AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 545 notes
#Chronique : Et soudain, la liberté d'Évelyne Pisier & Caroline Laurent - Audible​

« Je lui confie ici ce que je n'ai pas eu le temps de lui dire. Son texte, depuis le début, est un miroir qu'elle me tend. »

Un roman autobiographique très intéressant, touchant et intense. À lire/écouter absolument si ce n'est déjà fait !
Mon avis est disponible sur mon blog Les lectures de Lily (www.leslecturesdelily.com) ou en suivant ce lien direct : http://www.leslecturesdelily.com/2018/10/et-soudain-la-liberte-ecrit-par-evelyne.html#more
Très bonne lecture à vous !
Lien : http://www.leslecturesdelily..
Commenter  J’apprécie          40
" 16 septembre 2016. Ce devait être un rendez-vous professionnel, un simple rendez-vous comme j'en ai souvent ".
" … J'appartenais à l'autre famille, celle des éditeurs garagistes, heureux de plonger leurs mains dans le ventre des moteurs, … Mais là, ce n'était pas n'importe quel texte, et encore moins n'importe quel auteur. "
" Pour une fois, ce n'était ni le style ni la construction qui avait retenu mon attention mais bien la femme que j'avais vue derrière. "
" Et soudain la liberté " c'est avant tout la rencontre exceptionnelle entre deux femmes, Caroline Laurent, une éditrice passionnée et Evelyne Pisier, une grande militante féministe. Une de celles qui vous marque à vie.
Riche d'une vie remplie de politique, de combats, d'amour et de drame, Evelyne alors âgée de 74 ans, souhaite raconter l'histoire de sa mère et à travers elle la sienne. A cet effet, elle contacte Caroline Laurent. Une très belle amitié débute alors entre les deux femmes qui se mettent d'accord pour écrire ce roman à quatre mains.
Malheureusement, la santé d'Evelyne Pisier se dégrade et elle fait promettre à Caroline Laurent de finir leur roman.
Un sacré défi que Caroline Laurent relève à merveille. Avec une écriture sublime, Caroline Laurent nous plonge dans le destin fabuleux de deux femmes éprises de liberté : Mona, la mère, qui bovaryse jusqu'au jour où elle lit " le deuxième sexe " de Simone de Beauvoir, puis Lucie, la fille (représentant Evelyne), sur les traces de sa mère jusqu'au jour où elle s'engage en se rendant à Cuba où elle devient l'amante de Fidel Castro. Un roman passionnant qui nous fait voyager, découvrir les premiers combats féministes et tant d'autres facettes des années cinquante, de la révolution cubaine à mai 68.
Ce roman est lumineux, un hommage bouleversant à cette grande femme qu'était Evelyne Pisier. Un véritable coup de coeur pour moi, je le recommande absolument !

Lien : https://lamadeleinedelivres...
Commenter  J’apprécie          40
Deux femmes au centre de ce roman : Evelyne Pisier, écrivain, enseignante et politologue, et sa mère, Mona. C'est autant l'histoire de l'une et de l'autre : devenue mère en 1941, Mona découvre le droit à la liberté, celle d'être femme, de s'affranchir de la tutelle maritale, de divorcer, de se mettre à travailler, tandis qu'Evelyne Lucie se détache de la figure paternelle, s'émancipe, milite dans des mouvements gauchistes, part à Cuba où elle devient la maîtresse de Fidel Castro, et fait les brillantes études auxquelles sa mère avait dû renoncer. Deux générations, deux portraits de femmes, l'une bénéficiant des premiers combats de l'autre et d'un changement de la société qui lui donne une liberté que sa mère n'a obtenue que de haute lutte. A travers elles, on quitte l'Indochine coloniale pour le Paris des années 60, puis Mai 68, la contraception, l'avortement, à travers le prisme de leur histoire individuelle.

Roman autobiographique, biographique, autofiction, le livre est difficile à classer. Parce que ce projet d'écriture à quatre mains, entre une intellectuelle vieillissante et malade, et une jeune agrégée de lettres et éditrice, s'est trouvé brusquement interrompu à la mort de la première. Quoi faire de cet ample manuscrit, auquel manquaient des scènes, et que les deux femmes avaient entrepris de retravailler ensemble ? le terminer. C'est le pari qu'a fait Caroline Laurent, surmontant son sentiment de perte et tous ses doutes, dont elle fait état dans de courts chapitres qui viennent interrompre et rythmer le récit. On pourrait lui reprocher une trop grande présence, une sorte d'intrusion dans le roman biographique, mais il donne corps au projet, le rend réel, approchable. Ainsi Caroline Laurent écrit-elle que le personnage de Marthe, la bibliothécaire de Saigon devenue amie de Mona, est inventé, pour la simple et bonne raison qu'il lui a permis d'expliquer comment la mère d'Evelyne a découvert le deuxième sexe De Beauvoir, et décidé d'entamer son propre combat pour la liberté. de biographe, elle devient romancière elle aussi, comblant les trous maintenant que l'héroïne n'est plus là pour la guider, et se produit alors un effet d'enchâssement, de roman dans le roman, de mise en abîme, qui me paraît avoir toute sa place : on lit ce roman pour l'histoire d'Evelyne Pisier, l'agrégée de droit public, femme libre, pour celle de sa mère, libérée des chaînes du mariage, d'un homme brutal et des conventions de l'époque, mais aussi pour le "work in progress" de Caroline Laurent.

L'ouvrage se lit comme un roman précisément, porté par la plume de Caroline Laurent, fluide et pleine d'aisance, qui sait distiller l'émotion sans sombrer dans le pathos. Une belle lecture.

Roman lu dans le cadre du Prix des Lectrices de Elle

Lien : http://www.usine-a-paroles.f..
Commenter  J’apprécie          40
Très beau roman autobiographique à deux voix ... Evelyne Pisier raconte sa jeunesse, sa vie auprès de ses parents, d'abord en Indochine puis à Paris, à Nice... Emotion, joie, tristesse jalonnent ce récit pas ordinaire repris en coeur par Caroline Laurent, éditrice aux éditions Les Escales...
Ce qui ne gâte rien, son extrême gentillesse, sa disponibilité envers ses lecteurs ...
A lire et à relire ...
Commenter  J’apprécie          42
Récit d'une double émancipation ,parfois erratiques, celle de la mère d'Evelyne Pisier et la sienne, ce roman avait au départ tout pour me plaire.
Que l'autrice n'ait pu terminer son livre, que son éditrice ait pris le relais, poursuivant par delà la mort le dialogue entamé avec ferveur entre les deux femmes de générations différentes n'était en soi pas gênant, bien au contraire.
Non, ce qui m'a vraiment dérangée est que ce qui est annoncé comme un roman (à tendance clairement autobiographique) exhibe ses coutures, sa fabrication : on nous énonce ce qui est inventé ou non,un personnage public est clairement identifié à une page et renommé quelques pages plus loin.
Dans un tout autre genre, j'ai ainsi nettement préféré le premier roman d'Isabelle Carré qui nous indique avoir inventé certains faits, sans pour autant nous donner les clés et nous plonge ainsi plus efficacement dans la magie romanesque.
Commenter  J’apprécie          40
Serait-ce un petit clin d'oeil involontaire à Fidèle, l'amant parti le premier, qui lui aussi avait réalisé sa biographie à deux voix.
J'ai été étonnée et sidérée par ce que j'ai découvert à travers ces pages.
Caroline LAURENT a su faire vibrer en moi ce besoin de liberté en tant que femme à travers l'histoire romancée de Mona, être sublimée, qui oscille entre son besoin d'aimer les hommes et son désir d'indépendance dans une période où la femme peine à s'émanciper. Puis vient le tour de Lucie, sa fille, qui va vivre ses propres aventures et refuser sa passion pour garder sa liberté.
Je découvre Evelyne PISIER sur un fond de Simone de Beauvoir.
C'est un bel hommage à ces destins de femme.
Commenter  J’apprécie          40
Ah le beau roman ! Quatre cents pages d'une prose légère et enlevée, sans fioritures inutiles mais d'une efficacité redoutable, rendant addictive la lecture des parcours de vie de ces deux femmes, une mère et une fille qui traversent le vingtième siècle à toute vitesse, avec un panache et une allure folle !
Elles peuvent nous en raconter, elles en ont tant vu, éprouvant jusque dans leurs chairs les combats de leurs contemporaines pour la liberté.
Accompagnée de la voix de Caroline Laurent, la jeune éditrice qui cosigne ce livre, Evelyne Pisier retrace l'histoire de Mona, sa mère, femme d'un administrateur en Indochine dans les années quarante, et qui subit le carcan d'une vie bourgeoise et les horreurs de la guerre. Evelyne et Caroline nous racontent l'émancipation de Mona, longue, difficile, douloureuse, et c'est aussi sa propre éducation qu'Evelyne retrace, de l'enfance à sa vie de femme, réveillant quelques échos chez la toute jeune Caroline.
Tout est enjolivé, romancé, parfois inventé, mais tout est vrai. C'est ce qui rend le récit si vivant. A la suite de ces femmes, on parcourt le monde entier, de l'Indochine à la Nouvelle-Calédonie, de Nice à Paris, en passant par Cuba. Ce sont des amoureuses, de la vie et donc des hommes.
En parallèle à ces vies de femme, le roman nous plonge dans l'Histoire et la politique, avec la guerre, la décolonisation et Fidel Castro, il nous décrit l'évolution de la société, avec l'ébullition de mai 68, le militantisme communiste, la légalisation de l'IVG, l'arrivée de la contraception, le droit à l'homosexualité.
La liberté, c'est l'indépendance, l'autonomie, le pouvoir de décider pour soi. Mais la liberté, cela n'est en aucun cas la facilité. C'est parfois la solitude, c'est assumer ses mauvais choix, jamais les regretter.
Attention, nous dit le livre, rien n'est jamais acquis ; même pour ces femmes libérées, la tentation de la soumission est intériorisée. La fille manque d'abdiquer son indépendance pour l'amour d'un homme, la mère n'accepte pas le vieillissement et la perte de sa beauté.
Malgré toutes les difficultés traversées par ces femmes fières, intelligentes, sensibles, combattantes, voici un livre qui donne un espoir fou, un livre qui rend fière d'être née femme.
Un gros coup de coeur pour moi.
Commenter  J’apprécie          40
Avis de Scarlett (Chroniqueuse sur le blog Léa Touch Book) :

« Et soudain, la liberté » est un roman écrit à deux voix, l'une s'est tue en chemin mais la seconde a continué avec beaucoup d'amour en essayant de rester fidèle à celle qui n'était plus.

Ce livre qui alterne d'une part le récit d'une vie, celle de Lucie, l'histoire de ses parents, de sa mère Mona qui fut si importante et d'autre part la voix de Caroline l'éditrice du roman qui nous parle d'Evelyne, Evelyne Pisier alias Lucie dans le roman. Caroline qui nous raconte cette si belle amitié qui nait entre elles deux au fil de la construction du roman.

Ce roman qui nous permet de côtoyer bien évidement à la fois Lucie, ses parents, leur passion qui va et vient et la violence parfois de leurs échanges. Lucie de Saïgon à Nice en passant par Nouméa et Cuba. Lucie et les rencontres phares comme celle avec Fidel Castro, Lucie et ses engagements politiques et en faveur des homosexuels.

Il y a bien sur Mona, sa mère, séduisante, fascinée par son père Yvon puis ensuite soumise à André son époux et qui plus tard découvre d'autres passions, d'autres combats aussi.

Il y a aussi André le père, haut fonctionnaire à Saïgon, pétainiste convaincu, superbement assuré de sa supériorité sociale et « raciale » et qui vit mal l'arrivée au pouvoir du Général de Gaulle et la disparition des colonies. Il est à lui seul une caricature du colonialiste intolérant et imbu de lui-même.
On croise les nounous de Lucie, Tibaïe en Indochine et Rosalie en Nouvelle Calédonie, ainsi que les grands-parents de Lucie dont une grand-mère qui se fait appeler Guillemette parce qu'elle déteste son Adèle de prénom et un grand-père Yvon parti de rien et devenu directeur de banque. Et bien d'autres personnages bien sur comme Marthe qui fera découvrir à Mona la mère de Lucie Simone de Beauvoir, ou Fidel Castro que Lucie aimera à Cuba.

Il y aura des combats menés contre l'avortement, des idéaux politiques, des engagements de société notamment en faveur des femmes.
Et évidement nous cheminons avec Caroline qui par amour et par besoin terminera ce livre afin de combler les vides, de rendre un très bel hommage à Evelyne et qui laisse dans ce roman un sillage un peu plus personnel.

Les chapitres sont très courts à lire et l'écriture est fluide.
C'est un livre où Evelyne croise la plus jeune Lucie, où Caroline rencontre Evelyne, où Mona embrasse Lucie, et où Evelyne pleure Mona et Caroline pleure Evelyne.

Merci à vous Mesdames pour ce beau moment.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40

LIvre merveilleux.Tout en pudeur..et reverie.
Relais de generations , et de femmes
Réinventant avec admiration, justesse ,la vie d'Evelyne Pisier .. au parcours irréel
Meconnu
La place d'une mère , brouillon essentiel de cette appropriation de la liberté . D'etre soi
Tres beau
Vivifiant
Commenter  J’apprécie          30
Un livre biographique romancé. Evelyne Pisier, née à Hanoï en 1941 (soeur de Marie France décédée en 2011) avait ce projet et laissé son manuscrit à la jeune éditrice « Les escales » tout le travail d'écriture à compléter, ou les corrections à apporter.
Dans ce livre il y a toute l'aventure d'une famille qui vit en pays colonisé, avec un père maurassien, pétainiste, antisémite, xénophobe, convaincu de la supériorité de la « race » blanche. Il méprise les indigènes chez qui il vit et travaille. Les enfants grandissent (et la mère amoureuse et soumise) avec ces préceptes entendus quotidiennement. Et puis, la mère s'émancipe, prend un amant, divorce et revient en France chez ses parents avec leurs enfants. Puis se remarie avec son ex-mari et tous repartent en Nouvelle Calédonie pour quelques années. Mais très vite le couple se déchire à nouveau et définitivement cette fois. Retour en France où Evelyne fait des études supérieures de droit. Elle part à Cuba en 1962 avec un groupe d'étudiants communiste et rencontre Fidel, avec qui elle aurait eu une liaison amoureuse (chapitre trop romanesque et mièvre !). Evelyne et sa mère connaissent, suivent et participent à l'élaboration du planning familial, aux événements de mai 68 et au bouleversement profond de la société des années 1970. Quel tourbillon ! Evelyne se mariera avec Bernard Kouchner, ils auront 3 enfants, divorceront. Elle aura 3 maris, dont le dernier : Olivier Duhamel. Ses 2 parents se suicideront à 2 années d'intervalle, et peut-être sa soeur Marie France aussi en 2001. Evelyne mourra d'un cancer des poumons à 76 ans après avoir commencé à fumer à 13 ans. Une telle vie peut justifier un livre, même romancé !

Lien : https://www.babelio.com/conf..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (1151) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1754 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}