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3,16

sur 115 notes
Dans cette lecture, c'est la mixité des genres qui en ressort. On apprécie les différentes étapes de ce roman. On passe de l'une à l'autre, sans préambule, rapidement et de manière définitive. Cette lecture m'a beaucoup plu, autant dans sa construction que dans le sujet abordé. Une descente en enfers dans une société à l'agonie.

L'auteure est scénariste et tout au long de ce récit, on perçoit cette facette. Ce roman a été découpé, comme animé par une volonté d'enchainer les scènes. Cela fonctionne. On tourne les pages, et chaque scène nous saute aux yeux, on en apprécie que plus ce ton très saccadé. On ne va pas s'emprisonner dans des tirades trop longues, dans des réflexions psychologiques trop poussées. Ce style est à l'image du sujet qui l'occupe, noir, froid et dévasté.

On va de genre littéraire en genre littéraire. Très touche à tout, l'auteure va nous donner un texte aux allures de film. On se plait dans ce drame, dans ce monde détruit où tout s'effondre. Là où une jeune femme tente de survivre pour elle, mais surtout pour sa fille. Comme deux inconnues elles essayent de former un tout. Dans ce récit tout est lourd et oppressant. Les non-dits sont omniprésents et rajoutent au malaise de cette lecture. On aime ce texte car il ne se veut pas plus que ce qu'il est. L'écriture est simple sans fioriture, on ne part pas dans des digressions non maitrisées. Tout ici est utilisé pour que cela fonctionne et bingo, je me suis laissée prendre au jeu.

Dans ce récit sur fond de fin du monde, on entreprend une quête de survit. On passe d'une ville dévastée par Ebola, où les gangs font leurs lois, ou les sectes et autres fanatiques tentent de tirer leurs aiguilles du jeu en provoquant de nouvelles tortures. Puis on part s'isoler dans une campagne perdue, mais l'horreur demeure. Tout le monde se connait et personne ne se fait confiance. C'est dans cette atmosphère qu'une mère et sa fille, qu'elle ne connait pas, vont essayer de survivre. L'auteure va nous emmener dans des chemins de travers, du fantastique à l'horreur, de l'espoir au drame. On se plait dans un voyage des genres, un voyage des sens.

C'est à travers nos deux héroïnes que l'on parcourt cette histoire. On nous présente une femme qui vit avec un mal être récurent et profond. Une fille qui préfère être dans la réflexion que la parole. En résumé des personnages tourmentés et attachants dans une mise en scène noire et étouffante. Une lecture simple qui se lit avec plaisir et nous laisse avec une noirceur dans l'âme.
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Emmanuelle Pirotte imagine la ville de Bruxelles ravagée par une épidémie d'Ebola III.
Les hôpitaux sont débordés, le traitement introuvable, les denrées du quotidien sont rationnées, le gouvernement vacille.

Dans ce décor apocalyptique, une femme, Roxanne. Son quotidien bancal est fait de ventes à la sauvette de médicaments contrefaits et d'autres mauvais plans. Rien ne l'arrête dans sa quête de liberté, d'autant plus que la morale et la compassion pour son prochain ne font pas vraiment partie de son univers.

Jusqu'au jour où sa fille qu'elle a abandonnée à la naissance, resurgit. Stella, fillette intelligente mais mutique, incapable de la moindre émotion, découvre cette mère inconnue avec distance. Pour Roxanne, c'est un tournant décisif.

Lorsque la violence s'accroît sur la ville à coup de règlements de comptes, meurtres et fanatismes exacerbés, elle prend la décision de fuir en s'exilant dans une bourgade oubliée de tous et miraculeusement épargnée. C'est dans la maison de son enfance que Roxanne a rendez-vous avec son passé.

A partir de là, le roman prend une nouvelle direction. La violence de la ville fait place au calme d'un village.

Roxanne au milieu de ses souvenirs semble presque apaisée, peut-être par le fantôme bienveillant qui occupe les lieux. La femme « sauvage » devient une mère attentive.

J'étais assez réticente à lire cette histoire à la fois dystopie et conte fantastique comme l'indique la quatrième de couverture.

Mais, je dois reconnaître, que très rapidement je me suis laissée emporter par cette histoire improbable, tant le talent de conteuse d'Emmanuelle Pirotte est certain.

Ce deuxième roman est la belle réussite que j'espérais après la lecture de « Today we live ».
En conclusion : Une lecture étrange, déroutante mais très agréable.
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De profundis clamavi ad te...ou comment un livre peut vous happer et vous rejeter sans ménagement.
Quel soulagement de le refermer!

Ça commençait pourtant fort bien, dans un Bruxelles livré au chaos, suite à une pandémie de virus Ebola. Si la thématique post-apocalypse n'est pas très originale, Emmanuelle Pirotte nous offre néanmoins correctement un pays à l'agonie, avec des personnages attachants et bien construits. le suspens se crée, les questions de survie se développent, la vision d'un monde qui s'effondre fait froid dans le dos.

Mais que dire de la suite?
Si l'auteur a voulu prendre ses électeurs par surprise, c'est pour moi sa seule réussite.

Le roman tourne au fantastique, dans une maison isolée, hantée par un fantôme bienveillant et protecteur, avec "fabuleuse histoire d'amour" si on en croit le vocabulaire racoleur de la 4ème de couverture.
Et le tout finit en apothéose funèbre et très gore sur fond de surnaturel.

Certains lecteurs se satisfont d'un roman original et inclassable. Je me suis pour ma part très vite agacée, finissant cette lecture en diagonale.
Et de constater que cette auteure me prend encore une fois à contre-pied. Son précédent roman ne m'avait pas convaincue par cette façon de perdre toute crédibilité dans la trame narrative, en dépit d'une plume fluide et imagée.
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Roxanne vit dans un monde citadin plein de violence et d incertitude
Avec l'arrivée de sa fille tout va changer
Ces deux personnages féminin vont apprendre à surmonter leurs blessures et en faire une force

J ai beaucoup aime ce roman qui change des habituels romans futuristes
Il est violent mais surmonte cette violence
Il est dur et froid mais il fait naitre de belles émotions

Les personnages sont attachants
Même les passages d introspection sont intégrés au récit et le lecteur est emporté dans un flux de lecture qu on a peine a stopper avant la fin du livre

Un très bon roman
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Dans un Bruxelles futur ravagé par un virus Ebola, Roxanne survit en vendant des médicaments. Mais un jour, son passé la rattrape, son mari vient de mourir et lui laisse Stella leur fille de neuf ans. Trouvant la ville trop dangereuse, elle s'enfuit avec sa fille dans la campagne profonde où elle vivait enfant.
Ayant lu Today we live, j'ai trouvé pas mal de ressemblances avec ce dernier : Roxanne comme Mathias dans Today s'accroche à une fillette au comportement particulier. Stella ne parle pas ou peu, a des réactions mais est attachée à sa mère même si elle ne la connait peu et que celle-ci ne lui rend pas forcément. Aussi, les deux adultes des deux romans ne sont pas forcément des modèles pour l'enfant et se lient à l'enfant sur un coup de tête.
Cependant alors que le premier avait pour contexte la seconde guerre mondiale, celui-ci se situe dans un futur apocalyptique en début de roman, on bascule ensuite dans le fantastique avec le fantôme de la maison qui pourrait s'exprimer en troisième voix. Je ne m'attendais pas à ce genre de roman qui bascule d'un genre à l'autre sur deux parties mais finalement, j'ai apprécié la vie à la campagne, les moments de tendresse entre mère et fille, les souvenirs du fantôme. Un petit bémol avec les illuminés de la fin, qui m'ont dérangé et qui n'apportent que peu au roman, pour moi. Emmanuelle Pirotte peint des personnages troublants, dérangeants pour parler de la relation entre une mère et sa fille, d'un passé agité d'un spectre.

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Roxanne est une dealeuse de médocs à Bruxelles, à une époque où le virus Ebola III a décimé une bonne partie de la population et continue son oeuvre fatale. La ville est rongée par la violence et le fanatisme de tout poil, et il ne fait pas bon s'y promener. C'est dans cette atmosphère que Roxane est un jour avertie du décès du père de sa fille, qui a demandé avant sa mort que Stella, aux tendances autistes, soit confiée à sa mère, qui l'avait pourtant abandonnée très vite après sa naissance. La vie à Bruxelles est trop difficile pour une enfant et sa mère, et Roxane emmène donc sa fille dans un petit hameau de la province de Namur, dans l'ancienne maison de sa grand-mère. Là, elles mèneront une vie recluse, parmi des villageois préservés de la maladie, mais non de la violence qui atteint petit à petit les campagnes… de profundis est un roman très particulier. La tension est réelle dès les premières pages, et elle ne disparaît qu'à la toute fin du roman. On ne comprend pas toujours où Emmanuelle Pirotte veut en venir car l'attention se porte successivement sur plusieurs personnages et leur histoire, on a du mal à s'attacher, et on en perd un peu le fil conducteur. Néanmoins, la lecture est très agréable. On retrouve quelques notes de wallon et de terroir namurois comme dans Today we live, ce qui ne gâche rien quand on est soi-même de cette région.
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Il est des livres particuliers et inclassables, dont on ne sait trop comment s'y prendre pour en parler, et de manière fidèle… Ainsi se classe pour moi de profundis.

Un démarrage en fanfare et en mode post-apocalyptique : dans un Bruxelles dévasté par une épidémie mondiale liée au virus Ebola 3, vit Roxanne, une jeune femme débrouillarde qui assure sa survie grâce à de menus larcins. Avec son acolyte Mehdi, elle surnage, au jour le jour, quand soudainement, elle apprend la mort de son ex-mari. Ce dernier, dans sa dernière volonté, lui laisse la charge de leur fille Stella, qu'elle n'a pas vue grandir ni appris à connaître. Devant la violence omniprésente subie par les derniers occupants de la ville, elle choisit de se cacher avec sa fille dans une maison de famille, isolée à la campagne. Pourra-t-elle ainsi échapper à la catastrophe annoncée et nouer, enfin, une relation avec sa fille ?

Je suis rentrée avec envie dans ce roman dont toute l'action se déroule en Belgique, pour mon plus grand plaisir, mais me suis trouvée rapidement perplexe. Au coeur du livre s'imbrique un autre livre, le fantastique vient bousculer la science-fiction, et c'est troublant pour la lectrice un peu mono-maniaque que je suis… Et pourtant, j'ai aimé les deux aspects du roman, indépendants et imbriqués, même si cela m'a empêchée de saisir la psychologie des personnages, rendus trop complexes, ou absurdes.
Cependant, la magie est là et l'écriture est belle, très personnelle et originale.
Je vais approfondir...
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Première remarque, cela fait le troisième livre traitant d'une pandémie et sorti avant ce que nous savons dont j'entends parler. Lawrence Wright avait publié, début 2020, Contagion ; Peter May, pour sa part, a écrit voilà 15 ans le livre qui vient de paraitre, Quarantaine, et qui décrit Londres coupée du monde, les masques désagréables à porter, les espoirs autour de vaccins à venir, les morts privés de funérailles… et même les fêtes clandestines.

Et cela me semble répondre à l'une des mes interrogations depuis maintenant 1 an. Pour ma part, j'ai l'impression d'avoir, ces dix dernières années, plusieurs experts exprimer le fait que, forcément, un jour ou l'autre, une pandémie de ce type se produirait. Que la question n'était pas de savoir si cela se produirait, mais quand cela nous arriverait. Et pourtant, tout le monde a eu l'air étonné, quand, en effet, cela nous est arrivé. Comment est-ce possible ?

Et ces trois livres le montrent : ils savaient, nous aurions dû savoir. Cela n'enlève rien au fait que c'est très compliqué à gérer, que connaître un risque ne le diminue pas. Mais pourquoi, collectivement, avons nous joué à ce point les autruches ?

Bref. Cette pandémie n'est, en réalité, pas le sujet central de ce livre. Emmanuelle Pirotte en fait le décor de ce livre, mais, en quelque sorte, la maladie s'éclipse lorsque Roxanne et Stella arrivent à Saint-Fontaine. Naturellement, elle est encore là, noyée dans la toile de fond, mais elle ne s'invite plus sur le devant de la scène.

En revanche, un autre thème, une variation apparait alors. La dureté de la nature laisse la place, et ce n'est probablement pas totalement un hasard, à la violence des hommes. du père de Jacky, d'abord, vieux paysan qui ne semble pas lâcher son fusil, qui a encore une emprise incroyable sur son fils, Jacky, pourtant adulte, majeur et vacciné ; Jacky lui-même n'est pas tout blanc…

Un autre personnage apparait également, qui fait d'ailleurs le lien entre ce livre et ceux que j'avais lus précédemment de l'auteure, et qui se déroulaient tous à l'époque moderne, et, pour l'essentiel, au XVIIe siècle… Et qui fait de cette histoire un conte. Entre parenthèses, j'adorerais avoir un livre sur ce personnage, si jamais, Madame Pirotte…

Ce qui est à la fois beau et parfaitement tragique dans ce livre, c'est de voir comment ces deux femmes, Roxanne et Stella, se côtoient, se croisent, se reniflent, s'observent, se cherchent. Et ne se trouvent pas totalement, même si… Même si, en réalité, chacune évolue, fait un pas. Mais sans parvenir à partager ce lien qui se tisse, mais dont un autre semble être l'axe…

Livre curieux, peut-être moins accessible que les deux autres évoqués précédemment. Qui nécessite de se laisser porter par la magie de ce récit. Mais qui participe de l'oeuvre qu'Emmanuelle Pirotte est en train de construire !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Quel étrange sentiment que de lire un récit qui se déroule en partie dans le quartier où vous avez vécu une belle tranche de votre vie.(les marolles)
Cela rajoute une part de realisme au récit...qui je vous l'avoue n'avait pas besoin de cela pour me happer. Mais quelle histoire ..terrifiante par moment et attendrissante à tous les instants. Pour moi, c'est le style de roman parfait dans les différents genres que l'auteur propose

Après Frédéric Ernotte, Emmanuelle Pirotte confirme que ma douce Belgique possède de nombreux auteurs de talent.
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J'ai beaucoup aimé le style d'écriture, l'ambiance et les personnages de cette histoire. J'ai aussi apprécié que les écueils sentimentaux soient évités entre la mère et la fille.


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