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3,67

sur 135 notes
Titre trompeur pour le second tome du couple Pratchett Baxter après la Longue Terre.

Dix ans se sont écoulés depuis la fin du premier opus. l'humanité a essaimé dans la longue terre et a déjà des velléités d'indépendance, au grand dam des politiciens de Primeterre (la terre originelle). Dans toute la longue terre, aux USA, les pionniers travaillent en plus ou moins bonne intelligence avec les Trolls, si serviables. Mais différentes exactions à leur encontre pourraient bien remettre en question un fragile équilibre reposant sur la "corvéabilité" de ces lointains cousins.

Le titre est une arnaque... de guerre il n'y aura, puisque dès le départ on ne parle pas d'expédition punitive mais d'une mission à la star trek, puisque passés dix mondes, on se retrouve comme en plein espace intersidéral... Peut-être, disons plutôt en plein far west, avec Marshall itinérant.
Un vocabulaire très américain pour une vision très américano-centrée de la longue terre (malgré une incursion très rapide en chine). En même temps, les auteurs, bien qu'anglais s'adressent ainsi au marché américain bien plus porteur que le marché européen.
On s'attendait à retrouver la menace évoquée à la fin du tome 1, alors qu'on en parle à peine et de façon totalement anecdotique (peut être dans un prochain tome ?)
Le livre est vraiment centré sur les relations hommes-trolls façon esclavagisme et colonisation. C'est intéressant, mais j'ai trouvé que cela manquait d'enjeu...
De plus, malgré l'apparition de nouveaux personnages, certains disparaissent des radars et d'autres sont insuffisamment exploités.

Au final, dans un style fluide et accessible, malgré un début un peu fade, ce second tome, comme le premier, nettement plus orienté Baxter (sérieux) que Pratchett (loufoque), nous réserve malgré tout quelques surprises non dénuées d'humour, nous dévoilant un peu plus des implications d'un tel événement (reproche que j'avais fait dans la critique du premier tome) avec le clifhanger final habituel pour appeler à la lecture du tome suivant.
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Les terres parallèles sont colonisées par les habitants de la prime terre.
Les trolls servent comme ils peuvent mais ils sont asservis et étudiés par des scientifiques. Certains sont meme assassinés sauvagement.

Comme toujours avec Pratchett il se cache un sujet fort derrière ses écrits.
La colonisation et l'utilisation des êtres soumis a cet esclavage. C'est également l'occassion pour les auteurs de montrer du doigt les ignominies faites au nom de la science et du statut des êtres exploités.
Les deux auteurs se complètent bien, le sérieux et le côté scientifique de Baxter avec la folie de Pratchett donne un bel équilibre a ces romans.

Néanmoins sur ce tome deux , je suis un peu déçue, car je l'ai trouvé moins fluide que le premier. Mais également des personnages qui avaient une place importante dans le tome 1 ne font qu'une légère apparition et diminue l'intérêt du lecteur.
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…parfois, les choses s'imposent d'elles mêmes…

« Oh, let the sun beat down upon my face, stars to fill my dream »
« I am a traveler of both time and space, to be where I have been »
« To sit with Elders of the gentle race, this world has seldom seen »
« They talk of days for wich they sit and wait, and all will be revealed »
« Talk and song from tongues of lilting grace, whose sounds caress my ear »
« But not a world I heard could I relate, the sory was quite clear »
« Oh, I've been flying, Mama, there ain't no denyin' »
« I've been flying, ain't no denyin', no denyin' »

Impossible donc de passer à côté de Led Zeppelin sur ce coup !

Mais quel plaisir de se replonger dans cette Longue Terre…un mois est passé depuis que j'ai refermé le premier opus, 10 ans se sont écoulés entre temps quand démarre la longue Guerre, mais j'ai l'impression de retrouver de vieux amis et de repartir dans de nouvelles aventures…

Dix ans déjà…Josué est maintenant casé, papa et responsable de sa petite colonie…l'était tranquille, l'était pénard….mais c'était sans compter l'irruption de Sally, toujours partante vers de nouvelles quêtes idéalistes.

Parce que, oui, en dix ans, il s'en passent des choses…si les colonies se développent avec plus ou moins de bonheur, les politiques en place sur PrimeTerre voient d'un très mauvais oeil cet exil et la perte de pouvoir qui en résulte, avec au final, le risque de sécession et d'indépendance qui en découlle…Et que dire des relations avec les autres créatures du multivers…ces fameux trolls : êtres intelligents ou animal savant, main d'oeuvre bon marché, esclaves potentiels, cobayes sacrifiés pour la suite de l'exploration du multivers…et puis, qu'en est il des Beagles, des Kobolds, de Deuxième Personne du Singulier ?

C'est donc dans une ambiance un peu tendue de révolution pré indépendance, de « courses technologiques » entre les diverses instances mondiales, de conflit entre pro humains de droite bon teints et sûrs de leurs droits et de leur dogme et les progressistes égalitaires que nos protagonistes vont tenter d'apaiser les choses…Si Josué, Sally et Helen rempilent, il en va de même (pour mon plus grand bonheur) de Lobsang, Soeur Agnès,Janson…

Il va sans dire que, une fois de plus, j'ai été happé par ce roman, par les réflexions qu'il engendre, par son style (pas vraiment de « suspens » à essorer les surrénales mais un propension à titiller subtilement la curiosité du lecteur), par son ambiance, son humour subtil, ses références (le disque dur cérébral s'est encore bien amusé…allez, en plus des références déjà citées dans ma précédente critique, j'y ajoute une petite touche de David Brin et de Carl Sagan)

Bref, le thème de la colonisation et de ses implications revisité en SF cyber/steampunk n'est pas pour me déplaire.

Juste une petite précision, comme le signale Fnitter, le titre même du roman « La Longue Guerre » peut induire en erreur, il ne s'agit pas de SF militaire…qu'on se le dise.

Ceci dit, « La Longue Guerre » va rejoindre son aînée sur l'île déserte d'Ouest 1

Bien, il ne me reste plus que de prendre mon mal en patience pour le 3eme opus…ah, je ne vous ai pas dit…la fin du tome 2 laisse présager une suite…

Fred-Fichetoux-Beg mode Kashmir activé


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Une longue guerre, qu'est ce que c'est? Sept ans? Cent ans? En fait, il n'est même pas question de guerre dans ce second tome de la série. Où alors c'est l'éternelle guerre entre les pauvres et les nantis, les bons et les méchants ?

S'agirait-il d'une guerre froide alors? Disons peut-être une guerre un peu tiède… une guerre de la longue terre, ce « multivers » où on peut passer d'un monde à l'autre et où l'abondance de ressources devrait permettre d'éviter une véritable guerre.

De longs voyages parfois un peu trop tranquilles, mais où en survolant les mondes, on peut apercevoir toutes sortes de créatures et, avec la présence aussi de l'intelligence artificielle, remettre en question ce qui distingue l'humanité (même si c'est peut-être notre capacité destructrice…)

Parmi les êtres rencontrés, j'ai peut-être un faible pour les trolls, ces êtres pacifiques qui communiquent grâce à leurs chants, qui unissent leurs voix dans une harmonie « multiverselle »…

Et peut-être aussi ce chat tout à fait non allergène, un chat-robot qui parle, mais qui peut quand même ronronner au pied du lit…

Mais attention, il parait que le volcan sous le parc de Yellowstone est en train de se réveiller et qu'il pourrait semer la destruction… dans le prochain tome!
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Je ne saurais dire exactement à quoi cela tient, mais j'ai trouvé ce deuxième tome meilleur que le premier. Moins de descriptions, un récit moins linéaire, sont sans doute une partie de l'explication.
L'action se déroule quelques années après la fin du précédent tome. La situation est dorénavant tendue entre Primeterre et les nouveaux mondes, entre les humains et les humanoïdes, et il reste encore énormément à découvrir.
De guerre, du moins dans le sens littéral du terme, il n'y a pas traces. Ce qui, dans mon cas, a été une bonne surprise. Mais qui peut dérouter.
On retrouve plusieurs personnages croisés lors du premier tome. Josué est maintenant apaisé, et profite d'une vie tranquille. Hélas pour sa famille, Sally va faire irruption dans sa vie et l'entraîner dans une mission difficile. Nelson, l'attachant et dorénavant ex-pasteur, prend conscience avoir intégré l'écurie de précieux investissement à long terme du facétieux Lobsang. Agnès, l'inénarrable Agnès, vient faire quelques piges bienvenues, et Roberta, étrange adolescente surdouée et peu sociable, est quant à elle chargée de la partie ‘découverte' de nouveaux mondes.
L'axe majeur de narration concerne les relations entre Trolls et humains, émaillées de situations malsaines. A peine travesties par la fiction, les thématiques de l'exploitation, et l'intolérance à la différence, voire la négation d'une part d'humanité à ces anthropoïdes sont exploitées à bon escient, mais d'une façon assez simplette. Si tout pouvait se résoudre dans la réalité comme dans le roman... . C'est en tentant d'améliorer la situation que Josué et Sally vont croiser une étrange créature nommée Milou, appartenant à un peuple beagle qui porte ironiquement son nom, et la marque des deux auteurs.
Au sujet des relations entre Primeterre et autres mondes: déclaration d'indépendance, relations économiques – le troc vs l'économie de marché… autant de sujets de tensions qui aboutissent au déploiement de d'une armée de dirigeables. Parmi eux, le Franklin, dirigé par son capitaine Maggie Kauffman, dont je retranscris, masqué, un savoureux dialogue avec son amiral, pour pouvoir en garder trace Dialogue, s'il en est, qui traduit bien l'atmosphère science-fictionnelle du roman !
Entraînant même si un peu dispersé ce tome sympathique se termine sur un cliffhanger qui annonce des bouleversements à venir. Attaquons donc la suite !
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La Longue Terre 02

10 ans après la découverte de la Longue Terre, Josué Valienté (passeur né) est marié, père de famille et installé sur un des mondes ouest. Il va devoir quitter cette tranquille vie pour parcourir de nouveau la Longue Terre où les villes et hameaux se sont développés, où la proximité avec les trolls et autres créatures humanoïdes n'est pas toujours évidente et où le président des Etats-Unis de Primeterre voudrait étendre son hégémonie sur toutes les Amériques qui, pour certaines, réclament leur indépendance.

Une catastrophe naturelle sur Primeterre va précipiter des millions de personnes dans les mondes parallèles qui n'étaient pas préparés à ça ! Josué Valienté, Sally Linsay et Lobsang l'intelligence artificielle omniprésente ne sont plus de simples explorateurs.

Ce volume raconte le voyage que va faire Maggie Kauffman, commandant d'un twain (ballon dirigeable) de l'armée américaine pour faire rentrer dans le rang les villes parallèles récalcitrantes et régler tous les problèmes inhérents à l'inconnu sur les mondes abordés.

Il est très difficile de parler d'un volume précisément car pour moi l'histoire ne fait qu'un tout même si celui-ci est plus axé sur la politique gouvernementale et ses opposants.

Malgré tout l'exploration de la Longue Terre et ses découvertes de plus en plus lointaines est le coeur de l'histoire !

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
CHALLENGE PAVES 2020
CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020
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Un peu déçu par le deuxième tome de cette saga, j'attendais une direction précise dans laquelle les auteurs allaient nous emmener. On est plutôt partagé entre plusieurs histoires parallèles, différents protagonistes qui ne vont pas se rencontrer. On sent que des éléments serviront dans les tomes suivants mais je me suis un peu ennuyé.
Le livre porte mal son nom, on a plus affaires à des soulèvements et des dissensions qu'à une véritable guerre. le principal intérêt est la relation entre les humains et d'autres formes vivantes intelligentes. On voit malheureusement que l'homme a toujours besoin de dominer voire d'exploiter des êtres plus faibles que lui.
Je vais tout de même démarrer le troisième tome de suite histoire de ne pas oublier trop de détails, en espérant que l'action décolle enfin.
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On m'avait prévenu (merci fnitter ! ) et je ne voulais pas trop y croire, mais je suis obligée de me rendre à l'évidence : oui, moi aussi j'ai été un peu déçue par ce 2ème tome… Alors que j'avais dévoré le premier en quelques jours, j'ai calé sur celui-ci. Et quand je mets trop de temps à lire un livre, ce n'est pas bon signe.

On retrouve Josué 10 ans après la fin du premier livre, marié et père de famille, vivant tranquillement dans une terre parallèle. Mais alors que la cohabitation des humains et des Trolls se fait de plus en plus difficile, les humains n'hésitant pas à traiter en esclaves ces cousins si serviables, Josué va être forcé de repartir à l'aventure.

Pour commencer, si après la fin explosive du premier tome, le titre et la couverture de celui-ci pouvaient nous faire croire que nous aurions affaire à une guerre ouverte, il n'en est rien. Pour ma part, ce n'est pas forcément un mal, mais il faut quand même reconnaître qu'avec un titre pareil, on s'attend à un livre un peu moins contemplatif.

Il faut peut-être interpréter ce titre comme le fait qu'il y ait plusieurs « guerres » en parallèle : la guerre insidieuse des humains contre les trolls, la guerre administrative des gouvernements de Primeterre pour faire régner leurs lois sur les colonies…

Quoi qu'il en soit, à défaut de guerre, ce qu'il y a à profusion, ce sont des histoires ! En effet, il y a plusieurs aventures en parallèle, et c'est vraiment le gros défaut de ce livre car ça le rend très confus, alors que les histoires et les personnages ont peu (voire pas) de liens entre eux.

Je me suis demandé plusieurs fois au cours de ma lecture si les auteurs n'avaient pas vu trop grand, au point d'avoir l'impression que les actions des personnages sont totalement insignifiantes. Par exemple, à quoi sert l'expédition chinoise vers l'Est ? Elle n'est pas inintéressante en soi, mais n'apporte rien, ni à l'histoire, ni à la compréhension de la Longue Terre.

Bref, ce qui ressort de ma lecture, c'est une impression d'indigestion, de trop-plein d'idées. On saute de personnage en personnage, et il faut raccrocher les wagons à chaque chapitre pour se souvenir qui est qui et qui fait quoi à quel endroit.

J'ai beau adorer Terry Pratchett, j'ai toujours trouvé ses livres de SF trop confus, et je me demande du coup si le souci ne vient pas d'un mauvais équilibre entre les deux auteurs. Comme si Baxter avait su canaliser Pratchett dans le premier tome mais pas ici…

Cependant, ce n'est pas un mauvais livre (d'où ma note) car chaque partie de l'histoire est passionnante. J'ai adoré retrouver les personnages du premier tome, et les Trolls sont définitivement l'une de mes races fictives préférées. J'ai aimé les questionnements sur l'humanité que pose l'existence de ces cousins qui ont évolué différemment de nous. J'ai aussi beaucoup apprécié les interrogations sur la Black Corporation, qui sous couvert d'utilité publique, s'approprie tranquillement la Longue Terre.

En conclusion et malgré cet avis mitigé, je suis contente d'avoir lu ce livre. En revanche, je ne le conseillerais pas à n'importe qui. Si le premier tome pouvait se lire facilement, il vaut mieux être un lecteur persévérant pour apprécier celui-ci.
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C'est de la bonne SF, avec ce qu'il faut de subversion et ce qu'il faut de réflexion sur notre monde, aussi bien sa structure sociale que physique. Les personnages y souffrent parfois dans leur chair de façon assez nette, malgré les progrès de la science. le noeud d'une guerre reste encore et toujours les relations entre personnes, quels que soient les efforts pacifistes menés par les uns et les autres pour mieux se comprendre...
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On en était restés. Josué et Lobsang ont fait leur petite vadrouille et découvert que RRRRMMM cette terrible menace pourrait un jour détruire les formes de vie de tous les autres univers ; sauf que ça barde aussi en Primeterre, où Cowley et sa bande provoque RRRRMMM, un terrible évènement sur lequel s'achevait brusquement le tome 1. On s'attendait donc à ce que l'histoire commence enfin après un volume d'introduction certes pas désagréable mais assez poussif, une bonne grosse baston avec des enjeux cosmiques et des personnages gagnant en épaisseur. Sauf que Baxter et Pratchett nous disent dès les premiers chapitres : « On vous a bien eus, hein ? »
Le roman s'ouvre ainsi… 10 ans après les premiers évènements. Josué est devenu un bon père de famille dans sa petite communauté loin de la Primeterre, Monica Jansson s'occupe toujours des secrets de la Black Corporation, Sally vagabonde ça et là et Lobsang fait des siennes. Quant à Trump Bolsonaro BENA BENA BENALLA Brian Cowley, il s'est calmé avec ses petits copains et il a réussi à se faire élire président des États-Unis en toute légalité oklm #LexLuthor2000. Et forcément, l'idée que ses citoyens fuitent un peu partout dans les univers parallèles à proximité lui plaît pas trop…
Autant vous dire tout de suite que si vous vous attendez à quelque chose d'épique, c'est encore loupé. Qu'on s'arrête à un noeud dramatique aussi important laissait présager une suite qui en tirerait profit. Sauf qu'on dirait que là c'était surtout une com pour acheter la suite : je veux bien qu'on ne retourne pas directement là où s'était arrêté le cliffhanger (on entame un nouvel épisode, donc au préalable, le mieux reste d'en instaurer avant tout les enjeux), mais quand on découvre que celui-ci ne débouche pas à de nouveaux évènements qu'il était censé impliquer (ou alors très, très peu), il devient au final assez dispensable. Autre effet pervers : nouvelle époque, nouveau background, ce qui fait qu'on se mange encore 150 pages d'exposition. Pire encore, on assiste à une surmultiplication des points de vue, l'histoire éclatant plus que jamais en une multitude de directions qui semblent n'avoir aucun rapport entre elles.
Et mine de rien, on se retrouve avec une sacrée arnaque : y'en a pas, de Longue Guerre. On découvre des personnages hauts en couleur, on passe d'environnement fabuleux en environnement fabuleux, on fait tout un tas de références cinéphiles et mélomanes, mais l'histoire avance pas des masses. Tous les ingrédients sont là sauf l'élément géopolitique censé tout faire péter. Quand on pouvait s'attendre à un tome plus nerveux, on a surtout l'impression de se trouver face à un soufflé qui refuse de décoller. Parce que à force de ménager les différents personnages, de les faire discuter et explorer entre eux, tomber sur des méchants qui ou bien se révèlent des gentils ou bien sont du menu fretin, la tension dramatique est encore une fois quasiment absente. Alors oui, certains arcs narratifs semblent prévoir des trucs. Décrire une armée de l'air sillonnant la Longue Terre, la vie au sein de l'équipage et les différentes prises de liberté d'une commandante revêche mais bien intentionnée, c'est bien beau ; mais ça semble un peu creux pour de la SF militaire, puisque sur plus de 550 pages, il n'y a… aucun combat !!!
Pourtant, malgré le fait que ce soit amené d'une façon extrêmement frustrante et décevante, l'idée de faire rentrer Cowley dans les rangs n'est pas dénuée d'intérêt. La Longue Terre réinventait la conquête de l'Ouest (nouveaux territoires apparaissant miraculeusement pour ceux ayant besoin de s'y réfugier, nouveau rêve d'y faire régner la société qu'on veut, nouveaux indigènes et donc nouveaux génocides), La Longue Guerre se questionne sur comment le pouvoir s'établit peu à peu sur cette société et quels en sont ses abus. Outre l'allusion évidente à la guerre d'Indépendance où les États-Unis des Basses Terres vont se révolter face aux vrais US, on voit avec l'arrivée de Cowley au pouvoir une critique de la montée d'une société se fondant sur des valeurs ultraconservatrices plutôt que dictées par la raison, comme il en a jalonné toute l'Histoire du pays. Plus universellement, nos auteurs montrent un cas de montée des populismes transformant invisiblement mais inéluctablement une démocratie en dictature, tel le nazisme, l'Italie de Mussolini, ou encore de nos jours de nombreux dirigeants aux discours fascisants…
— Objection !
— Mais qui es-tu, petite créature qui me semble d'emblée terriblement emmerdante ?
— Je suis Jean-Kévin Extrême-Droite, et le vrai fascisme s'est éteint en 1945 ! Les mouvements qu'on qualifie comme tels sont diabolisés alors qu'ils n'ont rien à voir !
— Ah mais de nos jours on peut plus rien dire sur nos réseaux ! Tout est ravagé par le politiquement correct ! Il faut en permanence lutter contre l'anti-France et la discrimination des majorités !
— Je, je…
— Y'en a marre de ces islamophobes qui viennent envahir notre belle France ! Bientôt, il se passera quoi, les femmes devront porter l'écharpe de Laurent Wauquiez ?! Bon, reprenons.
Bref, comme souvent dans les livres de Stephen Baxter, nous avons là une analyse progressiste des comportements de société qui préfère démontrer par A+B que de dire « oh là là le monde il devient trop une dystopie ». Côté Pratchett, l'humour est toujours présent, encore par moments très (trop ?) discret, mais fait souvent mouche (il y a encore de gros winks-winks au Disque-monde).
Cowley se nuance, tente de se montrer plus progressiste, manipule l'opinion publique grâce à la rhétorique, désavoue certains mouvements extrémistes de son parti : bref, plutôt qu'une caricature, nous avons désormais un portrait réaliste du tyran typique du XXIe siècle.
Et de manière plus générale, Pratchett et Baxter refusent le cliché : les fermiers ne sont jamais des arriérés quand bien même on les considère comme tel, ce qui donne d'ailleurs lieu à une scène savoureuse avec l'establishment américain. On découvre un peu mieux cette soeur Agnès à l'opposé des bénis-oui-oui, et seul Lobsang au final, l'Intelligence Artificielle la plus roublarde du cosmos, se fait sacrément attendre…
Malgré tout, le manque de rythme se fait sentir, les nombreux dialogues également, certains épisodes auraient pu être ôtés ou écourtés. Encore une fois, c'est dans les 50-75 dernières pages que le roman se réveille et que l'action de met à déferler brusquement. Mais le fait de s'en être mangé 500 molles du genou juste avant leur confère d'un coup un sacré impact. Une qualité ou un défaut, allez savoir : toujours est-il que niveau climax, on est enfin sur du lourd. Mais même là, on reste sur du pétard mouillé, parce que finalement les prises de risque s'avèrent ne pas en être : tout rentre dans l'ordre de manière pacifique (quand on parle quand même d'un gouvernement ultraconservateur et xénophobe… sans compter qu'on ne résout pas vraiment la question de qu'est-ce que ne pas déclarer son indépendance face aux US peut nous apporter à part des impôts), et les différentes prises de risque concernant Josué s'avèrent finalement (presque) sans conséquences…
La Longue Guerre n'est jamais une lecture déplaisante ; on sent que les auteurs sont honnêtes avec nous et veulent avant tout nous embarquer dans leur voyage et leurs délires progressistes. Mais beaucoup d'intrigues lentes, des promesses peu tenues, et surtout l'impression que le monde et le message priment sur le reste de l'oeuvre finissent par peser sur l'ensemble au point qu'on hésite facilement à lire la suite. Ce qui ne signifie pas que je vous déconseille le cycle, car après tout c'est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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