Quarante années de recul à peine et hop, on essaie d'évaluer un phénomène en se demandant ce qu'il reste aujourd'hui de la revue « Planète », créée en 1961 par
Louis Pauwels et
Jacques Bergier suite au succès du livre « le matin des magiciens ». Il ne reste pas grand-chose de cette initiative si on juge du peu d'actualité des auteurs et des thématiques privilégiés de la revue. Et pourtant, son influence dans les années 60 n'a pas dû être moindre. Désacralisation des institutions de la science et de la religion, valorisation de la sexualité, de l'imagination et de la jeunesse : Planète semble avoir contribué à l'avènement de mai 68. Surprise : l'événement politique et social coïncide avec l'arrêt de la publication de la revue.
Louis Pauwels n'avait pas prévu cette révolte en carton et ne s'y reconnaissait sans doute pas. C'est qu'il y a dans « Planète » une dimension spirituelle que mémé 68 ne prenait pas vraiment en compte. de plus, ses tendances conservatrices reprennent le dessus et rappellent que la revue Planète a évolué pendant 7 ans sur une base très ambivalente.
Ce numéro propose une synthèse des sujets abordés par la revue, des portraits de ses plus grands contributeurs et des controverses de son époque. En seconde partie, on trouvera la bibliographie complète des numéros de la revue. Ce sera l'occasion de découvrir un grand nombre d'auteurs, d'artistes et d'intellectuels tombés dans l'oubli, ce qui ne veut pas dire qu'ils étaient mauvais.