C'est l'image de la couverture qui m'a attirée : cette espèce de poisson géant entreposé dans une vieille salle a piqué ma curiosité. J'ai été un peu déçue car il s'agit surtout d'une peinture de la vie quotidienne du jeune Alfred-Moïse (une dizaine d'années) entre son père et son oncle, le frère de sa mère, qui se prennent souvent le chou. La mère du garçon prend la défense de son frère sans discuter. le récit est certes plaisant mais trop répétitif. Il y a bien plus tard la recherche de la Bête Maousse qui donnera un peu de piment au récit mais l'ensemble reste un peu trop plat à mon goût. Dommage.
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Et aussitôt les personnages défilèrent dans la tête d'Alfred-Moïse, comme les noms au générique du cinéma de plein air. Mais dès qu'il s'installait devant sa page blanche, les acteurs disparaissaient brutalement et son imagination devenait un terrain vague, inhabité, où le vent roulait des papiers gras et des cornets de frite. Alfred-Moïse ne croyait pas vraiment à son livre mais il n'osait l'avouer. Il aimait que son ami Sebastian l'imaginât capable de l'écrire.
Publié en 1984, "Chronique de la vie continue", dont le titre est déjà en soi tout un programme, est le second livre écrit par Jacques A. Bertrand. le style et l'humour inimitables de ce « funambule plein de grâce qui rit au bord des gouffres et voit dans la légèreté une indispensable politesse à rendre à l'existence » (Gérard Pussey, Elle) s'y expriment dès les premières lignes. Trente-cinq ans plus tard, conforté par la vingtaine d'ouvrages publiés depuis par Jacques A. Bertrand, l'effet est toujours aussi spectaculaire.