Everlasting

Je ne m'attendais pas à ça.
Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais pas à ça en tout cas !

L'autrice a une plume fluide et des tournures de phrases sublimes, la plupart des paragraphes pourraient faire office de citations. C'est vraiment un style plaisant et j'ai tout de suite plongée dans l'histoire.

La première moitié du roman m'a complètement happée, l'univers, les enjeux, l'ensemble m'a directement plongé dans l'ambiance. On découvre une héroïne torturée, une société bancale qui tente tant bien que mal de perdurer malgré le déclin de l'humanité... Bien que fictif, l'histoire est emprunte de quelques vérités sur notre monde qui ont été accentuées. L'ambiance générale prend au trippe, c'est triste et sombre, mais intéressant.

La deuxième partie m'a moins happée, l'ambiance change drastiquement, mais l'univers reste intéressant. Les personnages ne sont pas forcément très développés mais ça va bien avec l'univers de l'histoire. Les projecteurs sont plus accès sur la situation du monde, les enjeux et la place qu'à l'amour dans cette société futuriste. Et je me suis un moment demandé où l'autrice voulait nous emmener, car je me questionnais sur la voie qu'empruntait l'histoire. Mais la fin a brisé tous mes doutes.

J'ai trouvé cette fin audacieuse. Ce n'est pas le genre de fin à laquelle on s'attend et on ne peut même pas vraiment adhérer à la ''morale'' qui est donnée, mais cette morale est à mon sens présente pour donner réflexion et non pour établir un fait. Et elle clôture bien l'histoire et les évènements qui se sont déroulés.

En bref, c'était un roman surprenant, intéressant et qui en vaut la peine. Je m'attendais vraiment à ce que la romance prenne trop de place dans l'histoire, mais loin de là, tout est bien dosé.

Ce roman me tentait beaucoup de par le thème qu'il traitait. L'amour est un sujet fort et important dans notre société actuelle, et j'étais donc curieuse de voir ce que l'autrice allait pouvoir en faire.
Les pistes de réflexion amenées tout au long de ce récit sont intéressantes, et bien que l'univers soit dystopique, elles collent tout à fait à l'actualité, ce qui permet de faire des parallèles avec le milieu de vie d'As et le nôtre.
Si l'univers crée par l'autrice m'a beaucoup plu de par ses différentes avancées technologiques couplées aux problèmes écologiques sous-jacents -qui le rendent réellement crédible- je lui ai tout de même trouvé quelques petites faiblesses. En effet, le contexte géopolitique de l'Upside est trop peu abordé et développé, alors qu'il y avait pourtant matière à le faire.
Des guerres entre l'est ou l'ouest sont mentionnées au fil des lignes, mais les informations données à leur sujet sont beaucoup trop légères, et rendent le tout assez flou. Pourtant, ç'aurait été un sujet captivant avec lequel composer.
Pareillement, des endroits tels que Yggdrasil ou l'Eden sont évoqués, mais les détails que l'autrice laisse passer sont trop fragiles pour avoir un réel poids dans l'histoire.
Il est certain que créer et maintenir beaucoup d'intrigues dans un one-shot comme Everlasting est impossible, mais dans ce cas, il vaut mieux s'abstenir de les énoncer, au risque de laisser au lecteur un goût d'inachevé.
Il en va de même pour les soucis de procréation que j'aurai aimé voir plus au-devant de la scène, en connaître toutes les causes, les fondements du problème, parce que le sujet est resté très légèrement traité, avec des informations basiques, mais qui n'ont pas su rassasier ma curiosité.
J'ai aussi trouvé quelques petites facilités scénaristiques et autres incohérences qui m'ont un peu laissée perplexe, mais que je ne citerai pas pour laisser tout le mystère aux futurs lecteurs de ce roman.
Si j'ai pu être mitigée face à certains aspects, d'autres m'ont par contre énormément plu. J'ai beaucoup apprécié le traitement que l'autrice a fait de son héroïne, bien loin des clichés du genre. On est face à une As courageuse, mais qui a ses fêlures, ses blessures du passé, qui lui offrent une vraie dimension. On peut s'identifier à elle, parce qu'elle a des défauts qui ont été développés et correctement retransmis. J'ai aimé le fait que ça ne soit pas l'héroïne « badass » des romans dystopiques, mais qu'elle soit profondément humaine comme les personnes qui ont pu suivre ses aventures au travers des lignes du roman. Les péripéties sont par ailleurs bien menées, et nous tiennent en haleine tout du long. Par ailleurs, j'ai aussi trouvé les sigles tels que , ou encore et tant d'autres étaient une très bonne idée, puisqu'ils rendent le monde dépeint plus palpable, comme si nous lecteurs y étions vraiment.
J'ajouterai aussi un mot sur la plume de l'autrice, qui, au détour de grands moments de poésie, nous apporte des questionnements plein de bon sens, presque philosophiques. C'est une façon d'écrire qui m'a beaucoup plu, et qui m'a faite plonger directement dans le livre.
Aussi, les remarques, bien qu'elles auraient pu être bien plus denses, en faveur des droits des femmes, ou de la communauté LGBT sont aussi terriblement d'actualité, et en retrouver au milieu d'un récit de science-fiction m'a touchée.
Finalement, je dirai que c'est un roman à la hauteur des attentes que je lui imputais. Les personnages et l'intrigue m'ont beaucoup plu, et que dire de cette fin magistrale, qui clôt en beauté le récit et finit de nous retourner le cerveau ?

Avec ce livre, je découvre une nouvelle maison d'édition : Inceptio.
Pour une première lecture, c'est un bilan assez positif : la couverture est sympa, la police de caractère agréable à lire. Il y a peu de coquilles : je n'ai repéré qu'une concordance des temps hasardeuse, un mot manquant et, à deux reprises, le verbe servir utilisé à la place du verbe serrer (Je « sers » au lieu de je « serre »).
Certes, ça fait tiquer sur le moment, mais ça ne se reproduit pas assez pour gêner la lecture.

Quant à l'histoire, elle est géniale.
On se trouve dans une dystopie futuriste. Les guerres et la pollution ont radicalement modifié la terre. La planète est devenue quasiment stérile, et les femmes le sont également de plus en plus. Les rares qui arrivent à concevoir sont peu à mener leur grossesse à terme et à mettre au monde des enfants viables. Dans ces conditions, rien d'étonnant à ce que la natalité ait dramatiquement plongée.
Pour tenter d'y remédier, le gouvernement a rendu Soulmate obligatoire.
Mais késako que Soulmate ? C'est un logiciel qui cherche à appareiller des âmes soeurs. Cela peut paraitre sympa sur le papier, mais les choses vont beaucoup plus loin que de simplement rechercher le ou la partenaire idéal(e). Ne pas avoir d'âme soeur est un obstacle au logement, au travail, à la nourriture… et à terme conduit à être exilé dans le Downside, banlieue dévastée où sont envoyés tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule.
As fait partie de ces personnes.
Elle en souffre beaucoup même si elle cache ses angoisses sous un air bravache.
Pour essayer de trouver sa place, As accepte de tester une nouvelle version de Soulmate.
Et à partir de là, ça part en cacahouète et l'action ne s'arrête plus une seule seconde.
Une chose que j'ai apprécié est que, contrairement aux autres dystopies, on voit l'évolution de celle-ci. As se rappelle de chacune des lois qui ont peu à peu servies à contrôler la population. D'ailleurs, en parallèle de l'action, on voit l'apparition de nouvelles lois en cours de votes et qui viennent durcir encore la position des autorités.

Comme on vit l'histoire du point de vue d'As, on est aussi paumé qu'elle, plus même, car elle ne nous dévoile son passé que par bribes.

C'est à travers ses yeux qu'on rencontre les différents personnages, donc, naturellement, on se retrouve à avoir souvent la même opinion qu'elle, à se méfier des mêmes personnes…
Les rebondissements s'enchaînent sans discontinuer et ce, jusqu'à la toute fin.
Une fin qui m'a vraiment prise au dépourvu. Je ne m'y attendais absolument pas mais j'avoue que j'ai bien aimé.
Je ne sais pas si l'auteur prévoit de faire une suite.
D'un côté, cette fin se suffit à elle-même, mais d'un autre, elle pourrait ouvrir la voie à un nouveau roman tout aussi palpitant.

Quoi qu'il en soit, suite d'Everlasting ou tout nouveau roman, j'espère bien lire de nouveau la plume de Juliette Pierce.

Un gros coup de coeur pour ce roman qui mêle romance et science-fiction ! Encore une fois, Inceptio a su dénicher une pépite unique en son genre ! Et Juliette Pierce frappe fort en nous proposant un bon dans le temps, à une époque où un logiciel surpuissant - Soulmates - se propose de dénicher notre "âme soeur" afin d'assurer le renouvellement d'une population sur le déclin.
Plongé dans le destin de As, sans correspondance d'âme soeur et mystère total pour ce fameux programme informatique, le lecteur découvrira ce que cette société prête à tout pour faire enfanter, réserve à la nouvelle version de son logiciel directement implanté dans le cerveau des citoyens.
Au-delà d'un récit bourré d'action et de suspens, où tout l'aspect technologique et futuriste est vraiment bien développé et cohérent, l'auteure nous amène à nous questionner sur ce qui fait l'amour avec un grand A, sur ce qu'est aimer. Peut-on aimer une personne, juste parce qu'elle nous est désignée par un logiciel comme étant la plus compatible pour perpétuer l'espèce ? Et s'il y avait autre chose derrière Soulmates ? le passé d'As, héroïne attachante, au caractère tranchant, lui amènera peut-être quelques réponses...
La plume de l'auteure apparaît fluide et agréable à lire, adaptée au genre, avec parfois une touche de poésie dans ses comparaisons et métaphores.
Un très beau roman, original et percutant, que je vous invite vivement à découvrir sans tarder !

Ce roman nous plonge dans un monde futuriste, où les guerres ainsi que les problèmes écologiques ont décimé presque toute la planète, et une grosse partie de la population. Dans cette société vieillissante, la technologie a pris une place prépondérante dans le quotidien des individus, au point où on compte sur elle pour mettre fin à la baisse constante de la natalité. Pour endiguer ce déclin, le logiciel Soulmate s'est révélé être la solution miracle, grâce à son algorithme qui décide avec qui vous devez passer votre vie. Dans le but premier d'encourager les personnes à se reproduire, ce logiciel révolutionnaire est devenu obligatoire, pour tout individu ne voulant pas se voir rejeter par la société.

C'est dans ce contexte que nous suivons As Wheel, une jeune de femme désespérée dont le logiciel Soulmates n'a pas trouvé de correspondance. Elle est de plus en plus exclue de la société, car elle est non conforme à ce qu'elle exige d'elle. Elle a perdu son travail, son ancien petit ami l'a abandonnée, de plus en plus les portes se referment, et bientôt elle n'aura plus de quoi vivre ni se loger. Mais contre toute attente, l'entreprise Everlasting la contacte pour tester un nouveau logiciel Soulmates 2.0, qui est censé s'adapter aux particularités de son cerveau hors du commun, et lui trouver son âme soeur. Déterminer à retrouver sa vie, elle accepte sans hésiter, encourager d'avoir une vie meilleure, dès qu'elle pourra rentrer chez elle. Mais peut-on vraiment faire confiance à Everlasting et son logiciel Soulmates ? Comment un logiciel peut prétendre trouver l'amour d'une vie, son âme soeur ?

Avec un pitch pareil, cette histoire avait tout pour me plaire et m'embarquer dans son univers et ses personnages. Or je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et notamment à notre héroïne As. C'est un personnage torturé, qui porte pas mal de fêlures, et ne cherche rien d'autre qu'une vie normale et pouvoir s'intégrer dans cette société. Malgré qu'elle ne soit pas d'accord avec cette société qui leur vend un amour éternel, je l'ai trouvé peu réactive. Souvent égoïste et indécise, je n'ai pas aimé ses constants changements de réactions, parfois inapproprié par rapport à la situation selon moi. L'auteure a fait le choix de se concentrer sur les sentiments de As et cette société axée sur la technologie. de ce fait, les personnages secondaires ne sont pas assez développés.

J'ai eu un coup de coeur pour la plume de Juliette Pierce. Elle a une écriture fluide, pertinente et philosophique qui pousse à la réflexion. A travers, une narration à la première personne du point de vue de notre héroïne, l'auteure utilise des mots qui nous touchent, nous percutent et résonnent en nous. On devine tout le travail qui a inspiré la narration de As et c'est très réussi. Les émotions de As y sont très bien dépeintes et nous poussent à chaque page à méditer sur le sens de la vie et surtout sur la place de l'amour dans notre société. C'est efficace, ça nous bouscule et ça dérange tellement c'est criant de vérités qu'on taies ou qu'on s'efforce d'oublier.

De plus, ça s'accorde parfaitement avec l'univers et l'intrigue du récit. Même si j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire à cause du rythme un peu lent à des moments, l'intrigue est bien menée et m'a emmené vers une fin totalement surprenante, dont je ne m'y attendais pas du tout, et qui change des autres romans. Je ne pas en dire plus au risque de spoiler, mais j'ai vraiment apprécié ces aspects dans ma lecture. Juliette Pierce a créé un univers futuriste unique et original. Tout au long du récit elle met l'accent sur la technologie qui dirige le monde et qui juge ainsi de la valeur d'un individu dans la société. Une société idéalisée, où la sombre désillusion n'est pas si éloignée que ça. C'est tellement réaliste que j'ai été perturbé. C'est très effrayant de se dire que si on ne fait rien, dans un avenir proche tout cela peut vraiment faire partie de notre quotidien.

En bref, malgré une très belle écriture sur un univers futuriste original, avec des réflexions très pertinentes comme je les aime, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. de plus, je n'ai pas ressenti de réel attachement envers les personnages. Au final, je suis mitigée de cette lecture, même un peu déçue. Il avait tout pour me plaire mais ça ne l'a trop fait pour moi. J'en attendais peut-être un peu trop !

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