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3,64

sur 608 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On fit si fort ici avant moi dans l'imitation ou l'admiration qu'à vouloir concourir on part battu.

Mais un roman qui fut pour moi si fascinant vaut un minimum d'application.
Car, lisant, on s'agaça, on bouda, on grogna, puis on comprit qu'un carcan original imposait au scribouillard l'adoption d'un ton si distordu qu'à l'abandon on aurait pu aboutir sans l'obstination qui nous animait.

Conquis, convaincu par l'inouï travail fourni, l'admiration supplanta alors la confusion
Or, il paraît qu'on avança ici ou là qu'il n'y avait pas là grand travail ni ahurissant tracas, on ironisa, on brocarda sans contrition.
Mais l'insinuation tourna court quand contraints à la production d'un manuscrit suivant l'ardu canon aucun plaisantin n'arriva au but sans accrocs ni n'approcha l'original d'un iota.
Moi non plus, constatons ça sans fard.
Saluons donc l'art du champion du dico qui osa un pari fort hardi qu'il gagna non sans mal pour au final nous offrir son magistral roman « La Disparition ».
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Un bouquin qui s'inscrit sans la cinq ( motif si ardu…si pas là)
L'illusion, ici signal d'introduction, aboutit clap à fin.
Hors sa cinq, trop fin un polar s'agrandit.
Maints quidams au cosmos citadin occupant l'opus,
Intrigants robots clamant l'intact sans la V,
Ô G.P., roi du scriptural aimant à jouir,
Distinct, hors tout scribouillard.
J'applaudis sans tintouin un art absolu,
Qui formalisait la non-cinq.
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La disparition est celle de la lettre -e- dans un récit de 297 pages.
A lire la critique de Mike417, il semblerait que j'en aie laissé passer 4. Damned ! Pourtant j'étais à l'affût comme un chasseur de lapins ! A moins que ces quatre -e- soient ceux contenus dans le nom de Georges Pérec sur la couverture du livre ....
Un exercice jubilatoire où l'on rit souvent en observant les détours que prend l'imagination de l'auteur pour réussir sa performance. Performance du lecteur aussi, qui doit s'accrocher au rythme endiablé de l'histoire tout en traquant le faux pas.
je me souviens .... avoir a-do-ré !
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Vu, su, cru, mais pas lu, hu-hu.
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Ce livre est un mythe, depuis l'enfance me questionnait "mais comment est-ce posible ?".
Supprimer la lettre la plus fréquente de notre langue aboutit à l'utilisation de mots inusités, de tournures grammaticales inusitées, d'interjections inusitées. C'est là que meurt le tour de force et que naît la beauté.
Difficile d'accès mais superbe !
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L'enchantement que procure ce livre est l'impression de lire une toute autre langue tout en lisant du français. Ce n'était probablement pas l'idée initiale mais chemin faisant, comme Céline dans un autre registre, Perec a ici inventé une langue.
Alors oui, il y a des longueurs, surtout des énumérations pas toujours nécessaires, mais il se dégage finalement de l'ensemble une poésie inédite.
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Le scrivain Perec nous conte une histoire à l'humour biscornu, comme il la nomme lui-même. le roman débute par une révolution, dont on ne sait où ni quand elle se déroule. Puis arrive un personnage, Anton Voyl, qui se morfond dans son appartement parisien, en proie à une insomnie et à des problèmes de santé. Après une ablation du sinus, il disparaîtra, et ses amis occupés à le rechercher. L'histoire est menée tambour battant, l'écriture file comme un train, ponctuée çà et là de références littéraires, de Kafka, Virginia Woolf, et bien d'autres. Si au départ l'écriture surprend (normal il s'agit d'un lipogramme), elle emprunte par moments à la tradition médiévale, références à Rabelais et son Gargantua (pour qui l'auteur rugit son admiration). J'ai été embarquée dans cette épopée mi enquête policière mi-fantastique. Georges Perec tout en humour, usant de contournements judicieux pour éviter cette fameuse lettre, ira jusqu'à inventer des mots, utilisera l'anglais, l'argot…tout ce qui constitue cette forme littéraire qu'est l'Oulipo. J'ai été agréablement surprise en découvrant (tardivement mais il n'est jamais trop tard) cet art littéraire, qui permet d'emprunter d'autres chemins, et d'ouvrir en grand les portes de l'imaginaire. La dimension philosophique du roman ne m'a pas échappée, et le thème de la disparition est sans doute métaphorique, quand on dispose des quelques éléments de biographie de Perec.
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N°484– Décembre 2010.
LA DISPARITIONGeorges Perec – Denoël.

Le thème principal de ce roman est la disparition d'Anton Voyl. Ses amis se lancent à sa recherche sans qu'ils sachent vraiment s'il s'agit d'une véritable disparition, d'un rapt ou d'un suicide. Cette quête est d'autant plus difficile qu'il laisse un journal avec un post-scriptum particulièrement sibyllin que la police a du mal à interpréter et qui laisse à penser qu'il avait perdu la raison «  Portons dix bons whiskys à l'avocat goujat qui fumait au zoo ».
Pourtant, l'avocat dont il est question, Hassan Ibn Abbou disparaît à son tour et ses amis réunis à Azincourt afin de faire toute la lumière sur cette seconde absence vont exhumer des souvenirs anciens...
En toile de fond la mort reste tapie avec l'idée de la damnation éternelle !

Ce sera l'occasion pour l'auteur de dérouler une trame policière qui va ravir son lecteur d'autant que cela s'accompagne d'une débauche de vocabulaire, de phrases aussi mystérieuses que triturées pour faire entre eux sonner et parfois chanter les mots empruntés à l'argot ou au plus précieux jargon. Cette histoire un peu déjantée, fantastique, digne des fables les plus hystériques où se mêlent la littérature, les mathématiques et quelques langues étrangères, mérite d'être dite à haute voix à cause des allitérations, de la musique résultant de l'association parfois approximative mais assurément gourmande des termes. Instinctivement le lecteur goûte le calembour, le jeu sur les mots et recherche, souvent vainement, la contrepèterie.

Il est convenu de dire maintenant, même si cela ne fut pas évident à la sortie du livre, qu'il s'agit d'un roman lipogramme(le plus long jamais écrit), c'est à dire qu'il ne comporte pas une fois la lettre « e ». D'ailleurs, pour parvenir à ce qui est quand même une performance, Perec triture les mots aussi bien que la syntaxe. de cela il résulte un étrange phénomène mais pour autant agréable à l'oreille. Et puis, cela va bien dans le sens de l'Oulipo ( acronyme de « l'ouvroir littéraire potentiel » qui peut parfaitement être rattaché au « Collège de 'Pataphysique » dont il est une sous-commission). C'est un groupe international de mathématiciens et de littéraires qui, selon la formule de Raymond Queneau sont « des rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir ». Ils considèrent que les contraintes formelles sont un puissant stimulant de l'imagination. Dans le cas de Perec, c'est particulièrement réussi et le texte qui en résulte, tout à la fois absurde et abracadabrantesque n'aurait sans doute pas été désavoué par Boris Vian ! de plus il convoque des auteurs référents en n'oubliant pas de leur faire quelques violences littéraires bien dans l'esprit de l'Oulipo.

Mais quel est le véritable sens de cette absence de « e »? La considérer comme un exercice gratuit peut paraître un peu court. Alors, thème peut-être biographique de l'absence, pourquoi pas ? Cela donnerait au texte une autre dimension loin de l'aspect jubilatoire du récit, peut-être pas tant que cela d'ailleurs ! Est-ce une invitation à réfléchir sur le poème de Rimbaud « Voyelles », rebaptisé « Vocalisations », trituré et amputé de tous ces « e » ? Est-ce aussi, et ce malgré le côté décalé du récit, l'invitation à réfléchir sur un des aspects de la condition humaine ? Pourquoi pas ?

Il reste que j'ai lu ce roman devenu un classique avec gourmandise.

©Hervé GAUTIER – Décembre 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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L'art fulgurant d'un trop tôt disparu

L'horizon du  bouquin dont tout un chacun va ici causant (en pointant un son bluffant) suscita toujours l'admiration du scripturophilisant lipogrammatisant par son polarisant loisir. Il agit fulgurant pour qui sait ouïr. 
Dans la foison du bouquin nous lisons un fulgurant polar, aromatisant maints maux dûs aux disparus. Lu tout haut, puis tout bas, lu au jour, puis la nuit, puis par biais oscillant, lu dix fois puis dix fois vingt-six fois dix... Toujours il bondit fascinant, scintillant sur l'azur du public scrutant l'art bavard dont G.P. brossa ici un «chais d'ouvroir». Il brossa sans s'aigrir, rigolant aussi...
Il va fonçant, ouvrant, sciant nos gris brouillards jusqu'aux blancs, flous mais scintillants blizzards qu'un analysant fin sait voir surgir, noir sur blanc, aux flancs du hasard.
Plus qu'un «chais d'ouvroir», il s'agit donc là d'un bouquin moult anoblissant pour l'art du plumitif arguant du frictionnant pour fictions à tiroirs. La structuration, la formalisation, la rumination ont ici (pour un public nanti du goût du polar palpitant) un ton imaginatif aux bonds admiratifs, un son aussi. 
Un son dont l'art a l'air si vrai : ni fanfaron ni abrutissant. Un son dont l'art jaillit brillant, signifiant, aux admiratifs (nous nous y comptons). Il suffit d'accourir jusqu'au bout! Tout au long du roman soufflant son ouragan vif aux tissus qu'il trama d'un stylo rugissant d'un son innovant. du roman aux traits polis, il va polissant l'abrupt. Tir au but actif pour qui saura voir, ouïr ou saisir un flot vif aux instants flottants. 
Il bondit sciant, sifflant, chiffrant, scintillant, sanguin aux frais du roman. L'accumulation d'assassinats, la multiplication d'arts appris, l'obscur dissimulant la fin, tout au long du discours, vont (aiguisant la faim) imprimant plus d'un motif baroquisant; vont bondissant, claudiquant jusqu'au bout du long polar à l'apport si brillant. Lu dix fois, là il vrombit. Auparavant il va gonflant son jabot dix fois plus, d'un air vain... Lu dix fois, alors il va ronronnant, bondissant film sans bavards, non plus gonflant son jabot, mais courant dans l'air frais, sportif, assoupli, multipliant son long son furtif, inactif, jusqu'aux vifs arts actifs.
Airs aux ponts d'un jazz swinguant, ils vont par motifs (nus mais trop vrais) offrant maints tours musicaux (aux frais accords) au bouquinant qui ira fouillant actif. Mais quand il apparaît, bouquin lu dix fois vingt-six fois par goût musard d'un Don Giovanni, gaillard saisissant tout pour voir, sans tons vains, dix fois vingt six floraisons, (plutôt qu'un dos non lu d'obscurs dix par « U » d'un aigri vain niais s'abrutissant, sans voir, idiot par hasard) alors à la fin, il surgit aux raisons d'oraison aux rayons d'or...
Lien : https://pierrethiry.wordpres..
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5 étoiles pour l'extraordinaire prouesse technique...
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