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Vieilles dentelles sans arsenic! C'est peut-être d'ailleurs ce qui manque pour que Comme une gazelle apprivoisée soit inoubliable. En l'état, c'est un équivalent de Clochermerle, version british, avec les rideaux faits pour être soulevés lorsqu'un mouvement est détecté chez le voisin, l'oeil exercé à détailler la tenue vestimentaire des passants, les interprétations incessantes des faits et gestes de chacun avec beaucoup de suppositions (BFM TV avant l'heure).

C'est qu'il date ce roman qui brosse le portrait de deux soeurs matures, célibataires mais néanmoins convoitées (plusieurs demandes en mariage auront lieu), et qui font malgré tout les difficiles : trop mous, trop typés, trop laïcs… les prétextes sont multiples pour refuser les propositions.

L'ensemble manque de relief. Certes l'ambiance y est, mais le roman évoque plus une toile de fond, sur laquelle manque un événement marquant, un petit crime peut-être, ou un joli scandale, quelque chose qui apporte du piment dans la vie policée du village.

Le sentiment d'ennui est pardonné en raison de l'ancienneté de la publication princeps, en 1950, et on les excuse quand même ces demoiselles condamnées à vivre dans leur époque sans avoir l'audace de bousculer les lois qui gouvernant la bienséance.

Merci aux éditions Belfond.

#CommeUneGazelleApprivoisée #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Dans une petite ville de la charmante campagne anglaise, les soeurs Bede, deux célibataires sexagénaires vivent ensemble. Belinda, l'aînée, éternelle sentimentale, se morfond d'amour pour Henry, l'archidiacre, depuis trente ans, épiant tous les signes d'un amour qu'elle voudrait reciproque alors qu'il a choisi Agatha, une femme de tête. Quant à Harriet, la plus jeune, elle refuse toutes les demandes en mariage. La vie des deux soeurs est ponctuée de thés de l'après-midi, de déjeuners après l'office, de kermesse et de fêtes de Noël ou l'on croise des personnages tels que les fameux archidiacre et sa femme, mais également le vicaire tout jeune à qui l'on prête une romance avec une jeune niece d'Agatha, uen comte italien amoureux éconduit d'Harriet, une ancienne baroudeuse qui a recueilli une lointaine cousine, sans parler de deux bibliothécaires de Londres, de passage dans la région, dont l'un apprécie particulièrement ses passages dans le pub local. Tout ce monde se réunit régulièrement, partageant les potins, s'amusant des petits événements de la vie locale.

Une peinture plaisante de la vie provinciale de l'Angleterre des années cinquante, entre visites chez les uns et offices du dimanche où l'on commente les sermons et les tenues vestimentaires des unes et des autres, avant d'aller boire un sherry, où l'on suit les aventures sentimentales de Belinda qui rêve sa vie et s'imagine une histoire d'amour en laquelle elle est la seule à croire et sa soeur qui profite de la vie, plus enjouée mais qui privilégié sa vie affective avec sa soeur.
Barbara Pym, avec son regard tendre et humoristique, révèle les failles de ses personnages, leurs petites manies et leurs sentiments avec beaucoup d'humanité et de subtilité.
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N'avez-vous jamais rêvé de rentrer dans le quotidien de vos personnages préférés en dehors de tout drame ? Parfois, la vie sentimentale d'un inspecteur ou les relations d'une enquêtrice avec ses proches sont tellement bien croquées qu'on se plairait à imaginer qu'elles ne soient plus seulement l'arrière-plan d'une intrigue policière mais deviennent l'objet d'un roman à part entière.

Cette fantaisie est devenue réalité avec Comme une gazelle apprivoisée. Ses deux héroïnes, les demoiselles Bede, semblent en effet tout droit sorties d'un roman d'Agatha Christie avant qu'aucun meurtre ne soit commis. Dans un village d'Angleterre du début du 20e siècle, les deux soeurs, à la fleur de l'âge bien entamée par une cinquantaine assumée, vivent une confortable et convenable existence de bonnes paroissiennes.

Bien qu'assez malhabile, à ses dires, l'ainée, Belinda, participe à la préparation de la kermesse dans le jardin de son amour de jeunesse, l'archidiacre Hoccleve, un homme pompeux, paresseux et tout à fait imbuvable, ce qu'elle ne parvient pas tout à fait à nier mais qui ne lui enlève aucun des tendres sentiments qu'elle continue de lui porter secrètement. Tandis qu'elle élabore des pyramides de courges, sa soeur Harriet met la dernière main au plantureux repas qui sera servi au jeune vicaire. Harriet a une passion immodérée pour les vicaires. Elle n'aime rien tant que de les gaver de volailles et de gelée de pomme maison, leur tricoter des chaussettes grises, toujours légèrement trop grandes ou trop petites, fidèle en cela à la ligne de conduite que semblent s'être fixé toutes ces dames à l'endroit des hommes d'église qu'elles choient avec autant de zèle que d'approximation. Pour ces guirlandes de vicaires qui se succèdent au fil des ans affichant une similitude physique et morale des plus remarquables, Harriet cultive une coquetterie vestimentaire qui met en valeur ses formes rondes.

Dans le cercle étroit de leurs estimables relations, les soeurs comptent, outre l'archidiacre et le vicaire du moment, un comte italien de tout temps épris d'Harriet, un bibliothécaire, un évêque anglican, une couturière qui n'est pas tout à fait de leur monde et quelques vieilles filles qui n'ont pas leur charme. Ce petit monde s'observe, se reçoit et se jauge, passant au crible des bonnes moeurs revendiquées le moindre geste de ses voisins.
Bien sûr, tout ceci nous est raconté avec l'humour et la finesse d'analyse d'une romancière délicieusement anglaise. Ainsi cet échange avec le bibliothécaire d'un collège d'Oxford après qu'il aura précisé que le chauffage central et des cabinets de toilettes pour les dames ont été installés depuis une dizaine d'années : « « Je n'aime pas beaucoup cette attitude révérencieuse et pleine de discrétion à l'égard de notre grande bibliothèque. Après tout, elle est faite pour les êtres humains, n'est-ce pas ? – oui, je le suppose », répondit Belinda peu convaincue : elle se rappelait en effet les personnages étranges qui y travaillaient du temps où elle était étudiante et dont beaucoup, si l'on s'en tenait à leur apparence, n'auraient guère mérité ce qualificatif. »

Il parait que le vicaire se serait fiancé. Harriet est aux quatre-cents coups. Belinda renonce à tricoter un chandail pour l'élu de son coeur. La couturière a trouvé une chenille dans le gratin de chou-fleur qu'on lui a servi. L'épouse de l'archidiacre part prendre les eaux quelques semaines pour remédier à ses rhumatismes. Il n'en faut pas plus pour rendre toute chose cette brave Belinda bien qu'elle ne parvienne pas réellement à profiter de la situation. « Et pourtant, comment pouvait-on profiter pleinement de l'absence de la femme d'un archidiacre ? Aucune demoiselle vraiment respectable n'aurait pu, ni voulu, le faire. C'est ce qu'elle rappela à Harriet, laquelle, avec son obstination caractéristique, refusa de comprendre, et se contenta de souligner que nous ne rajeunissons pas. »

Et voilà qui fera l'intégralité du roman. Il sera à peine question de demandes en mariage, juste assez pour que la potentialité d'un changement rende plus rassénérant le retour à la tranquille normalité d'une vie où il ne se passe absolument rien. Mais de manière si délicate, désuète et surannée qu'on en redemanderait (presque). Il est toutefois remarquable que ce charmant roman malgré qu'il ait abordé la condition des femmes célibataires et autonomes, les colonies anglaises en Afrique, les prétentions d'une élite culturelle bien peu à même d'utiliser son bagage au service d'un regard plus clairvoyant sur le monde, n'ait strictement rien dénoncé. Peut-être que toute la charge doit être assumée par un regard amusé, à peine taquin, pas même mordant ?

Quoiqu'il en soit, après ces délices suaves et subtiles qui feraient passer une tasse de tilleul pour un alcool fort, je me suis sentie d'attaque pour entamer quelque chose d'un tout petit peu plus costaud. Quelque chose où il y ait un peu d'action, tiens.
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Ah, l'amour, cette douce sensation qui donne le sourire….de l'amour il y en a dans ce roman, du moins, c'est l'impression que l'on peut en avoir en lisant le récit de ces successions de demandes en mariage !
Mais l'amour peut avoir bien des visages...entre Belinda qui aime le même homme depuis 30 ans alors qu'il a choisi de se marier avec une autre, Harriet qui adore s'occuper de très près des jeunes vicaires mais qui refuse systématiquement les demandes en mariage répétées d'un voisin italien pourtant attentionné et les visites de plusieurs hommes tous célibataires et désireux de trouver une compagne, la vie de ce paisible village anglais va être bien mouvementée.
Deux soeurs célibataires sont les héroïnes de cette histoire où le sentiment amoureux est finalement le personnage principal.
Barbara Pym aime se moquer de ses personnages, elle nous les rend attachants tout autant que pathétiques car finalement personne ne joue vraiment franc-jeu, entre ceux qui font semblant de ressentir de l'amour alors que leurs intentions sont beaucoup plus terre à terre, ceux qui croient être amoureux mais ne sont amoureux que de l'amour, ceux qui se plaignent sans cesse de leur célibat alors qu'ils adorent la liberté qu'offre le fait de vivre sans conjoint et ceux qui ne savent pas reconnaître que leur couple leur convient finalement très bien, aucun des protagonistes de cette jolie comédie toute douce ne semble réellement sincère.
Mais que de péripéties dans ce petit village et en si peu de temps, un vrai vaudeville qui se joue dans des salons où l'on prend le thé chaque jour à heure fixe, pendant les offices religieux ou durant la kermesse du village.
Un roman qui se savoure comme un thé agrémenté de scones et de marmelade faite maison.
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Barbara Pym nous propose ici un chronique délicieuse, mais acidulée, du quotidien de deux soeurs d'un certain âge restées célibataire dans un village de l'Angleterre des années 1950. Entre les visites aux voisins, les fêtes de village, les petits tracas domestiques, la peur du qu'en dira-t-on, etc, on retrouve une atmosphère "so british" qui n'est pas sans évoquer la Miss Marple d'Agatha Christie ou les romans de Jane Austen au siècle précédent.

La principale préoccupation des deux soeurs, Bélinda et Harriet, reste l'amour et la quête d'un mari ; du moins en théorie puisque lorsque l'occasion de se marier se présente, les deux soeurs préfèrent décliner la proposition, leur condition de vieilles filles leur semblant finalement préférable...

On aurait presque envie de dire "tout ça pour ça" puisque le roman décrit une sorte de boucle ramenant les deux soeurs à leur situation initiale tandis qu'elles prennent conscience des avantages de leur situation de vieilles filles. Cependant les différentes péripéties sont surtout l'occasion de dresser le portrait des villageois et de leurs visiteurs, avec tous leurs petits travers.

Le plus amusant peut-être c'est que Bélinda porte un regard tout à fait lucide sur sa situation, sur le ridicule de ses sentiments persistants pour son premier amour pas si aimable. Cela ne l'empêche toutefois pas de se complaire dans son "amour" pour un homme marié et sans grandes qualités. Au contraire, elle se rend bien compte de tous ses petits défauts et se réjouit finalement qu'il ait une épouse pour gérer toutes ses petites exigences... Et de la même façon, sa soeur refuse encore et encore les demandes en mariage d'un homme avec qui elle s'entend bien et partage des centres d'intérêt, trouvant plus confortables ses béguins sans risque pour les jeunes vicaires nommés les uns après les autres au village.

C'est bien écrit avec une bonne dose d'humour piquant, mais le récit m'a quand même semblé un peu long parfois.
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De ces pages de Barbara Pym, au délicieux accent vieillot, s'échappent de pittoresques ecclésiastiques, d'attendrissantes vieilles filles encore dans la fleur de l'âge, divers tricots en cours, des petits tracas récurrents soulevés par le choix de repas à servir aux invités, des sermons plus ou moins soporifiques et des litres de thé ! le tout blotti dans un joli petit village anglais où les coeurs battent toujours vers la recherche d'un être à aimer.

Deux soeurs nous ouvrent leur porte. Harriet et Belinda affichent chacune une belle cinquantaine. Franche et enjouée, prompte à s'enticher de chaque nouveau vicaire (Ah, les jeunes ecclésiastiques !), Harriet se soucie de son apparence et prend plaisir à assortir chacune de ses tenues. Belinda, timide mais observatrice, douce et romantique, garde son coeur intact depuis trente ans en restant fidèle au pasteur de leur paroisse, l'archidiacre Hoccleve. Quel dommage que celui-ci ait épousé la rigoureuse et barbante Agatha !
Ce soir, le dernier vicaire en date, le jeune révérend Edgar Donne, doit venir souper et l'effervescence est à son comble chez nos irrésistibles anglaises.

Rien d'ébouriffant ni d'exceptionnel dans la vie de ces vieilles filles, mais quel plaisir de se plonger dans cette atmosphère surannée, simple et douillette ! Avec toutefois de nombreuses observations où pointent une adorable moquerie, comique et subtile, sur bon nombre de personnages, nous dévoilant les petits défauts des uns et des autres.
L'archidiacre par exemple, d'après Belinda, est loin d'avoir toutes les qualités qu'un homme d'église est censé avoir mais il a tant de charme ! Même si ses sermons sont ennuyeux à mourir, elle trouve toujours des excuses face aux critiques proférées par sa soeur. Il se dérobe pourtant facilement devant les tâches fastidieuses, aime se lever tard, se plaint de sa femme… le sentiment amoureux est plein d'indulgence…
Revenons à nos soeurs célibataires qui s'activent pour les kermesses, s'inquiètent d'un repas servi à la couturière, se gênent pour une pièce non époussetée, tricotent des chaussettes ou un chandail avec une laine d'un joli gris ecclésiastique. Harriet gâte le jeune vicaire de fruits juteux et de friandises et refuse inlassablement les demandes en mariage d'un conte italien pourtant plein d'élégance et de gentillesse et qui, le pauvre, parcourra le roman en amoureux transi éternellement éconduit.
De demandes en mariage, il en sera question mais faut-il vraiment prendre le risque de chambouler une existence bien huilée ? Celle-ci peut sembler monotone mais elle a le charme ouaté et confortable d'une vie prévisible sans devoir affronter « les vicissitudes inconnues de la vie conjugale. »
Et puis il ne faut pas oublier les convenances afin de ne pas alimenter les cancans colportés si promptement par les domestiques. Irrésistibles sont les petits dialogues sur les petites choses gênantes du quotidien qui font rougir dès que ces sujets légèrement scabreux sont abordés dont ceux qui se réfèrent aux petits coins sanitaires. Est également d'une grande importance le fait de réfléchir sur le choix approprié ou non de tel ou tel hymne chanté à l'église. Alors, est-elle si monotone que cela la vie de deux vieilles filles, dames patronnesses dans la campagne anglaise ?
Elles ont même de nombreux vers réconfortants offerts par quelques poètes anglais pour étayer certains évènements ou sentiments et dont Barbara Pym embellit son texte.

« Comme une gazelle apprivoisée » nous invite juste à prendre le thé, enfin plusieurs théières de tea, tout en écoutant les commérages d'une paroisse, les sermons passionnants ou assommants qui y sont donnés et surtout les quêtes d'un être à aimer et c'est déjà beaucoup pour une petite récréation estivale avec la nostalgie des choses simples et désuètes !
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« Oui, tu dois avoir raison », reconnut Belinda, sans grande conviction, car elle ne savait pas vraiment à quel moment on parvenait à la fleur de l'âge. Elle estimait que dans son cas, elle l'avait atteinte à vingt-cinq ans, si bien que, si ses calculs étaient corrects, Mr. Mold devait l'avoir dépassée depuis près de trente ans. « Personnellement, ce n'est pas le genre d'homme qui m'attire », ajouta-t-elle en pensant à sa plaisanterie sur les bains publics de Belgrade."

Belinda Bede et sa soeur Harriet vivent toute deux dans un village anglais de l'immédiat après-guerre. Elles ne se sont pas mariées et ont atteint la cinquantaine sans trop de heurts. A l'abri du besoin, elles mènent une vie simple, confortable et paisible, centrée autour des activités de leur paroisse.

Belinda est restée amoureuse du pasteur local, l'archidiacre Henry Hoccleve, qui, pourtant, trente ans plus tôt lui a préféré une certaine Agatha, devenue sa femme. Belinda est une femme un peu effacée, férue de littérature, tout comme Henry. Sa soeur Harriet est d'un naturel plus direct. Elle s'est entichée au fil des années d'une cohorte de jeunes vicaires, qu'elle a dorlotés autant que possible. Au début du roman, c'est un certain Edgar Donne qui est l'heureux récipiendaire de ses efforts : bons repas, tricots en tout genre…

Si Harriet reçoit encore parfois des demandes en mariage, chose qui l'amuse toujours autant, Belinda n'est pas du genre à laisser la porte ouverte à ce genre de manoeuvre… Elle sait couper court à toute tentative.

Mais le départ d'Agatha pour des soins thermaux (à Karlsbad, tout de même) puis son retour, accompagnée d'un évêque que Belinda a connu autrefois, va bouleverser la vie de cette dernière.

Je suis admiratif du style de Barbara Pym, clair et piquant. Elle atteint des sommets dans l'ironie mais jamais méchamment, sans non plus manquer de profondeur. Ce roman a été publié pour la première fois en 1950. Il pourrait donc avoir mal vieilli. Mais je trouve que ce n'est pas du tout le cas. Après « Des femmes remarquables », que j'avais aussi beaucoup apprécié, je pense lire (ou relire) les autres romans de Barbara Pym, du moins si j'arrive à (re)mettre la main dessus…
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Les soeurs Bede sont deux charmantes vieilles demoiselles, dans la fleur de l'âge, expression d'autant plus fleurie qu'elle est imprécise, et fort occupées par la vie de leur petite paroisse aux moeurs pour le moins paisibles…Belinda, amoureuse depuis trente ans de l'archidiacre marié à Agatha, se demande s'il serait convenable de lui tricoter un pull…et profite de l'absence de sa femme pour quelques chastes escapades. Quand à sa soeur, Harriet, plus enjouée, materne les nouveaux vicaires, le dernier en date, Mr Donne, auquel elle n'hésite pas à apporter petits plats, confitures, chaussettes et pulls tricotés main. Car les cancans et le tricot sont leur passe-temps favoris, quand un bibliothécaire esseulé ou un évêque vieillissant, voir Riccardo, le soupirant de longue date d'Harriet, ne s'aventure pas à leur demander leur main.

Mais finalement quoi de plus confortable que leur maison douillette ouverte aux âmes seules, aux amis de passage, aux nouvelles d'un monde qu'on préfère savoir lointain. Et où leur bonne entente mutuelle, leurs désirs comblés par l'habitude, l'affection de leurs proches et les menus évènements du village remplacent avantageusement les servitudes de la vie conjugale…Beaucoup d'humour dans ce récit où les sous-vêtements des hommes d'église sont le souci constant des vieilles filles, où pendant un sermon sur le jugement dernier les pensées s'envolent vers le rosbif resté dans le four, où le bibliothécaire est forcément un amateur de bon vin…et le vicaire un jeune homme à protéger, « quelque chose à aimer, oui tout était là, comme une gazelle apprivoisée ou une douce colombe, ou même un vulgaire caniche – quelque chose à aimer, oui , tout était là ». Au-delà de l'humour un hommage à ces coeurs restés au bord du chemin…
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Dans une commune retirée de la campagne anglaise, le grand plaisir des soeurs Harriet et Belinda Bede, outre les cancans, est l'accueil du nouveau vicaire de la paroisse.
Ces dames s'en donnent à coeur joie pour lui tricoter des chaussettes, lui cuisiner du poulet et lire avec lui des poèmes classiques, le soir au coin du feu.
Dans cette petite communauté, chacune a sa place et son rôle à tenir et si l'intrigue est vite résumée, c'est l'ironie mordante de l'autrice qui fait tout le charme de ce récit. Les demoiselles Bede "entre deux âges" comme elles aiment à se définir, se demandent si elles auront encore des "propositions" pour le seul plaisir pourrait-on penser, d'éconduire leurs prétendants. La vie de la paroisse est sinon bien monotone et il faut toute l'adresse de cette gent féminine sur le déclin pour nous en faire sourire.
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Belinda et Harriet Bede sont deux soeurs vivant dans un petit village d'Angleterre. Deux vieilles filles qui aiment leur confort et leur vie rythmée par les activités de la paroisse. Belinda est amoureuse depuis 30 ans de l'archidiacre, mariée à une autre. Harriet raffole des nouveaux vicaires qui vont et viennent (en tout bien tout honneur, évidemment).
Entre kermesse, visites, tea time ou dîner, Belinda observe d'un oeil parfois critique, parfois naïf, son microcosme quotidien. Et s'interroge sur l'amour : amour filial, spirituel, charnel, amour de jeunesse ou de convenance.... Tout y est décortiqué, sous la plume aigre-douce de Barbara Pym.

Le grand intérêt du roman réside dans la galerie de personnages créée par l'autrice : parfois amusants, parfois pathétiques, parfois agaçants, parfois émouvants. L'écriture est fine, ciselée, talentueuse.

Manque le petit piment, le petit twist pour en faire une lecture totalement délicieuse. On frise parfois l'ennui, comme si on assistait personnellement aux sermons sans fin du dimanche de l'archidiacre.
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