Après avoir découvert la fantasque famille Wothington dans 21 jours pour se marier, quoi de mieux que de les retrouver cette fois sous le prisme de leur cousin que les petits surnomment non sans humour : "Sa Marquiserie" ! Humour, émotion et cocasserie sont à nouveau au rendez-vous de cette tendre romance où le héros se retrouve à nouveau sous les feux d'un coup de foudre involontaire.
Pourtant, à la lecture, alors que tous les voyants étaient au vert, j'ai eu le même sentiment de maladresse et de trop peu que lors du tome 1. J'ai l'étrange impression d'être face à une novice qui reprend ce qui fonctionne ailleurs et le met en branle ici mais sans y insuffler toute l'âme qu'elle pourrait. C'est bizarre parce que sur le papier c'est parfait mais à la lecture, il manque quelque chose. Mais revenons à notre lecture.
J'ai été ravie que celle-ci soit consacrée à Dominic, le marquis de Merton, ce jeune homme tellement imbu de lui-même. L'autrice a su complètement nous retourner la tête pour faire de ce type insupportable un très sympathique et atypique héros de romance. Cela partait mal avec un garçon assez fat, et ce, des dires même de sa mère ! Mais grâce à sa rencontre avec une jeune fille bien plus piquante que ce dont il avait l'habitude il va joliment se réveiller et être introduit à la modernité. Grand bien lui fasse et nous fasse !
Ce fut amusant de démarrer l'histoire avec cet espèce d'anti-héros, de voir les gens autour de lui conscient de cela, et prêts à tout pour le changer. J'ai aimé ainsi retrouver cette ambiance familiale qui m'est chère, aussi bien avec les Worthington qui sont partie prenante de l'histoire, hébergeant celle pour qui Dom aura un coup de foudre : Dotty alias Théa pour lui, mais étant aussi ses cousins ; qu'avec la mère et le personnel de maison de Dom. Pourquoi souhaite-t-il aider un type qui est imbuvable sur le papier ? Parce qu'en fait il n'est pas véritablement comme ça mais l'est devenu à cause de l'horrible éducation qu'il a reçu de son tuteur, une fois son père mort. le but de tout ces gens est donc de le faire redevenir lui-même !
C'est une jolie entreprise qui ne sera pas toujours simple à mener tellement il a été endoctriné. J'ai aimé d'ailleurs que l'autrice utilise ce prétexte pour évoquer les changements qui s'opèrent dans l'aristocratie anglaise au XIXe siècle, prenant plus pleinement conscience de leur rôle de protecteur vis-à-vis des pauvres gens et se mettant à voter, pour une frange de ceux-ci, des lois pour apporter leur aide à ceux dans le besoin. le personnage libéral de Dotty / Thea était ainsi tout trouvé. Elle fait le lien entre le devoir d'aumône qu'exerçait déjà les nobles avant mais qui était un pis aller et la véritable aide aux nécessiteux par des actions réelles ! J'ai ainsi apprécié que ce ne soit pas une faible femme évaporée, mais une femme douce et forte à la fois avec des convictions chevillées au corps qu'elles mettaient en pratique.
Le coup de foudre entre elle et Dom m'a semblé bien moins intéressant en comparaison. Comme avec le tome précédent, ce n'est pas la romance qui fait la saveur de cette histoire. La romance est un peu trop légère, simpliste, facile, pour ne pas dire enfantine. Il y a peut-être un peu plus de tension qu'avec Matt et Grace car Thea prend le temps d'apprendre à le connaître et que Dom résiste à ses sentiments, mais arrivé à la moitié du tome c'est déjà plié. Les scènes romantiques sont très fleur bleue et n'apporte quand grand-chose, je dois dire. C'est bien plus les changements que leur rencontre va opérer en Dom qui sont intéressants à suivre. On s'amuse d'abord de le voir la courtiser contre sa volonté, ne pouvant s'en empêcher, cédant à toutes ses demandes comme de sauver des chattons ou de recueillir un jeune orphelin. Puis, on est touché par ses tiraillements entre l'éducation strictes de son oncle et ses envies bien naturelles, ainsi que ses convictions sur la vie qui vont bien changer au grand bonheur de ses proches retrouvant ainsi le jeune garçon qu'il était autrefois.
Pas super intéressant en terme de romance à proprement parler, le dandy au grand coeur a cependant été une histoire charmante sur le sujet d'une rencontre qui change tout et nous fait voir la vie autrement. J'ai aimé assister à la transformation de cet anti-héros. J'ai aimé le voir retrouver sa famille. J'ai aimé retrouvé l'humour et la cocasserie sans-gêne de celle-ci dans une atmosphère bon enfant qui n'a pas empêché de parler de sujets durs comme la prostitution, le travail et le trafic des enfants, et le besoin de voter des lois plus libérales par les pairs du royaume. C'était une histoire à la fois enjouée et profonde. Je suis curieuse de voir quel sera le prochain Worthington à l'honneur et de quel sujet la romance sera prétexte à discussion.
Ella Quinn propose ainsi à chaque fois une autre façon d'écrire des romances historiques.
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