AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 157 notes
5
21 avis
4
27 avis
3
18 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman historique sur la période post révolution française avec la vraie histoire en toile de fond qui sert de décor pour une enquête sur des cadavres ayant la tête coupée. Mais l'histoire policière est bien plus que la recherche de 3 meurtres; plus on avance dans la lecture et plus le scénario devient politique avec des intervenants de premier plan comme le roi Louis XVI, Lafayette, Marat. Victor Dauterive, jeune gendarme est le personnage principal qui mène l'enquête à sa façon et nous permet de côtoyer la vie parisienne de 1791. À la fois roman instructif pour cette période mouvementée et très confuse de notre histoire et roman policier avec certains suspenses.
Commenter  J’apprécie          300
Avec l'enquête de Victor Dauterive sur trois cadavres décapités retrouvés dans la Seine, j'ai découvert le Paris de 1791, une révolution qui échappe à un Lafayette pressé d'établir une constitution, au profit du peuple manipulé par les slogans populistes de Marat, par les courants philosophiques de Rousseau, (abolition de l'esclavage, émancipation des femmes, Déclaration des droits de l'homme), un roi qui tentera de fuir, aidé des Patriotes prônant une économie libérale...

Pas trop fan d'Histoire romancée, j'ai trouvé chez Portes une écriture intelligente, légère, beaucoup d'action.
Commenter  J’apprécie          300
LE DÉBUT D'UNE SÉRIE SE DÉROULANT SOUS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
Ce roman policier historique est le premier volume d'une série intitulée "Les enquêtes de Victor Dauterive" qui a lieu sous la Révolution française.

Si la Révolution française est une période très prisée dans les romans historiques, elle l'est moins dans les romans policiers historiques, surtout sous forme de série. Certes, Nicolas Le Floch n'est pas très loin, mais ce personnage parisien évolue quelques années avant la Révolution française, en tout cas pour l'instant !

Et créer une série représente de nos jours un sacré pari et beaucoup de travail, car l'auteur ne réfléchit pas uniquement à un roman, il travaille plus globalement sur la série qu'il souhaite créer, l'organise, imagine les futures intrigues et l'évolution de ses personnages, car ce premier roman pose les bases de la série : époque abordée, personnages récurrents ou non, caractères physiques et psychologiques des personnages...

Ces deux aspects ont donc attiré ma curiosité !


LE LIVRE, UN SACRÉ PAVÉ !
C'est vrai, je préfère les romans en format poche et pas trop épais. J'ai beau être ce que l'on appelle "une grosse lectrice", les gros romans m'ont toujours fait un peu peur. Et là, un pavé de pratiquement 400 pages ! Cependant, la mise en page – blancs tournants, corps du texte et interlignage – est aérée et agréable à l'oeil.

De toute façon, j'étais déjà conquise par le titre, à la fois intrigant et évocateur, et par l'illustration en couverture, étonnante, pittoresque et qui rappelle qu'autrefois certains ponts de Paris étaient couverts de boutiques et de maisons.

Le message est clair : il s'agit bien d'un roman policier historique !


UN CONTEXTE HISTORIQUE AGRÉABLEMENT RETRANSCRIT
Même si la période de la Révolution française reste largement méconnue dans les détails, tout le monde connaît peu ou prou cette période charnière de l'histoire de France. Chacun d'entre nous est capable de citer quelques noms de grands personnages qui ont oeuvré dans les années 1789. Et la Révolution française continue de fasciner les gens, c'est une époque faite d'espoirs, de désillusions, de revirements, de trahisons, de progrès, de cruauté... Bref, tous les ingrédients sont déjà là pour écrire un bon roman historique ! Mais la difficulté est de trouver un angle d'approche original de cette période (personnages, thème, mode de narration...).

Jean-Christophe Portes place son intrigue en 1791 alors que le roi est toujours à la tête du pays et que l'Assemblée Constituante travaille à la rédaction de la Constitution. Malgré un certain nombre d'innovations (création des départements, réforme de la justice...), l'état de la France est toujours aussi fragile : à la pauvreté et à l'injustice qui persistent, s'ajoute un nouveau mal, celui des luttes de pouvoir et de son cortège de manigances, de manipulations, de trahisons, de bassesses, de complots... Les différents clans qui s'affrontent fragilisent d'autant plus la situation de la France.

L'auteur parvient à retranscrire toute l'atmosphère de cette époque, stimulante, pleine d'espoir, puisque tout est à inventer, mais aussi terrifiante, en raison des complots et des conspirations qui se trament entre le parti du roi et au sein même des différentes organisations révolutionnaires.

Si cette histoire m'est familière dans les grandes lignes, cette lecture m'a permis de découvrir l'histoire de la Gendarmerie Nationale (ancienne Maréchaussée), du Comité de liquidation des dettes et du cercle des Vainqueurs de la Bastille. Les informations historiques fournies par l'auteur sont subtilement distillées tout au long du roman, de telle façon qu'on apprend beaucoup de choses sans s'en rendre compte ! Certaines sont même apportées par des notes de bas de page, mais il n'y a aucune description indigeste. Ainsi, le lecteur ne se sent jamais écrasé par un flot d'informations ou interrompu dans sa lecture car c'est l'intrigue qui mène le jeu.

Pour restituer cette atmosphère si particulière, l'auteur s'est appuyé sur une riche bibliographie présentée en fin de roman mais aussi, plus en détails, sur le site web du livre.


PARIS AU XVIIIE SIÈCLE, ON S'Y CROIRAIT !
De la même manière, l'auteur parvient à nous rendre vivant le Paris de la Révolution française, une ville bien plus petite qu'aujourd'hui, qui correspond grosso modo aux six premiers arrondissements actuels. Au-delà, ce sont des fermes, des champs, des vergers, des monastères et des villages.

En suivant le héros de ce roman, Victor Dauterive, on découvre une ville vivante, pleine d'énergie mais aussi terriblement injuste : aux hôtels particuliers du centre s'opposent les quartiers plus excentrés. Tel est le cas du faubourg Saint-Marcel où vit l'un des personnages du roman, Suzanne : il s'agit d'un quartier où dominent les habitations vétustes dans lesquelles les gens vivent dans la saleté, le bruit et la promiscuité.
"Le jeune homme connaissait mal ce quartier, l'un des plus déshérités de la capitale. Il n'y avait jamais mis les pieds et découvrait des maisons noires, un peuple de mendiants et de pauvres gens, un sol puant où s'accumulait une crasse que nul ne songeait à curer. Il y avait, disait-on, moins d'argent dans tout le faubourg Saint-Marcel que dans une seule maison du faubourg Saint-Honoré."
Mais, quel que soit l'endroit, les rues sont étroites, sales, boueuses, encombrées... Haussmann n'est pas encore passé par là ! (même s'il n'a pas fait que du bien à la capitale...)

Outre la géographie et l'architecture de la ville, l'auteur nous fait découvrir au gré des pérégrinations de Victor Dauterive tous les petits métiers d'alors : ravaudeuse, aubergiste, graveur, publiciste, limonadier, marchand d'eau, rétameur, commis, boucher, menuisier, domestique, comédien, boulanger, vendeuse de marée, marieuse, brasseur, barbier, brigadier, juge, gendarme, clerc de notaire... Tout un monde disparu resurgit alors sous les yeux du lecteur !


LA RECETTE D'UNE BONNE INTRIGUE POLICIÈRE
Outre un contexte historique brillamment décrit, l'auteur développe ici une intrigue criminelle bien ficelée et parfaitement intégrée à un épisode marquant de l'histoire de France. Constituée de deux histoires a priori indépendantes, l'intrigue est rythmée par une suite de meurtres, de complots, de trahisons, de poursuites et de fausses pistes : pas de temps mort, il y a en permanence des rebondissements qui permettent au héros d'avancer dans la résolution de son enquête, même si celle-ci s'avère assez compliquée.

Autre particularité de cette intrigue : le lecteur est parfois amené à suivre d'autres personnages que le héros et, par là même, a parfois un petit temps d'avance sur ce dernier, mais pas toujours car le lecteur ne sait pas forcément pourquoi l'auteur l'amène à suivre d'autres personnages ; ce sont parfois de vraies pistes, parfois de fausses pistes... l'auteur joue véritablement avec notre perspicacité. Maîtrisant à la perfection son sujet, l'auteur instaure un suspense qui tient le lecteur en haleine jusqu'aux dernières pages.


UN DÉBUT ASSEZ DÉCONCERTANT
Comme le roman se divise dans un premier temps (pendant au moins 180 pages) en deux histoires parallèles – l'enquête sur les corps retrouvés sans tête et la mission donnée par La Fayette à Victor Dauterive d'arrêter Marat –, on a un peu de mal à comprendre au début s'il y a une intrigue principale ou pas, si les deux intrigues vont se réunir et, si oui, comment.

D'un point de vue narratif, cette juxtaposition de deux histoires qui vont finir par se recouper n'est pas évidente à gérer, d'autant qu'aucun personnage ne sert de liant. D'où des sauts de puce un peu intempestifs : au cours de la lecture, on passe d'une intrigue à l'autre, d'un personnage ou d'un lieu à un autre, sans aucune transition et indication à part un saut de ligne. Il aurait été intéressant de conserver le découpage chronologique mis en place pour le premier chapitre du roman, mais que l'on ne retrouve pas par la suite, et d'y ajouter une mention géographique, car parfois ce n'est qu'au bout de trois lignes que l'on comprend qu'on a changé de personnage ou de lieu. La lecture n'est donc pas très aisée, même si l'on comprend dès que l'on voit un saut de ligne qu'on va changer d'histoire, de personnage ou de lieu. En outre, sans mention de date, on perd le fil du temps et je serais bien incapable de vous dire combien de temps dure cette enquête.


UN SCÉNARIO ÉLABORÉ ET UNE ÉCRITURE FLUIDE
Présenter l'auteur dans le cas présent me semble d'autant plus important qu'il s'agit d'un premier roman et que la formation et le métier de l'auteur ne sont pas étrangers à la conception et à l'écriture de ce roman.

En effet, après avoir étudié le cinéma, la vidéo et l'animation à l'École Nationale de Arts Décoratifs, Jean-Christophe Portes est devenu journaliste et réalisateur. Travaillant pour la télévision, il est l'auteur d'une trentaine de documentaires consacrés à la société ou à l'histoire.

Et, en effet, que ce soit dans la description du Paris d'alors, des situations, de l'action ou bien des personnages, l'écriture de l'auteur est très visuelle, en lien avec un scénario bien construit. Le récit est ainsi magistralement maîtrisé, l'auteur tient toutes les ficelles entre les mains et sait parfaitement quand il va les lâcher. En lisant l'interview de l'auteur sur son site, mon intuition s'est confirmée : il a d'abord rédigé un synopsis puis s'est lancé dans un plan détaillé, constitué de séquences. Une fois validé, il s'est lancé dans l'écriture, apportant par là même le rythme, les descriptions, les émotions...

Cette méthode serait donc la recette magique pour écrire un roman ? Eh non, savoir écrire un scénario détaillé est important, mais cela ne suffit pas : en effet, si seul le scénario est soigné, le lecteur a la sensation d'évoluer dans un univers artificiel, sans aucun relief ni caractère. Outre le scénario, il faut être capable de restituer une époque, un contexte, une atmosphère, de développer des personnages, leur psychologie, ce que l'auteur réussit parfaitement ici.

Bien écrit, agréable à lire, bien rythmé, ce roman se lire avec plaisir et facilité. Les descriptions sont parfois un peu courtes, mais cela permet au récit de rester dynamique. La plume est captivante, légère, donnant un effet de réalisme bien réussi, puisque l'ambiance de l'époque est bien rendue. On est tenus en haleine jusqu'à la dernière page.


LE HÉROS, UN JEUNE ENQUÊTEUR DE 19 ANS
Une intrigue policière bien menée donc, avec à sa tête le gendarme Victor Dauterive. Contrairement à certains personnages d'autres romans historiques, Victor n'est pas un homme aguerri, sûr de lui, parfait.

En effet, suite à des démêlés avec son père, le marquis de Saulon, Victor Brunel de Saulon, chevalier d'Hauteville, a fui sa région natale, la Bourgogne, pour gagner la capitale où, grâce à la protection de La Fayette, il devient à 19 ans sous-lieutenant de la Gendarmerie Nationale et s'appelle désormais Victor Dauterive. Officiellement, le jeune homme est affecté à la garde de l'Hôtel de ville ; dans les faits, La Fayette lui confie des missions confidentielles.

Passionné de dessin et de peinture, Victor est un jeune aristocrate patriote, pétri des idéaux des Lumières, grand lecteur de Voltaire, de Rousseau et de Plutarque. C'est en sa compagnie que l'on découvre cette période pleine de clairs-obscurs, que l'on revit les événements tels qu'ils ont été vécus au jour le jour, en dépassant les clichés qui ont fini par s'imposer aujourd'hui.

Fougueux, parfois un peu candide, mais toujours volontaire, Victor évolue au fil du roman, au fur et à mesure qu'il découvre les réalités politiques de la période dans laquelle il vit. Il prend de l'épaisseur, acquiert de l'expérience au contact d'hommes plus expérimentés (le conseiller de Gastine, le chirurgien-barbier Bouvreuil et l'archiviste Duperrier). Il commet des erreurs, tombe dans des pièges grossiers, mais il grandit et apprend de ses erreurs. Nul doute qu'il prendra davantage d'assurance au fil de ses enquêtes et des romans.

Puisqu'on en est à parler du héros et de son évolution dans les prochains romans, il pourrait être intéressant et bien utile d'ajouter une liste des personnages présents dans le roman, car autour du héros évolue un assez grand nombre de personnages : La Fayette, Antoine Talon, de Gastine, Bouvreuil, Duperrier, la veuve Pinsonnet, Suzanne, Picot, Maurice Duplay, le père François et sa femme, Lesage, Stanislas Bourdon, Charpier, Peretat, le marquis de Saulon, Vassel, Agnès de La Chesnaye, le vicomte de Saint-Prix, Pierre Chéron, mademoiselle Lange, Boulay de Lhéritier...


DES CLINS D'OEIL HISTORIQUES
Au cours de son enquête, Victor Dauterive est amené à croiser une foule de personnages fictifs, le petit peuple de Paris, mais aussi historiques : La Fayette, Marat, Louis XVI, Marie-Antoinette, Danton, Hébert, Olympe de Gouges, Talma, Fragonard, Madame Roland et son époux, Madame Helvétius, Louis Sébastien Mercier, de Batz, Perrégaux... et bien d'autres révolutionnaires qui ne s'entendent guère entre eux, à cause de conflits d'intérêt. L'auteur parvient brillamment à mêler ces personnages historiques à l'intrigue.

J'ai particulièrement apprécié l'irruption de Fragonard dans le cours du récit, ce "vieillard d'au moins soixante-cinq ans, le teint jaune et les traits fatigués. Il portait un mauvais manteau de laine, une grosse écharpe et un petit tricorne, mais cette mise assez pauvre contrastait singulièrement avec l'assurance un peu moqueuse du regard."

Mais également la présence d'Olympe de Gouges, "une agréable personne d'environ quarante ans, au visage rond et aux grands yeux charmeurs", dont l'auteur nous fait partager les revendications et idéaux très actuels : droit de vote des femmes et leur intégration dans la société à la même place que les hommes, aides pour les pauvres isolés dans les quartiers délabrés, abolition de l'esclavage... Un personnage plein de charme, combative, pugnace, combattante, sensible, attentive au sort des autres...

Et, pour finir, l'évocation du milieu du théâtre via le fameux Talma, "un grand jeune homme de belle allure, les cheveux coupés court à la Titus, en costume et sandales romaines parfaitement reproduits", et la rupture entre la troupe du Théâtre-Français et les comédiens patriotes qui se réfugient dans un nouveau théâtre, rue Richelieu.


EN CONCLUSION
Points forts :
– Le premier volume d'une série policière qui se déroule sous la Révolution française.
– Un personnage principal non stéréotypé, qui évolue au cours du roman.
– Un scénario bien construit.
– Une belle restitution du Paris sous la Révolution.
– Un mélange harmonieux entre personnages fictifs et historiques, entre l'intrigue policière et l'Histoire.
– Un roman accessible à tous, quelle que soit la connaissance du lecteur en histoire.

Points faibles :
– Absence de repères spatio-temporels structurant le texte.
– Une introduction sur le contexte historique aurait été un plus.
– Une construction originale mais qui peut dérouter le lecteur sur une centaine de pages.
– Pas de liste de personnages au début du roman.


Merci à l'auteur, Jean-Christophe Portes, qui m'a permis de découvrir ce roman !
Lien : http://romans-historiques.bl..
Commenter  J’apprécie          251
Après Augustin Duroch et Gabriel Joly, la Révolution a un nouveau shérif en ville : Victor Dauterive !
Est-ce que j'ai besoin de dire que les victimes sont décapitées ou pas ? '^' xD

Je dois dire que j'ai trouvé la double (enfin triple) enquête vraiment palpitante et que je l'ai adorée ! Même si j'ai plus de réserves sur d'autres points.
Tout d'abord je trouve dommage d'avoir une date au début du roman puis plus rien, ça me frustre un peu de ne pas pouvoir me repérer. Et il me manquait aussi un peu de descriptions de lieux, je ne visualisais pas tout.

Oui j'ai commencé par les points « moins »...
Parce que cette double enquête ohlala !
Je cherchais vraiment où on pouvait tout relier, surtout qu'ayant le point de vue des méchannnts on connaît les coupables sans savoir qui ils sont ni pourquoi ils font ! Et tout ça prend des proportions de corruption et de politique super bien amenées c'était vraiment top ! Tout en amenant de bonnes questions et réflexions sur la Révolution en elle-même. En tant que polar il était vraiment genialissime !
Aller, dernier point un peu frustrant, il m'a manqué des scènes dans le roman ! Généralement quand le héros est en galère, une ellipse résout tout et on nous raconte après comment il s'en est sorti, ça m'a fait grogner xD

Mais rien que pour cette enquête, j'adhère ! J'attends de voir la suite de la série pour me convaincre à 100% !
Commenter  J’apprécie          80
1791 : des corps tués d'un coup de feu et la tête proprement découpée, sont retrouvés sur les bords de la Seine, à quelques kilomètres de la capitale. le brigadier Picot va donc enquêter sur cette mystérieuse affaire, avec l'aide de son vieil ami, le chirurgien-barbier, Bouvreuil…
Dans le Paris de la Révolution, au même moment, Victor Dauterive, officier de la Gendarmerie nationale, et protégé de Lafayette, est chargé d'arrêter Marat, qui est accusé d'agiter la foule contre le Roi et la future Constitution… Incapable de mener à bien sa mission, le jeune Dauterive doit faire face à quelques personnages bien peu recommandables : un commissaire, un membre des « Vainqueurs de la Bastille », et un boucher… qui vont le mener, lui aussi, sur la piste des corps sans tête…
Une lecture immersive, en plein coeur du Paris Révolutionnaire, parfaitement décrit par l'auteur : on y est réellement plongé, à croire que l'on sillonne les rues de la ville de l'époque, en croisant pas tout à fait par hasard les Marat, Danton, et autre La Fayette… de la capitale à Versailles, en passant par Varennes, ce polar est passionnant, du point de vue historique !
Je reste un peu plus mesurée sur la « petite histoire » : j'ai trouvé, de fait, l'intrigue policière un peu déséquilibrée, un peu lente, et insuffisamment développée en tant que telle avant qu'elle ne fasse la jonction avec la « Grande Histoire ». Oui, parce qu'évidemment les deux s'entremêlent, et là, c'est très bien réalisé. Moi qui ne suis pas une fan de la période, je lirai avec plaisir la suite des aventures de Victor Dauterive…
Commenter  J’apprécie          80
Une enquête très documentée, dans la France révolutionnaire, qui nous plonge dans les méandres du pouvoir d'après 1789, nous révélant la succession de mensonges et de trahisons qui entourèrent la fuite du roi Louis XVI et de sa famille vers l'Est, le 21 juin 1791.
Le sous-lieutenant de gendarmerie, Victor DAUTERIVE, fervent admirateur de ROUSSEAU, est considéré par le marquis de LAFAYETTE, commandant général de la Garde Nationale, comme son fils spirituel et c'est sur ses ordres qu'il enquête sur trois corps sans tête retrouvés dans la Seine.
Déterminé à retrouver les assassins et prêt, dans cet objectif, à désobéir à la nouvelle chaîne de commandement dirigée par le député Antoine TALON, DAUTERIVE va révéler une mystérieuse histoire de vol d'anciennes créances dont les tenants et les aboutissants le mèneront à la fameuse Affaire de Varennes.
Une enquête politique et sociétale complexe qui apporte une analyse intéressante sur les enjeux de la Révolution Française, même si j'ai trouvé le nombre et le rôle des personnages en jeu assez difficile à cerner lorsqu'on ne connaît que sommairement cette époque.
La vie et les moeurs dans le Paris du XVIII ème siècle m'ont paru plus passionnants que le dénouement de l'écheveau d'influences et de trahisons qu'a suscité cette fuite du roi.
Mais ce n'est que mon avis de lectrice d'oeuvres plus romantiques qu'historiques et je ne regrette pas les éclairages que ce roman de Jean-Christophe PORTES ont apporté à ma connaissance de cette période cruciale de notre Histoire.
Commenter  J’apprécie          70
Un polar historique qui se passe à une période agitée et pas très claire : la révolution. le héros travaille pour La Fayette. Souvent dans les policiers historiques, soit l'auteur décrit trop la période oubliant le scenario, soit il favorise le scenario négligeant la crédibilité historique. Là, le mélange est équilibré, on rencontre de nombreux personnages "connus" et l'enquête s'intègre de manière assez fluide. Une bonne lecture, très prenante, une foiss commencé on veut connaître la fin ...
Commenter  J’apprécie          60
Tout d'abord je tiens à remercier Jean Christophe Portes de m'avoir envoyé son livre et de m'avoir permis de découvrir ainsi un nouveau personnage. En grand amateur de polar historique, le sujet ne pouvait que m'intéresser. Après Anne Perry et Nicolas Bouchard, j'étais curieux d'avoir une autre approche de cette période de notre histoire nationale.

Derrière les grands idéaux, la Révolution Française possédait une face bien plus sombre où complots, corruption, malversations et violence étaient présents. C'est ce que découvrira Victor Dauterive, un jeune sous-officier de la toute récente Gendarmerie de 19 ans, proche De La Fayette.

Je dois avouer que le début de ce livre m'a un peu déconcerté. Je ne veux pas dire par là que j'ai été déçu, mais avec ces trois intrigues (la découverte de corps sans tête, des vols domestiques et « l'arrestation » de Marat) j'ai eu l'impression de me retrouver devant un puzzle sans savoir par où le prendre. Et puis, les pages défilant, j'ai fini par me sentir plus captivé par le récit. Et même si le héros est bien candide, voir naïf, au début du roman, les événements le forcent à grandir et on le sent gagner en maturité.

La présence de personnages illustres de la Révolution (La Fayette, Marat, Danton, Olympe de Gouges, Fersen etc...) est bien dosée et apporte la touche historique à l'aventure.

Le seul petit bémol que je pourrai adresser est peut être la longueur. Je pense qu'une cinquantaine de pages en moins aurait apporté un petit peu plus de rythme. Mais cela reste bien évidemment un avis purement personnel.

En tout cas, je serai attentif à la publication d'une nouvelle enquête de Victor Dauterive afin de suivre l'évolution du personnage, et de voyager parmi les événements de la Révolution.
Commenter  J’apprécie          50
Très belle idée que de placer un roman policier dans cette époque troublée : la Révolution a commencé depuis deux ans, mais le roi est encore là, et certains rêvent encore d'établir une monarchie constitutionnelle pendant que d'autres veulent revenir à l'ancien régime. Les manipulations sont légion, les arrangements, les pots-de-vins, les bassesses les plus extrêmes sont plus que courantes. Tout le monde manigance dans son coin, tellement le pouvoir en place est fragile. Danton et Mirabeau sont payés par Louis XVI pour son plan de corruption visant à retrouver le pouvoir. Marat écrit dans son journal, semble incorruptible et continue de dire très haut et très véhémentement ce qu'il pense du roi et de ceux qui sont au pouvoir. La belle Olympe de Gouges est aussi présente dans ce roman, en est un personnage avec un vraie place, on lit ses revendications pour la vraie égalité entre tous : le droit de vote des femmes et leur intégration dans la société à la même place que les hommes, de vraies mesures pour aider les pauvres isolés dans des quartiers sordides, la fin de l'esclavage, ... le contexte est formidable, je ne suis pas spécialiste de la période, je ne saurais dire s'il y a des anachronismes, des erreurs manifestes, Jean-Christophe Portes indique en fin de volume ses références bibliographiques, solides, ce que je sais c'est qu'il a su rendre un Paris vivant et grouillant, bruissant des intrigues du pouvoir mais aussi des pauvres qui n'en peuvent plus de s'échiner pour presque rien.

Et l'intrigue du roman me demanderez-vous ? Eh bien, elle est elle aussi solide, au début on ne la comprend pas trop, on avance au même rythme que Victor Dauterive, on sent bien qu'il y a lutte au plus haut niveau de l'État et que certains en profitent pour s'en mettre plein les poches, comme quoi, rien ne change... Et puis, on avance et se dessine encore autre chose, plus grand... mais je ne vous dirai pas. Franchement, je me suis régalé.

Mes deux seules réserves seraient sur un format qui aurait pu être un peu pus court, notamment dans la première partie qui se traîne un peu, mais une fois passée, le reste est excellent ; l'autre réserve est purement de mise en page, à savoir que lorsqu'on passe d'un personnage à un autre, il y a un interligne plus large, mais un petit symbole dans cet interligne serait une bonne idée.

Victor Dauterive est un jeune homme de dix-neuf ans, qui a fui une éducation plus que stricte et s'est retrouvé versé dans la nouvelle gendarmerie créée en février 1791 en replacement de la Maréchaussée. Il a la fougue de son âge mais aussi la maladresse et une certaine naïveté liées également à sa jeunesse. Il tombera dans des pièges grossiers, se fera rosser, enlever, doubler, ... C'est un nouveau venu bien sympathique qui change des enquêteurs qui devinent tout, sont totalement blasés et ne tombent que rarement dans les traquenards. C'est un personnage qui demande à s'épaissir, qui s'épaissira sûrement au fil de ses enquêtes, puisqu'une série s'annonce ici avec ce premier titre. Sans doute lui faudra-t-il s'associer avec quelque collègue ou mouche de l'époque (= indic de maintenant) pour prendre un peu d'envergure et se tirer de mauvais pas plus aisément. Une naissance de héros bien sympathique qui ne demande qu'à être suivie d'autres épisodes que je me fais déjà une joie de lire.

Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à consulter le site de Victor Dauterive, voire même son compte facebook, et oui, un gendarme de 1791, ça vit aussi avec les réseaux sociaux.
Lien : http://lyvres.fr
Commenter  J’apprécie          50
1791, Victor Dauterive a 20 ans et est un gendarme protégé par le général Lafayette. Ce dernier, avec Antoine Talon, lui demande de tenter d'enlever Marat qui écrit des pamphlets attisant la haine contre le roi. En parallèle, il y a des corps retrouvés sans tête et un inspecteur qui va y perdre la sienne . L'histoire est bien menée, le contexte historique remarquablement détaillé et intéressant et notre héro, pas falot mais pas superman non plus, a de l'étoffe dont on fait les héros, c'est sûr.
La révolution, les intérêts de chacun, la fuite du roi à Varennes en juin 1791 et la désillusion de Victor, car les intérêts de la révolution et la protection du roi font que l'on punit pas les coupables. C'est fou comme le temps passe et que rien ne change.
je vais donc lire avec passion les 2 tomes suivants.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (410) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2869 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}