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sur 860 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Des années que ce petit livre traine dans ma bibliothèque, que je le commence, le laisse, le recommence. Finalement je me suis lancée.
Je dirai que c'est un petit livre intéressant, qui se lit relativement facilement. le récit que Pierre Rabhi fait de l'environnement de son enfance en Algérie, à quelques années de la modernité, explique d'où lui vient cette joie de la sobriété, de la simplicité et de la terre. C'est ce qui le poussera, une fois adulte, à acheter une terre pauvre, aride en plein coeur des Cévénnes avec sa femme et à prendre plaisir à la voir, après des années de labeur, fructifier, nourrir.
Pierre Rabhi n'a pas LA solution contre cette escalade consumériste qui nous pourrit la Terre, mais des réflexions oui, des graines de réflexion qu'il sème en nous. de manière générale, je préfère les essais qui parlent d'exemples concrets, comme par exemple "Vandana Shiva, pour une désobéissance créatrice : Entretiens" lu récemment, mais j'ai apprécié l'aspect philosophique de celui-ci.
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Un résumé du parcours et de la philosophie de vie économique de P Rahbi et un appel au décrochage individuel d'un système qui s'emballe sans savoir qu'il nous fait courir à notre perte à moins d'ignorer le futur et la finitude de la planète. Pierre Rahbi dénonce le "toujours plus illimité" mais évoque aussi, au détour d'une phrase, "les vanités exacerbées, la crétinisation de masse et les manipulations de toute nature". Aller vers la sobriété heureuse suppose une révision des valeurs que porte la société occidentale depuis 2 siècles et, surtout, depuis une demi-siècle. Et cela passe par une réflexion sur son propre fonctionnement. Il ne s'agit de "retour à l'âge des cavernes" mais d'un retour à la raison, privilégiant le respect de la nature en vue d'une meilleure harmonie entre l'homme et la terre, lien qui a été fondamentalement rompu, et de plus en plus, depuis la révolution industrielle du milieu du XIXè siècle.
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Dans ce court ouvrage, Pierre Rabhi nous conte une éloge à la sobriété.
Une sobriété dictée par le constat d'une société gangrenée par l'argent, le besoin « d'avoir », par la déconnection de l'Homme avec la nature… bref, tout ce qui fait aujourd'hui les dérives de notre société consumériste qui s'éloigne de plus en plus de la terre, de la nature et de l'humain.
Les vérités de Pierre Rabhi dans ce livre sonnent l'évidence ; un constat amer d'une société et des humains qui pourraient être bien plus heureux s'ils étaient libérés du travail avilissant et de l'argent-Roi.
Les propos de Pierre Rabhi font sens et sont pleins de sagesses et de vertus mais j'avouerai que ce livre est plutôt court et nous donne des solutions très utopiques ou du moins emprunt de simplicité. Il est est vrai que Pierre Rabhi renvoi souvent à d'autres de ses ouvrages et que cet ouvrage est construit comme une biographie/un exemple de vie de sobriété. A chacun de trouver une vie qui se rapproche de cette sobriété avec les idées qui parsèment cet ouvrage en éducation, agroécologie, en humanisme…
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Vers la sobriété heureuse/Pierre Rabhi
J'ai découvert l'existence de Pierre Rabhi lors d'une émission télévisuelle qui m'intéresse particulièrement, « La Grande Librairie » animée par F. Busnel sur la 5. Étaient alors conviés J.M.G.Le Clézio et Pierre Rabhi. Ce fut un beau moment d'échange.
C'est ainsi que je me suis décidé à lire un ouvrage de Pierre Rabhi. J'ai choisi « Vers la sobriété heureuse » qui m'a paru être dans l'air du temps.
Dans son livre, Pierre Rabhi commence par faire un constat consternant de l'état de notre planète.
Rien de bien nouveau en fait quand on sait que celle-ci impose des limites par sa constitution même. le principe de croissance économique infinie est une absurdité ipso facto. Et le pillage et le dépeçage de notre Terre ne sont pas finis ! Et quand on sait que l'épuisement des ressources évolue selon une courbe exponentielle, nous avons du souci à nous faire, les pays émergeants contribuant à accélérer le processus.
le mot d'ordre est devenu : « la Terre nous appartient » alors que la vérité est : « nous appartenons à la Terre. »
La fin d'un monde séculaire est bien avancée pour notre désespoir et notre ruine. Au lieu de travailler pour vivre, nous vivons pour travailler. Les Trente Glorieuses sont passées par là et ont tout bouleversé faisant de chaque individu un consommateur en premier lieu, le rouage d'une machine qui produit toujours plus afin que l'on consomme plus. L'obsession absurde de nos gouvernants consiste uniquement à vouloir relancer la consommation ! le destin de l'humanité est hélas subordonné au lucre, et faire envie est un élément important dans le processus mimétique mis en oeuvre afin de stimuler le désir. Avec pour conséquences les frustrations pour ceux qui n'obtiennent pas l'objet de leur désir.
La finance est devenue « une croyance d'essence quasi métaphysique, ancrée au plus profond de la subjectivité humaine, une hantise dévorante, une divinité tutélaire donnant une sensation vaniteuse de puissance. »

C'est aussi le monde rural qui s'est vu peu à peu aliéné.
Pour Pierre Rabhi, la modernité est une imposture. Ne va-t-il pas trop loin ? Il avoue alors ses propres contradictions, lui qui use d'une automobile, d'un ordinateur, qui prend souvent l'avion pour se rendre à ses conférences etc…
Je suis par contre assez d'accord avec lui pour « faire de temps en temps une bonne diète de l'information, comme un jeûne purificateur, un acte de sobriété des plus bénéfiques. » Évitons la crétinisation de masse avec la publicité notamment.
Et puis est venu le nouvel ordre mondial anthropophage appelé mondialisation, pour des rythmes frénétiques, tétanisant et anxiogènes et un manque de temps permanent. La surabondance et la misère cohabitent.
Alors Pierre Rabhi se pose la question : pour quand la reconquête d'un temps réel, convivial et solidaire, pour recréer liens sociaux. Selon lui, « les impasses dans lesquelles le monde contemporain va se trouver l'obligeront à réhabiliter bon nombre de pratiques du passé.
Ce point de vue, à mon avis, est assez discutable. Ce n'est pas parce qu'il faut renoncer au superflu afin de mettre en évidence le nécessaire et l'indispensable qu'il faille en revenir aux pratiques ancestrales.
Selon Pierre Rabhi, la route vers la sobriété heureuse est un chemin initiatique ascendant qui a aussi ses contraintes et ses complications. « La simplicité, dans un monde voué au profit sans limites, a un coût. »

« La sobriété heureuse ne peut se réduire à une attitude personnelle, repliée sur elle-même. » D'où l'action menée par Pierre Rabhi pour mettre en place divers organismes et associations sont l'objet de la dernière partie du livre. du concret en quelque sorte : la pierre que Rabhi ajoute à l'édification du concept. Des établissements éducatifs où on apprend à cultiver la terre, des ateliers d'initiation manuelle ou artistique devraient voir le jour. Car le rôle de l'éducation est essentiel, et c'est pourquoi il faut se poser la question de deux façons : « quels enfants laisserons-nous à notre planète ? » en plus de « quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? »
Relocaliser l'économie en produisant et consommant localement, respecter les animaux, compagnons de notre destin, auxquels on inflige des souffrances inutiles. Un très beau passage du livre de Pierre Rabhi nous rappelle à l'ordre.
Parvenu au terme de ce petit livre qui nous rappelle beaucoup de choses que l'on connaît déjà dans un style un peu scolaire, je suis déçu par la pauvreté des solutions concrètes. Mais en vérité, y en a-t-il de simples ?
Pierre Rabhi est un humaniste, idéaliste et sincère. Tel que je l'ai vu à la télévision, il m'a paru aussi être un sage, non violent, et heureux. Est-il optimiste ? C'est une autre question, mais est-il toujours besoin d'espérer réussir pour entreprendre ?
Il était bon toutefois de faire un rappel et c'est pourquoi Pierre Rabhi a eu raison d'écrire ce livre.

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Un livre conscience, appel à l'éveil, rappel de nos devoirs, signal d'alarme, livre mise en garde, désillusion, doute devant une « civilisation qui a fait de la cravate le noeud coulant symbolique de la strangulation quotidienne », en quelques mots un grand message d'amour. Pierre Rabhi ne fait pas l'éloge de notre modernité, mais une « critique radicale. »p.35
C'est notre histoire, sans les embellis publicitaires, ni les notes trop sonores des clairons de la victoire, c'est un froncement de sourcils, un regard attentif, une expression sans masque et très inquiète de notre réalité et de nos agissements. La Terre crie au secours, depuis longtemps maintenant, et « quelle qu'elle soit la manière dont on aborde la modération en tant que nécessité incontournable, une certitude demeure : les limites qu'impose – par sa constitution même – la planète Terre rendent irréaliste et absurde le principe de croissance économique infinie. »p.9
Le ressenti c'est la chair de poule avec un tout petit grain d'espoir, la colère aussi grande qu'impuissante de mon statut de colibri.
Vers la sobriété heureuse est un livre à citer « pour une indignation constructive »p.129
« Il est difficile de ne pas être indigné par la marche et l'état du monde. On a le sentiment d'un immense gâchis, qui aurait pu être évité si l'on avait adopté un modèle de société alliant intelligence et générosité. »p.129
Et Pierre Rabhi de continuer pour dire que « L'humanité est versatile, imprévisible, mue par des mécanismes subjectifs incontrôlables... »p.129
« Le temps est venu de savoir où nous voulons aller et quelle vie nous voulons vivre pour que notre passage sur terre ait un sens ; car il faut bien reconnaître que pour l'instant, au vu de ce que notre présence au monde a provoqué sur la sphère vivante, cette présence évoquerait plutôt un regrettable accident. »p.131
L'homme est angoissé, la société est anxiogène, on interroge la science, on appelle un dieu, on donne la paroles aux philosophes pour finalement mélanger un optimisme d'un « imbécile heureux » avec un pessimisme d'un « imbécile triste »p.131
« Tout cela ne nous éclairera jamais tant que nous ne comprendrons pas que toute crise humaine est issue de l'humain et que, mis à part les facteurs que nous ne pouvons maîtriser, l'avenir sera ce que les humains feront. Rien d'autre. »p.132
S'indigner, comme une force qui nous garde en vie et nous tient debout, qui fait travailler notre conscience et l'attise vers l'insurrection contre la pensée qui a « livré la beauté, la majesté de la vie et l'être humain lui-même à la vulgarité de la finance »p.39
L'homme, en s'autoproclamant roi « la subordination de la nature fut déclarée »p.37, la terre est devenue des ressources à exploiter, sans modération. La nature, n'aurait-elle pas « fait advenir l'humain à seule fin d'en être meurtrie » ?, et cela par des civilisations « dites élaborées »p.38
Le triste paradoxe de notre époque est la claustration qui touche la psyché humaine. L'écrit cède la place à l'écran, les espaces ouverts aux petits espaces, les ouvertures au cloisonnement, la confiance à l'insécurité et la suspicion, la personne est devenue dépendante des outils qui ont été créés pour la libérer !
La sobriété, le chemin à parcourir pour éviter les excès tentants et dangereux des images et discours qui cachent la vérité, le nouveau pouvoir de « l'indiscrétion légalisée » p.44, l'argent roi tout puissant.
« Le temps ne serait-il pas venu d'instaurer graduellement une existence où les rythmes et le cadences, les outils et les moyens seraient maîtrisés par une conscience individuelle et collective enfin libérée des illusions ? A cela aussi, la sobriété peut contribuer. »p.45
Un livre à lire, relire et faire connaître aux jeunes générations en train de se former, un livre qui redit avec force « qu'il est absolument évident que c'est par le changement positif des individus que le monde changera positivement. Il n'y a pas d'autre voie. »p.61 La Terre nous le demande pour notre avenir.
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J'ai bien aimé ce bouquin.
Pierre Rabhi c'est la déconsommation ou plutôt une rationalisation de la consommation qu'il nomme sobriété. C'est aussi l'agriculture écologique et raisonnée et la fin d'une modernisation qui ne serait pas au service de l'Homme avec un grand "H".
Je ne peux qu'applaudir des deux mains... oui mais comment faire? et c'est là que Pierre Rabhi me rassure en disant que, entre ce qu'on fait et ce que l'on veut, il y a souvent disconcordance... même pour lui. Ouf on est sauvé !
Ses ouvrages sont à lire car ils permettent de réfléchir sur les travers et les limites de notre société et peut être adapter notre comportement.
Quoi qu'on en dise lui et ses diverses associations ont oeuvré à changer le monde où du moins à redresser la barre.
Pour beaucoup d'aspects, sa vision est claire voire éclairante et inspirante.
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Vers la sobriété heureuse, cet opus de Pierre Rabhi se lit rapidement, le temps d'un après-midi pluvieux, à l'ombre d'un arbre dans un parc ou un jardin. Sa réflexion est émaillée de souvenirs personnels, qui illustrent ce que fut son chemin de vie vers la sobriété heureuse, même s'il reconnait qu'en fin de parcours, il jouissait du confort minimum occidental. Dans la période que nous traversons où chaque évènement climatique anormalement exacerbé nous rappelle que le modèle de croissance perpétuelle, qui prélève des ressources en quantités limitées dans un espace contraint : la planète, ne peut que nous conduire au désastre. Et l'auteur de conclure que les pythies les plus funestes ou les plus matérialistes les plus confiants en un avenir sous le contrôle du progrès sont soumis à la volonté humaine. le futur sera ce que nous en ferons…
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La disparition de Pierre Rabhi a été le déclic qui m'a fait sortir ses livres de ma (très haute) PAL. J'aurais voulu les lire avant, je remets souvent à plus tard malheureusement.
Vers la sobriété heureuse est un livre très court qui nous relate dans quel contexte l'auteur a choisi la voie de la sobriété, le refus du toujours plus (devenu quasiment universel). Il se lit très rapidement et quelques exemples viennent éclairer les propos idéologiques néanmoins j'imaginais plus un genre de "guide pratique" (même si le terme est affreux) qui me mettrait sur cette même voie. Or ce n'est pas vraiment le propos, nous restons dans le domaine des idées, très intéressantes au demeurant, j'ai d'ailleurs relu et copié de nombreux extraits et citations. Il m'a juste manqué ce passage au concret, à la limite plus présent dans les annexes à travers la description des travaux réalisés par Pierre Rahbi et ses collaborateurs/associés/amis depuis plusieurs décennies.
Je vais continuer mon exploration de sa bibliographie, j'y trouverai certainement d'autres inspirations.
Merci
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Suite à l'annonce du décès de ce grand monsieur, je souhaitais découvrir plus en détail ses écrits et sa pensée, que je ne connaissais qu'à travers la fable du Colibris.
Bien que certaines réflexions mériteraient selon moi d'être un peu plus approfondies, ou nuancées (je pense par exemple à la critique du monde virtuel et des réseaux sociaux.) je conseille très vivement cette lecture. Ce court essai trouvera un écho auprès des personnes intéressées par le débat écologique, mais qui ne savent peut-être pas par où commencer, ou bien ceux qui ont besoin d'être soutenue dans leurs convictions.
Si la pensée de Pierre Rabhi peut sembler utopique au premier abord, je préfère y voir un message d'espoir, une lumière dans ce grand monde plein d'absurdité.
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D'abord j'ai une grande admiration pour Pierre Rabbi qui spirituellement rejoint Mathieu Ricard dans une certaine quête du vivre ensemble et de la bienveillance altruiste.
Ce petit livre a donc pour objectif de présenter ce concept de sobriété heureuse, à savoir de vivre plus heureux avec moins de considération pour la consommation de biens matériels et l'épuisement des ressources de notre planète.
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