Sans âme, tome 10 : Le médecin sans conclusion

J’aime la collaboration entre médecins. Bien sûr, je ne lâche rien, mais je m’appuie sur l’expertise de mes collègues pour soigner mes patients. Si j’ouvre mon propre cabinet, je vais devoir trouver les bonnes personnes. Et ce n’est pas une histoire de diplôme ou d’expérience, mais de cran et de cœur, et tu sais comme moi que c’est dur à trouver. Ça prendrait très longtemps et je ne suis pas assez ambitieuse. J’aime l’endroit où je bosse. J’imaginais très bien Daisy à la tête d’un cabinet, entourée d’une équipe de médecins désireux de travailler pour elle à cause de son esprit et de son cœur. Elle était jeune, alors peut-être que dans dix ans, elle réaliserait qu’elle avait besoin de mener sa barque sans comptes à rendre à personne.

Vous avez juré de vous aimer pour le meilleur et pour le pire, et Catherine a brisé ce vœu. C’est facile d’être heureux et amoureux quand tout va bien, mais ce qui définit un couple, c’est la façon dont on s’aime quand ça va mal. C’est tout ce que tu as besoin de savoir pour tourner la page.






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La nuit tombait avant dix-sept heures en hiver, aussi quand je suis arrivé devant la maison de Sicily, j’ai vu les lumières de Noël entourant la maison et un bonhomme de neige gonflable sur le terrain. La neige n’avait pas cessé de tomber depuis hier soir, et quand je suis sorti du Range Rover le cadeau à la main, les flocons ont collé à mon manteau.

Ce n’est pas que je suis encore amoureux d’elle ou quoi. C’est juste… je crois que c’était la bonne. Je ne veux pas croire que notre mariage était une erreur. Ce qui nous a séparés… est un traumatisme. On ne s’est pas parlé après qu’elle m’ait quitté et on s’est à peine regardés au tribunal. Une partie de moi espérait qu’elle revienne vers moi et s’excuse… mais ce n’est jamais arrivé. Je n’ai jamais eu d’explication. Du coup, je n’ai jamais vraiment pu tourner la page. Est-ce qu’elle a des regrets ? Est-ce qu’elle pense au mal qu’elle m’a fait ? Je ne pige toujours pas ce qui s’est passé, et ça m’obsède. J’étais tellement bon avec elle… comment elle a pu me quitter comme ça ?

Je n’ai pas trop su quoi en faire sur le moment, mais je remarquais maintenant la beauté de Sicily plus que jamais. S’il disait vrai, j’avais du mal à croire qu’une femme comme elle voudrait d’un homme comme moi, un bourreau de travail divorcé qui était tombé de si haut qu’il avait mis plus d’un an à se remettre sur pied. J’étais nul d’avoir laissé Catherine me détruire, et j’en avais honte. Même si Sicily ressentait quelque chose pour moi, je n’avais rien à lui offrir. Mon cœur était vide, et je préférerais mourir plutôt que de lui causer de la peine. Alors, j’ai menti.

Elle n’était pas aussi dure qu’elle le faisait croire. Elle avait un grand cœur et elle n’avait pas peur de montrer son affection aux personnes qu’elle aimait. Elle prétendait que ce n’était pas sérieux avec ce mec, mais je savais qu’elle tenait à lui pour me le présenter. Ça ne me plaisait pas, car je voyais déjà qu’il n’était pas bien pour elle. Il était parfait pour une idylle de quelques semaines, pas pour une histoire durable. Mais j’ai fermé ma gueule et laissé tomber, car mes mises en garde ne changeraient rien.