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Citations sur Le gardeur de troupeaux (66)

XLVIII

De la plus haute fenêtre de ma maison,
avec un mouchoir blanc je dis adieu
à mes vers qui s'en vont vers l'humanité.

Je ne suis ni gai ni triste.
Tel est le destin des poèmes.

Je les ai écrits pour qu'ils soient montré à tous
et je ne peux pas faire autrement
pas plus que la fleur ne peut cacher sa couleur
ou l'arbre qu'il produit des fruits.

Les voilà qui s'éloignent comme s'éloigne une diligence
et moi, sans le vouloir, j'éprouve du chagrin
comme une douleur dans tout le corps.

Qui donc les lira ?
En quelles mains tomberont-ils ?

Fleur, mon destin est d'avoir été cueilli pour les yeux.
Arbre, on a arraché mes fruits pour les bouches.
Rivière, le destin de mon eau était de me quitter.
Je me soumets et je me sens presque heureux,
un peu comme celui qui ne veut plus être triste.

Partez, quittez-moi !
L'arbre meurt, disséminé dans la Nature.
La fleur fane mais sa poussière dure toujours.
Le fleuve coule, entre dans la mer
mais son eau est toujours celle qui fut la sienne.

Je passe et je suis-là, comme l'Univers.

p.51-52
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Lorsque l'herbe poussera au-dessus de ma tombe,
que ce soit là le signal pour qu'on m'oublie tout à fait.
La Nature jamais ne se souvient, et c'est par là qu'elle est belle.
Et si l'on éprouve le besoin maladif d'"interpréter" l'herbe verte sur ma tombe,
qu'on dise que je continue à verdoyer et à être naturel.
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Je crois au monde comme à une marguerite,
Parce que je le vois. Mais je ne pense pas à lui
Parce que penser, c'est ne pas comprendre...
Le monde n'est pas fait pour que nous pensions à lui
(Penser c'est être dérangé des yeux)
Mais pour que nous le regardions et en tombions d'accord...
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                   XXVIII


                  Extrait 4

Pour moi, j’écris la prose de mes vers
et j’en suis tout content,
parce que je sais que je comprends la Nature du dehors ;
et je ne la comprends pas du dedans
parce que la Nature n’a pas de dedans –
sans quoi elle ne serait pas la Nature.
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Je n'ai ni ambition ni désir.
Être poète n'est pas mon ambition.
C'est ma façon à moi d'être seul.
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Plutôt le vol de l’oiseau…


Plutôt le vol de l’oiseau qui passe sans laisser de trace,
que le passage de l’animal, dont l’empreinte reste sur le sol.
L’oiseau passe et oublie, et c’est ainsi qu’il doit en être.
L’animal, là où il a cessé d’être et qui, partant, ne sert à rien,
montre qu’il y fut naguère, ce qui ne sert à rien non plus.

Le souvenir est une trahison envers la Nature,
Parce que la Nature d’hier n’est pas la Nature.
Ce qui fut n’est rien, et se souvenir c’est ne pas voir.

Plutôt le vol de l’oiseau qui passe sans laisser de trace,
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XXXIV

Je trouve si naturel de ne pas penser
que je ris parfois tout seul,
je ne sais pas bien pourquoi, mais c'est pour quelque chose
qui est en rapport avec le fait qu'il y a des gens qui pensent…

Que peut penser mon mur de mon ombre ?
Je me pose parfois cette question mais je cesse
dès que je me rends compte que je me pose des questions…
Alors je me sens mal à l'aise et cela me dérange
comme si je prenais conscience de vivre
avec des fourmis dans les pieds…

Que peut penser ceci de cela ?
Rien ne pense rien.
La Terre aurait-elle conscience de ses plantes et de ses pierres ?
Si elle en a conscience, très bien…
Que voulez-vous que cela me fasse ?
Si je pensais à ces choses
je ne pourrais plus voir les arbres et les plantes
et je cesserais de voir la Terre
pour ne plus voir que mes pensées…
Je serais triste et je resterais dans le noir.
Et c'est comme ça, sans y penser,
que je possède la terre et le ciel.

p.41-42
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Je me sens né à tout instant
à l'éternelle nouveauté du Monde...

II, p.11
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Qu'il serait bon d'être la poussière de la route
Et que les pieds des pauvres viennent me fouler...

Qu'il serait bon d'être les fleuves qui s'écoulent
Et que les lavandières viennent sur mes berges...

Qu'il serait bon d'être les peupliers sur la rive du fleuve
Et d'avoir le ciel seul en contre-haut en l'eau en contrebas...

Qu'il serait bon d'être l'âne du meunier
Et qu'il me batte et me câline...

Plutôt cela que d'être celui qui traverse la vie
En regardant derrière lui et sujet au chagrin...
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Voici peut-être le dernier jour de ma vie.
J’ai salué le soleil en levant la main droite,
mais je ne l’ai pas salué en lui disant adieu !
Non, plutôt en faisant signe que j’étais heureux de le voir.
C’est tout.
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