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4,15

sur 545 notes
Gros coup de coeur pour ce roman biographique écrit à quatre mains... 2 trajectoires de femmes incroyables, auxquelles se mêle avec douceur la voix d'une troisième, éditrice.

La force des femmes, l'émancipation sont ici racontées sous un format romancé, via l'histoire personnelle de "Lucie"/Evelyne Pisier, et de "Mona"/sa mère. 60 ans d'une destinée hors du commun, qui se mêle aux grands mouvements de l'Histoire. Société, politique, et émotions comme toile de fond, de l'Indochine en guerre à la nouvelle Calédonie des années 50, de mai 68 à la révolution cubaine....

On découvre deux femmes passionnées et passionnantes, aux destins incroyables, racontées avec tendresse et presque poésie.

Reste malheureusement aujourd'hui le voile porté sur le récit par " l'affaire" Camille Kouchner, qui vient ternir l'impression laissée par la lecture...
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Ce livre est le roman de 2 vies, 2 femmes la mère et la fille et même une 3eme : l'éditrice.

En fait ce n'est pas tout à fait une biographie, car les noms ont été changés (sauf celui de Fidel Castro) et puis l'éditrice a brodé pour romancer le manuscrit d'Evelyne Pisier. Un personnage est ajouté puis disparait.
Le lecteur suit facilement la trame, même si l'éditrice intervient régulièrement pour donner des explications ou pour se raconter.
Bref sur la forme c'est un doux mélange, qui n'enlève rien au courage de ces 2 femmes qui décident de prendre en main leur destin et de se battre pour l'émancipation féminine.

A lire pour la condition féminine au 20eme siècle
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Caroline Laurent est l'éditrice d'Evelyne Pisier. Elles ont un projet en cours : Evelyne va raconter la vie de sa mère. La vie en décidera autrement : Evelyne décède.
Caroline décide mener à bien le projet, seule.
Deux parties enchevêtrées dans ce livre : la vie romancée de la mère d'une part, le travail d'écriture de Caroline Laurent de l'autre, avec ses doutes littéraires et amicaux.
Un livre bien écrit, émouvant, profond et original.
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Il y a des femmes qui transforment leur combat personnel en avancée universelle, qui en ouvrant la voie à leur fille l'ouvre à toute la génération suivante.
Parce qu'elle s'est révoltée contre son statut social, parce qu'elle a appris à conduire pour conquérir son autonomie, parce qu'elle a divorcé dans les années 50 et parce qu'elle a interdit à sa fille d'apprendre à faire la cuisine et le ménage, la mère d'Evelyne Pisier lui a permis d'être ce qu'elle a été.

Le roman, car s'en est un, achevé par Caroline Laurent après le décès de Evelyne Pisier est une magnifique Ode à l'amitié et un hommage de notre génération à ces femmes qui ont luttées pour l'avortement et défilées sans soutien gorge.

Un exercice à 4 mains qui donne une profondeur, une dimension toute particulière à l'histoire.

Et quelle histoire, la vie de Evelyne Pisier est absolument extraordinaire. Engagée très jeune et dotée d'une forte conscience politique (portée par l'époque de mai 68), elle fera des rencontres incroyables qui fait du livre un témoignage bien particulier sur son époque.

Bref on n'en ressort pas indemne. Une lecture à recommander vivement.
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« Soyez réaliste, demander l'impossible »

Une vie hors du commun raconté à travers une belle rencontre transgénérationnelle. Une vie ayant tout d'un roman, palpitante et étonnante.
Un beau message d'amour filial et d'amitié porté par une écriture d'une grande qualité. Un petit bémol concernant le fait que l'éditrice se sente parfois dans l'obligation de poser les questions comme si nous n'étions pas capable de nous les poser seule comme si la force de l'écriture ne suffisait pas, n'était pas assez subtile.

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Mais quels destins ! Quelles vies ! Je referme ce bouquin avec les larmes aux yeux, émue par le destin des personnages et triste d'avoir fini le roman de leurs vies. On recommence ?

Evelyne Pisier (la soeur de Marie-France Pisier ndlr) a voulu raconter son histoire et celle de sa mère. Pour cela, elle a fait appel à une éditrice, Caroline Laurent, qui l'aide à écrire l'histoire de sa vie. En pleine écriture du livre (mi-autobiographie, mi-roman), Evelyne Pisier décède. L'histoire aurait pu s'arrêter là mais, en hommage à celle qui est devenue son amie, Caroline Laurent choisit de terminer le livre.

Evelyne ou « Lucie » dans le roman, est née en Indochine où elle a connu les camps de prisonniers durant les premières années de sa vie. Son père est un haut fonctionnaire, ancien partisan du régime de Vichy, antisémite, raciste et maurassien. Lucie remettra en question les convictions de son père dès son enfance et les aura en horreur à l'adolescence.

Même si elle est éperdument amoureuse de son mari, Mona, la mère de Lucie, se sent prisonnière de sa belle cage dorée et aspire à une liberté que son mari refuse de lui donner. D'amants en disputes, Mona choisit de retrouver sa liberté et rentre en France avec ses enfants sous le bras et son désir d'indépendance. Lucie fait ses études supérieures dans les années 60 et épouse les idées communistes, tout comme sa mère, avec laquelle elle milite au sein du planning familial.

Le lecteur est alors plongé dans l'ambiance révolutionnaire de l'époque : le fort engagement politique de la jeunesse, le militantisme, la lutte pour l'égalité des chances etc…

Le point culminant du roman se situe lorsque Lucie se rendra à Cuba dans le cadre de son engagement politique et qu'elle deviendra la maîtresse de Fidel Castro en personne… au détriment d'un amoureux transi de l'époque qui n'est autre que Bernard Kouchner

« Et soudain la liberté » est avant tout une histoire de femmes et raconte comment deux femmes se sont battues pour avoir le droit d'être libre, de travailler, d'avorter. le livre recouvre soixante années d'histoire politique, de colonies, de remise en cause du patriarcat et surtout de féminisme C'est aussi une histoire d'amitié, entre Caroline et Evelyne, et une histoire d'amour, entre Evelyne et sa mère.

C'est un roman tellement riche, tellement intense que je ne sais pas si j'arriverai à trouver les mots justes pour en parler. Il est à mettre entre les mains de toutes les femmes et les jeunes femmes de France pour qu'elles comprennent que la condition de la femme d'aujourd'hui a été un combat d'hier.

L'histoire d'Evelyne et de sa mère m'a littéralement touché en plein coeur (de femme). Et mon petit coeur a même éprouvé un petit pincement lorsque Caroline fait un parallèle avec sa propre mère, native de l'île Maurice (étant originaire moi-même de l'ile Maurice).

Merci à Caroline Laurent d'avoir terminé le livre de son amie et de nous faire partager autant d'émotions. Son livre me marquera à vie.
Lien : http://mademoisellechristell..
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Pour apprécier pleinement ce roman, il faut accepter qu'il ne s'agisse pas d'une biographie mais du récit d'une expérience assez inédite : celle d'une toute jeune éditrice qui perd son auteure alors que le livre n'est pas terminé et que leurs rencontres avaient donné lieu à un véritable coup de foudre amical. Que faire alors de ce travail en gestation, de ces pages inachevées, des souvenirs, des promesses échangées, sans trahir ?

Evelyne Pisier souhaitait un roman. Un roman racontant sa vie et celle de sa maman, une femme étonnante, follement amoureuse d'un mari pétainiste, affreusement raciste et antisémite, dominateur et parfois violent. Toute seule, elle va effectuer une révolution personnelle qui l'amènera à être précurseuse dans la lutte pour les droits de la femme… Comment a-t-elle effectué ce virage à 90°, « c'est tout l'objet du livre ».

Etonnant destin que celui de ces deux femmes qui se sont trouvées au coeur de l'histoire depuis la seconde guerre mondiale jusqu'aux années dites de « libération de la femme ». Elles étaient à Hanoï pendant Pearl Harbour puis internées dans un camp de concentration japonais lors de l'invasion de l'Indochine, elles connaissent ensuite la décolonisation puis de retour en France, s'engagent pour la cause des femmes en créant un planning familial à Nice. En 64, Evelyne militante gauchiste débarque à Cuba où elle vit une improbable histoire d'amour avec… Fidel Castro !
Remise de cet épisode, elle épouse son ami Bernard (Kouchner) dont elle attendra un premier enfant tout en étant l'un des premières femmes à obtenir son agrégation. Ouf !

Oscillant entre le roman et la biographie, parsemé d'anecdotes, habilement ponctué (par effet miroir) d'interventions de l'éditrice/co-auteure, ce livre, qui se lit d'une traîte, est un témoignage passionnant de ces années d'après-guerre mais aussi du lien qui lie une éditrice à son auteure. A lire.
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A l'origine de ce roman, une rencontre déterminante, inoubliable
Quatre mains, une plume
Une même volonté, l'hommage d'une mère
Puis, survient brusquement le deuil, le manque
Une promesse demeure, trait d'union entre les deux femmes
Une décision inéluctable, une évidence
Le récit d'une mère, d'une femme éprise de liberté, en quête d'indépendance
Une enfance marquée par des drames, des disputes, des fuites
Une fiction,
Rythmée par des lieux, de Hanoï à Paris, de Nouméa à Cuba
Ponctuée de rencontres, des amants, un révolutionnaire Fidel Castro, et un livre
Des intermèdes, révélateurs d'une belle amitié, fugace mais intense
Une toile de fond qui mêle la petite et la grande Histoire, entre colonialisme et émancipation des femmes
Des souvenirs, des non-dits, un amour filial imparfait
Sincérité, admiration, fascination façonnent cette lecture
Une écriture délicate, des mots qui touchent
Une incroyable histoire de femmes, deux destins hors du commun
Un roman fort, vibrant, passionnant
Une ode à la liberté, à l'amour et à l'amitié
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Je viens de fermer le livre mais n'en suis pas encore sortie...On m'a offert ce livre que je ne connaissais pas. Quelle merveille! je l'ai ouvert et ne l'ai pas quitté et maintenant je suis triste de l'avoir terminé...
Très agréable cette façon de passer du "roman" aux notes de l'auteur. j'ai découvert une partie de notre histoire coloniale que je vais maintenant approfondir.
Admirative de ces 2 femmes mère et fille. Quelles femmes!
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Drôle d'histoire que ce livre qui n'est ni complètement un roman, ni complètement une (auto)biographie, écrit par deux femmes qui ont quarante-sept ans d'écart, l'une ayant envoyé un manuscrit à l'autre. Histoire d'un livre qui ne sera pas tout à fait ce qu'il devait parce que'Evelyne meurt, histoire surtout d'une rencontre entre deux femmes, de ces rencontres qu'on n'explique pas, qui bouleverse tout sur leur passage. On le sent, rencontrer Evelyne Pisier aura été un moment fort de la vie de Caroline Laurent et l'amitié ne se comptabilisant pas, peu importe qu'elles ne se soient connues que six mois (de cela, les autres s'étonnent, comme si sa tristesse n'était pas légitime).
Evelyne Pisier voulait raconter sa vie et celle de sa famille sous le prisme du romanesque pour se permettre quelques libertés. A lire son destin et celui de ses parents, on a envie de dire que la fiction est superflue. Je ne dirais pas que j'ai eu l'impression de lire un grand roman mais celle de rencontrer deux femmes extraordinaires. Mona, ce personnage de fiction sous lequel se cache la mère d'Evelyne, qui quitte son mari, le colonialiste dans toute sa splendeur (Dans une entreprise, dans une administration ou dans une patrie, il y a un chef. Dans une famille aussi, il y a un chef. C'est celui qui gagne le pain. Et le chef ici, c'est moi! le croûton n'est pas une histoire de goût, c'est une histoire de chef), l'épouse à nouveau pour être bien sûr de le quitter sans regret et Evelyne qui fit succomber Fidel Castro et Bernard Kouchner, son futur mari et le père de trois de ses enfants. Difficile de faire plus militante que Mona, qui se battit contre toutes les injustices ou presque et fut même capable d'auto-critique envers son homophobie originelle. On ne s'appesantit pas sur les drames, la soeur célèbre, Marie-France Pisier ne sera mentionnée qu'à la toute fin, mais il est difficile de ne pas penser qu'Evelyne a vécu avec le poids de suicides répétés : celui de son père, de sa mère (une mère qui ne révélera son cancer du sien que lorsqu'il est fini) et de sa soeur. Il y a de très beaux passages sur les liens féminins, que ce soit le lien mère-fille du point de vue de Mona (les pages où Evelyne/Lucie devient mère sont très belles et originales) ou sur l'amitié qui relie les deux auteures mais aussi sur le lien éditeur- auteur:
Fantomatique, l'éditeur fait planer son ombre sur le texte, joue à cache-cache avec le lecteur, généralement sans rien en dire car la lumière de celui qui signe l'ouvrage suffit à le combler.
Et puis, disons-le, j'ai aimé ce livre pour des raisons très personnelles, parce qu'il me renvoyait à d'autres textes, de manière volontaire parfois comme avec la lecture du Deuxième Sexe qui change Mona ou d'autre façon, non voulue par les auteures. Il y a aussi la douceur des hommes, celle à laquelle on ne s'attend pas forcément, ce prêtre qui sait dire les mots justes (la confession est d'ailleurs très finement utilisée, à deux reprises, dans ce livre) ou ce tyran qui se fait amoureux.
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