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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne voulais pas le terminer, ce roman ! Vraiment pas. C'était beau. Ils étaient beaux.

Mecha et Max, deux prénoms en M, deux êtres qui s’aiment, violemment. Elle le sait, immédiatement, il le comprendra, avec le temps. Il pense désir, elle sent amour.

Me-cha, deux syllabes qui frappent comme une claque. Max la recevra de plein fouet, face à elle. Toutes ses habitudes de gigolo, ses sourires calculés, ses habits ajustés à la perfection, tout volera en éclat devant le souffle de Mecha. Il résistera, fuira et pourtant...

Lui, danseur mondain, insensible et sans rancœur, charmeur dans son smoking impeccable, sait chavirer, d’un sourire, les cœurs des riches femmes lors de croisières, les détroussant au passage de quelques pierres. Il est si élégant et beau, racé dirait-on.

ELLE, majestueuse, un collier de perles au cou, se fiche qu’il soit une « canaille », un « sacré fils de pute », elle voit autre chose en lui. Une chose qu’il ne verra pas en lui, qu’il ne voudra pas imaginer possible. Un être aimé. Une blessure de jeunesse aura forgé le caractère de Max, par instinct de survie, il se protégera.

Alors ils dansent. Sans musique. Pour le plaisir, en communion totale. Flottant sur le pont d’un paquebot dans un clair de lune. Et le tourbillon des sens commence de Buenos Aires à Sorrente en passant par Nice. Le temps file entre leurs rencontres.

Il a appris à danser, elle danse d’instinct. Ils n’ont rien en commun, quoi que... Leurs corps à corps sont parfaits. Un a-corps majeur au rythme du tango.

Deux regards qui se suivent, s’écoutent, s’enlacent, se toisent, se rejettent, se rattrapent et s’unissent. Des peaux, des mains, qui se connaissent. Et se reconnaissent ! Ils forment un couple uni au son du tango qui les lance, les éloigne et les balance de mains en mains, de lieux en lieux, pour mieux les envoûter au travers des âges. Ils s’abandonneront l’un à l’autre dans des chambres dont seuls les draps froissés garderont trace de leur passage, une odeur douce et suave derrière eux.

Elle dominera, y compris dans l’abandon. Elle sera fauve aux iris couleur miel. Elle lui apprendra que le tango peut être magnifié par le regard de spectateurs et les pas d’autres danseurs. Le mélange des couples sur la piste enfumée comme révélateur d’une violente fièvre enivrante. Il saignera. Elle sera sienne. Souveraine, parce que c’était LUI.

Ce tango de la vieille garde. La passion à l’état brut, l’amour en fil conducteur.
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Emprunté à la médiathèque, ce livre m'a fait de l'oeil du haut de son étagère. Tout d'abord le titre "Le tango de la vieille garde", une danse peu connu de ma part. La photo de couverture, une belle femme bourgeoise en manteau de fourrure, son regard en arrière énigmatique, un soupçon de sourire se dessine sur son visage.
Le nom de l'auteur "Arturo Perez Reverte"...Hum, hum... J'ai vu des belles critiques de ses livres sur ma page d'accueil Babelio mais je me souviens pas si c'était ce livre ou un autre.
Le résumé très intéressant parle de tango, d'espionnage, roman d'aventures et d'amour.
Ce fut une belle surprise ce livre, j'ai aimé le personnage de Max Costa, danseur mondain, gigolo, qui a vécu une enfance pauvre à Buenos Aires. Il n'a qu'une seule envie , se sortir de sa condition précaire, devenir une personne importante.
Le personnage de Mecha est moins attachant, plus glaçant et lointain.
J'ai apprécié ce roman fait de passions, de douleurs et d'incertitudes.
Je suis ravie d'avoir découvert cet auteur, merci au hasard qui fait bien les choses parfois et je vais continuer à lire Arturo Perez Reverte dès que la médiathèque reouvrira ses portes.

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Etrange sentiment ! Je pose le livre, le voyage est terminé. Il a été magnifique, palpitant, enthousiasmant et le retour sur terre est douloureux.
Comme dit Max le héros « la vie est brève, un peu d'amour, un peu de rêve et puis bonjour ».
Arturo Perez-Reverte tresse l'histoire de Max l'ex-légionnaire devenu danseur mondain-cambrioleur et Mecha (« si belle que s'éloigner d'elle supposait une douleur presque physique…durant des milliers d'années des hommes avaient guerroyé, incendié des villes et tué pour obtenir des femmes comme [elle]) » se croisant brièvement à trois époques et dans trois lieux différents.
Entre 1928 à Buenos Aires où tout commence par un tango (« si tu peux faire un boléro lui ai-je dit [à Ravel], je peux bien faire un tango ») et 1966 sur la baie de Naples pour un tournoi d'échecs (« mais oui, les échecs c'est ça : l'art du mensonge, de l'assassinat et de la guerre ») en passant par Nice en 1937 pour une affaire d'espionnage («vous débarquez trop tard dans une fête condamnée à mourir…il y a un orage en train de se former…qui balaiera tout ») les deux héros ne se frôleront qu'à trois reprises.
Paquebot de croisière de luxe, cabarets louches des quartiers mal famés de Buenos Aires, palaces de la riviera française, de Naples et de Capri assurent les décors. Malfrats, musiciens célèbres, espions italiens, franquistes, républicains et soviétiques, grands maîtres des échecs et leurs assistants composent une très riche galerie de portraits ; on croise même, à l'occasion, Errol Flynn. (pour les plus jeunes, le premier Robin des bois de l'histoire du cinéma).
On parle de désir (« la seule tentation sérieuse est la Femme »), peut-être (ou pas) d'amour (« c'est agréable d'être heureux…et de le savoir quand on l'est »), de trahison (« combien sont fragiles les liens qui maintiennent…loin de la trahison et du mensonge »), du refus de choisir son camp (« ça doit être apaisant de prétendre être sincère avec tous, sans prendre parti, et ensuite de dormir à poings fermés » ) et de liberté (« l'unique liberté possible est l'indifférence »).
En écoutant les vieux tangos d'avant Carlos Gardel et les tubes des années soixante de Rita Pavone et Patty Pravo dont l'auteur émaille son récit, on s'immerge un peu plus et un peu mieux dans les pas de Mecha et Max; et quand celui-ci déclare « je ne suis pas Cary Grant…dans la vie réelle il n'y a pas de happy end » et qu'elle répond « Idiot. Tu étais mille fois plus séduisant » on comprend qu'on est dans une variation brillante sur « la Main au collet d'Hitchcock » et qu'elle pourrait être Grace Kelly.
Une très belle aventure signée par un très grand auteur !
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novembre 1928 , Armando de troeye compositeur de tango, suite a un pari avec Ravel. il décide de composé un tango, qui doit faire oublié son boléro.
avec sa belle épouse mecha inzunza , ils vont faire la connaissance de max un danseur de tango, gigolo et gentleman cambrioleur. entre max et mecha , va débuter une histoire d'amour passionné.
ils vont se quitter, mais leurs chemins,
vont se recroisé en 1937 pendant la guerre, d, Espagne, puis sur la riviera en 1966,ou le fils de mecha dispute un tournoi d, échec.
Arturo perez reverte mélange les genres
( passion , espionnage, cambriolages)
pour nous parler de la fragilité de l, amour 😍. avec justesse a travers le destin d'un gigolo sympa, et en y mêla la grande histoire.
passionnant pour pouvoir passer un bon moment de détente.👍
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Buenos-Aires 1928, Nice 1937, Sorrente 1966.
Voici un roman d'espionnage historique « 3-EN-UN » arrangé comme un James Bond classieux et extrêmement bien documenté, les effets spéciaux en moins, l'appassionata en plus. le genre de roman qui ose tout, qui peut tout, qui survit à tout.
Il faut dire qu'un Pérez-Reverte - comme un Umberto Eco - n'est jamais tout à fait un livre comme un autre… Chacun d'entre eux est beaucoup plus qu'un roman, bien plus même que du cinéma classique. Je constate encore une fois après avoir reposé un de ses romans avoir été durablement saisi sous l'emprise et l'ensorcellement d'une image panoramique assourdissante projetée sur grand écran à l'aide de procédés d'anamorphose particulièrement astucieux.
Saisi, quoi. Sous le charme. Conquis… définitivement.
Le tango de la Vieille-Garde ne fait pas exception bien qu'il m'intriguait par son titre. Devrais-je dire qu'il me repoussait dans le même temps, assez paradoxalement. Quid ici de ces troupes d'élite impériales ou de cette danse aux allures de duel et de parade amoureuse qui me paraissait hors d'âge mis aussi conquérante et dominatrice. le mélange allait-il me plaire ?
Pourtant, je décernerai à coup sûr autant de prix que de catégories de récompenses ; Prix du meilleur film, pardon, prix du meilleur roman, prix du meilleur réalisateur, prix du meilleur acteur, prix de la meilleure actrice, meilleurs seconds rôles, meilleur scénario, prix pour les meilleurs décors et pour les meilleurs costumes, meilleure photographie, meilleur montage…
Un must, cela va sans dire.
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Rarement roman me prend ainsi de la première à la dernière ligne comme ce dernier opus d'Arturo Perez-Reverte

Est-ce parce que les héros évoluent simultanément dans trois cadres historiques bien campés dans leurs décors politiques, esthétiques et mélodiques ? 1928, 1937 et 1967. Les salons des premières classes d'un paquebot de la Hamburg-Südamerikanische Linie, parfaitement Art Déco, les bouges des quartiers les plus pauvres de Buenos Aires, Sorrente et la baie de Naples au temps de la Guerre froide et des combats d'échecs Est-Ouest, Nice et les villas du Cap d'Antibes à la veille du second conflit mondial.

Max et Mecha, couple mythique qui se trouve et se perd au fil de leur vie mouvementée, dans des scènes d'amour d'anthologie. Ils sont infiniment beaux, on leur pardonne vite. Lui, le gamin des rues qui a su adapter ses manières au style ineffable d'élégance canaille d'une éducation qu'il n'a jamais reçue, exerce son talent de danseur mondain et de « soulageur » de bijoux dédié aux bourgeoises en mal d'amour tarifé … Elle, née avec une cuiller d'argent dans la bouche, mariée trop jeune avec un artiste qui lui fait découvrir les plaisirs pervers, en amoureuse qui traverse les années avec une beauté à peine entamée en bandoulière …

Sans cesse l'histoire passe d'une époque à l'autre, selon la technique des flash-backs, un tango des plus classiques qui fait progresser le lecteur de deux pas en avant puis régresser d'un pas en arrière, construction parfois agaçante, mais ici parfaitement maîtrisée, qui vous laisse en plein suspens alors que vous brûlez de savoir comment Max va se tirer des situations périlleuses dans lesquelles il s'est fourré, parfois par appétit du gain, souvent uniquement pour le panache …

Bref, un bouquin que l'on ne lâche pas, des situations décrites avec maestria, des sentiments complexes, une grande élégance de traduction – toujours François Maspero – et une intrigue tricotée avec grâce. du grand Perez-Reverte, qui m'a ramenée au temps de la Neuvième porte ou de la peau du tambour
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Lorsqu'en ce mois de novembre 1928, Max Costa danseur mondain qui danse le tango comme personne d'autre, croise le chemin la très belle et très riche aristocrate espagnole Mecha Inzunza, il ignore que leurs destins vont se croiser pendant plus de 40 ans.
Lui l'enfant pauvre des bas-fonds de Buenos Aires qui a su devenir un véritable « gentleman » pour attirer dans ses filets des femmes très riches, sera totalement envouté par la sublime et intouchable Mecha, qui deviendra son éphémère maitresse.
Si ses escroqueries des années 20 ne se terminent souvent pas trop mal pour Max, il n'en sera pas de même lorsqu'en 1937 il sera recruté à Nice par des espions à la solde du gendre de Mussolini.
Mecha qui sera elle aussi à Nice en cette année 1937, comme beaucoup d'autres espagnols ayant fui Franco, ne pourra à nouveau résister à Max.
Mais c'est 1968 en Italie alors que Mecha accompagne son fils joueur professionnel d'échecs et futur champion du monde, que Max qui la reverra à cette occasion fera son dernier pas de danse.
Pas de danse d'un superbe danseur de tango, gigolo, charmant, charmeur et cambrioleur à l'occasion.
Un tango avec l'amour, avec la vie, avec la mort.
Superbe roman qui nous permet également de nous remémorer l'histoire des 40 années de ce siècle que Max et Mécha ont su traverser chacun à leur manière.
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Magnifique roman de Arturo Pérez-Reverte très documenté, notamment sur le tango; c'est aussi un roman d'amour qui emmène le lecteur d'une traversée en bateau vers les bas-fonds de Buenos Aires, puis sur la côte d'Azur, mais des dizaines d'années plus tard. Il exprime sensibilité, sensualité, risque et met également en scène des parties d'échecs. Une vraie lecture plaisir.
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J'avais adoré l'Arturo Perez-Reverte de l'époque du Tableau du Maître flamand (une partie de l'intrigue du présent roman tourne d'ailleurs elle aussi autour d'une partie d'échecs), je l'ai redécouvert ici avec le tango de la Vieille Garde, l'un de mes coups de coeur de la fin de l'année 2014 (oui, je sais, j'ai un peu de retard).

Un roman difficile à "classer", à décrire. Parce qu'il s'y passe à la fois beaucoup, et finalement peu de choses. Pourrait-on dire qu'il se résume à un pas de deux, mais un pas de deux virtuose et somplexe, poursuivi et suspendu sur plusieurs décennies, entre Buenos Aires, la Riviera et le pont obscur d'un transatlantique ?

Max est un personnage un peu trouble, à mi-chemin du danseur mondain et du gigolo, avec un petit côté gentleman cambrioleur ; Mecha est l'épouse d'un compositeur adulé, avec qui elle entretient une relation assez perverse. Tous deux, par hasard, se retrouvent, lors d'une croisière, à danser ensemble un tango, une expérience que ni l'un ni l'autre n'oublieront, excellents danseurs qu'ils sont.Et leur relation ressemble sans cesse au tango, le tango policé des salons européens, ou le tango sauvage et brulant des bas-fonds portègnes, dansé en trois épisodes (1928, 1937, 1966) de désir contenu ou consommé, par deux protagonistes à trois époques distinctes de leur vie, entre amour, trahison, espionnage, guerre et temps qui passe.

Car c'est de cela qu'il est question. D'amour, d'histoire, et de danse, mais dans une histoire où deux personnages se cherchent, se croisent, se perdent sans cesse sans jamais vraiment se trouver. C'est banal, et c'est tragique. C'est ennuyeux, et c'est passionnant. C'est lent, et c'est virevoltant. C'est subtil, et incroyablement sensuel et indécent. C'est sentimental sans être niais. C'est délicieusement mélancolique et triste. Et l'analyse psychologique est d'une rare finesse. Bref, une sacrée réussite, un vrai grand roman, littéralement dévoré en deux ou trois jours.

"Alors Max se retourna pour contempler encore une fois la femme nue, le corps superbe endormi à plat ventre entre les draps en désordre, et il sut que cette lumière bleutée et grise, cette lumière sale de la pluie automnale, était un présage de ce que, très bientôt, il la perdrait à jamais."

Pour retrouver le tango en littérature, deux références totalement différentes : le retour du professeur de danse de Mankell, et Aller simple, du drolissime Carlos Salem - difficile du reste de faire dans des registres plus éloignés !
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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J'ai adoré! Comme toujours avec Perez-reverte, on ne suit pas les personnages on est AVEC eux. On voit ce qu'ils voient, on entend, on sent comme eux.

Cette histoire d'amour et d'aventure, sur 3 époques particulières (l'avant guerre insouciant, la guerre d'Espagne et les années 60) se développe au fur et à mesure de la vie des deux protagonistes. Ces deux là se sont aimés au premier regard mais n'ont jamais osé se l'avouer!

En italien, on dit "il lupo perde il pelo ma non il vizio", et c'est justement décrit par PR qui fait vieillir et murir ses personnages tout en leur conservant leur nature profonde. C'est peut-être cela qui touche à la lecture du Tango de la vieille garde, surtout si on n'est plus un adolescent... l'âge oblige à prendre du recul, certains appellent cela la sagesse, mais au fond, on a toujours 20 ans, surtout quand on aime!

Perez-reverte démontre de manière éclatante qu'il est à l'aise avec toutes les époques et avec tous les genres.
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