Le roman commence comme une dystopie terrifiante, mais en réalité pas si éloignée de ce qui se passe depuis quelques années. (Pandémie de COVID – Réchauffement climatique- catastrophes environnementales- coûts des énergies etc.) Puisqu'il a été écrit vers 2015, le lecteur peut s'imaginer que l'autrice avait un sens de la prédiction, comme un oracle des temps modernes. Pourtant, lors d'une rencontre à un café littéraire, l'hôtesse lui a posé la question.
Emmanuelle Pirotte a répondu qu'il faut seulement être attentif aux signes avant-coureurs pour en déduire ce qui va se passer.
Le premier personnage qu'on rencontre est Roxane, qui vit à Bruxelles, en vendant à prix d'or des médicaments et autres substances, qui n'ont aucun effet sur la terrible épidémie d'Ébola qui sévit en décimant trois-quarts de la population. Son ex-mari, mourant, lui confie la garde de sa fille, Stella, qu'elle a abandonnée bébé une dizaine d'années plus tôt. C'est une enfant étrange, quasi mutique et semblant autiste. Cette soudaine responsabilité va faire prendre conscience à Roxane qu'il y a peut-être quelque chose à sauver. Elle emmène la fillette dans une maison familiale du village de Saint-Fontaine, dans la commune de Clavier, où elles vont réapprendre des gestes ancestraux pour survivre. Cette partie du roman va prendre l'aspect d'un conte fantastique et initiatique. Une entité venant du Moyen-âge, hante les lieux. Il s'agit d'une âme tourmentée par les horreurs vues et commises lors des guerres auxquelles elle a participé. le spectre va trouver un certain réconfort auprès de ces deux femmes, elles-mêmes envahies d'angoisses et de remises en question.
Ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre est que les lieux décrits existent vraiment et que l'on peut en retrouver l'ambiance et les images en surfant sur le Net. J'ai bien aimé.