La colère la dévorait et elle dut détourner le regard vers le plafond, de peur de tout lâcher dans une explosion de rage. Malgré toutes les promesses qu’elle s’était faites de toujours rester honnête, Tobias était parvenu à la faire mentir. Elle
avait menti au FBI et à l'avocat chargé de sa défense. Elle détestait cet homme encore plus qu'elle se détestait elle-même.
Elle
avait failli l’appeler par son prénom. C'était fortement désapprouvé, même pour
des agents chevronnés. Seuls Ripley et quelques autres pouvaient se le
permettre. Elle se reprit et dit : « Monsieur Edis, Tobias a même
laissé sa signature sur la scène de crime. Les cendres de sa mère. Une preuve
flagrante qu’il s’agissait de lui. »
Ça signifiait qu'il était ici, qu'il
respirait le même air qu'elle, et que cette fois-ci, il n'y avait plus de barreaux entre eux. Ella se redressa et sortit en courant de son appartement, où l'attendait un autre cirque médiatique. Une centaine d'inconnus l'appelèrent
par son nom et des appareils photo se mirent à crépiter à l'unisson.
Il y avait également de nombreuses personnes malveillantes. Elle se souvient avoir lu un article dans le journal d'hier, à propos d'un meurtrier qui s’était évadé de prison et qui
pourrait être en route pour Washington. Elle n’y avait pas accordé d’importance, mais peut-être que c’était une erreur ?
Elle était jeune et rôdait dans les rues à cinq heures du matin, et le fait qu'elle soit noire n'arrangeait rien. Si on lui avait donné un centime à chaque fois qu’on l'avait rejetée à cause de sa couleur de peau, elle n'aurait pas eu à faire des services de douze heures au bureau.