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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans une langue merveilleusement poétique, à l'aide de métaphores animalières, et bien d'autres procédés, madame Claude - Pujade Renaud que je connais , ayant lu Belle Mère et d'autres oeuvres notamment des nouvelles et des romans pour la jeunesse retrace les destins croisés de deux femmes proches du poète Anglais Ted Hugues, son épouse Sylvia Plath poétesse ,écrivaine Américaine et sa maitresse Assia Wewill à travers une pluralité de points de vue, de voix , de personnages.....

En 1956, Ted et Sylvia tombent amoureux, suivent création.... passion....voyages...naissance de Frieda et Nicholas, mais Ted passionné par le langage animal,épris de nature sauvage, d'animalité qu'il porte puissamment en lui se prend de passion pour Assia l'épouse de David....
Sylvia se suicide et Assia tente, en vain, de prendre sa place...elle aura une fille avec Ted...
Le braconnier c'est Ted, ses proies :Sylvia, Assia et d'autres et ses filles...
Ce très beau roman émouvant et attachant est écrit par séquences évoquant les points de vue de personnages proches des trois héros comme Warren, frère de Sylvia, qu'il a sauvée d'une première tentative de suicide,Célia,soeur d'Assia,Aurélia, la maman de Sylvia....
Une vie comme une histoire arrachée à la force d'une femme, la carrière et la vie de cette romancière nous entraîne tout au long de ce bel ouvrage entre les joies, les peines, les incompréhensions, "Une vie qui bouillonne en elle, qui écume..."
Une vie liée à de grandes périodes d'exaltation suivies de grosses périodes d'épisodes dépressifs....
Des chapitres très courts s'enchaînent avec fluidité portés par l'intensité de l'écriture, une écriture traversée par de nombreuses figures animales, que l'on trouve chez Sylvia ( les abeilles liées à son pére), la chatte Sappho d Aurélia, sa mère, d'autres animaux interviennent liés à Ted et son magnétisme animal, les chevaux, les ours, les cerfs, les loups, les oiseaux....
En outre deux scénes, une d'harmonie totale entre les amants et la Nature,l'autre très violente, Sylvia assoiffée, alourdie par ses maternités, détruisant les collets des braconniers, le sang, celui de la morsure initiale qu'inflige Sylvia à Ted, celui des régles qu'elle refuse avec horreur, la couleur vermillon qu'elle emploie beaucoup....le rouge courant dans ce roman de chair, marqué par les odeurs fortes liées à l'animalité et à la puissance, le sucre et les desserts très présents aussi.....


Une oeuvre très riche, puissante, magnifique montrant les ravages et les bonheurs liés à l'écriture:"S'ajoutait le cauchemar de ne pas dormir ou si peu?
Je me réveillais malaxée concassée par les rêves."
"La sensation d'avoir été lapidée par une grêle de météorites oniriques."
"Peut- être n'avais - je pas droit à un sommeil réparateur puisque je n'avais rien produit? Ou mal.. Ou pas assez. La perfection ou rien!"
Une oeuvre traversée par la densité , la complexité des poèmes et des créations de ces deux artistes.....
Comment deux écrivains peuvent - ils vivre ensemble et à quel prix?
Il y aurait encore beaucoup de choses à écrire à propos de cette oeuvre magistrale mais ce n'est que mon tout petit avis.
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C'est l'histoire d'amour de Sylvia Plath, poète américaine, et de Ted Hughes, poète anglais. Tous deux se rencontrent à Cambridge et très vite se marient. Alors que leur vie semble être au comble de la perfection, le couple éclate. En effet, ils viennent d'acheter une maison à la campagne, Court Green, dans le Devon, sont parents d'une petite Frieda et un garçon est à naître. le couple est menacé d'une part par les antécédents psychologiques de Sylvia, qui a subi un traitement aux électrochocs à la suite d'une tentative de suicide (à l'âge de vingt ans) et d'autre p art par la rencontre d'un couple. Ce couple -les Wewill - ont acheté leur ancien appartement et sont invités à visiter la maison de campagne. Ted se disait insensible au charme de la belle Assia et pourtant c'est leur liaison qui fait exploser le couple Hughes, moins d'un an après l'achat de Court Green et juste après la naissance de Nicholas. Assia de son côté reste avec son mari qui fut auparavant son amant. Il pense donc pouvoir supporter cette relation. Par contre, Sylvia, elle, ne peut pas et met fin à ses jours le 11 février 1963. Elle met la tête dans le four après avoir précautionneusement scotché la porte de la cuisine, afin que ses enfants se sentent pas le gaz. La vie de Ted et Assia bascule car ils seront désormais hantés par la mort de cette femme vive, éclatante et pourtant si fragile.

J'ai été vraiment frappée par ce livre qui permet d'entrer au coeur de la vie de ces poètes. Au début, c'est gai, c'est l'amour, le succès. On voit bien que Sylvia est tourmentée, mais on l'oublie presque. Dès lors qu'elle se suicide, le livre bascule dans une autre ambiance: grave. Ce livre est tellement dense, il y aurait tant à dire ! Car Claude Pujade-Renaud parle aussi du conflit intérieur de ces deux femmes hantées par l'Holocauste: Assia mi-juive, mi-allemande (à l'époque, difficile d'être les deux), Sylvia, bouleversée par la mort précoce de son père, cet Allemand, celui qu'elle traite de nazi (il ne l'était pas néanmoins !).

Un livre très poignant, très marquant, très fort.
Lien : http://leslivresdelaurane.bl..
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Cet obscur braconnier, ce charmeur de bêtes magnétique et puissant, c'est le poète anglais Ted Hughes. Lors d'une lecture sur le campus de Cambridge en 1956, il rencontre Sylvia Plath, alors jeune étudiante américaine en Littérature et appelée à devenir une des plus grandes poétesses de son temps. Entre eux, c'est la passion immédiate, le mariage quelques mois plus tard, puis la création, la vie conjugale, deux enfants et des échanges fascinants, intenses, sur le fil. Après une lourde dépression en 1953, Sylvia Plath restera toujours habitée par une profonde déchirure malgré ses apparents débordements d'énergie ; Ted Hughes, quant à lui, ne saura jamais vraiment se résoudre à la monogamie. Au bout de six ans, c'est la sensuelle Assia qui sera à l'origine de leur rupture, premier maillon d'une longue série d'évènements tragiques.

Il faut dire que quand j'aime tout particulièrement un artiste, en l'occurrence ici Sylvia Plath, et qu'en plus j'ai eu l'occasion de l'étudier pour les besoins de l'Université, il m'est toujours très délicat d'attaquer un ouvrage le concernant, surtout si ce dernier se présente comme une fiction. Je suis immédiatement à l'affût de quelques inexactitudes ou de clichés trop flagrants et surtout de l'essence même de l'artiste esquissé. En gros, je pars avec un a priori suspicieux et c'est à l'auteur de faire ses preuves, de me convaincre. Et Dieu sait qu'il m'ait arrivé d'avoir des déconvenues assez magistrales.
Je me suis donc lancée dans Les femmes du braconnier avec le sourcil froncé et une petite moue interrogative.

Mais très rapidement, ma moue s'est transformée en sourire de plaisir : Claude Pujade-Renaud m'a littéralement emmenée dans l'univers captivant de son roman polyphonique ! Elle y mêle avec brio la voix des poètes et celles des personnes alentours ; un style précieux, délicat et la rudesse d'une intimité exaltée.
Les mauvaises langues pourraient dire que le procédé est un peu éculé, un peu artificiel. Il est vieux comme le monde pour brosser le portrait de personnalités à multiples facettes, à la complexité notoire. Qu'à cela ne tienne, l'auteure n'en maitrise pas moins les codes pour offrir un croquis parfaitement exact (à mon humble avis) de Ted Hughes et Sylvia Plath et de leur relation tumultueuse. J'y ai retrouvé la poétesse telle que je la voyais moi-même en lisant ses oeuvres grandement autobiographiques : à la fois fragile, obsédée par le fardeau du père disparu, parfaitement maniaque, acharnée au travail, dévoreuse d'amour et perfectionniste au possible. J'y ai également retrouvé la lourde emprunte de la psychanalyse qui n'a cessé de jalonner sa vie, pour le pire plus que pour le meilleur. Et puis cette vision de Ted, grand, charismatique, bestial, prédateur, et paternel. Honnêtement, plus je lisais, je me disais que Claude Pujade-Renaud avait tout compris !
A noter, en outre, que l'ouvrage fait de Ted Hughes le personnage principal, ce qui explique la poursuite du roman sur plus d'une centaine de pages après le décès de Sylvia Plath. Et finalement, le destin d'Assia ne diffèrera pas tant de celui de Sylvia, la reconnaissance littéraire en moins. Toutes deux subjuguées, âppées puis écrasées par la présence de celui qui donne tout à la poésie.

Un jeu de passion et de mort, tout en retenu et en délicatesse chez une auteure dont je poursuivrai la découverte après un coup de coeur si délicieux!
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
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Un gros coup de coeur pour cette biographie dans laquelle Claude Pujade-Renaud , loin de nous délivrer SA vérité sur Sylvia Path , s'efface pour laisser place à des témoignages de ceux qui l'ont connue : mari, mère, frère, voisins, médecin, baby-sitter….., et aux réflexions empruntées à des documents concernant ses relations avec autrui, son imaginaire, son mal de vivre, ses pulsions suicidaires. Les chapitres sur l'élaboration de son oeuvre permettent de percevoir l'alchimie entre ce qu'elle vit et son écriture poétique et comment sa poésie contient en préfiguration son destin .

Une biographie qui refuse la chronologie des faits et fait intervenir le passé au moment où il éclaire le présent ; une construction pointilliste, qui procède par petites touches et s'attache à la fois à ce que fut Sylvia Path comme épouse, mère, fille, voisine, et à ce qu'elle fut et devint comme poète . Car loin de s'arrêter à la mort de l'artiste, l'ouvrage évoque les étapes de sa publication , le destin de son oeuvre et révèle l'étrange emprise qu'elle a continué d'exercer sur ses proches et sur ceux qui lui ont survécu .

Servi par une écriture élégante, fluide, qui sait s'adapter à la personnalité de ceux qui ont témoigné , un travail de biographe, d'analyste et de romancier qui parle autant au coeur qu'à l'esprit
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L'histoire qui est racontée ici est tragique, en effet on a vraiment l'impression que les personnages sont rattrapés par leurs destins malgré leurs efforts pour s'en sortir. C'est une famille donc laquelle on n'aimerait vraiment pas naître avec un passé très lourd. On aurait presque du mal à croire que ces gens ont réellement existé et pourtant c'est le cas, de toute façon une pareille histoire "ça ne s'invente pas". Cependant malgré des faits assez lourds, l'auteur ne tombe dans un catalogue des malheurs et nous évoque des moments-clefs de la vie des personnages avec beaucoup de nuances et de subtilité. le sujet exigeait d'ailleurs une telle démarche pour ne pas risquer d'ennuyer le lecteur.

A travers la forme du roman, qui regroupe des témoignages hypothétiques des personnages principaux ou de leur entourage, on a l'impression de se retrouver face à un dossier de preuves qui nous expliquerait comment sont arrivés les évènements. Les chapitres commençants par le nom du narrateur, le lieu, le mois et l'année font qu'on ne se perd pas dans cette multitudes de narrateurs différents et donne un rythme agréable à la lecture. Si agréable d'ailleurs que j'ai lu le roman d'une traite.

Le roman est par ailleurs très bien documenté comme en témoigne la bibliographie située à la fin de l'ouvrage et émaillé de citations des oeuvres des protagonistes. Je ne peux donc que vous conseiller ce livre captivant, qui m'a énormément marqué et dont je ne peux parler sans un pincement au coeur.
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Il fallait oser... Écrire sur la trop courte mais néanmoins foisonnante vie de Sylvia Plath. Une biographie aurait été bien trop académique. Un roman risquait le mensonge. Claude Pujade-Renaud a réussi, avec force et élégance, la nuance.

Une écriture dans l'écriture qui oppose création et destruction et qui évite l'écueil du manichéisme en donnant voix à chacun des protagonistes. Les pages sont denses, profondes, d'une grande exigence. La tragédie y est asphyxiante et glaçante. Bien trop pour nous sembler vraie !

Le spectre de la mort rode. Seul Ted Hughes semble être atteint d'une fureur de vivre animale. Claude Pujade-Renaud n'incrimine pas, elle ne cherche pas à nommer des coupables, s'il y en a.

Touchée au plus profond par l'histoire de Sylvia Plath, d'Assia Wevill et de leurs enfants, j'ai terminé ce livre en larmes, dévastée par la réalité morbide de l'existence. Ce mal être profond qui supprime tout choix à son hôte.

Ce duo de femmes ennemies qui s'aspire l'une l'autre. Sylvia qui laisse l'éducation de ses enfants à une femme qu'elle déteste. Assia qui se donne corps et âme en nourrissant le fantôme d'une femme dont le génie la fascine.

Ted, mystérieux prédateur, chassé avec trop de hargne. Survivant qui oppose la monogamie à la création. Frieda Hughes, debout malgré tout, continue cet hymne à la création. Peintre, illustratrice et auteure, elle multiplie les talents et veille fermement sur son héritage.

Une lecture, une histoire qui me hantera longtemps. Un coup de coeur foudroyant.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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quels enjeux cachés se trament lorsque deux écrivains cohabiten, ttravaillent tous deux à leur écriture sous un même toit et sont tous deux publiés ? La rivalité est-elle visible ou sous-jacente ? Comment allient-ils les égos ? L'un peut-il être jaloux de n'avoir pas accès à la même source d'inspiration que l'autre ?

Hormis la très belleet fine écriture de Claude PUJADE-RENAUD qui elle-même a cohabité avec un homme de lettre (et l'on comprend ici pourquoi ces deux poètes représentent l'occasion pour elle d'aborder ce pan de son vécu), les personnages sont magnifiquement rendus vivants tout comme le décor. Les descriptions sont d'une réelle grâce et ont une âme.

Les amoureux de l'écriture seront subjugués comme je le suis au fil de ma lecture.
Lien : http://entremotsetvous.over-..
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J'ai vraiment adoré ce livre. J'en avais lu un précédent (belle mère) de cette auteure, qui est également excellent.
C'est un livre très bien écrit, avec un grand travail de recherches et beaucoup de psychologie. De plus, je ne connaissais pas ces personnages réels. C'est une biographie traitée en roman avec une narration particulière qui donne la parole à une multitude de personnages.
Je l'ai lu dans le cadre du prix du télégramme (Brest) et j'espère fortement qu'il remportera le prix.
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un livre tout simplement sublime !
le destin de deux femmes qui vont s'unir tour a tour avec le personnage principal "ted",
sylvia et assia sont toutes deux tourmentées par un passé très dur. l'une dont le père
était (aryen),nazi, l'autre par la tourmente des camps de concentration.
toue l'histoire tourne autour de la poésie puisque les trois principaux personnages en ont fait
(a part leur passion), leurs métier.....
l'histoire étant tellement riche, pleine de poésie, qu'il est dur de le résumé. mais c'est passionnant mais retenez une chose :
LISEZ-LE vous ne serez pas déçu !
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Les femmes du braconnier, lui, le poète, le bientôt célèbre Ted Hughes, le mari de Sylvia, l'amant d'Assia, le père de Frieda, de Nicholas et de Shura…. Tout ces « A » qui ne cessent pas de résonner et de s'entrelacer.
« Voués au pire, ces prénoms en a ? Excepté Frieda. »….
Un braconnier, un prédateur ? Un homme au charme puissant et envoûtant, animal, ressemblant à s'y méprendre au fauve évoqué en ces termes par Sylvia Plath dans l'un de ses poèmes écrits pourtant bien avant la rencontre….
(...)
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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