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Il faut avoir conscience de sa propre mort, sinon à quoi bon vivre ?
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Ce tome est le deuxième d'une trilogie : il fait suite à Maudit sois-tu, tome 1 : Zaroff (2019). Sa parution initiale date de 2021. Il a été réalisé par Philippe Pelaez pour le scénario, et par Carlos Puerta pour les dessins et les couleurs. Il comprend cinquante-quatre pages de bandes dessinées. Cette édition a bénéficié d'un ex-libris qui correspond à la couverture de réédition du tome un en 2021 à l'occasion de l'opération 48H BD. À la fin se trouve un dossier de quatre pages, abordant les thèmes Corps & âmes, le corps objet de fantasme objet de science, La savant fou, le créateur égal de Dieu. Il se termine avec les trois premières pages du tome trois.

Whitby Harbor, Yorkshire, Angleterre, le 13 juin 1848, à onze heures du soir. le capitaine du port se rend devant un navire dont l'équipage est en train de décharger la cargaison. Il arrive avec un état d'esprit remonté car on ne décharge pas sans autorisation. En s'adressant aux marins, il leur intime d'arrêter, et leur demande qui est le responsable. Une voix se fait entendre pour indiquer qu'il est le responsable : le docteur Jérôme Moreau, un bel homme à la chevelure blanche portant des lunettes de vue aux verres fumés. Il présente la documentation justificative au capitaine du port : tout est là, son ami le comte Vassili Piotr Zaroff s'est occupé de toutes les formalités. Il ajoute qu'il vient de loin et que ses os craquent comme craque le bois de ce navire. Les flancs de ce dernier sont lourds et il aimerait les alléger car il est fatigué, comme ses hommes d'ailleurs. le capitaine le reprend : il manque quelques autorisations importantes et le déchargement doit être interrompu, et il faut qu'il inspecte les caisses là-bas.

Le docteur Moreau indique au capitaine du port qu'il peut prendre tout le temps qu'il lui faut. Puis, il rentre dans une coursive, se rend devant une cage et parle à un dénommé Clarence qui se tient dedans. Il fait glisser le loquet pour ouvrir la porte en indiquant à Clarence qu'il peut aller se dégourdir les jambes. le capitaine du port a commencé son inspection du contenu des caisses, tout en consultant l'inventaire qui lui a été remis : spécimens africains, indiens, amazoniens. Mais des spécimens de quoi ? Il soulève un drap recouvrant le dessus d'une cage : des animaux sauvages. le félin émet un grondement qui fait prendre ses jambes à son cou au fonctionnaire. Il se dit qu'il lui faut prévenir les autorités, car il n'y a pas de parc zoologique dans le Yorkshire. Alors qu'il court dans les rues désertes faiblement éclairées, il entend un grondement derrière lui. Il se retourne sans rien apercevoir. Il décide de couper à travers le cimetière. C'est là qu'il est rejoint par Clarence. le lendemain, Mary Shelley est conduite par son fils jusqu'au train. Il lui suggère de renoncer à son voyage car ce mot lui évoque plus les eaux chatoyantes de la Méditerranée ou l'air apaisé de la Toscane, que la lande lugubre et le brouillard épais du Yorkshire.

Conscient qu'il s'agit d'une trilogie, le lecteur a vraisemblablement commencé par le premier tome, sauf s'il nourrit une passion exclusive pour les ouvrages dérivés de L'Île du docteur Moreau (1896, The Island of Dr. Moreau) roman de science-fiction de Herbert George Wells (1866-1946). Il a déjà conscience que les trois tomes se suivent dans une chronologie à rebours, passant ainsi de 2019 pour le premier à 1848 pour celui-ci. Il se souvient également des personnages principaux du premier tome : Emily Robinson (descendante d'Emily Brontë), Eleonore Dabney (descendante de Mary Shelley) Docteur Josuah Cornford (descendant de Robert Darwin) et l'inspecteur Stisted (descendant de Maria Katherine Elizabeth Stisted, la soeur de Richard Francis Burton l'explorateur), sans oublier les deux criminels le comte Nicholas Zaroff et le docteur Charles Moreau. Il débute sa lecture et comprend vite que la scène introductive va déboucher sur une traque, ou plutôt une forme de chasse, comme la scène introductive du premier tome avec sa chasse dans les égouts. Il n'est donc pas très surpris de voir Mary Shelley (1797-1851) conduite au train, ou de la présence d'Emily Brontë dans la propriété de Jérôme Moreau. du fait de ces parallèles entre les deux tomes, il repère plus facilement l'image du cerf et du daim lors de la chasse de Moreau & Zaroff, un écho visuel d'un cerf et de daims lors de la chasse finale du tome un.

D'une certaine manière, l'intrigue se déroule d'une façon très balisée, en jeu de miroir avec celle du tome un, en particulier parce que les antagonistes sont Zaroff & Moreau, et parce que ceux qui sont destinés à devenir les proies appartiennent aux mêmes familles que les pourchassés du tome un. le lecteur éprouve une grande satisfaction de savoir qu'il va également retrouver les dessins de Carlos Puerta. Dès la première page, les caractéristiques réapparaissent : des cases sagement rectangulaires, sans bordure, des gouttière très fines, quelques cases en insert avec un gros plan sur un interlocuteur intervenant dans la conversation. le rendu des dessins frappe toujours autant par sa singularité : certaines parties qui évoquent des photographies légèrement retouchées par des filtres, d'autres réalisées en couleur directe, et certaines avec un trait de contour encré et une mise en couleurs classique. le lecteur s'adapte sans mal à ces différents rendus, se délectant des qualités des uns et des autres. le rendu photographique s'avère le plus saisissant : des pavés humides, un escalier en pierre, un mur de briques, une locomotive à vapeur, le cerf, un escalier en bois dans la demeure de Zaroff, les livres sur les étagères de la bibliothèque, les ruines d'une église, le dallage du couloir d'un hôpital, etc. Difficile de croire que l'artiste parvient à un tel rendu par de simples dessins.

Le dessin en couleur directe se remarque tout aussi facilement : absence de trait de contour, rendu des formes et des reliefs uniquement par la peinture, jeu sur les nuances d'une même teinte pour développer une ambiance lumineuse, etc. Cette technique se prête particulièrement bien pour faire flotter une brume au-dessus du sol du cimetière, ou les effets d'environnement végétal dans les terres de chasse de Zaroff, ou encore les eaux agitées de la mer de Ligurie. le lecteur s'attend moins à découvrir des fonds de case dans lesquels l'artiste passe en mode impressionnisme pour rendre compte d'un environnement, avec de magnifiques résultats, par exemple pour le vert d'un sous-bois, ou le jaune d'une végétation desséchée par le soleil. Les formes avec un contour encré peuvent elles aussi passer d'un registre photoréaliste, à des dessins plus bruts, aux contours moins polis. le lecteur se régale de spectacles variés : la traque dans le cimetière, la chasse au cerf, le cheval emballé et sa cavalière en détresse, le dîner de réception à la lumière des nombreuses bougies, le laboratoire du savant fou avec son éclairage baignant tout d'une lumière verdâtre, la course haletante dans les grandes prairies.

Voilà donc le docteur Jérôme Moreau (personnage inventé pour l'occasion), aidé par le comte Piotr Vassili Zaroff, qui invite quatre personnalités de l'époque pour leur présenter les résultats spectaculaires de ses recherches. S'il a déjà croisé le docteur Moreau dans une fiction ou une autre, ou même simplement dans le premier tome, le lecteur sait très bien à quoi s'attendre. Il peut alors considérer cette histoire comme un exercice de style pour rendre hommage à ces deux créatrices, ce scientifique et ce chasseur, une autre époque, et des personnes dont la renommée a traversé les décennies jusqu'à l'époque contemporaine. Il y voit également un regard jeté sur des thèmes de société de cette époque, un tournant dans certaines opinions et certains domaines scientifiques. Cela se confirme avec les thèmes du dossier Pour aller plus loin : les manipulations et les biotechnologies évoquées par Herbert George Wells (1866-1946) dans son roman L'île du docteur Moreau, la volonté de déshumanisation appliquée aux individus malformés (ravalés à l'état de monstres de foire, quasiment des animaux), le savant fou agissant comme un père pour ses créatures, l'homme jouant au démiurge avec ses prétentions de se hisser au statut de créateur à l'égal de Dieu. Il lit alors les échanges des personnages à partir de ce point de vue.

Au vu du nombre de personnages, le scénariste n'a pas le temps de les développer tous, et il s'appuie sur les éléments passés dans la culture populaire, ce qui fait leur notoriété toutes ces décennies plus tard. Pour autant, ils ne sont pas tous réduits à un principe. Il s'amuse bien avec la mégalomanie du docteur Moreau. Il fait contraster la jeunesse d'Emily Brontë avec l'âge de Mary Shelley qui évoque son histoire personnelle. Il fait ressortir la propension à l'action de Richard Francis Burton (1821-1890). Il joue avec les possibilités offertes par la concomitance de certaines dates. Mary Shelley évoque la mort de son époux le poète Percy Bysshe Shelley (1792-1822) et la possibilité d'une malveillance dans les circonstances de sa mort. Il évoque bien sûr le séjour à l'été 1816 de Lord Byron, Mary Shelley, Percy Shelley, John Polidori et d'autres de leurs amis dans la villa Diodati, avec l'écriture des romans Frankenstein et le Vampire. Si son inclination l'y porte, le lecteur peut également se demander ce que le principe de raconter l'histoire à rebours de l'ordre chronologique apporte : la révélation de secrets bien sûr, mais aussi la mise en lumière de la répétition des schémas, du poids du péché des pères, de la force arbitraire de l'Histoire, de la convergence d'idées de leur temps, etc.

Une certaine curiosité de découvrir ce qui s'est passé avant le premier tome, de savoir comment tous les personnages en étaient arrivés là (ou plutôt en arriveront là), et l'espoir de retrouver plus de ce qu'il a dans le tome un. Les créateurs délivrent tout ça de manière fort élégante. La narration visuelle s'avère toujours aussi riche et discrètement protéiforme, permettant au lecteur de se plonger dans cette époque pleinement concrétisée. le scénariste reprend la même trame d'intrigue que dans le tome un, cette fois-ci nourrie par les circonstances de l'époque, les grandes interrogations de la société, en y mêlant l'histoire personnelle d'individus passés à la postérité.
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Après avoir beaucoup aimé le premier tome du duo Pelaez-Puerta, je me suis lancé dans ce second avec grand plaisir.

On va cette fois-ci plus particulièrement s'intéresser au célèbre Dr Moreau qui semble avoir eu une relation dans sa jeunesse avec Mary Shelley qui est l'auteure de Frankenstein ce qui l'a beaucoup inspiré pour son oeuvre scientifique. On ajoute au tableau Charles Darwin et Richard Burton sans compter sur le comte Zaroff.

Il y a des interconnexion avec le troisième et dernier tome qui n'est pas encore sortie. A noter que ce récit remonte à chaque fois dans le temps. Bon, comme on pouvait sans douter, les créations originales du Dr Moreau ne sont pas au goût de tout ce beau monde qui semblait pourtant avoir les idées plus larges et en avance pour leur temps.

Bien qu'il soit décrit des choses extraordinaires, le tout demeure assez crédible ce qui constitue un très bon point pour les auteurs. On navigue entre le réel et le fantastique avec aisance. J'ai bien aimé la tonalité de ce récit qui reste dramatique.

Au niveau du graphisme, il est toujours aussi réaliste et soigné dans une ambiance qui me convient parfaitement. Les planches sont réellement de toute beauté.

On attend le final en espérant qu'il soit à la hauteur de nos attentes.
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Charles Darwin, Emily Bronte, Lord Byron et Mary Shelley sont les illustres invités du comte Zaroff et de son ami le docteur Moreau. Ce dernier s'apprête à révéler au monde le résultat de ses expériences et souhaite avant tout l'approbation de ses pairs.

Apres un premier tome avec les descendants, nous revenons ici sur la rencontre qui a tout changé. Ce second tome éclaire plusieurs aspects du tome 1 et s'il peut se lire dépendamment il permet d'en savoir plus.
L'histoire est glauque et l'ambiance gothique. Enfermés dans un manoir perdu au milieu des landes, les prestigieux invités se retrouvent coincés entre un fou de la chasse à l'homme et un savant fou créant des monstres dressées à tuer.
J'avoue que je n'aime pas trop ces ambiances gores et sombres exacerbées par un dessin dense aux lumières sombres aux tons verdâtres ou grises.
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Une intrigue très connotée des films fantastiques anglais des années 50 sur Dracula, une atmosphère gothique, sombre avec des personnages réels ou imaginaires issus de la littérature du XIXeme : Si Charles Darwin, Mary Shelley, Emily Bronté ou Richard Burton sont réels, le comte Zaroff et le docteur Moreau sont issus de l'imaginaire d'écrivains. Ils se retrouvent ici chez le docteur Moreau qui les a réunit car il est persuadé que seuls ses esprits supérieurs pourront apprécier son oeuvre. Or ceux ci sont outrés des libertés prises par ce savant fou avec l'éthique. Une femme le renie plus particulièrement alors que son oeuvre lui été dédié.
Le graphisme sombre est adapté à cette histoire qui invite à découvrir à rebours les liens unissants les différents personnages : aprés un premier tome suivant les descendants de ceux ci à notre époque, nous voici 30 ans aprés une premiere rencontre. Des éléments viennent éclairer d'un jour nouveau le premier tome.
Dans le style, c'est trés bien fait et prenant. Une bonne série B.
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Imaginer un univers où Charles Darwin, Mary Shelley, le Docteur Moreau, le Comte Zaroff, l'explorateur Richard Burton et Emily Brontë vivent. Et ensuite les faire se rencontrer autour de l'idée de l'évolution de l'homme, de son caractère de prédateur.

Pourquoi pas? Cela ressemble un peu à la Ligue des Humanistes philosophes... Sauf que le Comte Zaroff ou le docteur Moreau n'ont pas existé, direz-vous. Effectivement, mais à Florence on montre le balcon de Juliette et en Méditerranée on tourne autour du château d'If dont Edmond Dantès s'est évadé. Alors, pourquoi pas en effet.

C'est à l'initiative du Docteur Moreau, titillé par Zaroff, que tout ce beau monde se donne rendez-vous dans la lande du Yorkshire. Donc, pas de chien des Baskerville ici, mais les créatures imaginées par Moreau, au rang desquelles une vieille connaissance de Richard Burton.

Les invités de Moreau goûtant peu les créations du docteur, tout part évidemment en cacahuètes. Et tout se termine, non pas par des chansons, mais par une partie de chasse, un classique pour le Comte Zaroff. Notons au passage que L'Île du Docteur Moreau a été écrit en 1896 et que Les Chasses du Comte Zaroff en 1924. de toutes façons, bien après la mort de Mary Shelley.

N'ayant pas lu le tome 1, je ne peux voir le schéma d'ensemble (et peut-être mes interrogations y trouveraient une explication), mais tout se comprend quand même aisément. Ai-je aimé? Pas vraiment. le graphisme est cohérent avec le scénario, mais je n'ai pas tellement aimé ces dessins qui ressemblent à de la peinture à l'huile. Pourtant l'uchronie pourrait me plaire. Et le glauque qui suinte de cet album n'est certainement pas fait pour me déplaire également. Mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que j'adhère pleinement. Ce n'est pas une cata non plus, cela dit.
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Le premier tome, intitulé "Zaroff" (juin 2020) ne m'avait pas plus emballé que ça, hormis son final, qui me donnait envie de découvrir la suite.

Il avait du rythme, ça pulsait, toutes les révélations se faisaient, les filiations étaient établies et le mobile dévoilé aux victimes.

Ce que je reprochais au premier tome, et qui se renouvelle dans le deuxième, c'est le graphisme !

De loin, les visages ne sont pas vraiment détaillés, les couleurs sont fort sombres, dans des tons gris-vert (sur le port, ensuite, les tons changent).

Bref, entre les dessins et moi, au départ, ce n'était pas une histoire d'amour. Ensuite, les visages ont acquis beaucoup plus de détails et je m'y suis habituée. Au moins, dans celui-ci, les personnages sont parfaitement reconnaissables et certaines cases avaient des airs de roman-photo, tant elles étaient détaillées.

Le docteur Moreau est de retour en Angleterre, déchargeant des grosses caisses et le capitaine du port veut inspecter ce qu'il y a dedans… L'aurait mieux fait de passer son chemin.

Le fantastique est présent dans cette bédé, comme pour le premier tome, mais il s'intègre bien au récit.

Dans le train qui l'emmène chez le docteur Moreau, Mary Shelley croise un certain Charles Darwin. S'ajouteront aux invités du docteur Moreau : Emily Brontë et Richard Francis Burton, sans oublier le fameux comte Zaroff.

Les ambiances sont très gothiques, sombres, lugubres. Les alentours du manoir foutent la trouille, la nuit, surtout qu'il y a des ombres qui rôdent.

Fatalement, lorsque le docteur Moreau présentera les horribles chipotages qu'il a faits sur des animaux, les transformant en humains, ce ne sera pas au goût des invités. Même si les créations de Moreau lui font dire que l'évolution n'est pas d'essence divine… C'est l'horreur qui se reflète dans les yeux des invités qui ne cautionne pas du tout ces aberrations.

Le final fait monter l'adrénaline, l'action est présente et lorsqu'on a derrière soi un malade de la chasse et un savant fou, la seule à faire, c'est de courir de façon intelligente.

Un deuxième tome qui éclaire le premier (que je devrais relire), puisqu'il se déroule dans les années 1850 et qu'il éclaire le destin des descendants qui nous avions croisé dans le premier tome (et qui nous étaient contemporains).

Maintenant, on comprend pourquoi l'un des protagonistes voulait se venger des descendants qui avaient causé la perte de son aïeul.

Ok, je rempile pour le troisième et dernier tome afin de découvrir la fin de cette histoire, qui sera en fait le début, puisque tout se déroule à rebours.

C'était une bonne idée de commencer par la période contemporaine avant de revenir en arrière afin d'expliquer le pourquoi du comment. Cela le scénario plus complexe, il faudra relire tout ensuite, mais au moins, cela change des narrations linéaires et garde intact une partie des mystères.

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Un deuxième tome plus convaincant !

Le final à toute berzingue du premier volume m'avait laissé pantois. Comme annoncé, cette suite se passe en amont. de plus d'un siècle.
Nous retrouvons le mix personnages de fictions / personnalités réelles. En l'occurrence le Dr Moreau et Zaroff d'un côté, Mary Shelley, Richard Burton, Charles Darwin et Emily Brontë de l'autre.

Les rebondissements n'ont rien d'ébourrifants - on les voit quand même bien venir - mais l'histoire est efficace et se savoure comme un divertissement.
Je n'ai pas forcément été happé par les dialogues, même s'ils recèlent des considérations philosophico-théologiques. J'ai préféré rester en mode "bas du front" et ce fut très plaisant.

Et toujours le style incroyable de Carlos Puerta, aka roman-photo destroy. J'ai même trouvé les dessins encore plus époustouflants dans ce tome. Les visages comme les créatures sont exécutées (accord de proximité) avec une grande maestria.

Vivement la fin ! Mon intérêt est relancé !
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Un monde sans Dieu

Quel étrange et envoûtant récit que ce Maudit sois-tu écrit par le talentueux Philippe Pelaez

Construit à rebours, la série propose un récit alambiqué dont chaque nouvel album éclaire des éléments laissés volontairement dans l'ombre par le précédent… Au fil des pages, les pièces du puzzle narratif imaginé par le scénariste s'imbriquent parfaitement les unes dans les autres pour composer un drame captivant mêlant personnages historiques et éléments empruntés à la littérature fantastique du XIXe siècle…

Entraînant les personnages et le lecteur à la frontière étrangement ténue séparant le réel et le fantastique, l'ambiance malsaine et oppressante est savamment distillée par le formidable travail graphique de l'impressionnant Carlos Puerta… L'artiste espagnol compose des planches de toute beauté, soignant tout particulièrement la lumière, et met en scène des personnages aux postures délicieusement théâtrale, accentuant par ce biais la dramaturgie de l'histoire…

Il nous tarde de lire le troisième et dernier opus de la série qui en sera la clef de voûte et dévoilera les racines du mal…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Philippe Pelaez est un auteur exigeant. Maniant ses textes et dialogues avec aisance, il souhaite avec la trilogie Maudit sois-tu proposer une résurrection du genre du cinéma d'horreur gothique en format BD. A ce titre la technique hyper-réaliste de Carlos Puerta, si elle a ses amateurs comme ses détracteurs, s'avère tout à fait pertinente en nous plongeant dans des images qui semblent souvent extraites d'un film… qui n'existe pas. Les deux créateurs se rejoignent sur cet esprit intellectuel et hyper-référencé de leur série où sont abordés les détails des vies des Charles Darwin, Emily Brontë ou Mary Shelley, cette dernière étant le véritable coeur de l'intrigue à mesure que l'on remonte le temps.

Si le premier volume reprenait un schéma archétypal de la chasse à l'homme sur fonds d'expérience contre nature, cet épisode intermédiaire reprend peu ou prou la même structure et les mêmes personnages dans un parallèle intrigant. le risque de la redite était réel mais Pelaez sait par un pas de côté dans ce XIX° victorien en diable relancer sa machine au travers de cette intrigue familiale autour de Shelley. Imperceptiblement il fait ainsi glisser le curseur du personnage de Zaroff à celui de Shelley. [...]

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