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EAN : 9782869067882
408 pages
Rabelais (18/11/2021)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Historien des couleurs et des animaux, spécialiste de l’héraldique et de l’emblématique du Moyen âge, auteur plébiscité par le grand public, Michel Pastoureau partage avec gourmandise son appétit gargantuesque pour les sujets les plus divers. Ce livre rassemble les hommages qu’ont voulu lui rendre quelques-uns de ses amis, de ses collègues et de ses élèves.
Chaque auteur de ce livre a choisi une image et la commente brièvement dans un style alerte. Le résulta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quelle chance ! Pour ma participation à l'Opération Masse critique, je gagne un beau livre d'hommages à Michel Pastoureau. Lorsque le facteur me le remet, surprise ! Ce volume pèse une tonne ! Il n'est pourtant pas tellement épais. C'est en le feuilletant que je comprends. Il s'agit d'un luxueux ouvrage aux pages glacées. Les textes sont les hommages rendus par collègues, amis ou élèves à cet historien d'une érudition encyclopédique. La table des matières les présente, groupés par thèmes qui constituent les préoccupations du dédicataire : couleurs, sigillographie, héraldique...
Ce qui attire, dès l'abord, c'est la couverture représentant des craies aux tons vifs et joyeux.
Chaque auteur a choisi une image, dont la reproduction est de grande qualité et à partir de laquelle il exprime sa reconnaissance ou son admiration à Michel Pastoureau en deux ou trois pages.
Ce travail ne s'adresse pas à n'importe qui. La lecture en est assez ardue et la rédaction très savante. Il vaut mieux rester concentré et posséder certaines connaissances. Ainsi, par exemple, les commentaires sont émaillés de citations latines ou en ancien français. Si on n'a aucune notion de ces langues, on risque de ne pas comprendre.
Dans la partie consacrée à l'héraldique, on a plaisir à se laisser bercer par le vocabulaire précis et rigoureux de cette science, qui se déroule comme un mystérieux poème : « un écu équipollé d'or et d'azur au chef de gueules à deux clefs d'argent entrecroisées en sautoir » ou « d'azur au mont de trois coupeaux de sinople issant de la pointe, supportant un coeur de carnation ». En contemplant les armes ainsi décrites, on n'éprouve cependant guère de peine à décrypter.
Parfois, des extraits d'oeuvres du Moyen âge, comme celle de Guillaume de Machaut, viennent me rappeler le temps lointain de mes études.
J'avoue avoir appris énormément de choses à la lecture de ce beau recueil. Pas seulement de surprenants mots de vocabulaire, tels « orle » (bordure d'un écu), « pairle » (sur un écu, pièce en forme de Y), parfois même drôles, comme la « patatogravure » (art d'imprimer à l'aide de pommes de terre), mais aussi l'origine d'expressions bien contemporaines, comme « Bluetooth » (qui vient de « Harold Ier, roi du Danemark (…) dit à la dent bleue – qui dut être noire- ») sans parler des termes dont je connaissais la signification, mais qui restent néanmoins compliqués tels que « équipollé », « codice », « fermail », « cuveau » ou « artéfactuel ».
Avant de lire l'article qui lui est consacré, je ne m'étais jamais rendu compte de la difficulté à décrire la robe d'une girafe. Une étonnante miniature du XIVe siècle montre un surprenant animal, certes au cou un peu long, mais au corps bleu, jaune, vert et rouge. Et quoi ? le peintre a ainsi tenté de traduire la description de ce « camelopardalis » dont on lui avait présenté le pelage comme multicolore. Puisque je me surprenais à sourire de cette naïveté, je suis allée regarder quelques photos. Et, perplexe, je me suis demandé ce que moi, j'aurais dit : figures géométriques (lesquelles?) rousses (?) rouges (?) brunes (?) sur un fond blanc ? Pelage brun résillé de lignes blanches ? Hum. Pas du tout évident !
J'ai adoré « La belle endormie de Metz » représentant « la Dormition de la Vierge ou une religieuse endormie », où Frédéric Tixier, au lieu de décrire l'oeuvre, lui donne la parole.
La partie que j'ai préférée, est-ce étonnant ? est consacrée au « bestiaire ». On y croise lions, ours ou encore les adorables petits lapins de la « Dame à la licorne » (j'en avais reçu un sous forme de broche).
Les illustrations sont extraordinaires. J'ai bien peine à choisir. Bien évidemment, il y a des pages des « Très riches Heures du Duc de Berry », que je trouve merveilleuses, mais je sélectionnerai plutôt des représentations qui m'étaient inconnues, telle cette « panthère gemmophile » qui laisse s'échapper des flammes par les oreilles et les commissures des lèvres et dont la robe est constellée de pierres précieuses. Trois fables d'Ésope apparaissent sur la page d'un manuscrit, comme une vraie bande dessinée. « La cueillette des figues » me fascine par sa belle gamme de verts, couleur préférée de Michel Pastoureau et je terminerai par les très amusantes « armoiries concédées en 1614 à Antoine Payen, nain des Archiducs Albert et Isabelle », sur lesquelles on distingue une hure de sanglier et un affreux rat noir « dans la position du bélier de l'ordre de la Toison d'or » qui rappellent deux actes de bravoure de l'héroïque petit serviteur. A deux reprises, il a sauvé sa maîtresse. « En forêt de Soignies, il avait protégé la souveraine de l'attaque d'un sanglier » et « avait tué un gros rat dans la chambre de l'Archiduchesse au Palais du Coudenberg ».
C'est donc avec un grand intérêt que je me suis plongée dans cet ouvrage et je remercie les Presses universitaires François Rabelais qui me l'ont envoyé, ainsi, bien sûr, que Babelio qui m'a permis de le gagner.
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Un riche «  livre hommage »à Michel Pastoureau, grand médiéviste dont j'adore les propres livres ainsi que les conférences disponibles sur YouTube, entre autres concernant les couleurs et la période médievale.
Ecrit à de nombreuses mains par ses éléves, ses amis et ses collègues qui lui rendent hommage, commentent et dissertent sur les objets auquels c'est intéressé le fameux Pastoureau!
Il en ressort un très bon ouvrage, très riche en enseignements de tous ordres et que l'on prend grand plaisir à lire (et relire) par petites touches au gré des envies ou du temps disponible. A mettre entre toutes les mains des nombreux fans de Pastoureau et de son univers si riche. On ferme la dernière page et se disant qu'il est bien dommage que ce soit fini mais .. il y a tant à se cultiver dans ce recueil que l'on recommence ! Bravo!
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J'ai découvert l'univers de Michel Pastoureau il y a quelques années lorsque je rédigeais mon mémoire sur le « Blanc dans l'Architecture contemporaine ». Grâce à ce thème, je me suis plongée dans les livres des couleurs de Michel Pastoureau : le bleu et le noir. J'avais ouvert la porte de l'histoire culturelle et cela m'a fasciné. Tout du coup, un tas de choses qui jusque là paraissaient insignifiantes avaient un sens sous-jacent. Chaque choix qui nous semble inconscient est en fin le résultat de l'évolution de notre société sur plusieurs siècles…Fascinant!

Le livre concerné ici, m'a été offert dans le cadre de l'opération Masse Critique que je remercie vivement. il s'agit d'un bel ouvrage avec des pages en papier glacé. Chaque chapitre est illustré et une multitude de thèmes sont abordés: les couleurs, l'héraldique, le bestiaire, … La lecture demande quand même une certaine concentration et est plus aisée lorsqu'on connaît déjà une partie de l'oeuvre de Michel Pastoureau. Ce livre est passionnant, on apprend énormément de choses et sa division en thématique et en chapitre permet de le picorer en fonction du temps et des envies.

Un bel ouvrage pour tous les adeptes de l'oeuvre de Michel Pastoureau. A déconseiller pour une première approche de cet auteur prolifique.

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