné il assume avec courage et amour fraternel son rôle de chef de famille pour la nombreuse fratrie : Clara, Louna, Thérèse, Jérémy, son amoureuse Tante Julia et même le chien Julius, car la mère est souvent en goguette.
C'est à la fois drôle, émouvant, plein de fantaisie, de vérité , mais avec quelques longueurs.
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La vieille prématurée que je suis a été attirée par les petits vieux de la couverture. Hey mais que vois-je, c'est de la dynamite (ce livre) ?
Le chien il est sur la couverture parce qu'il est vieux ou il s'est perdu ? Tiens, c'est rigolo, il y a une voiture volante et un nounours qui fait des cascades à l'arrière-plan ... allez j'achète !
Une fois l'ouvrage lu, on se dit que cette couverture donne un peu trop d'indices, qu'elle vend un peu la mèche.
L'expression, "vendre la mèche", d'origine militaire, renvoie aux explosifs, à ce qu'on voit sur la couverture, à ce qui dynamise l'action, au style explosif de Pennac.
Mais "vendre la mèche", au sens de divulgation aussi, parce que c'est ce que je reproche à cette couverture, qui en dit un peu trop - c'est aussi la divulgation de ces stratagèmes, de ces machineries diaboliques - comme cette stratégie du Bouc Émissaire qui se prend dans la gueule les réclamations des clients du grand magasin (c'est toujours censé être son rayon parce qu'il canalise bien les émotions le monsieur) et il évite pas mal de complications aux patrons.
Il est pratique lui. C'est une idée de génie ça et ça ne m'étonnerait pas plus que ça de voir des offres d'emploi de Bouc Émissaire sur Paul Emploie un de ces jours. En effet, les administrations se renvoient la balle (c'est peut-être un sport institutionnel, un jeu ? ) pour esquiver toute responsabilité, dès qu'il y a ne serait-ce qu'un tout petit problème.
Bien surprise par ce roman, oui.
Je ne savais pas que ce roman parlait des magasins (et je n'ai compris le titre et cette méga-référence à Zola qu'au bout de 60 pages, j'ai le cerveau lent des fois).
Pennac il installe les dames de Zola sur des catapultes et il les envoie valser pour les remplacer par des ogres, ces vieux qui ont des p'tites gueules bien sympathiques.
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Par le plus grand des hasards, j'ai enchainé après "la vie devant soi", cet ouvrage dont l'histoire est aussi en partie située dans le quartier de Belleville et dont l'humour est la base de l'écriture.
Même si la lecture a été facile et rapide, je me suis tout de même ennuyée lors de certains passages. Ce n'est donc pas un coup de coeur et je ne pense pas lire la suite des aventures des Malaussène (sauf si je la trouve en occasion car les avis sont tout de même positifs).
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Je sors de ce livre avec un avis mitigé.
A trop en entendre du bien, j'en attendais quelque chose d'exceptionnelle, grandiose... enfin quelque chose qui aurait pu me faire dire "OUaouh, pourquoi ai-je attendu si longtemps avant de le lire ??"
Mais non ! je ne peux pas dire ça.
Il m'a fallut prendre le temps de m'habituer au style d'écriture, à mon avis à l'image un peu déchantée de la famille Mallaussène... C'est pour moi la principale qualité de ce roman.
Parce que l'histoire en elle même, ne m'a pas amusé plus que ça. C'est prévisible, c'est mignon, c'est une happy end.
Je classerais ce roman dans les Feel-good : agréable à lire, mais je ne suis pas sûre que je me souviendrai de l'histoire dans 6 mois.
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Un roman plein d'humour et d'originalité, avec en même temps ses côtés plus sombres. A l'image de la vie de Benjamin Malaussène, qui mène sa barque entre son boulot, ses frères et soeurs dont il doit s'occuper car sa mère a mieux à faire, son chien, ses amis et ses amours. Une série d'explosions sur son lieu de travail viendront ajouter un peu de fantaisie à l'ensemble et tisseront la trame du récit. le style surprend un peu au début, mais on s'y habitue rapidement.
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