AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,12

sur 301 notes
5
12 avis
4
12 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Moi, les livres et les transports en commun, volume 4 (ou 3 je suis plus sûr, les habitués sauront) : humour et tramway. le tram est un bon révélateur du niveau de drôlerie que vous pouvez attribuer à un auteur. Si vous êtes incapable de retenir un rire à la lecture alors que cet impromptu risque de vous classer définitivement dans la catégorie "individu dangereux, n'approcher qu'avec la plus extrême prudence", l'auteur du livre peut être surement classé dans ceux dont l'humour est pour vous une référence. Pratchett était positionné dans cette catégorie, un test récent n'a fait que le confirmer.

L'humour de Pratchett est multiple, bourré de références culturelles (ici le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux en particulier), régulièrement lié à des situations difficiles à expliquer à celui qui ne l'a jamais lu. Quel que soit le thème abordé, ce cher Terry parvient toujours à trouver l'angle qui fait mouche. Ici, c'est l'opéra mais au delà la société du spectacle et son exploitation mercantile qui passe à la moulinette. On écorne en passant le monde de l'édition, on multiplie une fois n'est pas coutume les allusions graveleuses tout en restant dans la suggestion, on a pas peur de moquer gentiment l'obésité... mais également la beauté sans cervelle en parrallèle. Bref, on utilise tous les ressorts connus pour déclencher le rire.

Contrairement à d'habitude, les personnages des sorcières Meme et Nounou m'ont cette fois totalement séduites. Je sais que la plupart des fans de Pratchett les portent au pinacle, mais j'ai toujours eu du mal pour ma part avec le sentiment de supériorité assumé de Mémé Ciredutemps, à l'opposé de la fragilité d'un Rincevent ou des personnages du Guet. Mais ici, les sorcières se montrent plus humaines abandonnées qu'elles sont par leur plus jeune consoeur, devenue princesse. Mémé fait preuve de pitié, Nounou apparait comme la Brigitte Lahaye des sorcières avec un livre de recette qui n'apporte pas la chaleur que dans les fours... Bref, les deux sorcières m'ont plus touché et amusé que dans les précédents tomes.

A la lecture du paragraphe précédent, vous vous êtes peut-être dit "Oulà, je comprends pas grand chose à cette critique moi, qui sont tous ces gens...". Si c'est le cas, je dois me rendre à l'évidence: oui chacun des romans des Annales du Disque Monde peut se lire séparément... mais oui bien sûr lire les tomes dans l'ordre présente l'avantage non négligeable de comprendre beaucoup plus vite les blagues et d'apprécier à leur juste valeur les guest stars invitées dans ce tome 18: le bibliothécaire orang-outan, la Mort (qui est un homme, tout le monde le sait, sauf les gens ayant prononcé la phrase de début de paragraphe), deux des agents du Guet, dont le "magnifique" Detritus. On a repéré deux ou trois personnages qui avaient la carrure pour revenir plus tard, mais le plus intéressant c'est qu'on est pas sûr du tout, on ne peut qu'espérer recroiser André , un agent du Guet enfin discret ou Enrico Basilica alias Henri Loche (ou l'inverse on ne sait plus à force) le ténor forcément italien mais originaire d'Ankh Morpok. Pour ce qui est d'Agnès Crettine, à la tessiture de voix énorme et quasi magique, ne le répétez pas autour de vous mais... c'est totalement sûr qu'on la reverra...

Bon vous savez ce qu'il vous reste à faire, vous avez 17 tomes à rattraper avant de pouvoir comprendre les allusions de mes prochaines critiques du Disque Monde, hors de question que je vous attende trop longtemps, un opus par an est mon minimum vital.
Commenter  J’apprécie          516
« Bonjour les Babélionautes ! Fraîchement sortie du Fantôme de l'Opéra, j'ai décidé que le moment était idéal pour attaquer sa parodie, Masquarade, de Terry Pratchett !

Or donc Nounou Ogg se fait du souci pour Mémé Ciredutemps : cette dernière déprime. Il lui faut une troisième sorcière et/ou une occupation. Tout s'arrange : elles partent toutes les deux à Ankh-Morpork, pour régler les comptes de Nounou avec un éditeur malhonnête et récupérer Agnès Créttine, la meilleure candidate au poste de troisième sorcière. Et elles accompliront le tout sans se mêler des affaires de qui que ce soit ni imposer quoi que ce soit à qui ce soit évidemment, m'enfin, pour qui les prenez-vous ?

C'est en lisant ce tome que j'ai enfin mis le doigt – mais avec des mots – sur ce qui me plaisait autant chez Pratchett.

-Bah c'est évident depuis le début, bécasse. L'humour.

-Oui, certes ! mais allez savoir pourquoi, humeur ou alignement des planètes, j'ai trouvé ce tome particulièrement révélateur de ses procédés d'écriture. Par exemple, les comparaisons ! Pratchett les utilise pour illustrer ses scènes ou souligner l'improbable. Et ses images fonctionnent, il possède un sens de la formule irrésistible pour mes zygomatiques.

Il se livre aussi à la personnification et cela rend ses textes magiques et inquiétants !

-« Personnification » ? m'enfin, tu te crois où, Déidamie ? Les gens sont pas là pour prendre des cours de littérature !

-Je donne pas de cours, j'explique pourquoi j'ai adoré le bouquin.

-Ah ouais ? Et c'est quoi, ça ?

-Méchante Déidamie, rends-moi cette feuille !

-Oh ! Mais que vois-je ? un développement en trois points, rédigé sur une feuille rose ! Rhôh la ringarde !

-D'accord, d'accord, j'avoue ! J'ai développé trois points pour dire que j'ai kiffé ce texte. (soupire) En fait, il y a eu récemment une polémique sur un certain classique de la littérature française. J'ai lu des choses vraiment déplaisantes, en ai reçu d'autres et… je pense que je me suis jetée dans cette lecture comme on se rue sous la douche : avec le désir de me sentir à nouveau propre et fraîche.

(Méchante Déidamie regarde la feuille dans tous les sens)

Euuuh… tu m'écoutes ?

-Pourquoi tu dessines des blaireaux partout dans les marges ? C'est ton nouveau totem ?

-Ce ne sont pas des blaireaux, ce sont des chats !

-Ah oui ? ben pense aux cours de dessin quand la crise sera finie, hein…

-Grmbl. DONC ! je disais, la personnification ! Pratchett transforme l'abstrait en concret en lui attribuant des verbes d'action. L'avenir s'abat sur vous, l'accident « attend » de se produire, comme si ces abstractions formaient des personnages. En les transformant en entités vivantes et pourvues de volonté, l'auteur habille son histoire de créatures supplémentaires, bien qu'invisibles, avec lesquelles il faut composer. Ou contre lesquelles il faut lutter.

Et, dernier point, Masquarade contient quelques réflexions bien senties sur les rapports humains, la culture et sa vanité, la têtologie, les difficultés économiques. Les employés de l'opéra vivent dans la précarité, les sorcières en sont bien conscientes. J'ai adoré le perso d'Agnès, consciente du traitement qu'on lui inflige tout en restant incapable de sortir des cases dans lesquelles elle était mise.

-Moi, je me demande si Gredin, le chat de Nounou Ogg, n'est pas inspiré par le chat voyou de Cats… criminel et sexy, ça ressemble à Macavity, « a monster of depravity, the Napolean of crime ».

-Mmh, je dirais à la lecture du roman que Gredin a inspiré Macavity… mais l'inverse est vrai aussi. »
Commenter  J’apprécie          292
Pratchett qui parodie le monde de l'opéra, et surtout « le fantôme de l'opéra » et sa musique. Ça en est hilarant car avec son oeil de lynx il nous fait prendre conscience. Il voit au-delà de ce que l'on trouve « normal » en mettant sa pensée sur ses personnages.
Donc il nous éclaire sur ce monde assez inconnu et son lexique, comme pour les places « paradis » et «parterre » qui sont l'inverse de leur valeur. Ses occupants, de l'aristocratie, qui n'y connaissent rien, que ça soit dans le scénario, les chants, la musique et pour se rendre moins bête ils font appel à la majorité du même niveau qui les entoure. Ce qui fait que ça vol au ras du sol. Une des particularités de ce lieu, est que pour y entrer il faut porter un costume, pour ensuite écouter une pièce de théâtre chantée en langue étrangère.

Un monde de fous, « une serre pour malades mentaux ».
Un thème très présent, la psychologie/folie. Entre Mémé Ciredutemps qui pose une unique question « têtologique » lui permettant de connaitre le fond de la personne. Quand d'autres ne juge que sur la première impression, telle une poignée de main.
La frontière entre sain d'esprit et la folie se situant à partir de trois points d'exclamation. Attention à vous !!! (Oups)
Tout prend une proportion différente, décuplé dans ce monde de faux avec la magie des masques. Quelqu'un d'insignifiant au quotidien peut grâce à ce lieu devenir autre. Ou tout simplement devenir célèbre qu'importe l'expérience, le talent grâce uniquement au physique qui plaît à la majorité. (De +en+ présent pour nous également au quotidien).

Découvrez le monde de l'opéra par Pratchett, car c'est un passage obligé pour s'éclaircir la pensée !
Et les recettes de Nounou Ogg dans son livre : « Les plaisirs de la chère ». (The Joy of Sex) Best-seller de l'année. Hélas Nounou s'est fait arnaquer bien méchant par la maison d'édition. Pas gentil ça d'arnaquer une vieille femme. Surtout une sorcière de Lancre !!
À force de rester en retrait dans l'ombre, j'en viendrais presque à oublier Perdita X Créttine, alias Agnès qui est le lien principal de cette histoire.

Et n'oubliez pas quoi qu'il arrive, même si on vous le dit seize fois ici présent : « le spectacle doit continuer ! 🎭 The show must go on ! »
Commenter  J’apprécie          130
Cher Monsieur Pratchett. En manque de nouveaux livres je me suis tournée vers les valeurs sûres, le temps de retourner à la bibliothèque. Je me demande si vous n'êtes pas l'unique auteur que je peux lire et relire sans jamais me lasser. Vous me faites rire, sourire, rêver, extrapoler...
Vous savez quoi ? Il n'y a que le jour de votre mort que je vous ai trouvé vraiment, vraiment pas drôle.
Et où qu'il se trouve je vénère M. Couton sans qui moi et mon anglais lamentable serions passés totalement à côté du plus grand philosophe de notre époque déjantée.
Commenter  J’apprécie          90
Magrat est reine depuis quelques mois et Mémé Ciredutemps déprime un peu. Un convent de sorcières, ça marche à trois, pas à deux. Nounou Ogg en est convaincue : il faut recruter une troisième larronne ! « Une autre sorcière à impressionner et persécuter ferait grand plaisir à Mémé. » (p. 13) Pourquoi pas Agnès Créttine qui a déjà tenu tête aux vieilles sorcières ? Mais voilà ; la jeune femme est convaincue qu'elle peut faire ses preuves ailleurs qu'à Lancre, et pourquoi briller sur les planches d'Ankh-Morpork. C'est vrai qu'elle a une sacrée voix, un excellent caractère et de très beaux cheveux... mais hélas pas le physique pour jouer et les prima donna, contrairement à l'émotive et très expressive Christine. Rapidement, Agnès découvre les arcanes de l'opéra : tout le monde est persuadé qu'un fantôme hante les lieux, surtout la loge numéro huit, et commet des forfaits terribles. Depuis Lancre, Mémé sent que ça peut tourner au vinaigre pour la jeune femme. « Un monstre masqué dispose du théâtre comme ça lui chante, se réserve une loge bien placée pour lui tout seul, tue des gens, et vous me sortez tranquillement qu'il va y avoir du vilain ? » (p. 55) En outre, ce voyage permet à Nounou Ogg de régler ses comptes avec un éditeur peu scrupuleux qui la floue depuis des années sur les ventes de son livre. Évidemment, puisqu'il est de la main de Nounou, le bouquin ne peut pas être inoffensif. « La moitié des pages expliquaient comment chauffer des miches. » (p. 33)

Avec cette hilarante réécriture du roman de Gaston Leroux, Terry Pratchett répond au mot d'ordre des artistes : the show must go on ! « Vous voulez être quelqu'un d'autre et vous restez enchaîné à vous-même. [...] Il vous suffit de porter un masque. » (p. 166) Les deux vieilles sorcières prouvent une fois encore qu'elles en ont sous la semelle de leurs bottines cloutées. Et j'ai donc rencontré le Guet pour la première fois : je sens que ce cycle des Annales du Disque-Monde sera tout autant jubilatoire. Il me reste un dernier volume pour finir le cycle des sorcières avant de choisir le prochain à explorer !
Commenter  J’apprécie          82
L'héroïne principale du roman, qui relie les différentes parties entre elles est Agnès Créttine qui a un potentiel de sorcière, une voix extraordinaire qui est à elle seule un pouvoir mais une silhouette enrobée un peu ingrate et une gentillesse naturelle qui la laisse s'effacer devant les autres.
Afin de sortir un peu d'un avenir tout tracé à Langre (devenir la 3ème sorcière depuis que Magrat est devenue reine) elle décide de partir pour la ville (Ankh Morpokh) et va trouver un rôle à l'opéra.
Une bonne partie du livre se déroule donc à l'opéra dans lequel rôde un mystérieux fantôme qui depuis quelques temps semble à l'origine de crimes non élucidés.
De leur côté, les deux sorcières Nounou Ogg et Mémé Ciredutemps sont également en route pour Ankh Morpokh pour qu'un éditeur paye ses droits d'auteur à Nounou pour un livre de recettes de cuisine « spéciales » qui fait fureur.
C'est avec bonheur que j'ai retrouvé tous ces personnages hauts en couleur : les sorcières bien évidemment mais aussi quelques membres du Guet vers la fin et puis le personnage de Gauthier est très attachant.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
Commenter  J’apprécie          70
Quand Pratchett s'occupe d'opéra , ça fait du bruit ! Surtout quand il y envoie en mission Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg ( et son terrible chat Gredin) . Encore une fois il réunit les clichés sur le monde de l'opéra , les références culturelles ( la fantôme de l'opéra entre autres) et les codes de son propre monde pour en faire une recette succulente . En parlant de recette j'aimerais bien connaître celle du "Délice au chocolat et sa délicieuse sauce surprise" de Nounou Ogg.
Commenter  J’apprécie          42
Le retour des sorcières de Lancre qui ont perdu Magrat, ce qui devient plus compliqué pour former un tryo à deux... Mémé et Nounou partent donc a Hank pour voire un opéra et trouvé Agnés...

Comment ça c'est pas très très très claire??? à l'époque c'était ta gueule c'est magique, mais ça marche aussi avec ta gueule c'est Pratchett en faite...

Une suite haute en couleur, comme toujours, rien à jeter, on rie on a pas envie de fermer le livre, on s'emporte dans cette ville et on recroise de vieille connaissance avec le passage express du bibliothécaire ou du sergent chef Chicard. L'univers est parfaitement bien transcrit sans fausse note.

Je persiste et signe le disque monde est l'une des plus grande saga dont j'ai connaissance à l'heure actuel ^^
Commenter  J’apprécie          31
Magra est devenue reine de Lancre, alors forcément Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg ne sont plus que deux. Oui mais voilà, les sorcières, elles doivent être trois... Il y aurait bien Agnès Créttine (qui a un caractère en or et oh... aussi de beaux cheveux). Seulement, Agnès veut être chanteuse d'Opéra. ET... Ah oui!... Dans cet Opéra, il y a un fantôme... et des meurtres... Il n'en faut bien évidemment pas plus pour que nos sorcières préférées (les miennes en tout cas) se retrouve au coeur de l'action, mais sans l'avoir cherchée bien sûr, parce que c'est bien connu, les sorcières ne se mêlent JAMAIS des histoires des autres, même si tout prête à croire le contraire... Surtout si tout prête à croire le contraire...
Commenter  J’apprécie          20
Hilarant ! Comme à chaque fois qu'on retrouve Mémé Ciredutemps et l'inénarrable Gytha Ogg, il s'en passe des vertes et des pas mûres...

Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (864) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez vous bien Terry Pratchett ?

En quelle année est né Terry Pratchett ?

1943
1948
1950
1955

10 questions
134 lecteurs ont répondu
Thème : Terry PratchettCréer un quiz sur ce livre

{* *}