Le 35ème et dernier opus des annales du Disque-monde. Ben ça fait quelque chose quand même...
Richard Simnel débarque à Ankh-Morpork avec Poutrelle de Fer : c'est sa locomotive, il a réussi là où son père a échoué (et même laissé la vie) : domestiquer la vapeur.
Henri Roi accepte de financer ses travaux, voyant là une occasion en or de faire un peu oublier ... l'autre forme d'or (liquide) à laquelle il doit tout son or, et s'ennoblir un peu, à la grande fierté de sa "Duchesse", Effie, la femme de sa vie et compagne depuis tant d'années.
Le Patricien, aux aguets, flaire qu'il ne vaut mieux pas rester sur le bas-côté et contraint, ou mandate, selon le point de vue, Moite ("Légèrement humide", comme l'appellent les Gobelins) von Lipwig (si, si, vous savez, le gars des Postes et de la Banque, aussi, l'ancien escroc que Vétérini a failli faire pendre dans "Timbré") à veiller là-dessus et à développer le Chemin de fer hygiénique (qualificatif essentiel pour Effie Roi, et ce que femme veut....)
En fait, Vétérini rêve de se rendre plus souvent, plus discrètement et plus rapidement en Uberwald où règne son cher alter ego, Dame Margolotta... Il devra prendre son mal en patience, d'autant qu'une bande de nains dissidents embrigadés par les grags soucieux de préserver la vraie "nanitude", après avoir détruit (ou tentés de détruire) bon nombre de tours clacs, décident de profiter de l'absence de leur Petit Roi Rhys Rhysson, en visite diplomatique auprès du Roi Diamant des Trolls pour fomenter un coup d'état.
Rhys Rhysson, épaulé de ses alliés Vétérini et Margolotta, sera alors contraint de regagner précipitamment son trône en Uberwald, sous l'escorte de... Vimaire, bien sûr, qu'on retrouve avec grand plaisir, à toute vapeur sur la toute nouvelle ligne de train qui va jusqu'en Uberwald... Tellement nouvelle qu'elle n'est pas encore terminée au moment où il prend le départ. Pas de panqiue, Moite et Richard sont là aussi. Et Chicard Chique. Et Fred Côlon. Et les Gobelins. Faut pas sous estimer les Gobelins...
Bref, c'était le dernier.
Le Disque-monde semble s'être résolument engagé sur la voie de la tolérance et de l'ouverture, dans une société où nains trolls, humains et même gobelins peuvent enfin vivre en paix.
On retrouve dans Déraillé l'humour de
Pratchett à son apogée. On croise la plupart des personnages qu'on a aimés, les grands absents étant les Sorcières et le Capitaine Carotte, que j'espérais croiser une dernière fois (surtout Mémé Ciredutemps, mon personnage fétiche). Même la
Mort ne fait qu'une brève apparition de principe, en clin d'oeil. Vimaire est bien là, avec le Guet, mais ne tient pas le haut de l'affiche, loin de là. Les héros de l'histoire, ceux qui sont mis à l'honneur, ce sont Moite von Lipwig, désormais honnête (?) homme heureux et marié, Henri Roi, qui le méritait bien, il faut le dire, Richard Simnel et bien sûr Vétérini.
Un Vétérini différent, qui vieillit, qui s'angoisse pour la première fois en voyant les changements que la vapeur peut apporter au monde, mais... qui se ressaisit bien vite et montre et démontre qu'il n'a rien perdu de son intelligence et de son machiavélisme, même s'il a gagné en humour et en bienveillance... Hé oui, il a vieilli, quoi !
Tambourinoeud vaut aussi le détour dans cette aventure.
Bon, ben voilà, c'est fini, il n'y en aura plus, des aventures dans le Disque-monde...
Mais qu'est ce que c'était bien !!!