De profundis clamavi ad te...ou comment un livre peut vous happer et vous rejeter sans ménagement.
Quel soulagement de le refermer!
Ça commençait pourtant fort bien, dans un Bruxelles livré au chaos, suite à une pandémie de virus Ebola. Si la thématique post-apocalypse n'est pas très originale, Emmanuelle Pirotte nous offre néanmoins correctement un pays à l'agonie, avec des personnages attachants et bien construits. le suspens se crée, les questions de survie se développent, la vision d'un monde qui s'effondre fait froid dans le dos.
Mais que dire de la suite?
Si l'auteur a voulu prendre ses électeurs par surprise, c'est pour moi sa seule réussite.
Le roman tourne au fantastique, dans une maison isolée, hantée par un fantôme bienveillant et protecteur, avec "fabuleuse histoire d'amour" si on en croit le vocabulaire racoleur de la 4ème de couverture.
Et le tout finit en apothéose funèbre et très gore sur fond de surnaturel.
Certains lecteurs se satisfont d'un roman original et inclassable. Je me suis pour ma part très vite agacée, finissant cette lecture en diagonale.
Et de constater que cette auteure me prend encore une fois à contre-pied. Son précédent roman ne m'avait pas convaincue par cette façon de perdre toute crédibilité dans la trame narrative, en dépit d'une plume fluide et imagée.
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Roxanne vit dans un monde citadin plein de violence et d incertitude
Avec l'arrivée de sa fille tout va changer
Ces deux personnages féminin vont apprendre à surmonter leurs blessures et en faire une force
J ai beaucoup aime ce roman qui change des habituels romans futuristes
Il est violent mais surmonte cette violence
Il est dur et froid mais il fait naitre de belles émotions
Les personnages sont attachants
Même les passages d introspection sont intégrés au récit et le lecteur est emporté dans un flux de lecture qu on a peine a stopper avant la fin du livre
Un très bon roman
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Trouvé plus ou moins par hasard sur lirtuel, je me suis un peu "forcée" à essayer un auteur belge.
Quelle bonne idée ! Je ne connaissais pas du tout l'auteure et j'ai adoré ce roman.
Au départ, je m'attendais à une histoire de science-fiction. Nous sommes emmenés dans une Bruxelles ravagée par une pandémie d'Ebola. J'imaginais un peu Bruxelles en mode mad Max.
Et puis changement de décor, on déménage dans la campagne namuroise et on est embarqués dans une histoire totalement différente.
J'ai aimé l'histoire d'amour, j'ai aimé la fin, j'ai aimé le style. J'ai adoré ce roman.
Je recommande et envisage de lire les autres récits d'autant que j'ai lu des critiques plutôt positives de la part des babelionautes.
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Bientôt... demain... peut-être après-demain. le virus Ebola III décime une partie de l'humanité et ceux qui sont en sursis tentent de survivre par tous les moyens. Les notions de solidarité, de justice, de morale, de bien et de mal sont devenues floues, poreuses, adaptables à chaque situation individuelle. Des gangs , des individus désespérés, des bandes de fanatiques terrifient la population et établissent des règles où l'absurde côtoie la cruauté. le rationnement de tous les produits de première nécessité provoque pillages, meurtres et trafics en tous genres. C'est dans cet environnement que Roxane subsiste sans plus croire à quoi que ce soit, si bien que le suicide lui semble l'issue la plus acceptable dès que la dernière poussière d'énergie l'aura quittée.
Mais la mort de son ex-mari remet tout en question en la rendant désormais seule responsable de Stella sa fille dont elle ne s'est jamais préoccupée.
Lorsqu'à Bruxelles la violence s'amplifie et les menace directement, elle décide de rejoindre l'ancienne maison familiale, dans un hameau perdu pour s'y mettre à l'abri avec Stella.
Peu à peu mère et fille s'apprivoisent mutuellement, apprennent à vivre côte à côte, tout en gardant une méfiance latente. Mais la vieille maison abrite aussi un hôte inattendu...
Avec "De Profundis" j'ai retrouvé le même émerveillement que lors de la lecture de "Today we live", le premier roman d'Emmanuelle Pirotte. Cette alchimie parfaite qui nimbe le romanesque d'une aura de merveilleux tout en préservant la vraisemblance de toute l'histoire.
J'ai éprouvé un pur plaisir à me laisser emporter par l'écriture fluide et irisée d'infimes nuances, à me couler au creux du récit et à m'imprégner des mystères de cette maison et des êtres qu'elle protège. Un plaisir comparable à celui ressenti lorsque je vois et revois "L'aventure de Madame Muir", le splendide film de Mankiewicz.
Que du bonheur !
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Voilà un roman qui m'a troublée de par son histoire. On démarre sur une vue d'anticipation, d'apocalypse, l'extinction des hommes est au bout de ce chemin, et, on se retrouve dans le surnaturel, le rêve peut-être, cette osmose qui va lier Roxane et Stella par un être d'ombre. C'est très léger ce changement, tout se fait en douceur, ce n'est pas brutal et c'est très original finalement. Un roman noir qui démarre sur les starting-blocks et qui finit son chemin un peu plus tranquillement. Des horreurs il y en a, des crimes, de la cruauté, mais aussi de l'amitié, de la fidélité et de l'amour. Tout ce mélange fait de ce livre qu'il est atypique, hors genre unique. L'écriture est très agréable et il se lit très facilement, sans se perdre, avec quelques rebondissements et des détails d'une société en devenir assez noire.
- "D'autres errants hantent les bois autour du village. On ne les voit jamais mais on les devine, on sent leur présence furtive derrière les futaies; on sait leur envie d'un toit au-dessus de leur tête, d'un morceau de poulet, d'une main tendue…"
Un extrait qui vous montre l'aspect décalé entre le début et la fin de ce paragraphe :
- "Le K-Way, qui était un vêtement de pluie autrefois, aussi peu pratique que seyant. le grand point commun entre la capuche de ce K-Way et le niqab résidait dans le fait que, quand vous tourniez la tête, le tissu tout autour de votre visage ne suivait pas votre mouvement, vos yeux se retrouvaient donc décalés de l'ouverture dévolue, et vous étiez aveugle, le temps de retrouver une position bien axiale. Traverser la rue par exemple devenait un exercice des plus périlleux. Enfin, par les temps qui couraient, dans certains quartiers de Bruxelles, il valait mieux prendre le risque de se faire écraser que celui de se faire lapider.
Je remercie Katia pour cette découverte hors norme qui m'a enchantée, et je le recommande chaudement.
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Une lecture fabuleuse ! L'histoire, terrible, dresse un futur pas si lointain, confronté à une épidémie mondiale dévastatrice (Ebola III). Bruxelles, premier lieu du récit, a perdu de son charme connu et ses Waffles pour devenir une ville surpeuplée, parsemée de cadavres contaminés, de trafiquants, d'escrocs, de survivants ... Une femme (Roxanne mais appelez-là Roxy), aux talents multiples dans l'art de survivre, qui pourtant n'aspire qu'au suicide comme beaucoup dans ce monde sans avenir, va voir son avenir bouleversé par une arrivée aussi soudaine qu'inattendue. Cette histoire est terrible, des passages sont particulièrement rudes, cruels mêmes. Très bien écrit et fluide, les mots sont aussi crus parfois que l'histoire peut paraître terrifiante. Mais ce serait sans compter le rythme d'écriture de l'auteur, qui sait aussi être drôle, et surtout un (autre) tournant dans la vie de cette héroïne des temps futurs. Passionnant du début à la fin. Il entre dans ma très petite pile de livres de chevet.
Challenge Mauvais Genres 2020
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