Nous nous retrouvons aujourd'hui avec le deuxième tome du cycle des chats de
Bernard Werber. Dans ce livre, nous suivons l'épopée de la chatte Bastet, que nous avons découverte dans le premier tome. Bastet est une chatte tout ce qu'il y a de plus agaçant : autoritaire, de mauvaise foi, orgueilleuse, possessive, bref elle a tous les défauts du monde. C'est à travers elle que nous explorons le nouveau monde : un monde dévasté par la guerre civile puis par la peste, où les humains sont en voie de disparition et où les rats sont devenus la plus grande menace. A la tête de quelques survivants chats et humains, Bastet va tout faire pour trouver la solution qui les débarrassera définitivement des rats et qui fera d'elle la reine de la nouvelle civilisation chat. Accompagnée de Pythagore, le chat qui a accès à Internet, et de Nathalie, sa servante humaine, elle va vivre de grandes aventures pour trouver du renfort : elle va monter dans une montgolfière, assister à un procès tenu par des porcs, accéder à la connaissance et à une de ses vies antérieures, vaincre sa phobie de l'eau, et bien plus encore.
Werber nous livre une vision futuriste et moraliste, j'ai un peu eu l'impression de retrouver les fables
De La Fontaine ou même un échos de
la ferme des animaux de
George Orwell. Comme toujours il mélange les genres, et avec lui il ne faut vraiment pas se poser de question sur l'absurdité de telle ou telle idée, il faut juste lire et se laisser porter par l'histoire. Si certains passages sont amusants, cet amusement est toutefois contrebalancé par des leçons de morale sur l'impact de l'humanité sur la Terre et les autres espèces, et cela peut tout à la fois agacer et faire réfléchir. Certes l'homme est loin d'être parfait, mais j'ai trouvé que l'auteur aimait ressasser toutes ses erreurs et les renvoyer au visage du lecteur. J'aurais aimé qu'il mette moins de prises de conscience et un peu plus de fun, de légèreté dans son histoire. Un peu plus de points positifs concernant les actions de l'homme, également, même s'il en a mis quelques-uns au fil des pages.
C'est donc une immense fable ponctuée de morales que nous livre
Werber ici, à travers l'oeil du plus grand animal de compagnie de l'homme : le chat. J'aime beaucoup suivre les aventures de Bastet, ses réflexions sur l'humanité et sur toutes les choses qui traversent sa route, bien qu'elle me soit vraiment insupportable. Les idées scientifiques, mythologiques, philosophiques ou spirituelles qui parcourent ce roman sont encore une fois appuyées par Edmond Wells et son Encyclopédie de Savoir Relatif et Absolu, ouvrage de référence de l'auteur, et j'aime toujours autant ces interruptions dans l'histoire pour apprendre de nouvelles choses.
Je regrette par contre certaines redondances dans le discours de Bastet, et un style qui manque un peu de fluidité, dans le sens où l'auteur veut tellement raconter des choses et émettre des prises de consciences, que j'ai l'impression qu'il délaisse ainsi un peu son histoire. J'ai néanmoins hâte de voir comment tout cela va se terminer dans le dernier tome,
La planète des chats !