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3,6

sur 97 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un petit trésor…foisonnant, qui m'a enthousiasmée tout en me laissant quelque peu perturbée, pleine de perplexité sur tous ces questionnements concernant des mondes invisibles !

Un auteur et ce texte qui me faisaient de l'oeil depuis un moment !

Intriguée par ce personnage paternel, medium et magnétiseur… qui éduque son fils d'une manière très particulière, avec des exercices éprouvants, afin de le purifier, de l' éloigner des ondes négatives… Ce fils est tiraillé douloureusement entre l'étrangeté de ce père, à tel point qu'il subit moqueries et persiflages à l'école, traité de « Fils de maboul » ! Une enfance entre fascination, et répulsion, qui a marqué à vie, notre narrateur, dans une sorte de maltraitance involontaire, le père persuadé de faire bien , de former et fortifier son fils aîné !
« Certains disaient que mon père était un mage, qui avait accès à des choses que personne ne percevait. D'autres pensaient qu'il était fou. Moi, je ne m'étais pas encore fait une idée très nette. (p. 17)”
Pour satisfaire ma curiosité, j'ai écouté Victor Pouchet raconter l'origine et la genèse de ce roman, qui a été inspiré, d'une vraie rencontre : des discussions avec un magnétiseur… qui ont fait leur chemin dans la tête de l'écrivain… rencontre qui lui a fait imaginer la vie d'un enfant éduqué, formé, influencé par un père médium… Comment on vit une enfance dans un contexte aussi particulier ?
Qu'est-ce qu'est l'Invisible ?!...Comment on réchappe à son enfance et à une telle enfance , en l'occurrence…? ?
Cette fiction s'articule en trois parties inégales : la première, la plus importante est le récit d'Elias concernant son enfance, ses rapports et son vécu si marquants et troublants avec un père différent, possédant des pouvoirs divers, dont celui de« couper le feu » , guérir les brûlures, etc.
« Après tout, les choses étaient peut-être tout à fait normales. Mon père avait son cabinet de médium qui était cette sorte de cabane dans le fond du jardin, où il recevait des patients. Il était finalement un peu comme un médecin qui aurait créé sa propre science. Il s'était fait une carte de visite : paradoxologue- médium- sciences occultes (… » (p. 50)

Ce jeune homme Elias , raconte aussi son présent avec Avril, qu'il aime et qui l'aime, tout en le trouvant craintif, trop secret autant qu'étrange, étrangeté créée sûrement par tous ces éléments de l'Invisible…alimentés, inculqués à longueur de temps par ce père médium-chamane…
Education des plus perturbantes , à la fois atypique, enrichissante et marginalisante !

Education si spéciale , trop empreinte d'angoisses paradoxales et multiples… qu'elle a provoqué chez Elias une difficulté à vivre, tour à tour, aimant et craignant à l'extrême, ce père ! Tout cela a induit à l'âge adulte une sorte de difficulté et d' épuisement à vivre…

« Elle [la grand-mère ] me demandait si mon père me nourrissait comme il fallait, elle me posait plein de questions sur lui, sur ce qu'il faisait, sur la maison, sur ses consultations de magnétiseur. Je ne répondais pas à toutes ou du moins, je restais assez vague, car j'avais un peu honte. Dans ces moments-là, je me sentais solidaire de lui, de son étrangeté, de ses grandes idées sur le monde et la vie. (p. 75)”

Heureusement sa rencontre et son amour pour Avril va l'aider à se reconstruire une sorte d'équilibre…à inventer une renaissance…après cette enfance « traumatisante » et anxiogène !

« Il paraît que la fatigabilité est liée directement au niveau d'angoisse que provoque le monde » (p. 57)

Après le long récit d'Elias, suit le journal de sa compagne, Avril qui nous expose les circonstances de leur rencontre, sa perception intime de la personnalité très spéciale d'Elias…son amour sincère et ses inévitables questionnements concernant les difficultés d'Elias pour appréhender la vie, les autres…ses angoisses multiples.


Et le plus court texte, qui achève ce récit ,est celui du père s'adressant à Avril… tentant de lui expliquer la formation particulière donnée à ses deux fils , l'accident terrible survenu au cadet, qui devait reprendre le flambeau du père…sa joie de faire sa connaissance, et son bonheur sincère à l'idée du petit à naître…Restent des silences, des perplexités, des doutes… comme un malaise entourant les malheurs survenus à ce père-médium-magnétiseur et à sa famille….

Restent les forces conjuguées de l'amour de la Vie, de la nature…des animaux, de l'élan vers une vie plus légère, plus simple… loin de toutes les théories paternelles, le balancement positif apporté par Avril pour l' »option légère » :

"J'aime bien l'idée d'Avril de "l'option légère", de prendre face aux bouleversements la voie de la légèreté. Ce n'est pas du déni ou de la dérision, parce que la réalité de la catastrophe n'est pas effacée, mais c'est un angle face au réel. D'un coup, on regarderait les choses en se rendant compte qu'on n'y est pas complètement, qu'on peut les observer de biais, ave attention et douceur. On pourrait frôler le monde et ce serait déjà pas mal. Mais je ne sais pas bien comment on fait. "(p. 110)

Une très belle lecture…originale qui m'a captivée… au vu de l'abondance des passages soulignés.
Poésie, sensibilité, questionnements universels sur comment appréhender le monde et y trouver sa place... après une enfance compliquée...Après cet enthousiasme sans réserve, Je serai très attentive désormais à la lecture du nom de cet écrivain…lorsque je le verrai réapparaître !

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Jolie pépite de cette rentrée littéraire 2020 !
Dans ce roman, nous suivons Elias, un homme mystérieux, discret, fantaisiste mais parfois colérique. Il fait la rencontre de Avril, une jeune femme pétillante, qui tombe rapidement sous son charme particulier.
C'est qu'Elias a un passé chargé et une enfance pas facile derrière lui, dictés par les extravagances de son père, qui est médium et magnétiseur, un genre de doux dingue qui dicte les règles du foyer. La logique telle qu'on l'entend n'a pas cours, c'est le cosmos et les énergies qui guident le père d'Elias et régentent leur vie.
Adulte, Elias ne parle plus à son père. Il est inadapté, plutôt dépressif mais ne manque pas pour autant d'humour. Avril tente de le comprendre, mais ce n'est pas toujours simple de vivre à ses côtés.
Un joli roman, singulier et fantaisiste. Je me suis attachée aux personnages et aux souvenirs d'Elias, ainsi qu'à l'auteur qui traite tout son monde avec beaucoup de bienveillance.
Le roman est divisé en trois parties de taille inégale. J'ai vraiment préféré la première qui donne la parole à Elias mais ai moins accroché à celle sur Avril, plus superficielle et qui vient casser le rythme et l'ambiance.
Ce n'est pas un best-seller, mais je pense que ce texte trouvera son public.
Une lecture fort agréable, douce et surprenante !
Merci, Victor Pourchet, pour ce bon moment.
Si vous vous posez la question du choix du titre «autoportrait en chevreuil», je vous laisse le découvrir en lisant le livre.
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Quelle belle surprise que ce roman...
Je ne m'attendais pas à l'apprécier autant.
Dès le départ l'écriture subtile de l'auteur m'a plue, sa façon en douceur et sans psychologie de faire parler Elias petit garçon et jeune homme amoureux.
J'aime beaucoup les mots de ce jeune homme amoureux, et la façon dont Victor Pouchet arrive à créer cette histoire dans une famille dysfonctionnelle, certes, mais sans jugements tranchés.

On est à la place de ce petit garçon qui évidemment recherche approbation et amour, sépare bien la famille et l'école pour mieux gérer sa vie un peu étrange. Très même aux yeux d'urbains, moins aux yeux de personnes vivant en campagne.
Il reste dans ce pays des personnes médiums, magnétiseurs, celui-ci bourre le crâne de son fils de ses croyances, ça va loin...

Élias, devenu grand et amoureux, essaie de vivre. Et ce n'est pas facile.
Et au delà de son histoire, c'est cet état qui est touchant. Et peut concerner beaucoup de gens.
Mais au delà, avec l'arrivée d'Avril, la jeune femme dont il est amoureux ensuite, et que l'on lit aussi, j'aime la façon dont l'auteur nous donne à lire les angoisses et anxiétés d'une société via ses personnages, quelques soient leurs parents et passés.

Alors ce n'est ni sombre ou gai.

C'est très humain, fin et humaniste ce roman et on espère aussi que L'amour d'Avril et l'amour d'Elias les aidera tous deux à vivre, vivre le mieux possible.

Quelle belle plume et quelle belle empathie.
J'ai aimé cette lecture, la sensibilité de l'auteur, certains passages sont poétiques et le livre est une réussite.

N'hésitez pas à lire Autoportrait en chevreuil, c'est beau de compréhension de l'autre, ce qui n'est pas si courant, finalement.

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Quelle belle première de couverture qui me rappelle les tapisseries chez ma grand-mère (même si je n'y ai jamais vu de chevreuil).

J'ai aimé qu'il soit question d'un narrateur dont le père est « maboul » : c'est un guérisseur qui coupe le feu, et traque les ondes scalaires dans les bois.

La mère du jeune homme est morte quand il était petit, et le père se remarie avec une boulangère (enfin, la serveuse de la boulangerie). le père est persuadé que sa femme est enceinte d'une fille, et le bébé sera prénommé Ann, comme prévu.

Si l'adolescent est d'abord proche de ce demi-frère, il le voit se développer dangereusement.

Jusqu'au grand accident.

J'ai aimé la seconde partie, dans laquelle une jeune fille tombe amoureuse du narrateur, qu'elle trouve bancal.

J'ai aimé le père qui éduque comme il peut ses deux enfants, avec des méthodes pas très orthodoxes parfois.

Un jeune homme pas si lisse qu'il n'y parait.

Quelques citations :

J'ai appris qu'il existe un mode spécifique en hébreu : l'infinitif absolu. (…) certitude ancrée dans chaque mot, dans chaque proposition.

Il existe en japonais le mode du tentatif. Si j'ai bien compris, c'est le mode de la suspension. Quand on parle au tentatif, on maintient les choses dans une forme d'incertitude existentielle. (…) A u tentatif, le fait exprimé peut à la fois être et ne pas être, les deux sont possibles et se superposent. (p.23)

Je crois que nous avons un âge qui nous définit le plus profondément, notre camp de base existentiel, le carrefour auquel on revient sans cesse. (p.87)

L'image que je retiendrai :

Celle du chevreuil tombé dans la piscine municipale.
Lien : https://alexmotamots.fr/auto..
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Un très très beau roman d'atmosphère. Autoportrait en chevreuil confirme l'impression de grand talent que j'avais eue en lisant son "Pourquoi les oiseaux meurent", qui m'avait bouleversée.
Construit comme un triptyque, s'ouvrant par un monologue d'adulte qui évoque son enfance, se poursuivant par un journal intime de jeune femme et s'achevant par un soliloque un peu cinglé, le roman nous précipite dans trois univers successifs.
Pouchet manie remarquablement bien tous les niveaux des trois modes narratifs et nous abandonne sur une métaphore poétique de la vie, de cette vie "avec", où nous pouvons composer, et de cette vie "contre", où il nous faut lutter pour survivre.
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Tel un chevreuil prit en chasse, nous allons poursuivre Elias à travers les traces de son passé, avec un père coupeur de feu, magnétiseur, médium, croyant aux ondes et convaincu que celles de son fils sont néfastes. Et petit à petit, le drame qui hante le jeune homme va se révéler, après avoir présenté toutes les pièces de son puzzle...

J'ai adoré cette lecture ! L'auteur arrive en quelques lignes à nous plonger dans une atmosphère mystérieuse et envoûtante avec une plume exquise.
Nous découvrons Elias sous trois narrations différentes : ses propres souvenirs, le journal intime de sa petite-amie Avril, puis un monologue de son père. Et à la fin, on comprend ce titre énigmatique, qui peut laisser perplexe au début, mais qui prend tout son sens quand les pages défilent.
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Bonjour à tous, la rentrée littéraire s'annonce riche en belles découvertes. Je vais commencer par vous parler d' Autoportrait en chevreuil" de @Victor Pouchet aux Editions Finitude qui sort le 20 août 2020.
Elias est un garçon un peu spécial, secret. Avril est amoureuse de lui et ne le comprend pas toujours. Mais comment expliquer son enfance lorsque l'on vit dans une petite commune, où son père, fana d'ondes de magnétisme et d'occultisme, est considéré comme le fou du village. Que l'on n'a pas de dons particuliers contrairement à son propre frère qui peut lui ressentir et voir certaines choses. Comment trouver sa place. Un livre en trois parties très différentes en nombre de pages. La plus importante sur l'enfance d'Elias que l'on découvre très particulière, sur la vision d'Avril et une conclusion par le père d'Elias qui permet de comprendre le tout. Un livre particulier qui nous plonge dans un monde étrange où l'on se laisse embarquer avec un grand plaisir. Une belle découverte.
Quatrième de couv. Avril s'inquiète pour Elias. Elle l'aime, mais il est si secret, si étrange parfois. Craintif, aussi. Elle voudrait comprendre ce qui le tourmente, ce qui l'empêche de vivre pleinement.Mais comment Elias pourrait-il lui confier ce qu'a été son enfance ? Pas facile, dans un petit village, d'être le fils du « fou ». de celui qui se dit magnétiseur, médium ou « paradoxologue » et qui fait subir à sa famille la tyrannie de ses discours et de ses délires.L'amour d'Avril suffira-t-il pour qu'Elias échappe à cette enfance abîmée ?
Victor Pouchet est né en 1985 à Paris. Il est l'auteur d'un premier roman très remarqué, Pourquoi les oiseaux meurent (Finitude, 2017).
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Très joli roman que « Autoportrait en chevreuil » de Victor Pouchet.

J'ai rencontré cet auteur au salon du livre à Besançon. Il défendait avec détermination son dernier roman et j'ai été curieux de lire l'histoire peu commune d'Elias, son personnage central.

Victor Pouchet avec beaucoup de poésie, de délicatesse et d'une belle plume, a construit son roman en trois chapitres, en trois narrations, dont la plus longue et la plus touchante est celle où Elias se raconte.
L'enfant d'hier est devenu un jeune homme très discret, trop secret qui essaie de vivre sa vie, malgré un lourd passé qui le ronge. Il est très amoureux d'Avril, son amie. Mais cette dernière, qui a parfois du mal à vivre aux côtés de son amoureux, s'inquiète de son comportement souvent des plus mystérieux.
Elle ignore l'enfance bien difficile qu'Elias a vécu et qui l'a troublé dans son coeur et dans son âme.

Elias n'a pas connu sa mère Aliénor, morte très jeune et auréolée d'un grand mystère puisque son père n'en parle jamais.
Un père omniprésent qui élève seul son enfant suivant des règles bizarres semblant toutes être connectées au cosmos.
Un père étrange, extravagant, un médium à ses heures, un magnétiseur, un coupeur de feu qui consulte dans une cabane au fond de son jardin.
Un père obsédé par les ondes émises par les dolmens, par la terre, par l'eau, par les forêts…
Un père qui ne cesse pas de donner des épreuves, parfois très dures, douloureuses et fantaisistes à son fils, l'enfant Elias, afin qu'il puisse capter les différentes énergies de l'univers.
Elias subira docile, sans parfois trop comprendre, ces humiliations. Il souffrira aussi longtemps des moqueries de ses camarades de classe disant que son père était un fou.

Un jour, son père arrive avec Cécile, une jeune femme rencontrée au village. Elle porte en elle la tristesse et est d'une maigreur épouvantable. le père d'Elias l'épouse et un enfant nait de cette union improbable. le père voulait une fille et c'est un garçon qui nait et qu'il appellera « Ann ».
Très vite le petit frère d'Elias va prendre une place importante dans la famille désaccordée, effaçant la mère et reléguant au second plan son frère.
Ann semble être surdoué pour sa perception des ondes et s'intéresse très tôt à ce que lui enseigne son père.

C'est alors que le malheur arrive, Elias perd son frère dans un accident aussi tragique qu'inexplicable.
Commence alors pour Elias un grand chemin de croix. Un enfant qui sera très tôt rongé par de la culpabilité et assailli de questions sur la mort soudaine et étrange de son frère Ann.

Elias retrouvera-t-il l'apaisement et la sérénité auprès d'avril, lorsqu'elle lui apprendra qu'elle est enceinte de lui ?
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En trois mots : Enfance. Mémoire. Langage.

Voilà un roman que mon professeur de littérature contemporaine classerait à coup sûr comme "déconcertant". L'auteur nous y offre une écriture poétique centrée sur une revisite du "je" narratif et une volonté de transcription du réel. Un instant littéraire rare que nous dévorons avec allégresse.
Dans cette oeuvre, nous suivons l'histoire d'Élias à travers ses souvenirs d'enfance. Une enfance entre admiration et répulsion du père, personnage mystique et tyrannique, faisant vivre sa famille sous la coupe de ses nombreux délires. Il ne s'agit pas d'une fiction à intrigues, mais bien d'un autoportrait de cet homme, rongé par son passé, se livrant à nous dans une volonté de sincérité mêlée à une forme de pudeur délicate. La forme, quant à elle, s'apparente à un triptyque en canevas, dans lequel Victor Pouchet tisse sa toile du "je" par captation première des pensées stratifiées d'Élias, puis de celle d'Avril grâce à la supposée sincérité du journal, et enfin, de celle du père d'Élias par le discours direct. Une belle réflexion littéraire où forme et fond s'allient pour construire à nos yeux un personnage et à ceux d'Élias une identité détachée de l'image paternelle écrasante.
Le tout sur le pilier du réel entre référence culturelle contemporaine, technologie artificielle et jeux de langue. Délicate, poétique, contemporaine, réflexive, cette oeuvre est un véritable coup de coeur et celle pour laquelle je voterai le 9 décembre prochain !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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