J'ai passé un bon moment de lecture avec ce livre, vraiment très émouvant et qui soulève beaucoup de questions. Toutefois, je regrette quelques longueurs qui ont alourdi ma lecture, et certaines facilités dans les relations entre les personnages.
Le roman se découpe en deux « parties » : une partie contemporaine, et une partie historique. Les deux dégagent une multitude d'émotions, particulièrement la partie historique, qui m'a clairement bouleversée. Jamais je n'avais été plongée à ce point dans l'enfer de la chasse aux juifs et dans la vie des camps, et ça m'a retourné le coeur. A de nombreuses reprises je me suis forcée à reprendre ma respiration tellement j'étais happée dans l'horreur. Je me suis d'ailleurs beaucoup attachée au personnage de Minka, que j'ai trouvé altruiste, intelligent et courageux.
J'ai eu un peu plus de mal avec le personnage de Sage. D'une manière générale, j'ai du mal avec les personnages trop cabossés par la vie, et qui ont perdu leur étincelle… Par ailleurs, j'ai trouvé dommage que l'auteure ne développe pas plus les raisons de la dépression de Sage, c'est-à-dire la mort de ses parents, son enfance, son passé, les épreuves qu'elle a subi, bref, tout ce qui aurait pu faire qu'elle me touche davantage et que je la comprenne mieux. Mais j'ai adoré sa relation avec sa grand-mère, les attentions qu'elle met dans leur histoire, et sa curiosité par rapport à son histoire familiale.
D'ailleurs, mon attachement aux personnages équivaut à ma préférence pour la partie historique du roman, qui m'a bien plus accrochée que la partie contemporaine. Les relations de Sage avec les autres personnages me paraissaient assez superflues, alors que celles de Minka étaient beaucoup plus évidentes et touchantes. Et j'ai trouvé que la partie contemporaine tournait un peu en rond, était assez lente (surtout au début), et que beaucoup de pages auraient pu être supprimées pour aérer un peu le roman.
Le roman aborde par ailleurs des thématiques assez intéressantes, comme l'importance du souvenir et du devoir de mémoire, le principe du pardon, et la manichéisme accordé aux nazis avec du recul.
Jodi Picoult apporte en effet beaucoup de nuance au personnage de Josef, nous donnant une vision différente du soldat nazi par rapport à d'autres romans traitant du même thème. Elle n'apporte par ailleurs aucun jugement, mais beaucoup de justesse, laissant le lecteur se faire sa propre opinion sur le sujet.
Malgré quelques bémols, il est impossible de ne pas être touché par cette lecture, qui nous rappelles l'horreur de la Seconde Guerre Mondiale. Et même si j'en ressors mitigée par certains côtés, je ne peux nier avoir été touchée par tout ce qui est décrit dans ce livre.
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