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Critique de Lamifranz


Si je vous dis Goscinny, il y a neuf chances sur dix que vous me répondiez "BD", "Astérix" (dessin Uderzo), "Lucky Luke" (dessin Morris), "Iznogoud" (dessin Tabary), "Le Petit Nicolas" (dessin Sempé), "Les Dingodossiers" (dessin Gotlib), etc.
Normal. Et c'est justice, les titres évoqués sont tous des incontournables du genre "île déserte" La chance restante, du coup, correspond à tout le reste de l'activité de notre homme. Et ce n'est pas peu dire.
Pour ne pas quitter la littérature... (j'en vois d'ici certains qui disent "oui mais la BD c'est pas de la littérature"… on va s'expliquer à la récré)... Goscinny est l'auteur de plusieurs recueils de courtes histoires : "La Potachologie", "Le Potache est servi", "Les Interludes", "Tous les visiteurs à Terre", sans compter tous les textes hilarants qu'il a confiés aux divers journaux où il a travaillé : Paris-Match, le Journal du Dimanche, Le Figaro, et bien sûr Pilote.
Goscinny c'est aussi un scénariste de films : en plus des adaptations de se oeuvres (Astérix et Lucky Luke, essentiellement) il est l'auteur de deux films de son ami Pierre Tchernia, "Le viager" et "Les Gaspards".
Enfin - last but not least - il est, en 1959, l'un des co-créateurs (avec entres autres Albert Uderzo et Jean-Michel Charlier), de la revue "Pilote". Autant dire qu'il est un des fondateurs de la nouvelle BD française : les plus grandes séries : en plus des séries déjà citées, Tanguy et Laverdure de Jean-Michel Charlier et Albert Uderzo, Achille talon de Greg, Blueberry de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud, Barbe-Rouge, de Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon, La Rubrique à Brac, de Marcel Gotlib, ou encore Valérian de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin. et une pléiade d'auteurs et de dessinateurs déjà célèbres ou appelés à le devenir : Jijé, Jean-Marc Reiser, Fred, Claire Bretécher, Jean-Claude Forest, Jacques Tardi, Jacques Lob, Enki Bilal, Philippe Druillet, Hugo Pratt, René Pétillon, Max Cabanes, Gérard Lauzier, Nikita Mandryka, etc.etc.
L'humour de Goscinny est d'une finesse exceptionnelle, et relève à la fois de la grande tradition de l'esprit français (Alphonse Allais, Tristan Bernard) et à la fois d' un côté populaire "tous publics", consistant à des gags quasi cinématographiques (style Chaplin, Buster Keaton ou les Marx Brothers) et à un emploi immodéré du calembour : Astérix : "Il ne faut jamais parler sèchement à un Numide", "Chaque été les Ibères deviennent plus rudes"; Lucky Luke : "Si vous éteignez son incendie, je vous refroidis ! - Si vous éteignez le sien, je vous brûle !", "Le moment est venu de nous dire au revoir, mon vieux Jolly Jumper - Je n'aime pas le voir partir seul. Sans moi, il est démonté." C'est dans Iznogoud que Goscinny s'est le plus lâché : on croise à Bagdad le calife Haroun el Poussah, le grand vizir Iznogoud (vous savez celui qui veut…), son fidèle homme de main Dilat Lahrat, et d'autres persans dûment fêtés, comme le conteur Agaz, Khoud le marchand d'huile, ou encore le mède Indjapahn...
Dans ses textes, Goscinny fait preuve en plus d'un merveilleux sens d'observation, il décrypte tous les petits défauts de l'existence, sans méchanceté aucune, avec toujours un clin d'oeil malicieux. Les deux textes que je vous mets en citation vous en convaincront.
S'il en est un qui peut prouver que la BD est bien un des formes de la littérature, c'est bien l'ami René : mais oui, on peut dire l'ami René, comme on disait l'Ami public n° 1à propos de Walt Disney… Farpaitement !



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