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3,72

sur 3243 notes
Encore une fois, j'ai été attirée par ce livre via l'esthétique de sa couverture et de sa mise en page, un peu rétro, et qui rappelle le design des jeux de cartes. le nom de la collection, aussi, "Vient (presque) de paraître", m'a paru un concept intéressant. C'est d'ailleurs ce nom de collection qui m'a mis la puce à l'oreille : j'ai ainsi compris que j'avais entre les mains un classique de la littérature française, et non une parution récente et contemporaine. Il s'agit donc d'un roman qui se passe pendant la Première guerre mondiale, quoique le lecteur ne s'en rende pas bien compte (le roman a d'ailleurs été un peu boudé à l'époque, parce que taxé d'antimilitarisme). le jeune héros m'est apparu comme très antipathique, car égocentrique, volage et calculateur. Cependant, c'est cela qui donne du cachet au roman, je crois, plus que la scandaleuse relation d'adultère. Marthe est ainsi un peu une victime, le narrateur, son bourreau, et c'est tout naturellement qu'on sent le récit tendre vers le drame. Cela dit, les grands élans passionnés et narcissiques du narrateur m'ont parfois agacée, et c'est sans grand enthousiasme que j'ai refermé le livre.
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Narcissique à souhait, François, du haut de ses seize ans, se croit déjà un homme. Lorsqu'il rencontre Marthe par l'intermédiaire de leurs parents respectifs, il décide de la séduire. Quoi de mieux pour flatter son petit ego que de torturer une jeune femme fiancée à un autre. Il commence fort, l'insupportable François : il lui fait choisir des meubles à son goût à lui pour l'appartement qu'elle partagera avec son futur mari, il la persuade de faire faux bond aux beaux-parents pour un déjeuner. Et elle, elle n'y voit que du feu, le laisse faire. Quelques mois plus tard, ils finissent au lit, évidemment. le drame ne va pas s'arrêter là. Quelques mois supplémentaires s'écoulent, la voilà enceinte. Et le mari? Ah, le pauvre Jacques est au front car nous sommes en pleine Première guerre mondiale. Ce détail ajoute encore du drame à l'histoire qui, évidemment, ne peut que mal finir.
J'ai eu un mal fou à accrocher avec ce roman. François est encore plus détestable que Julien Sorel. On n'a qu'une envie : lui envoyer une bonne paire de gifles. Son père eût d'ailleurs été bien avisé de le mettre au pas plutôt que de le laisser gâcher la vie des autres. L'intérêt de l'oeuvre réside peut-être dans le fait de dépeindre ce jeune qui se pense homme au début et se sent enfant, dépassé, à la fin. Pour ma part, j'étais trop agacée par lui pour réussir à apprécier l'aspect psychologique du roman.

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Beaucoup de critiques et des avis partagés sur ce roman, donc je rajoute ma modeste contribution.
Je ne trouve pas que le texte ait vieilli, bien au contraire. C'est un pur roman psychologique d'avantage qu'un roman érotique. Tout au long de ce court livre on a l'impression que l'auteur se dissèque lui-même. Effectivement pour un roman d'amour, pas beaucoup d' « eau de rose » même si le héros est tourmenté. Il fait même preuve de cynisme puisqu'il nous avoue que c'est « grâce à la guerre » qu'il a la possibilité de vivre cette histoire d'amour. de même il parvient assez facilement à mentir et à manipuler son entourage pour parvenir à ses fins.
J'avais entendu parler du film mais pas trop de l'auteur Raymond Radiguet, décédé en 1923 à l'âge de 20 ans, et qui a écrit ce texte au même âge que Rimbaud ou Françoise Sagan lors de leurs premiers écrits. La virtuosité du texte comparée à son si jeune âge au moment où il l'a écrit me laisse songeuse…
En lisant ça et là les autres critiques, l'un d'entre vous compare ce livre à Adolphe de Benjamin Constant pour le côté roman psychologique. de ce fait je vais relire Adolphe (étudié au lycée) pour me rendre compte. le blé en herbe de Colette est également évoqué dans un autre commentaire (à relire aussi).
De mon côté je pense à l'amant de Lady Chatterley pour les descriptions imagées sans l'être vraiment. A cette époque, même si le livre a fait scandale en son temps on n'écrivait pas « un chat, un chat » pour certains actes (seul le baiser est décrit) ; il fallait user d'habiles stratagèmes pour que le lecteur comprenne à demi-mot ce qui se passe entre la jeune femme tout juste mariée et le très jeune homme.
Par ailleurs le passage avec la jeune suédoise a quelque chose de cru et m'a fait pitié pour la jeune fille. La description partielle accentue le malaise car on peut tout imaginer sans trop savoir où il s'arrête exactement (enfin si, j'ai quand même mon idée). le héros est conscient de très mal se comporter mais il le fait quand même et ne semble pas s'émouvoir de notre supposée antipathie. A d'autres moments il suscite quand même de la compassion car il souffre réellement.
Dans tout le livre on a l'impression que les personnages sont ambivalents et pétris de contradictions. le héros voudrait vivre avec Marthe mais il se rend compte qu'il devra sacrifier son confort ou ses études. de même Marthe réalise qu'il sera difficile d'avoir une vie commune dans ces conditions déplorables. le père du héros n'est pas assez sévère, sa mère semble un moment fermer les yeux, le mari parti à la guerre et qui semble ne rien voir est-il si naïf que cela… Les voisins peuvent tour à tour crier au scandale ou s'en amuser d'une curieuse façon…
Il y a des « si » : si Marthe n'avait pas été mariée elle serait restée vivre chez ses parents mais alors elle n'aurait pas eu la liberté d'être seule avec le héros. A la fin du livre on découvre la raison de vivre du mari…
Comme l'auteur n'a pu écrire que 2 romans dans sa courte vie, j'essaierai de lire un jour le bal du comte d'Orgel.
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Le diable au corps se lit très vite. Il raconte une histoire qui marque les esprits. Vivre dans l'insouciance n'est que temporaire, c'est bien ce que nous apprend ce livre. La réalité avec les obligations qui l'accompagne reprend vite ses droits. François et Marthe tombent follement amoureux pendant l'absence du mari de cette dernière parti à la guerre. Cet amour nous le voyons grandir au fil des pages. du côté de François, cet amour le dépasse, il aimerait ne pas être autant attaché mais il ne peut lutter contre ses sentiments. Marthe l'aime également, et elle aura un enfant de lui. Mais qui sera le père aux yeux de la loi ? Que se passera t-il si le mari de Marthe rentre de la guerre ? Je vous laisse lire le livre, ce classique de la littérature française, pour le découvrir.
Lien : https://machalise.blogspot.com
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Ma lecture fut assez fastidieuse. J'ai eu beaucoup de mal à écouter les atermoiements des deux personnages principaux.
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La narration de l'aventure d'un garçon de 15 ans avec une femme de 18 ans mariée à un soldat pendant la première guerre mondiale.


Ce livre paru cinq ans après l'armistice et dont la sortie fut savamment orchestrée et encouragée par des amis artistes dont Jean Cocteau, son mentor et vraisemblablement amant, suscita un scandale à l'époque … comme la sortie du film, peu après la seconde guerre mondiale. Une grande partie fut certainement autobiographique, Radiguet ayant eu une relation adultère similaire alors qu'il avait quatorze ans.


L'écriture est très classique et détachée, je n'ai pas vraiment accroché à ce livre, cependant c'est bien écrit et intéressant de par le contexte historique et les révélations en filigrane dont un ethnologue pourrait tirer des informations sur les moeurs de la société.
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Un classique que je n'avais jamais lu. C'est un roman court et qui, pourtant, dévoile tant de choses.

Le narrateur a 15 ans quand il découvre la liberté dont il s'éprend à travers l'école buissonnière. C'est une révélation pour lui, dès ce moment, il n'aspire qu'à suivre ses élans du coeur sans contrainte.

Et puis, arrive le jour où il rencontre Marthe, une jeune femme qui vient d'épouser un homme qui part à la guerre.

L'histoire se déroule en 1917.

Le héros est un adolescent au comportement qui se veut adulte, mais avec l'immaturité émotionnelle d'un enfant. Cela nous offre des situations cocasses.
Il fait preuve de narcissisme et d'égoïsme qu'on ne peut lui reprocher vu son jeune âge.
C'est une longue introspection parfois d'une beauté délicate, parfois tranchante ou dramatique.

C'est un roman qu'il faut replacer dans son contexte, je ne suis pas certaine qu'aujourd'hui les retours seraient les mêmes si l'on parlait d'une oeuvre contemporaine.

J'ai ressenti de l'émotion en lisant ce court récit, de connaître la vie de l'auteur et surtout son décès à 20 ans y est certainement pour beaucoup.

C'est un classique très abordable, très bien écrit, c'était un vrai plaisir de le découvrir.
Une lecture à la fois belle et dramatique.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Sulfureux qu'ils disent 🔥

A l'amour comme à la guerre, cette expression prend tout son sens ici ! Mais est-ce de l'amour ?
Ce roman est perturbant, en aucun cas romantique, il est cruel !

C'est l'histoire d'un ado de 15 ans qui convoite Marthe, dont le mari est soldat mobilisé. Il est là, il se dandine, fait l'homme, tantôt confus & rebelle tantôt ennuyé & alangui ! Il y voit en elle une possibilité d'une salvatrice distraction !

Le caractère égoïste, possessif, jaloux, menteur & manipulateur du protagoniste est dérangeant, mais le livre est sublime. Malgré son jeune âge, Radiguet décrit avec puissance les affres de la passion & l'intensité des sentiments mais aussi avec subtilité & justesse la psychologie des personnages.

Marthe y met son âme, sa vie, s'offre à l'inconséquent, demande à être marquée. Elle le sera, et de façon indélébile !
La société regarde ce couple, il y a ceux qui médisant, condamnent cette femme qui trompe son mari au service de la patrie & ceux qui ne peuvent concevoir le débauchage de l'ado. Mais par nécessité, chaque contradiction cherche son excuse & chaque trahison trouve son absolution ! Ils continuent de plus belle !

Une grossesse annoncée, et voilà l'histoire qui s'achève tragiquement, la chute est efficace, terrible, surtout inattendue ! Et deux effroyables dernières pages qui me font encore l'effet de la foudre !

Certains romans bouleversent par leur style.
D'autres par les émotions transmises.
D'autres encore car le romancier n'y ment jamais, même lorsqu'il invente.
Radiguet à vécu paraît-il la même idylle, bien qu'il se plaisait à dire que c'est nullement autobiographique !
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Malgré son statut de roman culte, « le Diable au corps » m'a laissé de glace.

Le sujet est certes subversif, mais sa narration, très sage, distanciée et très autocentrée l'annihile complétement.

De cette passion charnelle, on ne ressent rien ou presque, les scènes d'amour étant passées sous silence dans un récit lissé et ennuyeux.

Dommage donc car sur le papier « le Diable au corps » avait tous les ingrédients pour constituer une oeuvre bouleversante.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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🔥 « Je l'embrassai, stupéfait de mon audace, alors qu'en réalité c'était elle qui, lorsque j'approchais de son visage, avait attiré ma tête contre sa bouche. Ses deux mains s'accrochaient à mon cou ; elles ne se seraient pas accrochées plus furieusement dans un naufrage. Et je ne comprenais pas si elle voulait que je la sauve, ou bien que je me noie avec elle. »
(P.47)

🔥 le diable au corps. Si vous l'aviez vue… La première fois, il avait seize ans. Elle était plus âgée et cet avantage lui conférait déjà une sacralité dont il l'aurait bien dépourvue. Mais au-delà de l'audace que représentait ne serait-ce que l'idée de lui plaire, ce qui tourmentait le narrateur, c'est qu'elle était fiancée à Jacques, qui combattait au front. Il n'était qu'un adolescent et pourtant déjà naissaient en lui les premiers élans, les premières passions, déjà brûlait en lui le désir profond de la posséder…

🔥 Très vite, sa curiosité et son amour pour la jeune femme qu'il côtoyait régulièrement (qu'importent les qu'en-dira-t-on) se transformèrent en une ardeur et une passion qui le rendirent égoïste, cruel et manipulateur. Alors qu'elle demeurait au premier étage d'une maison familiale, le jeune garçon ne se cachait plus pour lui rendre visite, et les deux amants s'abandonnaient aux fougues corporelles, ils se laissaient guider, aveugles d'amour, par leur attirance mutuelle…

🔥 Comme toute passion, la leur était déraisonnée et désormais l'accompagnait un sentiment de malheur indéfectible que la grossesse inattendue de la jeune femme ne diminuait aucunement ; si Marthe se moquait des jugements, elle redoutait les silences de son amoureux, qui plaçait en eux son arme la plus redoutable : la vengeance d'être pris au piège par la femme qu'il aimait. Si tant d'amour l'avait submergé, on ne l'y reprendrait plus : démuni face à cette vague qui l'avait englouti, il allait faire payer Marthe… à moins qu'il ne s'inflige lui-même la pire punition ?

🔥 « Et je me demandais, je me demande encore si l'amour vous donne le droit d'arracher une femme à une destinée, peut-être médiocre, mais pleine de quiétude. (…) Ces moments heureux me donnaient ils le droit d'être cruel ? »
(P.123)
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